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Watchmen, les gardiens


 
Affiche du film

 


 

Titre original

Watchmen

Synopsis

Douze minutes avant minuit, sur l'horloge de l'apocalypse nucléaire. Vendredi soir, le Comédien, agent numéro un du gouvernement américain depuis quarante ans, est mort à New York. Qui a assassiné cet ancien membre des Gardiens, un groupe de super-héros aujourd'hui dissous ? Et pourquoi ? Mû par un terrible soupçon, Rorschach, le détective psychotique, contacte ses ex-partenaires et les préviens qu'un "tueur de masques" est après eux. Commence alors une traque sans pitié, où chacun apportera sa pièce du puzzle pour révéler peu à peu l'inimaginable vérité. Tandis qu'inexorablement, les aiguilles se rapprochent de minuit...

Genre

Super-héros

Année de production

2009

Etats-Unis Angleterre

Date de sortie en France

04 mars 2009

Réalisateur


Musique

Tyler Bates


 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Malin Akerman Laurie Jupiter / Spectre Soyeux II
Billy Crudup Dr. Manhattan / Jon Osterman
Matthew Goode Adrian Veidt / Ozymandias
Jackie Earle Haley Walter Kovacs / Rorschach
Jeffrey Dean Morgan
Jeffrey Dean Morgan Edward Blake / Le Comédien
Patrick Wilson
Patrick Wilson Dan Dreiberg / Le Hibou II
Carla Gugino Sally Jupiter / Spectre Soyeux
Matt Frewer Edgar Jacobi / Moloch le mystique
Stephen McHattie Hollis Mason / Le Hibou
Laura Mennell
Laura Mennell Janey Slater
Robert Wisden
Robert Wisden Richard Nixon
Gerard Butler Le Capitaine (voix)
Jerry Wasserman Détective Fine
Danny Woodburn
Danny Woodburn Big Boss
Doug Chapman
Doug Chapman Roy Chess
Chris Gauthier Seymour
Niall Matter
 Niall Matter L'Homme-Insecte
Dan Payne
Dan Payne Dollar Bill
Apollonia Vanova
Apollonia Vanova Silhouette
Darryl Scheelar
Darryl Scheelar Capitaine Metropolis
Marsha Regis La Réceptioniste au Show T.V.
L. Harvey Gold Le monteur du New Frontiersman
Carrie Genzel Jackie Kennedy
Patrick Sabongui Le leader du Knot Top Gang
Manoj Sood Un scientifique à Karnak
Alessandro Juliani Un technicien militaire
Trevor Coppola Un membre des SWAT de New-York
John Tench un membre du Knot Top Gang
Dawn Chubai Présentatrice à Keene Act
Mark Docherty Reporter
Sahar Biniaz Une présentatrice T.V.
Alison Araya Une présentatrice T.V.
Parm Soor Un présenteur T.V.
Tyler McClendon Un garde
Mark Acheson Un homme chez Happy Harry's

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
Le Spectre Soyeux (Malin Akerman) et Le Hibou (Patrick Wilson) dans Watchmen

