Les troupes du traître Saroumane ont été vaincues et la puissance d'Isengard n'est plus. Cependant, la chute de la tour d'Orthanc n'a fait que précipiter la guerre contre les armées de Sauron. Les Nazgûls ont quitté Minas Morgul, franchi l'Anduin et s'apprêtent à semer la mort sur le Gondor. Gandalf et les Compagnons les repoussent, mais le mal a déjà pénétré au coeur de la cité. Pourtant, les Hommes, sous la direction d'Aragorn, vont résister avec acharnement. Tous savent cependant que le seul véritable espoir réside dans la destruction définitive de l'Anneau. Pour Frodon et le fidèle Sam, le cratère de la Montagne du Destin n'est plus loin, mais la corruption maléfique de l'Anneau se fait de plus en plus pesante...
 

Le roi du monde
 
Un an pile après Le Seigneur des anneaux: les deux tours et deux ans après Le seigneur des anneaux: la communauté de l'anneau arrive sur les écrans du monde entier le dernier volet d'une trilogie qui n'en est pas véritablement une, le réalisateur Peter Jackson ayant toujours vu l'ensemble des trois films comme une seule fresque de plus de 10 heures (tout comme J.R.R. Tolkien voyait ses trois romans comme une seule histoire, uniquement et artificiellement découpée pour des questions éditoriales). La preuve ayant été faite que des films de plus de trois heures pouvaient attirer le public dans les salles obscures il fut possible au réalisateur de laisser libre cours à ses idées, et de proposer à ses spectateurs cinéma un film de près de 3H30 (en version courte...). Non seulement le succès fut là, mais cerise sur le gâteau, Le seigneur des anneaux: le retour du roi s'est payé le luxe d'être le second film à jamais dépasser la barre du milliard de $ de recettes (le premier étant bien entendu le Titanic de James Cameron).
Un succès commercial n'est pas toujours signe d'une reconnaissance des professionnels. Dans le cas du retour du roi tout le monde fut unanime pour saluer le fabuleux résultat, faisant de ce film la première suite depuis le parrain II à recevoir l'Oscar du meilleur film, et la première fois qu'un troisième volume le gagne. De plus, ce film a réussi à égaler le record du nombre d'Oscars gagné par un film (11 victoires), rejoignant ainsi Titanic et Ben-Hur dans le peloton des plus grand (Le retour du Roi a cependant été le seul à établir le sans faute: 11 nominations, 11 Oscars). Si l'on considère l'ensemble de la trilogie, on obtient 30 nominations, faisant de cette franchise la plus nommée (28 pour les Parrains et 21 pour les Star Wars). S'il est un acteur qui peut être fier de son parcours, c'est bien Bernard Hill, qui apparaît à l'affiche de deux des trois films comptabilisant 11 Oscars (Le retour du roi et Titanic). Ce n'est pas le fruit du hasard car son interprétation du roi Théoden est brillante, faisant de son personnage l'un des plus marquants de la trilogie (et ils sont pourtant nombreux).

 
 
 
Finir la trilogie n'aura pas été une mince affaire, et ce même si les trois films ont été tournés simultanément. En effet, il aura fallu déplacer certains événements d'un acte à l'autre par rapport au roman (en particulier la rencontre avec Arachne), le plus souvent pour des raisons de suspens, mais pas seulement. Un exemple, dans le roman, Aragorn (Viggo Mortensen, qui n'a jamais été aussi bon que dans ce rôle) possède dès le premier roman son épée reforgée, Narsil, symbole de son choix de se présenter en tant que Roi du Gondor. Dans le roman, cela fonctionne parfaitement, mais dans le film, pour des raisons d'évolution de personnage, il fallait pouvoir mettre le personnage en face de son destin, et non pas juste en face de combats et autres dangers. Il fut donc décidé par les scénaristes de faire reforger l'épée dans ce dernier volet. L'effet est d'une efficacité redoutable.
La rencontre avec Arachne, point fort du second roman, est ici l'un des climax du personnage de Frodo (Elijah Wood), le second étant bien évidemment son choix face à la destruction de l'anneau. Personnage attendu par les fans, Arachne fut caché le plus longtemps possible du public afin de laisser la surprise et la découverte au dernier moment, c'est à dire lorsqu'elle fond sur sa proie dans le film. Un des plus grands moments de bravoure de ce film (et de la trilogie).
Le point le plus sensible pour les scénaristes concerna cependant l'armée des morts. Peter Jackson a en effet avoué qu'il n'aimait pas cette armée indestructible au service du Roi du Gondor. En effet, à partir de là, rien n'empêche Aragorn d'aller défier (et donc inévitablement vaincre) Sauron en Mordor (dans le film, Gimli/John Rhys-Davies aborde d'ailleurs le sujet, avec une pointe d'humour qui fait bien comprendre au spectateur le problème). Cependant, et contrairement au personnage de Tom Bombadil qu'il avait réussi à faire disparaitre de son récit, les fans n'auraient pas accepté la disparition de cette armée cachée au fond le la montagne. Elle fut donc conservée, mais à son strict minimum.
Restait un problème: la fin de Saroumane (Christopher Lee). Bien qu'importante pour la compréhension et la cohérence de l'ensemble, elle n'était pas nécessaire à l'histoire de ce troisième volet. Alors que les images de la mort du mage renégat furent parmi les premières à être disponibles sur la toile il fut décidé de supprimer de la version cinéma la chute et la mort de ce personnage. Point de Christopher Lee dans la version cinéma donc! Ni de Brad Dourif. L'ancien Dracula n'a d'ailleurs pas bien pris la chose. Heureusement, la version longue du film (qu'il est dans tous les cas conseillé de voir) corrige ce petit problème.

