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B.A.F.T.A. |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleurs décors | 2010 | Rick Carter, Robert Stromberg, Kim Sinclair |
Meilleurs effets visuels | 2010 | Joe Letteri, Stephen Rosenbaum, Richard Baneham, Andy Jones |
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Golden Globes |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur réalisateur | 2010 | James Cameron |
Meilleur film | 2010 |
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Oscars |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleure photographie | 2010 | Mauro Fiore |
Meilleure direction artistique | 2010 | Rick Carter, Robert Stromberg et Kim Sinclair |
Meilleurs effets visuels | 2010 | Joe Letteri, Stephen Rosenbaum, Richard Baneham et Andrew R. Jones |
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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur DVD (édition spéciale) | 2011 | < |
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B.A.F.T.A. |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur film | 2010 | |
Meilleur réalisateur | 2010 | James Cameron |
Meilleure musique | 2010 | James Horner |
Meilleure photographie | 2010 | Mauro Fiore |
Meilleur montage | 2010 | Stephen E. Rivkin, John Refoua et James Cameron |
Meilleur son | 2010 | Christopher Boyes, Gary Summers, Andy Nelson, Tony Johnson, Addison Teague |
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Césars |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur fim étranger | 2010 |
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Directors Guild of America |
catégorie |
Année | Gagnant
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meilleur réalisateur | 2010 | James Cameron |
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Golden Globes |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleure musique | 2010 | James Horner |
Meilleure chanson | 2010 | James Horner, Simon Franglen et Kuk Harrell pour I will see you |
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Oscars |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur film | 2010 | |
Meilleur réalisateur | 2010 | James Cameron |
Meilleure musique de film | 2010 | James Horner |
Meilleur son | 2010 | Christopher Boyes et Gwendolyn Yates Whittle |
Meilleur mixage sonore | 2010 | Christopher Boyes, Gary Summers, Andy Nelson et Tony Johnson |
Meilleur montage | 2010 | James Cameron, John Refoua et Stephen E. Rivkin |
![]() Avatar est un film qui aura mis du temps à se concrétiser, puisqu'entre le premier script, écrit en 1994 par James Cameron et la sortie du film sur les écrans, il se sera écoulé quinze ans. Mais contrairement à un film comme Watchmen, sorti la même année et comparable en durée de gestation, le film de James Cameron n'a pas souffert de ce que les américains appellent le Develpment Hell. S'il aura fallu attendre si longtemps c'est que James Cameron, auteur intransigeant, sait que pour concrétiser sa vision, cela coûtera cher (pour rappel, en leur temps et Terminator 2 et Titanic ont purement et simplement explosés tous les records de budget, avec à chaque fois le succès retentissant que l'on sait). En 1999, le cinéaste est le roi du monde. Il pense que le moment est propice au lancement de son Avatar, dont le budget est alors fixé à 400 millions de $. Mais aucun studio ne se sent prêt à financer un film aussi cher. Au final, Avatar coûtera sensiblement moins cher (entre 280 et 320 millions de $, selon les sources, hors campagne marketing, pour un total il est vrai totalement fou de 500 millions de $), les technologies (3D et effets numériques) ayant fait en dix ans d'énormes progrès. C'est en voyant le Gollum des Deux Tours, en 2002, que James Cameron sent que la technologie numérique (et tout particulièrement les images photoréalistes) sont mures pour son film. Suivront d'autres personnages en 3D photoréalistes, comme le King Kong (toujours de Peter Jackson) ou le Capitaine Davy Jones de la saga Pirates des Caraïbes. Cette fois-ci, le film arrive à se monter financièrement, et James Cameron mettra les sept années suivantes à concrétiser sa vision (grâce notamment au néo-zélandais de chez Weta Digital). Pour la musique, le cinéaste fera de nouveau appel à James Horner, après Aliens le retour et Titanic, et ce même si leurs deux précédentes collaborations avaient