 
Sale temps pour les super-héros

 
Watchmen est un film qui revient de loin. cela fait en effet plus de vingt ans que le film cherche à se monter à Hollywood, sombrant dans ce qui s'appelle dans le milieu le development hell, et dont en général rien de bien glorieux de sort.
C'est en effet en 1986 que le producteur Lawrence Gordon acquiert les droits de la bande dessinée de d'Alan Moore et Dave Gibbons (elle-même débutant en 1986, et se terminant en 1987). Le roi du cinéma d'action, Joel Silver est alors lui aussi attaché au projet, en association avec les studios 20th Century Fox et Warner Bros. Les studios demandent alors à Alan Moore d'adapter son histoire pour le grand écran, mais celui-ci refuse. Le scénariste Sam Hamm (le Batman de Tim Burton) est alors engagé. Il change notablement l'histoire, et en particulier la fin, où se mêlent ainsi assassinat et paradoxe temporel. La première version du script est disponible en septembre 1988, la production du film commence quand à elle en 1991. Terry Gilliam entre alors en scène. Embauché pour réaliser le film, il trouve le traitement de Sam Hamm non satisfaisant, en particulier en ce qui concerne les personnages. Charles McKeown (Brazil, ainsi que Batman, lui aussi) est engagé pour retravailler le scénario. En sort une nouvelle mouture (qui sera étrangement créditée à Terry Gilliam, Warren Skaaren et Sam Hamm). Arnold Schwarzenegger est alors pressenti pour incarner le Docteur Manhattan. Problème, et Joel Silver et Terry Gilliam sont connus dans le milieu pour dépasser les budgets qui leur sont alloués. Sur les 100 millions de $ demandés par les deux hommes, seul 25 millions leur sont accordés (soit le quart de leurs besoins estimés). Terry Gilliam préfère abandonner le projet, déclarant que Watchmen est infilmable, en particulier dans le giron des studios. Lawrence Gordon lui propose alors de tourner le film de façon indépendante, mais Terry Gilliam pense que le format souhaitable pour Watchmen est celui d'une minisérie d'environ 5 heures. Le projet est alors abandonné.
 
Le Comédien (Jeffrey Dean Morgan) dans Watchmen   Le Comédien (Jeffrey Dean Morgan) dans Watchmen

 
Il faudra attendre les attentats du 11 septembre 2001 pour que le projet ne soit relancé. En effet, depuis la fin de la guerre froide, l'histoire avait beaucoup perdue de son sens, et l'électrochoc causé par la chute des tours replonge le monde dans une ambiance proche de celle compté par la bande dessinée, la peur ayant de nouveau fait surface. Lawrence Gordon, cette fois-ci avec Universal studio et Lloyd Levin en lieu et place de Joel Silver, fait appel à David Hayter (X-Men) pour scénariser et réaliser le film. Le but est alors de commencer le tournage début 2002. Seulement voilà, le premier jet n'est prêt qu'en juillet 2002, et le script n'est finalisé qu'un an plus tard, en juillet 2003. David Hayter et le studio se fâchent alors, et se séparent. Retour au point mort.
Juillet 2004. C'est cette fois-ci au tour de la Paramount de s'intéresser à Watchmen, toujours d'après le script de David Hayter, avec maintenant Darren Aronofsky à la réalisation. Côté production, c'est toujours le duo Lawrence Gordon/Lloyd Levin qui tient les rênes du projet, auxquels vient se rajouter Eric Watson, producteur habituel des oeuvres de Darren Aronofsky. Mais bien vite, le cinéaste abandonne lui aussi le projet, pour aller tourner une histoire qui lui tient plus à coeur, The Fountain. Watchmen n'est pas pour autant arrêté, Paul Greengrass (la vengeance dans la peau) remplaçant Darren Aronofsky. La sortie du film est alors planifiée pour l'été 2006.
Quelques noms d'acteurs et d'actrices sortent alors. Simon Pegg est pressenti pour jouer Rorschach, mais le comique refusera le rôle en déclarant: "je ne veux pas que les gens disent Simon Pegg EST Rorschach". D'autres acteurs montrent leur intérêt, comme Daniel Craig (là aussi pour jouer Rorschach), Jude Law (pour incarner Ozymandias), Sigourney Weaver ou bien encore Hilary Swank (toutes deux pour jouer le Spectre Soyeux). Tandis que de son côté, Paul Greengrass imagine Joaquin Phoenix dans la peau bleue du docteur Manhattan.
 