 
 
 
Tandis que le premier film prend comme personnage de point de vue (et donc de héros) Frodo/Elija Wood, le second se concentrait sur Aragorn/Viggo Mortensen. Le troisième coupe la poire en deux, partageant le premier rôle entre les deux personnages. Le troisième film rentre se devant de conclure toutes les histoires (l'anneau, la royauté, la guerre, l'amour impossible entre Aragorn et Arwen/Liv Tyler,...), il était impossible de ne se concentrer que sur un personnage de point de vue, surtout que les anciens membres de la communauté de l'anneau sont dispersé (une partie au Mordor, une autre au Rohan, et les derniers à Minas Tirith). Le combat entre les forces du bien et du mal est au centre de ce film, avec d'un côté le combat intérieur (Frodo) et de l'autre l'affrontement direct (Aragorn et Gandalf). Pour traiter ce dernier point Peter Jackson a vue les choses en grand, la bataille du Gondor faisant passer la bataille du Gouffre de Helm des Deux tours pour une petite embuscade sans importance. Pas moins de 200 000 combattants s'affrontent (environnement et personnages étant tous traité digitalement, faisant de cette scène le plus grand combat jamais tourné). La façon de tourner les scènes de combats a d'ailleurs évolué entre les différents films: tandis que dans le premier film les combats sont filmés de façon chaotique (point de vue des hobbits), les affrontements des les deux tours sont plus maitrisés et filmés à niveau d'homme (point de vue d'Aragorn et des guerriers du Rohan). Dans ce dernier, on parle de guerre ouverte, mettant en cause des bataillons entiers. Il est ici question de stratégie guerrière, permettant de montrer des scènes monumentales et surtout l'évolution d'Aragorn (passant de simple combattant à celui de Roi ayant la responsabilité d'armées entières).
Les autres personnages ne sont cependant pas oubliés au détriment de ses deux héros principaux. Legolas (Orlando Bloom) a ainsi le droit à un combat hallucinant contre un Mumak, Théoden (Bernard Hill) se montre enfin sous son meilleur jour de roi guerrier du Rohan. Mais c'est bien la vierge guerrière Eowyn (Miranda Otto qui est la mieux lotie. Non contente de terrasser les Mumakil, on la voit aussi et surtout affronter (et vaincre) les deux méchants les plus importants du Mordor, Gothmog et le Roi Sorcier d'Angmar (tous les deux interprétés par le massif Lawrence Makoare. Tandis que le Roi Sorcier (qui prend dans ce film une dimension nouvelle, passant de "simple" méchant à emblème du mal absolu), au travers d'un des passages les plus graphiques de la trilogie (le fléau d'arme du Roi Sorcier...), connaît l'aboutissement de sa destiné, le général Gothmog se fait malmener par la gentille Eowyn.
L'humour du réalisateur de Bad Taste n'est d'ailleurs pas loin avec le personnage de Gothmog, tant le physique du chef des orcs doit aux Extra-terrestres cannibales de Bad Taste. Ainsi bien entendu au personnage de John Merrit dans Elephant Man de David Lynch. Bizarrement, le personnage ne fait pas tâche dans le retour du roi.

 
 
 
Le film met du temps à se terminer. Une fois les armées de Sauron vaincues, le prince des ténèbres brisé, et l'anneau détruit, on peut logiquement s'attendre à voir le mot FIN apparaître à l'écran. Et bien non! Il faut bien attendre une demi-heure, le temps que toutes les histoires amenées par deux films, et mettant en scène une bonne quinzaine de personnages principaux, se concluent. Alors que l'on pourrait s'attendre à un raz le bol, après plus de trois heures d'action (et d'émotions) pratiquement non stop, c'est tout le contraire que l'on ressent. A chaque conclusion d'histoire, on veut encore aller plus loin dans les méandres de l'après-guerre. D'ailleurs, rarement film aura aussi bien montré la difficulté d'un retour à la normale après des événements aussi importants qu'une guerre d'importance. Y compris les films traitant du sujet! Le talent de Peter Jackson est alors indéniable.
 
Sans aucun doute l'un des meilleurs films jamais tournés en un peu plus de 100 ans de cinéma.
 
Longue vie au Seigneur de la Terre du Milieu.
 
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Conclusion de la plus grande trilogie de tous les temps (en tout cas en termes de longueur, l'ensemble de la trilogie dépassant les 11 heures de film), après Le Seigneur des anneaux: la communauté de l'anneau et Le Seigneur des anneaux: les deux tours, ce film se paie le luxe non seulement de rafler tous les Oscars (11 Oscars sur 11 nominations), mais aussi d'être le second film à dépasser le milliard de Dollars de recettes (avec Titanic, 11 oscars lui aussi).
Réussite totale, ce film a définitivement fait du réalisateur du pays des kiwis, Peter Jackson, le nouveau roi du monde, surclassant à ce titre James Cameron, et lui ouvrant par la même la porte de son King Kong.
Tout amateur de fantasy se doit impérativement de voir la trilogie, si possible en version longue. Peter Jackson a mis la barre très haute, il sera difficile de faire mieux que son chef d'oeuvre (pour s'en convaincre il suffit de voir Le Monde de Narnia - Chapitre 1 : Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique, qui doit tout à la trilogie du Seigneur des anneaux, le talent en moins.