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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
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Année | Gagnant
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meilleur film d'action | 2009 | |
meilleure actrice dans un second rôle | 2007 | Judi Dench |
meilleure actrice dans un second rôle | 2007 | Olga Kurylenko |
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BAFTA |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleurs effets visuels | 2009 | Chris Corbould et Kevin Tod Haug |
Meilleur son | 2009 | James Boyle, Eddy Joseph, Chris Munro, Mike Prestwood Smith et Mark Taylor |
![]() ![]() En 2006 Casino Royale relance une saga en perte de vitesse depuis une vingtaine d'années (et ce malgré des résultats au box office tout à fait honorables). Pourtant, le producteur Michael G. Wilson n'attend pas de savoir comment sera accueilli le film de Martin Campbell, et quand bien même que le nouveau James Bond, Daniel Craig est critiqué par les fans, car blond (bien sur, ils n'ont pas encore vu Casino Royale, et là les détracteurs se tairont), Michael G. Wilson annonce le lancement du prochain James Bond en pleine postproduction de Casino Royale, en juillet 2006. L'homme, qui est à la tête de la franchise depuis 30 ans maintenant, a l'idée de ce qui allait devenir Quantum of Solace, et confie aux scénaristes Neal Purvis et Robert Wade le soin de développer son idée. En gros, là où Casino Royale s'intéressait à la peur première de ce début de XXIème siècle, le terrorisme, Quantum Of Solace va s'intéresser à l'autre sujet chaud du moment: l'écologie. en avril 2007, les deux hommes livrent leur copie, qui sera alors confié à Paul Haggis (déjà scénariste sur Casino Royale), qui aura pour mission de retravailler le script pour l'optimiser. Lorsqu'en juin 2007, Marc Forster est engagé pour réaliser le film (après le refus de Paul Haggis), celui-ci confiera le script final à Joshua Zetumer, et ce pendant la tournage, afin de retravailler les quelques scènes qui ne plaisent pas au cinéaste. Mais pourquoi avoir voulu à tout point lancer la production du film le plus tôt possible? Essentiellement pour que le film puisse sortir en 2008, année du centenaire de la naissance d'Ian Fleming, le créateur du personnage. ![]() ![]() Quantum of Solace est le premier film de la franchise à être une suite directe. A l'époque d'Au service secret de sa majesté, il avait déjà été question de commencer le Bond suivant là où le précédent s'arrêtait, mais le désaccord entre la production et le 007 du moment, George Lazenby, a mis rapidement fin au concept. Quantum of Solace commence donc quelques heures à peine après la fin de Casino Royale, par une poursuite en voitures des plus impressionnantes, dans la plus pure tradition Bondienne, Aston Martin y compris. D'ailleurs, si pour tout spectateur la présence d'une Aston Martin dans un James Bond est une chose qui va de soi, il n'en est en fait rien, business oblige. En effet, Aston Martin était alors encore sous le giron de Ford, et un accord d'une valeur de 100 millions de $ a été signé pour placer des véhicules du groupe, Aston Martin et Ford en tête (tout comme dans Casino Royale). Cet accord juteux a permis à la production de "sacrifier" 6 Aston Martin DBS (environ 250 000 euros pièce tout de même) pour tourner cette scène, rendue plus impressionnante encore grâce à l'utilisation de caméras embarquées. Si Quantum of Solace n'est pas le premier film à utiliser ces techniques, l'expérience en termes de scènes d'action de la franchise est indéniable, et, dès le premier coup d'oeil, il est possible de faire la différence avec un simple film d'action, fut-il à gros budget. D'ailleurs ce Bond en donnera pour son argent en termes de poursuite, avec, en plus de cette première chasse en voitures dans les Alpes italiennes, une poursuite pédestre à Sienne (qui se commence dans les sous-sols pour se terminer sur les toits), une autre en bateau, et enfin une en avion. Aucun film de la saga, pourtant riche en scènes spectaculaires, n'en avait jusque là autant donné. ![]() ![]() ![]() ![]() Cette impression d'action non-stop est renforcée par le fait que Quantum Of Solace, avec son heure 46, est le James Bond le plus court de l'histoire de la franchise. Marc Forster trouvait en effet que Casino Royale était trop long, et a cherché dans son Bond à régler ce qui pour lui était un problème. De même, il a tenu à éviter à tout prix ce qui était un gimmick de la franchise, à savoir l'apparence monstrueuse des méchants bondiens. Exit les mains d'acier d'un Dr. No, la balafre d'un Blofeld, les dents d'un Requin, les mains palmées d'un Karl Stromberg, et bien d'autres encore. Sans oublier les larmes de sang du Chiffre. Maintenant, les méchants sont des gens discrets, presque d'une banalité absolue. Les deux grands méchants de l'histoire, Mr. White et Mr. Greene, sont donc absolument normaux, jusque dans leurs noms, loin d'être spectaculaires. Une manière de dire que le mal est partout de nos jours, et surtout que cela ne se lit pas sur les visages. De même fini les plans de destruction de l'humanité (L'Espion qui m'aimait, Moonraker, Au Service secret de sa majesté), d'ébranlement de l'ordre économique mondial (Goldfinger, Dangereusement Vôtre), de guerre mondiale (On ne vit que deux fois, Octopussy, Demain ne meurt jamais). Le but du nouveau vilain est tout simplement de se faire de l'argent, sous couvert d'écologie, en fomentant un coup d'étant en