Ozymandias (Matthew Goode) dans Watchmen

 
Terry Gilliam, qui suit toujours le projet, lit alors le scénario de David Hayter et le trouve satisfaisant. Le cinéaste déclare cependant que jamais un studio ne produira un film, qui plus est à gros budget, aussi noir. Le fait est qu'en 2005, le studio, qui fait face à des problèmes financiers, décide de réduire drastiquement le budget du film, le rendant ainsi impossible à filmer en l'état. Une nouvelle fois, le film est mis en attente.
Lawrence Gordon et Lloyd Levin entrent en octobre 2005 en négociation avec la Warner Bros pour reprendre le film. Un accord est signé en décembre de la même année. Le réalisateur, Paul Greengrass, est remercié, et il est décidé de reprendre le scénario à zéro. David Hayter, est prêt à retravailler sur le sujet. C'est alors que la Paramount s'embarque dans des négociations financières avec la Warner, déclarant ne pas être rentrée dans ses frais pour le travail effectuée. Là aussi, un accord est trouvé. La Paramount aura 25% des droits et des revenus pour le film, ainsi que les bénéfices pour la distribution à l'international.
C'est la Warner qui fait appel à Zack Snyder, jeune réalisateur talentueux, dont le premier film, l'armée des morts, avait très bien fonctionné, et dont le suivant, 300, est déjà une adaptation de B.D., et met en jeux de gros effets spéciaux numériques. Zack Snyder est donc engagé en juin 2006. Alex Tse est quand à lui engagé au scénario, sur les bases des meilleurs drafts de David Hayter. Snyder, conscient de la complexité de l'histoire, décide de simplifier au maximum, et décide ainsi très tôt de changer la fin de l'histoire, ce qui laissera aussi plus de temps pour ce qu'il considère être le coeur de l'histoire: les personnages.
Le tournage commence enfin, en septembre 2007, à Vancouver, pour un budget final de 120 millions de $, après 20 ans!
 
Le Spectre Soyeux (Malin Akerman) dans Watchmen   Le Spectre Soyeux (Malin Akerman) dans Watchmen

 
L'histoire inventée dans les années 80 par Alan Moore et Dave Gibbons est d'une richesse rare, en particulier dans le monde des comics. A un point que le très sérieux Times place Watchmen parmi les 100 meilleurs écrits en langue anglaise depuis 1923, tandis qu'en 1988 la B.D. reçut un Hugo (récompensant les meilleurs romans et nouvelles de science-fiction et fantasy en langue anglaise). D'un point de vue historique, l'histoire des Watchmen est très riche (c'est d'ailleurs le propre des uchronies de qualité). Guerre froide, guerre du Viêtnam, évolution des moeurs américaines, et enfin (en tout cas dans la bande-dessinée), histoire des comics (la B.D. est aussi une réécriture sur fond de vérité historique de la façon dont se s'est créé le mythe du super-héro aux U.S.A.). Zack Snyder est tout à fait conscient de l'absolue nécessité de rester fidèle au roman graphique, sous peine de faire un hors sujet, à la façon du je suis une légende de Francis Lawrence. Mais comment faire alors que l'histoire est intimement liée à la tension Est-Ouest du début 80? Et bien, tout simplement en imposant cette période au Studio, là où Francis Lawrence a balayé la période où sa déroulait l'histoire de son unique survivant sur terre, avec tous les sous-entendus forcément liés à la guerre froide (les mêmes que dans Watchmen) pour une simple erreur de manipulation génétique. Là où l'un n'avait rien compris à l'histoire qu'il racontait, l'autre a tenu bon face aux facilités marketing.
D'ailleurs tout le film de Snyder respire le respect au matériau d'origine, à tel point qu'il est facile de reconnaître les cases ayant été utilisées comme référence. Le cinéaste avait d'ailleurs fait de même avec 300, prouvant qu'il se met au service de l'oeuvre, et non pas le contraire.
 
