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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur acteur | 2008 | Will Smith |
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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur film de science-fiction | 2008 |
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Screen Actor Guild |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleure équipe de cascadeurs | 2008 | Vic Armstrong, G.A. Aguilar, James Armstrong, Nina Armstrong, Scott Armstrong, Wendy Armstrong, Joey Box, Jill Brown, Jared Burke, Mike Burke, Nicole Callender, John Cenatiempo, Victor Chan, Bob Colletti, Blaise Corrigan, Dough Crosby, Angelina Cruz, Vince Cupone, Lynna' Davis, Peter Epstein, Frank Ferrara, Aja Frary, Jeffrey Lee Gibson, Cort Hessler, Craig Jenson, Pete Klein, Rick Le Fevour, Drew Leary, Cheryl Lewis, David S. Lomax, Jalil Jay Lynch, Carmel Macklin, Paul Marini, Tina Mckissick, Ian McLoughlin, Kimberly Shannon Murphy, Christopher Place, Thomas Place, Stephen A. Pope, Jodi Michelle Pynn, Dennis Scott, Manny Siverio, Keith Siglinger, Jason Silvis, Paul Sklar, Erik Solky, Shawnna Thibodeau, Aaron Vexler, Caroline Vexler, Tony Vincent, Greg Watkins |
![]() Urban Legend Dire que ce film était attendu par les fans du livre homonyme de Richard Matheson est une gageure. En effet, cela fait presque quinze ans que la Warner annonce régulièrement le lancement de cette nouvelle version du chef d'oeuvre d'un des auteurs de science-fiction les plus intéressants du XXème siècle. Après avoir annoncé Arnold Schwarzenegger dans le rôle titre, avec à la direction Ridley Scott, c'est finalement Will Smith qui signera pour incarner Robert Neville, le dernier homme sur terre. L4arrivée sur le projet de la superstar change totalement la donne. Faisant la pluie et le beau temps, l'acteur a le poids pour imposer son réalisateur. Il cherche à imposer le génial Guillermo Del Toro (Le labyrinthe de Pan, Hellboy), mais celui-ci préfère se consacrer à son Hellboy II: les légions d'or maudites. Le choix se portera donc finalement sur Francis Lawrence (Constantine), réalisateur habitué aux effets spéciaux. L'arrivée de Will Smith a une autre conséquence, c'est le lancement du projet sans même que le scénario ne soit écrit. Et c'est là que les choses commencent à se gâter. Il est évident que, même si le film se veut l'adaptation officielle du roman de Richard Matheson, il est nécessaire de repenser l'histoire dans sa totalité, tout simplement à cause du changement de média (le livre contre l'écran). Cependant, là où Peter Jackson avait réussi à coller au plus près au roman de J.R.R. Tolkien, avec sa trilogie du Seigneur des anneaux, le scénariste Akiva Goldsman a livré une version thématiquement opposée au roman de Richard Matheson. Là où l'écrivain nous proposait une oeuvre fondamentalement nihiliste, d'un pessimisme quasi total, le film de Francis Lawrence brille au contraire par son optimisme, voir presque par moments par sa décontraction. Alors que dans le roman, le héros est un homme quelconque, monsieur tout le monde, dont la seul chance est d'être immunisé au virus ayant décimé la totalité de la population humaine, dans le film de Francis Lawrence, Robert Neville (Will Smith) devient un surhomme, au muscle saillant (le nombre de scènes où l'acteur montre l'efficacité de ses heures de musculation est hallucinant, frisant même parfois le ridicule), à l'intelligence supérieure (déjà, avant la catastrophe, son personnage était considéré comme un génie), habile avec les armes (là encore, avant l'épidémie, il était un super soldat). Bref, de monsieur tout le monde, Neville s'est transformé en super-héros. Même son immunité au virus se transforme lors du passage au grand écran, faisant du héros un espoir pour les contaminés. ![]() Pompant allégrement dans le 28 jours plus tard de Danny Boyle, Je suis une légende ne fait qu'une seule chose: transférer les aventures du dernier survivant de Londres à New-York. En moins bien... En édulcorant pratiquement toute violence (pour en faire un film tout public), Francis Lawrence rend l'extinction de la race humaine propre et gentille. Les animaux reviennent (dans 28 jours plus tard, même si les animaux sont là aussi visibles en ville, ils sont aux aussi porteurs de mort), et la ville devient le terrain de jeu du dernier survivant. On retrouve finalement bien plus du film de Danny Boyle que du roman de Richard Matheson dans ce je suis une légende. On pourrait même penser que la véritable adaptation n'est pas celle que