retour à la page d'accueil

Retour à la section dédiée au cinéma.



OSS 117: Rio ne répond plus

Affiche du film

 


 

Titre original

OSS 117: Rio ne répond plus

Synopsis

Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde. Lancé sur les traces d'un microfilm compromettant pour l'Etat français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c'est une nouvelle aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l'enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s'en sortir...

Genre

Comédie

Année de production

2009

France

Date de sortie en France

15 avril 2009

Réalisateur


Musique

Ludovic Bource
Kamel Ech-Cheik

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Jean Dujardin Hubert Bonisseur de La Bath
Louise Monot Dolorés Koulechov
Rüdiger Vogler
Rüdiger Vogler Von Zimmel
Alex Lutz
Alex Lutz Heinrich
Reem Kherici
Reem Kherici Carlotta
Pierre Bellemare
Pierre Bellemare Lesignac
Ken Samuels
Ken Samuels William "Bill" Trumendous
Serge Hazanavicius
Serge Hazanavicius Staman
Moon Dailly
Moon Dailly La comtesse
Walter Shnorkell
Walter Shnorkell Fayolle
Nicky Marbot Castaing
Philippe Hérisson Mayeux
Jean-Marie Paris Zantrax
Vincent Haquin
Vincent Haquin Blue Devil
Jean-Louis Barcelona Pichard espion français
Patrick Vo
Patrick Vo Chinois pilote
Robert Hoehn Homme de main de Von Zimmel

Nominations

César César
Catégorie
Année
Film
Meilleurs costumes2010Charlotte David
Meilleurs décors2010Maamar Ech-Cheikh

 

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
OSS 117 (Jean Dujardin): un espion qui va faire des jaloux

 
Si tu vas à Rio...

A peine sorti de l'immense et (pratiquement) inattendu succès d'OSS 117: le Caire nid d'espions, les deux compères Michel Hazanavicius et Jean Dujardin réfléchissent à leur prochaine collaboration. S'ils imaginent détourner un autre genre (le cape et d'épées), ils en reviennent vite à OSS 117. Tout d'abord, un espion par définition se prête bien à une (ou plusieurs) suite(s), et ensuite, les deux hommes ont beaucoup apprécié le personnage. Les producteurs, Eric Altmeyer et son frère Nicolas Altmeyer, lancent donc la production d'une suite. Et Michel Hazanavicius de se plonger cette fois-ci dans l'écriture du scénario du film, rejoignant ainsi Jean-François Halin, qui était déjà à l'œuvre sur le premier.
Rapidement, il est décidé par les deux auteurs de déplacer l'histoire des années 50 à la fin des années 60. Pourquoi ce choix? Tout simplement pour éviter la redite. En effet, Hubert Bonisseur de La Bath étant immuable, il suffit de changer le reste (le monde donc) pour relancer la dynamique. Et les années 60 sont très riches de ce côté là, aussi bien politiquement (la libération de la femme, les hippies, la montée en puissance de la Chine et d'Israël,...) que visuellement (le style des années 60 est bien plus coloré que celui des années 60).
Quand au choix de la destination, Rio est un choix parfait: exotique, sexy, et riche en références cinématographiques, y compris un "vrai" OSS 117, qu'Michel Hazanavicius va pouvoir citer avec délectation.
 
OSS 117 (Jean Dujardin), en mission au Brésil   OSS 117 (Jean Dujardin) et Dolorés (Louise Monot)