Le Hibou (Patrick Wilson) et Archie, dans Watchmen

 
Mais à trop coller à la bande dessinée, Zack Snyder se retrouve finalement face à un problème de taille: la longueur de son film. Le premier montage dure trois heures. Mais là où un Peter Jackson, aussi bien pour le seigneur des anneaux que pour King Kong a su imposer une durée hors norme, Zack Snyder sait qu'il devra couper, pour arriver à une durée plus raisonnable. Il doit ainsi faire des choix, et supprimer quelques trames secondaires non indispensables. Ainsi, le personnage du Hibou, premier du nom, joué par Stephen McHattie, voit sa présence drastiquement diminuer à l'écran, au point de supprimer l'un des passages les plus émouvants de la B.D., à savoir la mort du personnage. Toute la trame, à priori totalement parallèle, et donc dispensable, de la B.D. dans la B.D., disparait elle aussi (elle reviendra dans un DVD qui est déjà annoncé, avec Gerard Butler à la narration de l'histoire, titrée Tales Of The Black Freighter, qui aura couté la bagatelle de 20 millions de $, et qui permettra aux fans de patienter avant la sortie de la version longue de Watchmen? qui durera, elle, 3H30).
Malgré cette approche on ne peut plus humble vis à vis de l'oeuvre, Alan Moore s'est, encore une fois, totalement désengagé de l'adaptation de l'une de ses oeuvres, après avoir fait la même chose sur la ligue des justiciers extraordinaires, From Hell, et V pour Vendetta. Dave Gibbons, quand à lui, a eu un comportement radicalement opposé, se déclarant très impressionné du résultat.
 
Rorschach (Jackie Earle Haley) dans Watchmen

 
Le film de Zack Snyder se veut avant tout une histoire de personnages. Et s'il est bien une chose dont Watchmen ne manque pas, c'est de personnages. Des super-héros pour la plupart, tous très bien brossés, loin de des habituels stéréotypes super-héroïques.
Peu de filles dans Watchmen, mais pourtant, elles ont leur importance dans l'histoire. Une grande même:
 Le Spectre Soyeux: C'est l'actrice Carla Gugino (Sin City) qui joue cette femme complexe, ancienne super-héroïne sexy ayant depuis sombré dans l'alcoolisme depuis qu'elle a raccroché son costume au vestiaire. Ses rapports avec les autres super-héros (et en particulier le comédien) sont ambigus, voir troubles. Un personnage qui a sa part dans le drame qui se joue à l'écran. L'actrice incarne Sally Jupiter de ses 25 ans aux 67 qu'elle a en 1985, apparaissant grimée et vieillie une majorité du temps, alors qu'elle est en fait à peine plus vieille que Malin Akerman, qui joue sa fille.
 Le Spectre Soyeux II: Un des personnages principaux de cette histoire, jouée par la très sexy Malin Akerman, après que des stars comme Nathalie Portman ou Jessica Alba aient tentés leur chance. Mais Zack Snyder voulait quelqu'un de moins connu (et quelqu'un ne reculant pas devant les scènes de nu?). La quasi absence de protections de son costume entraina son lot de bosses et de contusions, mais l'actrice ne s'en plaignit pas. Le personnage de Spectre Soyeux est clairement un mélange des super-héroïnes existant chez DC Comics que sont le Black Canary , Nightshade ou encore The Phantom Lady. Jamie Lee Curtis fut envisagée, lors des premières tentatives de faire le film, lorsque Terry Gilliam était à la barre.
 La Silhouette: Personnage à peine entrevue dans le film de Zack Snyder, ce personnage est pourtant symptomatique du sérieux avec lequel est envisagé le film. Elle est en effet assassinée au tout début du film pour la simple raison qu'elle est lesbienne. A l'écran c'est la pratiquement inconnue Apollonia Vanova qui incarne la jeune femme. En quelque sorte, elle cristallise les changements de mentalité que l'Amérique n'est pas prête à accepter.
 
