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![]() L'homme au pistolet d'or est le premier roman de l'écrivain Ian Flemming à être sorti de façon posthume. Les producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli planchaient cependant depuis un certain nombre d'années sur la mise en image de ce roman (il devait initialement faire suite à On ne vit que deux fois, avec Sean Connery dans le rôle de l'agent secret de sa très gracieuse majesté. Cependant, le film devant se dérouler en Asie, et à cause de la guerre du Vietnam, le film fut repoussé de quelques années. Ce sera finalement Roger Moore qui tiendra le rôle de 007 dans l'homme au pistolet d'or, replaçant George Lazenby, lui même successeur de Sean Connery. Autant dire que de l'eau a coulé sous les ponts entre le lancement du projet et sa concrétisation. Au final, d'ailleurs, le film n'aura que très peu de rapport avec le roman, mis à part le personnage de Scaramanga, et un pistolet en or (dans le roman un revolver .44, et dans le film un gadget incroyable d'un calibre unique). Les connaisseurs des romans de Ian Flemming reconnaîtront en Mary Goodnight la secrétaire particulière de l'agent secret 007, ici reléguée au stade de simple agent de liaison gaffeur (mais néanmoins très sexy). Tandis que dans les romans elle est un personnage récurrent, au même titre que Miss Moneypenny ou M, elle n'apparaîtra au cinéma que dans l'homme au pistolet d'or. L'histoire, comme bien souvent dans les James Bond, n'a que peu d'importance, un macguffin servant de fil conducteur aux aventures mouvementées de l'agent secret. Dans ce neuvième opus, ce sera un générateur solaire, le solex agitator, qui servira d'excuse à l'histoire. Jouant la carte de l'actualité (la crise de l'énergie bat son plein en ce milieu des années 70, et particulièrement en Angleterre), le film mise beaucoup sur l'intérêt du spectateur pour le sujet, ainsi que l'espoir d'un jour meilleur. Et beaucoup moins sur les ambitions du méchant, qui sont au final plutôt communes, voir sans risque pour les services secrets britanniques. Après tout, il ne veut que revendre au plus offrant un moyen facile de générer de l'énergie, et ce à des fins civiles. Même si ses méthodes sont quelques peu brutales (meurtres et vols sont au rendez-vous), il n'en reste pas moins un simple gangster. On est loin des ambitions d'un Auric Goldfinger (Goldfinger, du même Guy Hamilton)! ![]() ![]() La présence de Christopher Lee dans le rôle de Scaramanga n'est pas étonnante. Il avait déjà été envisagé dans celui du Dr. No dans le premier film de la franchise, James bond 007 contre le docteur No. En dehors du physique de l'emploi, et d'un charisme indéniable, l'acteur est accessoirement le cousin du créateur de l'agent secret, Ian Flemming. Dans le rôle de l'agent secret nous retrouvons pour la seconde fois Roger Moore, de retour après Vivre et laisser mourir. Côté James Bond Girl, l'agent 007 est gâté dans cet épisode: Deux superbes suédoises se disputent le lit de l'espion. Dans le rôle de l'aide du M.I.6, nous avons la blonde Britt Ekland, et dans celui de la maîtresse de Scaramanga la brune Maud Adams. Cette dernière, même si elle subit un sort peu enviable dans l'homme au pistolet d'or, aura plus de chance dans Octopussy, où elle tiendra le premier rôle féminin (donnant accessoirement le nom de son personnage au film). Enfin, dans le rôle de l'aide de Scaramanga, c'est l'acteur Hervé Villechaize, du haut de son mètre 19, qui se verra incarner le personnage, et ce, quelques années avant son succès dans la série l'île fantastique. Autant le casting tient la route (le principe même de la confrontation entre 007 et le meilleur interprète de Dracula a tout pour plaire aux fans de films de genre), autant côté producteurs, tout va mal. En effet, les deux producteurs de la saga, Harry Saltzman et Albert R. Broccoli ne pouvaient plus se supporter, et signèrent avec ce film leur dernière collaboration. Ajoutons à cela une chute de l'audience sur les derniers film (Au service secret de sa majesté a été décrieé par le public, les diamants sont éternels a été vu comme le moins bon Sean Connery de la franchise, et le premier film mettant en scène Roger Moore, vivre et laisser mourir, a été loin de faire l'unanimité), et on comprend les tensions qui pouvaient exister dans les coulisses. La franchise allait tellement mal qu'il était même question d'arrêter la production de films 007 après l'homme au pistolet d'or. L'Histoire prouvera que cette crise n'était que temporaire (ni la dernière). Il n'empêche que ce sera le dernier film produit par Harry Saltzman, qui revendra ses parts. Ce sera aussi le dernier Bond réalisé par Guy Hamilton. ![]() Pendant toute la période Roger Moore, aucune Aston-Martin ne sera conduite par l'agent secret (il sera le seul acteur à ne pas mettre les pieds dans un véhicule de la marque britannique au sein de la saga). Dans l'homme au pistolet d'or, il conduira des voitures américaines, et en particulier une 1974 AMC Hornet X Hatchback Special Coupé rouge, avec laquelle il effectuera l'une des plus impressionnantes cascades en live jamais tournée (un tonneau entre deux tronçons de pont). La cascade a été effectuée par le spécialiste, 'Bumps' Williard, en une seule prise. Elle a d'ailleurs été la première cascade calculée par ordinateur. Dommage qu'elle soit accompagnée d'une musique ridicule, qui gâche en partie le spectacle (qui fut tourné au ralenti pour durer plus longtemps). Chapeau bas! Son adversaire, quand à lui, possède une voiture volante (comme la DS de Fantômas), une AMC Matador X Coupé de 1974. De là à dire que la marque américaine avait réussi à convaincre les producteurs de placer leur marque dans le film il n'y a qu'un pas... ![]() ![]() La saga a beaucoup de mal à trouver ses marques avec son nouvel interpète, Roger Moore, et, après un premier film le mettant en scène surfant sur la vague des films de blackxploitation (vivre et laisser mourir), s'essaie à un autre genre alors à la mode, le kungfuxploitation. Même si le principe peut ne pas sembler digne de la franchise James Bond (à raison), il ne faut pas oublier que la saga n'avait pas encore l'aura qu'elle a maintenant. En tout cas, ce film a réussi, malgré ses défauts, à relancer une franchise qui prenait l'eau. Pour peu, et ce essentiellement à cause de problèmes financiers, ce film a bien failli marquer la fin de James Bond. Lorsque l'on pense que maintenant, n'importe quel film estampillé 007 est sur de rapporter le jackpot... Si vous avez aimé l'Homme au pistolet d'or, vous aimerez aussi:
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Possédant de nombreuses qualités (de superbes filles, un méchant charismatique), mais aussi de gros défauts (une très
forte tendance à surfer sur les succès du moment, un scénario minuscule), l'homme au pistolet d'or marque cependant la
relance d'une saga qui commençait sérieusement à s'essouffler. Le film suivant de la saga,
l'espion qui m'aimait, arrivera même à prétendre au titre du
meilleur James Bond, aux côtés d'un Goldfinger, ou plus récent,
d'un Casino Royale.
Les fans de la saga apprécieront l'ambiance, les autres préféreront s'intéresser aux autres titres précédemment cités, bien meilleurs. ![]() |