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Oscar |
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Année | Gagnant
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Meilleur son | 1964 | Norman Wanstall |
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B.A.F.T.A. |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleure direction artistique | 1965 | Ken Adam |
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Grammy Award |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleure musique pour un film | 1965 | John Barry |
![]() Après Bons baisers de Russie, et son succès énorme au près du public, les producteurs se sont dit qu'ils se devaient impérativement de faire plus et mieux pour leur prochain opus des aventures de l'agent secret britannique. Pour cela ils engagent le réalisateur Guy Hamilton, qui finira par prendre en charge 4 des films de la franchise (Goldfinger, les diamants sont éternels, vivre et laisser mourir et l'homme au pistolet d'or). Le but avoué est d'en faire plus, transformant ainsi l'approche de la saga en la poussant en limites du réalisme, pour un résultat avec plus d'action, plus d'exotisme, plus d'érotisme, et surtout plus de gadgets. Le cahier des charges sera rempli à 100%, faisant de Goldfinger la nouvelle référence en terme de film d'action. En faisant commencer le film par une scène d'action, n'ayant pas de rapport direct avec la suite du film, Guy Hamilton donnera le ton pour tous les prochains James bond. La recette est toujours utilisée aujourd'hui. Autre recette qui fera son chemin dans de très nombreux autres opus de la saga: un méchant aux ambitions "bigger than life", et un garde du corps hors norme; ici Goldfinger, interprété par l'acteur allemand Gert Froebe (qui, ne parlant pas un mot d'anglais, a du être doublé en post synchronisation par une tierce personne), et son garde du corps Oddjob, joué par l'athlète hawaïen Harold Sakata. Le personnage, au chapeau destructeur, reste encore, 40 ans après sa prestation, un des méchants les plus emblématiques du mythe bondien. ![]() Ce film est le premier de la saga où l'agent 007 n'affronte pas son ennemi juré du SPECTRE, et il faudra attendre de nombreuses années avant que cela ne se reproduise (vivre et laisser mourir en 1973, toujours du réalisateur Guy Hamilton, soit dit en passant). De tous les films où Sean Connery a interprété son rôle d'agent secret britannique, Goldfinger est le seul où il se combat pas l'organisation secrète du SPECTRE. Dans ce nouvel opus des aventures de l'agent secret 007, on a le droit à des visites dans des endroits de rêves: tout d'abord un des hôtels les plus luxueux des U.S.A., à Miami, où Auric Goldfinger et James Bond s'affrontent une première fois par partie de cartes interposées; puis un des golfs les plus selects d'Angleterre, où là encore les deux protagonistes s'affrontent, au travers d'une partie de golf mémorable (l'acteur Sean Connery est d'ailleurs devenu un adepte de ce sport suite à ce film, devenant même reconnu pour ses compétences dans le milieu); on retrouve ensuite Bond et Goldfinger en Suisse, pour une poursuite champêtre entre la Rolls Royce Phantom du magnat de l'industrie et l'Aston Martin DB5 de l'agent secret; le film se termine ensuite dans le ranch de Goldfinger et la banque centrale américaine, Fort Knox. On constate donc que le luxe est omniprésent dans ce film de James Bond, devenant là encore la norme dans tous les futurs épisodes de la saga. Le film a rendu célèbre la fameuse Aston Martin DB5, voiture de luxe par excellence (dans le roman James Bond conduit bel et bien une Aston Martin, mais le modèle précédent, la DB4, ainsi que sa Bentley Mark IV). Cette voiture d'exception a fait le tour du monde et est devenu l'automobile tiré d'un film la plus célèbre en son temps, et même encore aujourd'hui, mis à la part la Coccinelle de la série de films homonyme, aucune voiture ne peut prétendre à la même notoriété que celle-ci. A tel point qu'une Aston Martin DB5 identique à celle utilisée dans le film a été vendue aux enchères à environ 450 000 euros, c'est à dire bien plus que la valeur réelle du véhicule, et bien plus que toute autre voiture de série. Quand au véhicule véritablement utilisé dans le film, le prix aux enchères dépasse allégrement les 1,7 millions d'euros. Cette voiture a aussi été rendue célèbre par ses gadgets, et est