Le docteur Manhattan (Billy Crudup) dans Watchmen

 
Du côté des hommes, plus de rôles présents:
 Le Hibou: Le premier hibou, Hollis Mason, peu présent dans le film de Zack Snyder, n'en est pas moins une figure importante de l'univers Watchmen. Dans la version longue du film, ce personnage attachant devrait être plus présent. Il est joué par Stephen McHattie, qui était déjà présent dans le précédent film du cinéaste, 300. Son personnage est un hommage au Scarabée Bleu des origines (créé pour DC Comics en 1939).
 Le Hibou II: Ce personnage, plutôt inspiré par Batman (c'est encore plus évident dans le film que dans le roman graphique, batcave compris), tient une place centrale dans le film. Ce super-héros, retiré des affaires suite à l'interdiction du gouvernement Nixon, vit mal sa reconversion, problèmes sexuels à l'appui. Seul un retour au feu (au sens propre d'ailleurs, son premier geste super-héroïque étant de sauver des gens prisonniers d'un incendie dans un immeuble) le fera revenir à la vie. Après que Terry Gilliam ait envisagé des acteurs comme Kevin Costner ou Richard Gere, c'est John Cusack qui se montre intéressé par le rôle, Zack Snyder lui préférera le moins connu Patrick Wilson, qui prendra une dizaine de kilos pour incarner ce quarantenaire, bedaine comprise.
 Rorschach: Ce personnage est pour nombre de fans leur préféré. Mystérieux, taciturne, sans pitié envers la racaille, il est aussi recherché par la police, suite à l'interdiction d'exercer des super-héros. Un vote du public avait élu Jackie Earle Haley comme favori pour le rôle, et Zack Snyder a suivi les fans. Le masque de Rorschach fut bien entendu fait en CGI, et est très réussi. La première image disponible de Watchmen fut d'ailleurs une image de Rorschach, et ce même si peu l'on remarquée. Il s'agit en effet d'une image subliminale glissée dans la bande annonce de 300. Ce personnage est lui aussi inspiré d'un super-héros de chez DC Comics (chez qui est parue la BD Watchmen); il s'agit en fait d'un mélange entre Mr. A et The Question. A l'époque où Terry Gilliam travaillait sur le film le nom de Robin Williams avait circulé pour jouer Rorschach.
 Le Docteur Manhattan: De tout l'univers Watchmen, Jon Osterman est le seul à posséder des supers pouvoirs, ce qui a une influence majeure sur l'histoire dans ce monde parallèle. Pratiquement dénué d'empathie pour la race humaine (mais néanmoins capable d'aimer), ce personnage pratiquement omnipotent (inspiré du Capitaine Atom de chez DC Comics) est capable, de par sa simple présence, de régler un conflit (la guerre du Viêtnam), ou d'empêcher une guerre mondiale atomique. Mais en même temps, il créé son lot de jalousie, et peut forcer un pays à agir de façon intempestive (que ce soient les américains ou leurs ennemis, les russes). Rôle très demandé, quelques noms très prestigieux sont cités durant les 20 ans que mettra le film à se monter. On retrouve Joaquin Phoenix (aux alentours de 2005), Arnold Schwarzenegger (dans les années 90), et même Keanu Reeves (c'est cependant l'acteur qui refusera le rôle). Zack Snyder engagera un acteur moins connu, Billy Crudup, qui a la particularité d'être un excellent acteur de voix, tandis que pour le corps musculeux de Dr. Manhattan ce sera le bodybuilder Greg Plitt qui servira de modèle. Billy Crudup jouera en live avec les acteurs (comme l'avait fait Andy Serkis dans Les deux tours et Le retour du roi), avec des led électroluminescentes pour donner à son personnage ce fameux halo bleuté.
 Ozymandias: Sorte de Capitaine America (quoique officiellement, le personnage soit plutôt inspiré de Thunderbolt; qui lui sort de l'écurie DC Comics), Ozymandias est un surhomme, au sens nazi du terme (la nazisme et l'extrême droite sont d'ailleurs très présents dans la BD), cumulant la force, l'agilité, l'intelligence et la beauté, ainsi qu'un esprit en acier trempé. Adulé des foules, il est aussi le seul avec le premier hibou à avoir dévoilé à la face du monde son identité secrète. Tout comme le Dr Manhattan, nombre de vedettes furent pressenties pour ce rôle, de Jude Law à Tom Cruise (que Snyder voyait quand à lui plutôt en Dr Manhattan). Mais tous ont abandonné, pour cause de délais de productions trop flous. C'est donc encore une fois un acteur moins connu, mais néanmoins talentueux, Matthew Goode, qui fut choisi, en partie pour sa beauté physique, en partie pour sa sophistication, et en partie aussi pour son physique aryen.
 Le Comédien: Rarement personnage mourant dès la première image d'un film aura eu autant d'importance dans une histoire! Ce super-héros pas comme les autres, mélange du Peacemaker de chez DC Comics et du Nick Fury de chez Marvel, est un concentré de fascisme, avec une dose de violeur en plus. Sur d'être dans son bon droit, il fait régner sa loi, n'hésitant pas à tirer sur des innocents désarmés. Un tel personnage est toujours plaisant à jouer pour un acteur, qui peur s'en donner à coeur joie. Le génial Ron Perlman a été envisagé à l'époque où Lloyd Levin était attaché au projet, tandis que Garey Busey était en lisse pour le rôle sous Terry Gilliam. Tout cela avant que le rôle ne soit obtenu par Jeffrey Dean Morgan. Ce dernier a d'ailleurs failli refuser d'incarner le super-héros lorsque, au bout de trois pages de scénario, son personnage meurt. L'acteur ne voulait pas ne faire qu'un simple cameo dans ce film. Mais, forcé par son entourage de lire la suite, il changea bien vite d'avis.
 