fait des étincelles (mais après tout, James Cameron a souvent eu des relations conflictuelles avec ses collaborateurs). ![]() ![]() James Cameron se lance alors dans ce qu'il sait être un nouveau pas dans l'Histoire du cinéma, le cinéaste ayant toujours été très porté sur les aspects techniques pour ses films. Sans véritablement mettre de côté son histoire, Cameron veut avant tout proposer au public un spectacle visuel et immersif jamais vu. D'où l'utilisation de la 3D. Mais pas n'importe quelle 3D! Exit les projections d'images au visage du spectateur, qui créent certes toujours de l'effet, mais sont surtout totalement surfaites. D'ailleurs, les meilleurs films en 3D sont ceux qui gardent toute leur saveur en 2D, comme par exemple le Crime était presque parfait d'Alfred Hitchcock, ou bien encore l'étrange créature du lac noir de Jack Arnold. James Cameron préfère travailler sur la profondeur de champ (au lieu de la projection de champ), avec un résultat tout bonnement bluffant. Et encore, Cameron n'utilise dans Avatar qu'une version "bridée" de ce que nous réserve l'avenir! Il faut s'attendre dans les années à venir à ressentir l'effet de volume, qui manque aujourd'hui quelque peu à la 3D, aussi impressionnante soit-elle. ![]() ![]() Si le film est essentiellement tourné en images de synthèses (environ 60% de CGI contre 40% d'images live), il n'en reste pas moins que la technique utilisée est la même que celle de films comme Les Deux tours ou même Le Pôle Express, à savoir la capture de mouvement, qui nécessite un acteur. De plus, étant donné que le but de cette capture de mouvement est de rendre le jeu du dit acteur, mieux vaut faire appel à de bons acteurs, et pas à de simples body double. Ainsi, pour le premier rôle du film Cameron a fait appel à Sam Worthington, un acteur encore "vierge" en termes d'image, mais néanmoins excellent comédien, qu'il pourra utiliser comme vecteur de son film, et pas le contraire. Pour rappel, il avait fait de même avec Linda Hamilton, l'héroïne de Terminator, faisant passer une "inconnue", sorte de reflet de la jeunesse de son temps, de personne insignifiante à femme forte sauveuse de l'humanité. Il en sera de même de Sam Worthington qui passera de simple soldat à messie du peuple Na'vi. 2009 aura été l'année Sam Worthington, qui en plus du monumental succès d'Avatar, aura aussi été l'un des principaux protagonistes (et révélation) du Terminator Renaissance de McG (qui est d'ailleurs la suite de la franchise créé par James Cameron 25 ans plus tôt), allant même jusqu'à voler la vedette à Christian Bale. Face à Sam Worthington trois femmes. Zoe Saldana tout d'abord, qui joue le rôle de Neytiri, la belle Na'vi qui va changer la vie de notre héros (tout en la lui sauvant). Zoe Saldana, tout comme son partenaire, connaîtra une année 2009 très fructueuse d'un point de vue professionnel, puisqu'elle est aussi à l'affiche de l'un des plus gros succès de l'année (au box office américain en tout cas), à savoir le Star Trek de J.J. Abrams. Etrangement d'ailleurs, elle crève plus l'écran dans Avatar, où elle n'apparaît jamais à visage découvert, que dans Star Trek. Seconde femme de l'entourage de Jack Sully / Sam Worthington: Sigourney Weaver, qui retrouve James Cameron 23 ans après Aliens le retour. Sorte de mentor du héros, le personnage incarné par la reine des femmes fortes hollywoodiennes est un véritable cadeau fait à l'actrice: personnage fort, parfois drôle, émouvant, et très charismatique (aussi bien sous sa forme humaine que dans son avatar), Grace n'est autre qu'une version pellicule de James Cameron. Enfin, dans un rôle moindre (en tout cas dans la version cinéma, la version longue nous promettant de consolider le personnage), la belle Michelle Rodriguez. Ah, le tee-shirt moulant de Michelle Rodriguez en 3D! Loin de n'être qu'un simple faire valoir sexy, l'actrice, que James Cameron rêvait de diriger depuis qu'il l'avait vu dans Girl fight, représente en quelque sorte le soldat capable de faire preuve d'intelligente, d'empathie, voir même de rébellion en cas de nécessité, montrant bien que les soldats sont des hommes comme les autres, capable du pire comme du meilleur, son personnage représentant bien entendu le meilleur (Jake Sully est quand à lui à part, puisqu'en tant qu'infirme, il ne peut pas être considéré comme un véritable soldat). ![]() ![]() Face