l'on pense. Et pour cause... L'un des films les plus proches du roman n'est autre que la nuit des mort-vivants de George Romero (dont 28 jours plus tard est bien entendu inspiré), autant dans le fond que dans la forme. Et ce n'est pas le tournage caméra à l'épaule, censé faire réaliste, qui va changer cet état de fait. Le réalisateur cherche par tous les moyens à rendre un effet de réalisme (sans doute pour masquer la pauvreté de certains SFX, et en particulier les contaminés, le chef des créatures ressemblant par moment à la Momie du film homonyme); par sa caméra tout d'abord, mais aussi en tournant réellement à New-York. De ce point de vue là, le moins que l'on puisse dire c'est que l'effet est réussi. Le spectateur est bluffé par les vus de la Grosse Pomme envahie par les herbes et totalement déserte. Paradoxalement, alors que l'histoire nous emmène dans un monde prisé de la présence humaine, certaines scènes ont nécessités jusqu'à 1000 figurants d'un seul coup (par exemple sur le pont de Brooklyn). ![]() Will Smith, vedette de cette superproduction hollywoodienne, tombe dans le même travers narcissique que dans I, Robot, d'Alex Proyas. On le voit en effet à la moindre occasion exhiber son corps (mesdames, profitez-en), parfois dans des scènes faites uniquement dans ce but (la séance de musculation par exemple, ou bien encore lorsqu'il est endormi dans une position tout à fait naturelle qui fait se bander son biceps musculeux). Les points communs avec I, Robot ne s'arrêtent cependant pas là, et ce malheureusement uniquement dans des mauvais côtés. On assiste à une démonstration hollywoodienne sur le placement de marques: dans pratiquement dans toutes les scènes (et là aussi parfois dans des scènes uniquement conçues pour cela) on retrouve la dernière voiture de sport, la marque de plasma qui cherche à s'imposer aux U.S.A., ou bien encore la marque du baladeur MP3 de Will Smith. Et on ne parle même pas du matraquage publicitaire des franchises cinématographique de la Warner, qui produit le film. Voir le dernier survivant humain s'extasier devant Shrek a quelque chose de ridicule que le charisme de Will Smith n'arrivera pas à faire oublier. Ajoutons encore un non respect quasi total de l'oeuvre originale, et on pourra se demander jusqu'à quel point l'ancien Prince de Bel-Air (qui a définitivement bien changé) n'est pas coupable d'avoir imposé sa vision du marketing sur ces deux films. Tandis qu'Alex Proyas, bien plus talentueux que Francis Lawrence, arrive encore à donner le change, ce dernier sombre bien souvent (et de plus en plus au fur et à mesure que le récit avance) dans le ridicule. Il faut dire que toute la dernière moitié du film, en plus d'être une trahison du roman, arrive à enchaîner tous les travers du cinéma hollywoodien: de grosses scènes d'action totalement incohérentes (ici, les contaminés qui brulent au soleil, comme les vampires qu'ils sont dans le roman, ne craignent plus les fortes lumières à partir du moment où le récit décide qu'il doit en être ainsi), mais surtout un prosélytisme religieux dérangeant (Robert Neville, en se sacrifiant et en donnant son sang pour sauver l'humanité est un symbole christique évident), ainsi que le drapeau américain flottant au vent symbolisant le retour à la civilisation font du film de Francis Lawrence un véritable hymne à l'american way of life. Plus que cela, le message est clair (et toujours le même): l'avenir de la civilisation a un nom: U.S.A. Si vous avez aimé je suis une légende, vous aimerez aussi:
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![]() Troisième adaptation officielle du roman je suis une légende de Richard Matheson, après the last man on earth (1964) et le survivant (1971); avec Charlton Heston, le film de Francis Lawrence n'arrive pas, comme ses deux prédécesseurs, à rendre hommage à l'oeuvre originelle, allant même jusqu'à la trahir dans les grandes lignes. Après un Constantine bourré de symboles religieux catholiques lourds et souvent de mauvais goût (tiens, encore un film qui trahit allégrement l'oeuvre dont il s'inspire), le réalisateur replonge dans les mêmes travers typique d'une certaines catégorie de films américains. Hollywood n'aurait toujours pas compris que la plus grosse partie de ses recettes ne vient plus du sol américain? Ce film plaira cependant aux amateurs (trices) du charismatique Will Smith, qui tient le film à lui tout seul (et pour cause). Bien rythmé, le film pourra aussi faire illusion le temps de son visionnage, en tout cas auprès des spectateurs peu difficiles. ![]() |