Watchmen, de Zack Snyder

 
D'autres super-héros secondaires gravitent autours de cette poignée de personnages centraux. D'ailleurs, à part Moloch le mystique (joué par Matt Frewer), aucun super vilain n'est à l'affiche de ce Watchmen (et encore, même Moloch est un ex super vilain). A peine croise-t-on en plus de Moloch un ironiquement nommé Big Boss (Danny Woodburn).
Les autres héros costumés (les Minutemen), que ce soit l'homme-insecte (qui finit fou), Dollar Bill (dont la mort prématurée a bien évidemment été une source d'inspiration pour les indestructibles), le Capitaine Metropolis ou bien encore le Justicier Masqué, ont tous un rôle bien plus important dans la BD que dans le film. Rien que de très normal, lorsque l'on voit la densité de la BD. Les 5 heures d'envisagées par Terry Gilliam n'auraient pas été de trop!
Mais si Zack Snyder a pratiquement fait disparaître certains personnages de son film, il a aussi modifié certains des personnages principaux. Ainsi, le Hibou II est devenu bien plus impressionnant physiquement dans le film que dans la BD, le rendant plus moderne et agressif dans son apparence. Il en fut de même pour le Spectre Soyeux seconde version. Tandis qu'Ozymandias se voit affublé d'un costume qui n'est pas sans rappeler les exubérances du costume du Caped Crusader dans les deux films de Joel Schumacher, à savoir Batman Forever et Batman & Robin.
 
Le Hibou (Patrick Wilson), Le Spectre Soyeux (Malin Akerman) et Rorschach (Jackie Earle Haley) dans Watchmen, de Zack Snyder