à cette prédominance féminine (une constante chez Cameron), le cinéaste fait intervenir, en dehors du héros, deux hommes, représentant chacun l'un des pôles de l'invasion humaine, à savoir le militaire et l'industriel. Le premier, le colonel Quaritch devait être à l'origine joué par un fidèle du cinéma cameronien, à savoir Michael Biehn (Terminator, Aliens le retour? Abyss). Mais de peur que justement la présence de l'acteur face à Sigourney Weaver ne rappelle trop Aliens, le réalisateur préférera finalement faire appel à du sang neuf, en l'occurrence Stephen Lang. Loin d'incarner un méchant absolu, son personnage est en fait quelqu'un qui est persuadé de bien agir, puisque faisant tout con possible pour aider son peuple, les humains, à survivre. Et c'est bien ce qui rend son personnage aussi dangereux, car à ses yeux, le seul bon Na'vi est un Na'vi mort. Bien conscient que sa position de principal antagoniste en fait à priori un être que le public va haïr, James Cameron lui donnera toutes les punch lines comiques (ou peu s'en faut) du film. Ce qui, en l'éloignant d'un Dark Vador premier degré (en tout cas celui de la première trilogie Star Wars), le transforme en véritable être humain, paradoxalement bien plus dangereux, car animé de ce qu'il pense être de bons sentiments, et donc impossible à faire fléchir (comme c'est le cas de ce même Dark Vador dans le retour du jedi). Le second mâle de cette histoire est incarné par Giovanni Ribisi. Il tient pratiquement le même rôle que celui tenu par Paul Reiser dans Aliens le retour, à savoir celui du corporate man, uniquement intéressé par l'aspect financier de l'opération, totalement désintéressé par l'aspect humain. ![]() ![]() Le personnage de Selfridge n'est pas le seul point commun troublant entre Avatar et Aliens. Bien sur, la présence à l'affiche des deux films de Sigourney Weaver joue aussi dans ce sens. Loin de donner l'impression de s'auto influencer, James Cameron s'efforce plutôt à traiter des thèmes proches, et ce sous différents angles. Ainsi, les vaisseaux sont clairement nés de l'esprit d'un seul homme, cf. la comparaison entre le Dropship et le Samson, tirés respectivement d'Aliens et d'Avatar. Il en est de même des "méchas", sensiblement similaires dans les deux films. Cameron n'a sur le sujet jamais caché son attrait pour la japanime, le cinéaste ayant failli faire, à la place d'Avatar, une adaptation live de Gunnm. D'ailleurs, il n'est pas le seul à citer la japanime dans ses films, puisque les frères Andy et Larry Wachowski ont fait strictement de même dans Matrix Revolutions. Pour revenir aux méchas des films de Cameron, il est intéressant de noter qu'aussi bien dans Aliens le retour que dans Avatar l'utilisation des exosquelettes dans un combat à mort sert de climax aux films, avec cependant une nuance de taille, la dramaturgie vis à vis de la technologie s'inverse entre les deux métrages. Le rapport de Cameron à la technologie, et en particulier la technologie militaire, est transparent dans les deux films. Il suffit de voir avec quel précision le cinéaste nous décrit les armes (le M41-A Pulse Rifle dans Aliens, les AMP dans Avatar) pour s'en convaincre. Les deux films nous montrent aussi le choc, au sens propre comme au sens figuré, d'un contact entre deux races différentes, un thème ceci dit récurrent dans la science-fiction, et en particulier dans la littérature de genre (Orson Scott Card et sa Stratégie Ender par exemple). Chez Cameron, on pourrait aussi facilement mettre ce thème en parallèle avec la lutte des classes, comme par exemple dans Titanic. Enfin, et ceci sans un désir d'exhaustivité, on pourrait parler du destin (ainsi que des motivations) des héros d'Aliens et d'Avatar, très proches. En effet, dans les deux cas, le héros a subi un choc émotionnel et/ou physique lors d'un précédent combat (le face à face avec l'alien dans Alien, le huitième passager pour Ripley, et la guerre pour Jack Sully dans Avatar), et retourne au feu pour des raisons à la fois financière et professionnelle (retrouver son grade pour Ripley, et gagner suffisamment d'argent pour récupérer ses jambes pour Jack Sully), et psychologiques (effacer les traumatismes en affrontant de nouveau l'origine du mal). Dans les deux cas, le héros se retrouvera transfiguré par son contact avec les extra-terrestres, devenant dans les deux cas un symbole