 
Car ce nouvel opus, peut-être encore plus que le précédent, va se nourrir des classiques du Septième Art, mélangeant allégrement les pitreries involontaires de son héros (qui est encore plus raciste et bête que dans le premier film) et les clins d'œil cinématographiques. On retrouve ainsi:
 James Bond 007 contre le docteur No, déjà une influence majeure d'OSS 117: le Caire nid d'espions. Ici, c'est essentiellement dans sa façon old school de filmer les poursuites en voiture que le premier film de la saga James Bond est cité, avec ses décors qui défilent derrière une voiture filmée en studio.
 Autre film de la saga 007, cette fois-ci plus en phase avec l'époque où se déroule ce nouvel opus des aventures d'OSS117: au service secret de sa majesté, et ce au travers de deux passages, essentiellement. Tout d'abord, via le costume du jardinier que portera Jean Dujardin à un moment dans le film, rappelant celui de George Lazenby dans le film de la franchise 007. Ensuite, lors du pré-générique, où OSS 117 se retrouve entouré, aux sports d'hiver, entouré uniquement de jeunes et jolies jeunes filles, tout comme l'est James Bond dans le repaire de Blofeld dans le film de Peter Hunt.
 Sueurs froides, l'un des nombreux films d'Alfred Hitchcock que l'on retrouve cité dans OSS 117: Rio ne répond plus. Bien entendu, il s'agit du vertige qui touche OSS 117, en particulier dans l'escalier du Christ du Corcovado.
 Toujours le Corcovado et Hitchcock, cette fois-ci lors du climax, où OSS 117 rattrape Von Zimmel sur le bras de la célèbre statue; il est facile d'y voir un parallèle avec la fin de La cinquième colonne, qui se déroule de façon similaire sur le bras de la Statue de la Liberté.
 Hitchcock, encore et toujours, amateur de symboles et de lieus mondialement connu, fait s'affronter des espions sur les visages de pierre du Mont Rushmore dans La mort aux trousses, tout comme Michel Hazanavicius le fait avec un Corcovado très riche en références. D'ailleurs, le film d'Alfred Hitchcock est aussi cité dans OSS 117: Rio ne répond plus au travers de la musique de Ludovic Bource, qui cite le score de Bernard Hermann de façon totalement volontaire et évident.
 Si les déplacements en voiture rappelant les plus grandes heures de la saga 007 tournées durant les années 60, Michel Hazanavicius cite encore une fois Hitchcock, lors de la poursuite au travers du Brésil. C'est cette fois-ci au film la main au collet que le réalisateur rend hommage. En effet, Jean Dujardin reprend les mimiques et mouvements de Cary Grant de l'une de séquences les plus connues du film d'Hitchcock, tandis que Louise Monot reprend la gestuelle de Grace Kelly.
 OSS 117: Rio ne répond plus rend aussi hommage aux aventures de l'Arche perdue, et de façon générale à tous les films de la saga Indiana Jones, en dessinant le trajet effectué par nos héros sur une carte.
 De même, lorsqu'OSS 117 dit, à propos d'Adolf Hitler, "je déteste ce type", c'est bien évidemment un clin d'œil à Indiana Jones et la dernière croisade, où Indiana Jones dit pratiquement la même phrase, "je déteste ces types", à propos des nazis.
 Les vêtements d'OSS 117 quand à eux font directement référence à ceux portés par Paul Newman dans détective privé.
 Reprenant, l'histoire d'un plan, le principe de sa classe américaine, Michel Hazanavicius reprend et intègre des images du film de Cecil B. DeMille, sous le plus grand chapiteau du monde pour son film.
 
Jean Dujardin est OSS 117   Jean Dujardin est OSS 117

 
Le film fourmille d'autres références, comme par exemple aux films de catcheurs mexicains des années 60, où encore au film les Aventures de Robin des Bois avec Errol Flynn, rappelant le d´sir initial du réalisateur de faire un film détournant le genre de cape et d'épées.
Enfin, sortant du giron purement cinématographique, la tirade finale de Von Zimmel est une reprise quasiment mot pour mot de Shakespeare, tirée du marchand de Venise. Ce passage est d'autant plus amusant que cette tirade est normalement celle du juif Shylock.
D'ailleurs, si les nazis restent un sujet de dérision dans ce nouvel opus des aventures d'OSS 117, Michel Hazanavicius a changé de "cibles" concernant le racisme de son héros, passant des arabes aux juifs. L'intelligence du scénario est de ne jamais choquer, alors même que le personnage tient des propos hallucinants.
L'homophobie du personnage, déjà présente dans OSS 117: Le Caire nid d'espions, est ici de nouveau malmenée. Encore plus, même, le personnage se retrouvant dans des situations inattendues pour lui...
 