 
Loin de se limiter à se moquer gentiment de ses collègues réalisateurs de films super-héroïques, Zack Snyder s'efforce, en plus de rester fidèle à la BD, de glisser le plus de références possible dans son film. Certaines sont plus flagrantes que d'autres, mais le film en est truffé. Parmi les plus marquantes citons:
 La dernière cène, de Leonard de Vinci, lors de la cérémonie de retraite de Sally Jupiter (c'est un classique de nos jours, même Battlestar Galactica s'y met).
 Apocalypse Now. Le film référence de Francis Ford Coppola sur le traumatisme vietnamien est ici détourné, via la chevauchée des Valkyries, pour devenir l'hymne à la victoire américaine, le Dr Manhattan remplaçant les lancer de napalm, pour un résultat aussi dévastateur.
 Le Docteur Folamour. Ce film de Stanley Kubrick est considéré par beaucoup comme le film ultime sur la folie atomique. Le réalisateur Zack Snyder montre sa culture cinématographique en donnant à la salle de guerre de Nixon la même apparence que celle du film du réalisateur de 2001, l'Odyssée de l'espace.
 Les personnages historiques. De Nixon à David Bowie, en passant par Andy Warhol et bien entendu J.F Kennedy, tous voient leur destin modifiés par la présence des super-héros sur leur territoire. Ainsi, Andy Warhol n'a pas eu l'idée de mettre en tableau la star Marylin Monroe mais bien les Watchmen.
 Taxi Driver. Le film culte de Martin Scorsese est cité au travers d'un petit passage où Rorschach se fait accoster par des prostitués dans la rue, comme le personnage joué par Robert De Niro dans le chef d'oeuvre du film urbain de Martin Scorsese.
On trouve aussi des références à d'autres films, comme le Se7en de David Fincher, ou encore Le Jour où la Terre s'arrêta, de Robert Wise.

 
amour sur fond d'apocalypse pour Le Hibou (Patrick Wilson) dans Watchmen, de Zack Snyder

 
Watchmen, adaptation parfaite de la bande dessinée? Presque. Car Zack Snyder possède quelques tics de réalisation qui peuvent parfois gêner, comme par exemple l'utilisation abusive de ralentis (déjà présent sur 300). L'abus de violence qui tuerait n'importe qui, même des super-héros (qui n'ont ici pas de super pouvoirs), peut aussi parfois choquer, et trop rappeler au spectateur qu'il regarde un film (ce que paradoxalement doit absolument faire oublier le réalisateur). Dommage que ces quelques petits défauts viennent légèrement noircir ce qui reste l'un des meilleurs films de super-héros jamais tournés, et ce malgré la période de development hell par lequel est passé Watchmen.
Le film connut dès sa sortie un gros succès en salle lors de sa première semaine, mais très vite la fréquentation, en tout cas aux Etats-Unis, chuta notablement. Bien sur les produits dérivés (y compris un jeu vidéo) permettront de rapporter une somme plus que rondelette de billets verts, et c'est bien tout ce que l'on peut souhaiter à un film qui a au moins le mérite d'être entier, et de ne pas prendre le spectateur pour un enfant (d'ailleurs, le film est interdit aux moins de 17 ans non accompagnés, une première pour un film de super-héros).
 
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Conclusion

 
 
Toute l'équipe des Watchmen version Zack Snyder: le Comédien, Ozymandias, Le Hibou, Spectre Soyeux et Rorschach

 
Après 20 ans de lutte, Watchmen sort enfin sur les écrans. Et quel film. Sanglant comme jamais dans l'univers des super-héros, sexué à mort (là aussi un cas unique dans cet univers ultra codifié), et surtout intelligent. Un film qui fait réfléchir tout en s'amusant, cela est bien rare à Hollywood, encore plus rare dans les grosses productions.
L'uchronie, un genre qui fait pourtant peur à Hollywood, est ici extrêmement bien rendu, en évitant le piège du trop.
Zack Snyder prouve, après l'armée des morts et 300 qu'il a tout compris au cinéma d'Entertainment.
 
Les fans de la B.D. seront ravis de voir un film ayant su rendre l'ambiance de ce qui est aujourd'hui considéré comme l'une des toutes meilleures bandes dessinées jamais écrites. Les autres, peu au fait de cet univers, pourront s'y perdre tant le monde de Watchmen est riche. Mais l'effort vaut le coup

 
La Comédien est mort: Watchmen, de Zack Snyder

 

 


 
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