Bolivie. La ressource que compte exploiter Dominic Greene n'est ni plus ni moins que l'eau, mais aurait très bien pu être tout à fait autre chose. D'ailleurs, tous pensent qu'il s'agit de pétrole. ![]() ![]() Le parallèle eau/pétrole est d'ailleurs très important dans le film, et d'un point de vue scénaristique, a bien plus d'importance qu'il n'y parait à première vue. Tout d'abord, il faut bien se souvenir que Dominic Greene est officiellement un fervent écologiste, défenseur de la nature et protecteur de l'équilibre de la Terre. Or, il s'avère que ses plans sont tout autres. Marc Forster montre ainsi que de nos jours, les écologistes (en tout cas certains) sont devenus aussi intégristes et dangereux que les terroristes religieux. Et, dans les deux cas, les réelles motivations ne sont pas celles officiellement annoncées. Si certains n'hésitent pas à réclamer une Terre avant tout, et ce au détriment des hommes, les conséquences humaines pourraient êtres catastrophiques. Alors, bien sur, dans Quantum of Solace Dominic Greene se moque et de la terre et de l'homme, mais le message n'en est pas moins présent. D'ailleurs, la trame du film est tirée d'une histoire vraie, qui s'est déroulée en Bolivie, en 2000, où, suite à la privatisation de l'eau, le prix de cette ressource a triplé. Cet événement est connu sous le nom de guerre de l'eau de Cochabamba. Si dans le film tout le monde pense que la ressource que recherche Dominic Greene est du pétrole montre bien l'importance est de l'or noir et de l'eau pour la société actuelle. A tel point qu'il est impossible de se passer ni de l'un ni de l'autre. D'ailleurs, lorsque les hommes de Greene cherchent à entraîner Bond vers une fausse piste, c'est en recouvrant l'agent Field de pétrole. Là aussi, Marc Forster utilise cette séquence pour plusieurs raisons: Pour faire avancer l'histoire, bien sur, mais aussi pour faire un clin d'oeil à Goldfinger, où l'on retrouve la pauvre Tilly Masterson exactement dans la même position que l'agent Fields, le pétrole ayant remplacé (et ce à plus d'un titre), l'or. Cela permet au cinéaste de montrer que notre société à déplacé ses valeurs d'une ressource à une autre en 45 ans, mais que l'appât du gain est toujours le même. ![]() ![]() L'eau sous forme de réserves cachées est un pur McGuffin, comme les affectionnait tant un cinéaste comme Alfred Hitchcock. Et Marc Forster de multiplier les clins d'oeil et références au maître du suspense dans Quantum of Solace, de façon discrète certes, mais néanmoins omniprésentes, tout au long du film. Trois exemples montrent bien l'apport du réalisateur de Fenêtre sur cour sur Quantum of Solace: ![]() ![]() ![]() Si tant de cinéaste font encore aujourd'hui appel aux techniques narratives et visuelles d'Alfred Hitchcock, tout en les remettant au goût du jour, c'est clairement une preuve de l'importance du cinéaste britannique sur tout un pan du cinéma. Même James Bond, lui-même une référence du cinéma d'action actuel, se doit de rendre hommage à celui qui est sans doute le plus grand réalisateur de films de divertissement de l'histoire du Septième Art. ![]() ![]() Quantum of Solace est un étrange mélange de modernité et de regard vers le passé, qu'une analyse des principaux personnages met en exergue: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() A noter que Marc Forster a aussi fait appel à deux bons amis à lui, réalisateurs tout comme lui, pour effectuer quelques voix dans son film: Il s'agit de Guillermo Del Toro et Alfonso Cuarón ![]() ![]() Quantum of Solace est le film le plus cher de la franchise à ce jour, avec un budget de 230 millions de $, en partie financé par le placement de marques. Ce film est d'ailleurs le film de la franchise ayant eu les contrats les plus juteux, devançant meurs un autre jour, qui avait le record jusque là. Depuis que les coûts de production des films ont explosés (et pour contrebalancer les pertes dues au piratage) les producteurs sont obligés de faire appel à cette technique visant à faire apparaître dans leur film des marques clairement reconnaissables, voir à faire citer les noms des marques par les acteurs (exemple Will Smith dans I, Robot, la référence absolue du placement intrusif de mauvais goût dans un film). Il est vrai que les films de James bond se prêtent bien à ce jeu, en particulier sur tout ce qui touche le luxe. Ces accords ont permis à la production de tourner Quantum of Solace dans plus de sites naturels et de pays que tout autre James bond. La production a ainsi tourné dans les pays suivants: Italie, Mexique, Panama, Chili, Autriche, Bolivie, et bien entendu Angleterre. Malgré ce coût, le film fut très rentable, puisqu'il rapportera au total quelques 585 millions de $ de recettes au box office. ![]() Si vous avez aimé Quantum of Solace, vous aimerez aussi:
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Inférieur à son prédécesseur, Casino Royale, Quantum of Solace n'en reste pas moins un excellent
James Bond, qui a su continuer sur la lancée du film de Martin Campbell, tout en proposant un spectacle innovant.
Daniel Craig est définitivement installé dans le costume de l'agent secret, totalement à sa place dans cette version du XXième siècle de l'agent secret, qui fut pourtant créé il y a de celui plus de cinquante ans (en 1953 pour être exact). Rythmé, sexy, le film de Marc Forster (arrivé sur le tournage grâce à Daniel Craig qui l'a conseillé à la production) peut (et doit) être considéré comme l'un des meilleurs films du genre. ![]() ![]() |