devenu par la suite une des marques de fabriques des films James Bond, les transformations de véhicules de luxe en armes indispensable à l'espion de Sa Très Gracieuse Majesté. L'Aston Martin DB5 réapparaitra dans le film suivant, Opération Tonnerre, puis en 1995 dans Goldeneye, en forme de clin d'oeil pour les fans pour les 30 ans de la saga. ![]() Cette voiture est tellement emblématique de la saga qu'elle fut utilisée de très nombreuses fois dans des publicités, en particulier dans les années 60. Non content de faire de la réclame pour la marque Aston Martin, James Bond se retrouve donc à partir de ce jour à poser pour toutes sortes de produits. Ce portail publicitaire ne ferra que s'accentuer avec le temps, les producteurs y voyant un moyen facile de trouver des financements, et gagner de l'argent via les marques demandeuses. Cette méthode de publicité induite dans les films a toujours existé, mais est devenue au fil du temps de plus en plus visible, et ce au détriment de la liberté des cinéastes. Par exemple, dans la saga Taxi, Mercedes a fait pression pour que les véhicules de la marque ne soient pas conduits par des méchants, entrainant donc des accords avec les producteurs pour valoriser la marque dans d'autres films. On évite encore dans Goldfinger tous ces dérapages, devenus inévitables à partir des années 70, lorsque les coûts de production d'un film explosent littéralement. Moonraker en 1979 sera l'un des premiers James Bond où le placement de marques sera aussi primordial, aboutissant à un apothéose de ridicule lors des années 90, l'acteur Pierce Brosnan devenant homme sandwich et porte parole des marques comme Omega, BMW, Armani, Yves-Saint-Laurent, Prada, Revlon, Bollinger, etc... ![]() Le film Goldfinger marque aussi la rencontre entre James Bond et l'autre grande série d'espionnage britannique, Chapeau melon et bottes de cuir, rencontre qui se reproduira à deux autres reprises, avec Diana Rigg en 1969 dans Au service secret de sa Majesté, où l'inoubliable interprète d'Emma Peel jouera ni plus ni moins que la femme de l'agent 007, et en 1985 dans Dangereusement vôtre, avec cette fois-ci Patrick MacNee, le John Steed de la mythique série faisant une apparition comme aide de 007. Dans Goldfinger, c'est Honor Blackman qui se frotte à l'espion. Elle fut la seconde partenaire de John Steed (Patrick MacNee) dans la série. Les producteurs en la choisissant font d'une pierre deux coups, en conciliant à la fois la popularité de la série et donc de son actrice principale, et le fait que les deux oeuvres concernent des agents secrets britanniques. Par contre, en nommant le personnage joué par Honor Balckman Pussy Gallore, nom pour le moins osé (Pussy en anglais = chatte en français), les producteurs du film ont pris un risque fort, en particulier pour le marché américain, très puritain, pourtant cible numéro 1 en terme de spectateurs. Heureusement, cela n'a finalement pas eu d'impact sur le succès du film. ![]() Enfin, et malheureusement, l'auteur des romans à l'origine de la franchise, Ian Flemming, est mort durant le tournage de Goldfinger, faisant de ce film le dernier supervisé par l'auteur. Même si d'autres film furent directement inspiré de l'oeuvre de l'écrivain, les écarts entre l'oeuvre initiale et le résultat seront de plus en plus flagrant. Malgré son âge avancé (40 ans), ce film reste encore de nos jours une référence dans le genre. Le film a extrêmement bien subi l'outrage du temps, plus que d'autres films de la francise pourtant plus récents. Sean Connery est au meilleur de sa forme, son charme, son flegme et son immense charisme faisant de lui l'une des valeurs les plus sures du cinéma d'action lors des années 60/70. Si vous avez aimé Goldfinger, vous aimerez aussi:
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Aurions-nous affaire avec Goldfinger au meilleur James Bond de tous les temps? Sans doute! A l'un des meilleurs films d'action jamais
tourné? Peut-être bien. A un film incontournable? Absolument!
D'ailleurs, les spectateurs ne se sont pas trompés, puisque lors de sa sortie, le film explosa les records obtenus par les deux précédents films de la franchise, James Bond 007 contre le Docteur No et Bons baisers de Russie, finissant premier du box office mondial en 1964. Ne pas avoir vu au moins une fois dans sa vie Goldfinger est un manque énorme pour tout cinéphile. ![]() |