guerrier libérateur et salvateur (et ce même si dans l'un des deux films le héros prend partie pour les E.T.). Cameron glissera aussi un rapide clin d'oeil au Alien de Ridley Scott, lors de la première apparition de Sigourney Weaver dans Avatar. On la voit ainsi sortir de son caisson de connexion à son avatar, d'une façon rappelant la scène d'Alien où elle se réveille de son sommeil cryogénique. ![]() ![]() En dehors d'Aliens le retour (et de son prédécesseur Alien le huitième passager), Avatar fait écho à nombre d'autres classiques, aussi bien cinématographiques que littéraires. On cinéma se sont Pocahontas (Avatar n'est rien d'autre qu'une version science-fiction de l'histoire rendue célèbre par Disney), le nouveau monde, de Terrence Malick (qui n'est là aussi "qu'une" adaptation de la même histoire), Pathfinder, de Marcus Nispel (pour l'étranger qui prend corps avec les autochtones que son peuple était venu conqérir), Danse avec les loups, de et avec Kevin Costner (pour sensiblement les mêmes raisons), le dernier samouraï, d'Edward Zwick (là encore, l'envahisseur qui prend la tête de la défense du peuple opprimé est au centre du récit, avec en fond le rédemption d'un vétéran de la guerre, démoli par les guerres passées), la forêt d'émeraude de John Boorman (pour le côté défense de la nature), Star Wars de George Lucas (impossible de ne pas citer La Guerre des étoiles lorsque l'on parle de space-opéra), 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick (Cameron considère depuis toujours le chef d'oeuvre de Kubrick comme l'un de ses films favoris, et le cite allégrement dans Avatar, en particulier lors de la première séquence du film), ou bien encore Matrix d'Andy et Larry Wachowski (pour la connexion à un autre monde via une connexion synaptique). Le film arrive même à citer le magicien d'Oz lors du speech de "bienvenue" du colonel Quaritch à ses ouailles. Du côté littérature, les principales influences notables d'Avatar sont: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Même si James Cameron n'avait nullement l'intention de faire un film polémique, son but a toujours été de divertir le public en proposant des films visuellement et narrativement efficaces, mais dont le fond ne prime jamais sur la forme, il n'empêche qu'Avatar se permet quelques piques au détriment du gouvernement américain, tout particulièrement celui de George Bush. Le personnage du colonel Quaritch en particulier sert de vecteur à cette critique. Tout comme l'ancien président américain, il peut faire preuve d'humour (bien souvent involontaire), est persuadé d'agir pour le bien de l'humanité (et c'est bien cela qui fait froid dans le dos), pense que la supériorité militaire est toujours suffisante pour gagner la guerre, et pense de façon monolithique. Ainsi, lorsque le personnage joué par Stephen Lang (excellent au demeurant) dit devoir combattre la terreur par la terreur il ne fait rien d'autre que reprendre les termes exacts de Bush. Le film apparaît à la fois comme une critique de la guerre en Irak et une dénonciation des horreurs type 11 septembre (la destruction de l'arbre-mère des Na'vi ressemble trop à la fin tragique des fameuses tours jumelles pour être totalement un hasard, et ce même si James Cameron s'en défend). Comme quoi même un film à (très) grand spectacle peut aussi avoir des choses à dire. Si vous avez aimé Avatar, vous aimerez aussi:
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Sur fond d'écologie mâtiné de science-fiction, le tout dans une 3D jamais vue, James Cameron livre avec Avatar l'un des plus impressionnants films de
science-fiction jamais tournés.
Fort d'un casting solide (Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Michelle Rodriguez, Giovanni Ribisi, ...), James Cameron prouve que Titanic n'était finalement pas un accident de parcours, le film ayant (encore une fois) explosé tous les records, devenant début janvier 2010 le film aux plus gros revenus de tous les temps. Avec un budget total de 500 millions de $, les producteurs devaient récolter un minimum d'un milliard de dollars pour rentrer dans leurs frais. Il ne leur faudra que 10 jours d'exploitation (!!!) pour réussir leur pari. Tout comme Jack Sully, laissez vous entraîner vers la boîte de Pandore de James Cameron, vous ne serez pas déçus. Un film qui ferra date dans l'histoire du Septième art. ![]() |