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César |
Catégorie |
Année | Film
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Meilleurs costumes | 2010 | Charlotte David |
Meilleurs décors | 2010 | Maamar Ech-Cheikh |
![]() A peine sorti de l'immense et (pratiquement) inattendu succès d'OSS 117: le Caire nid d'espions, les deux compères Michel Hazanavicius et Jean Dujardin réfléchissent à leur prochaine collaboration. S'ils imaginent détourner un autre genre (le cape et d'épées), ils en reviennent vite à OSS 117. Tout d'abord, un espion par définition se prête bien à une (ou plusieurs) suite(s), et ensuite, les deux hommes ont beaucoup apprécié le personnage. Les producteurs, Eric Altmeyer et son frère Nicolas Altmeyer, lancent donc la production d'une suite. Et Michel Hazanavicius de se plonger cette fois-ci dans l'écriture du scénario du film, rejoignant ainsi Jean-François Halin, qui était déjà à l'œuvre sur le premier. Rapidement, il est décidé par les deux auteurs de déplacer l'histoire des années 50 à la fin des années 60. Pourquoi ce choix? Tout simplement pour éviter la redite. En effet, Hubert Bonisseur de La Bath étant immuable, il suffit de changer le reste (le monde donc) pour relancer la dynamique. Et les années 60 sont très riches de ce côté là, aussi bien politiquement (la libération de la femme, les hippies, la montée en puissance de la Chine et d'Israël,...) que visuellement (le style des années 60 est bien plus coloré que celui des années 60). Quand au choix de la destination, Rio est un choix parfait: exotique, sexy, et riche en références cinématographiques, y compris un "vrai" OSS 117, qu'Michel Hazanavicius va pouvoir citer avec délectation. ![]() ![]() Car ce nouvel opus, peut-être encore plus que le précédent, va se nourrir des classiques du Septième Art, mélangeant allégrement les pitreries involontaires de son héros (qui est encore plus raciste et bête que dans le premier film) et les clins d'œil cinématographiques. On retrouve ainsi: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le film fourmille d'autres références, comme par exemple aux films de catcheurs mexicains des années 60, où encore au film les Aventures de Robin des Bois avec Errol Flynn, rappelant le d´sir initial du réalisateur de faire un film détournant le genre de cape et d'épées. Enfin, sortant du giron purement cinématographique, la tirade finale de Von Zimmel est une reprise quasiment mot pour mot de Shakespeare, tirée du marchand de Venise. Ce passage est d'autant plus amusant que cette tirade est normalement celle du juif Shylock. D'ailleurs, si les nazis restent un sujet de dérision dans ce nouvel opus des aventures d'OSS 117, Michel Hazanavicius a changé de "cibles" concernant le racisme de son héros, passant des arabes aux juifs. L'intelligence du scénario est de ne jamais choquer, alors même que le personnage tient des propos hallucinants. L'homophobie du personnage, déjà présente dans OSS 117: Le Caire nid d'espions, est ici de nouveau malmenée. Encore plus, même, le personnage se retrouvant dans des situations inattendues pour lui... ![]() ![]() Dans le premier épisode, l'acteur Jean Dujardin avait ouvertement tiré son jeu de celui du Sean Connery (au point de lui ressembler physiquement) de James Bond 007 contre le docteur No, avec une pointe du Jean-Paul Belmondo du Magnifique. Sans toutefois rayer ces deux références, Jean Dujardin y rajoute pour ce nouvel opus un brin de la nonchalance de Paul Newman, tel qu'il apparaît dans des films comme détective privé. Mais le personnage quand à lui n'est pas sans rappeler un autre 007: Roger Moore. En effet, en faisant passer OSS 117 du Caire à Rio, Michel Hazanavicius effectue un parallèle avec Roger Moore, qui fait de même entre l'espion qui m'aimait et Moonraker. De plus, toujours dans l'espion qui m'aimait, Roger Moore affronte lors du prégénérique des espions lors de ses vacances au ski, tout comme Jean Dujardin ici. Enfin, on pourrait signaler que lorsque Jean Dujardin danse le twist, il n'est pas sans rappeler Roger Moore faisant de même dans la série Amicalement Vôtre. L'ennemi d'OSS 117 dans ce nouvel opus, Von Zimmel, est joué quand à lui par l'acteur allemand Rüdiger Vogler. Si jouer un nazi n'est jamais chose aisée pour un acteur teuton, et encore plus dans une comédie, Rüdiger Vogler s'en sort haut la main. Sans doute parce que ses références pour son interprétation n'étaient autres que le Charlie Chaplin du Dictateur. ![]() ![]() OSS 117: Rio ne répond plus fut tourné au Brésil, pour un budget confortable de 22 millions d'euros, contre 14 pour OSS 117: Le Caire nid d'espions. Et au box office, le film attira en France quelques 260 000 spectateurs de plus que son prédécesseur. Un score exceptionnel, qui confirme à la fois le succès du premier et la pérennité de la franchise. Si vous avez aimé OSS 117: Rio ne répond plus, vous aimerez aussi:
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Plus travaillé visuellement, ce deuxième opus des aventures du plus bête des agents secrets français peine cependant à se hisser au niveau de son
prédécesseur, et ce en partie à cause en grande partie d'un effet de surprise passé.
OSS 117: Rio ne répond plus n'en reste pas moins une très bonne comédie, qui ne prend pas le genre de haut, et qui s'attache à un respect des codes de l'époque (les années 60) et du genre (les filles, les espions, les méchants bigger than life). Ayant suivi les destinations de deux James Bond de suivant chronologiquement, l'espion qui m'aimait et Moonraker, peut-on s'attendre à retrouver OSS 117 en Grèce, là où l'on retrouve James Bond dans rien que pour vos yeux? ![]() |