Jean Dujardin est OSS 117   Jean Dujardin est OSS 117

 
Dans le premier épisode, l'acteur Jean Dujardin avait ouvertement tiré son jeu de celui du Sean Connery (au point de lui ressembler physiquement) de James Bond 007 contre le docteur No, avec une pointe du Jean-Paul Belmondo du Magnifique. Sans toutefois rayer ces deux références, Jean Dujardin y rajoute pour ce nouvel opus un brin de la nonchalance de Paul Newman, tel qu'il apparaît dans des films comme détective privé.
Mais le personnage quand à lui n'est pas sans rappeler un autre 007: Roger Moore. En effet, en faisant passer OSS 117 du Caire à Rio, Michel Hazanavicius effectue un parallèle avec Roger Moore, qui fait de même entre l'espion qui m'aimait et Moonraker. De plus, toujours dans l'espion qui m'aimait, Roger Moore affronte lors du prégénérique des espions lors de ses vacances au ski, tout comme Jean Dujardin ici. Enfin, on pourrait signaler que lorsque Jean Dujardin danse le twist, il n'est pas sans rappeler Roger Moore faisant de même dans la série Amicalement Vôtre.
L'ennemi d'OSS 117 dans ce nouvel opus, Von Zimmel, est joué quand à lui par l'acteur allemand Rüdiger Vogler. Si jouer un nazi n'est jamais chose aisée pour un acteur teuton, et encore plus dans une comédie, Rüdiger Vogler s'en sort haut la main. Sans doute parce que ses références pour son interprétation n'étaient autres que le Charlie Chaplin du Dictateur.
 
Louise Monot dans OSS 117: Rio ne répond plus   OSS 117 emballe: Jean Dujardin et Louise Monot

 
OSS 117: Rio ne répond plus fut tourné au Brésil, pour un budget confortable de 22 millions d'euros, contre 14 pour OSS 117: Le Caire nid d'espions. Et au box office, le film attira en France quelques 260 000 spectateurs de plus que son prédécesseur. Un score exceptionnel, qui confirme à la fois le succès du premier et la pérennité de la franchise.
 
Si vous avez aimé OSS 117: Rio ne répond plus, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
OSS 117: Le Caire nid d'espions OSS 117: Le Caire nid d'espions Les premières aventures d'OSS 117 version Jean Dujardin.
Furia à Bahia pour OSS 117 Furia à Bahia pour OSS 117 Parce qu'en 1965, OSS 117 se trouvait déjà à Rio dans le cadre de son métier.
Moonraker Moonraker Parce que l'agent 007 (Roger Moore) a lui aussi œuvré à Rio de Janeiro.
Sueurs Froides Sueurs Froides Parce qu'OSS 117 souffre de la même psychose que James Stewart dans le film d'Alfred Hitchcock.
La Cinquième colonne La Cinquième colonne Pour comparer les climax d'Alfred Hitchcock et de Michel Hazanavicius, l'un sur la Statue de la Liberté, l'autre sur le Corcovado.
Ramdam à Rio Ramdam à Rio Parce que les espions pour rire aiment à la fois Rio et le Corcovado.
Ces Garçons qui venaient du Brésil Ces Garçons qui venaient du Brésil Parce que Michel Hazanavicius rend un hommage direct au film de Franklin J. Schaffner avec ces nazis brésiliens.
 
 


 

Conclusion

Plus travaillé visuellement, ce deuxième opus des aventures du plus bête des agents secrets français peine cependant à se hisser au niveau de son prédécesseur, et ce en partie à cause en grande partie d'un effet de surprise passé.
OSS 117: Rio ne répond plus n'en reste pas moins une très bonne comédie, qui ne prend pas le genre de haut, et qui s'attache à un respect des codes de l'époque (les années 60) et du genre (les filles, les espions, les méchants bigger than life).
 
Ayant suivi les destinations de deux James Bond de suivant chronologiquement, l'espion qui m'aimait et Moonraker, peut-on s'attendre à retrouver OSS 117 en Grèce, là où l'on retrouve James Bond dans rien que pour vos yeux?

 
Jean Dujardin et Louise Monot dans OSS 117: Rio ne répond plus

 

 


 
retour à la page d'accueil