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Le Pôle Express

Affiche du film


Titre original

The Polar Express

Synopsis

24 décembre. Minuit va bientôt sonner, et dans sa chambre, le petit garçon s'est figé. Tendant l'oreille. Retenant son souffle… Le Père Noël a-il eu une panne ? A-t-il oublié l'adresse? S'est-il perdu en route? Pourquoi n'entends-je pas tinter les grelots de ses rennes ? Soudain, l'enfant sursaute. Les murs et le plancher se mettent à vibrer dans un grondement infernal, et à travers la fenêtre embrumée, le garçon découvre le plus étonnant des spectacles : Un train s'est arrêté pile devant sa maison! Un train noir, rutilant, à l'ancienne, qui siffle, souffle, halète et projette sa vapeur jusqu'au ciel étoilé. L'enfant se rue au dehors. Le chef de gare ne semble plus attendre que lui : "Alors, tu viens?" "Où ça? " "Mais, au Pôle Nord, bien sûr ! C'est le Pôle Express". A mesure que le Pôle Express s'enfonce dans des contrées enchantées, l'aventure est au rendez-vous et les jeunes passagers prennent conscience de l'étendue de leurs dons...

Genre

Animation

Année de production

2004

U.S.A.

Date de sortie en France

01 Décembre 2004

Réalisateur

Robert Zemeckis

Musique

Alan Silvestri

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Tom Hanks
Tom Hanks L'enfant / le contrôleur/ Le Père Noël / le Vagabond / Le père
Leslie Harter Zemeckis
Leslie Harter Zemeckis La mère
Eddie Deezen
Eddie Deezen L'enfant qui savait tout
Jimmy 'Jax' Pinchak
Jimmy 'Jax' Pinchak L'enfant qui savait tout (voix)
Nona Gaye
Nona Gaye La petite fille
Jimmy Bennett
JimmyBennett L'enfant solitaire
Michael Jeter
Michael Jeter Smokey / Steamer
André Sogliuzzo
André Sogliuzzo voix de Smokey / Steamer
Julene Renee
Julene Renee La fille aux cheveux rouges / un elfe
Phil Fondacaro
Phil Fondacaro L'elfe
Steven Tyler
Steven Tyler Le lieutenant elfe / L'elfe chanteur
Cody Klop
Cody Klop Voix supplémentaires
Cohl Klop Voix supplémentaires

 

Récompenses

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Gagnant
meilleur film d'animation2005 
meilleure musique2005Alan Silvestri

 
Grammy Award Grammy Award
catégorie
Année
Gagnant
Meilleur film2006Glen Ballard et Alan Silvestri pour la chanson "believe"

 

Nominations

BAFTA BAFTA
catégorie
Année
Gagnant
Meilleur film2005Steve Starkey et Robert Zemeckis

 
Golden Globes Golden Globes
catégorie
Année
Gagnant
Meilleur film2005Glen Ballard et Alan Silvestri pour la chanson "believe"

 
Oscars Oscars
catégorie
Année
Gagnant
Meilleure chanson originale2005Glen Ballard et Alan Silvestri pour la chanson "believe"
Meilleur montage sonore2005Randy Thom et Dennis Leonard
Meilleur mixage sonore2005William B. Kaplan, Randy Thom, Tom Johnson et Dennis S. Sands

 

 

Critique du Film

Note :

un petit enfant qui ne croit plus au Père Noël

L'Etrange Noël de M. Zemeckis

Robert Zemeckis a, tout au long de sa carrière, toujours voulu utiliser les techniques de tournages, et dans la mesure du possible les faire avancer. Le Pôle Express a été lancé dans le but évident de porter les techniques de tournage vers des dimensions nouvelles. En décidant de tourner l'intégralité de son film en motion capture le réalisateur de Forrest Gump cherche à enfin se libérer du carcan limité de la pellicule. Une petite explication s'impose.
La technique de motion capture consiste à enregistrer les mouvements des acteurs grâce à de nombreux capteurs, et à les enregistrer en temps réel dans un ordinateur. A partir de là, deux possibilités s'offrent au réalisateur. Soit la technique classique, utilisée sur tous les gros blockbusters (le Gollum, joué par Andy Serkis dans Les deux tours et Le retour du roi en est un parfait exemple), consiste à utiliser les mouvements et prises de vues effectuées; en studio et à les superposer aux prises de vue live précédemment tournées. La technique est efficace, et permet un nombre d'effets visuels incroyables. Cependant, on passe à côté d'une grande partie des possibilités qu'offrent la motion capture. La partie numérique n'a que faire d'un angle de caméra, un habile technicien pouvant créer des caméras virtuelles à l'envi; à partir de là pourquoi ne pas en profiter et tourner la totalité du film en numérique, le cinéaste pouvant choisir ses angles de caméra à tout moment, et ce jusqu'en salle de montage. Cela implique par contre de faire des films d'animation, seul vecteur capable de générer des environnements virtuels visibles à 360 degrés. Cela présente aussi l'avantage de pouvoir s'amuser avec les caméras virtuelles et effectuer des mouvements de caméra normalement impossible. Zemeckis en donnera la preuve dans le Pôle Express.
Tourner la totalité d'un film en motion capture est du jamais vu, Robert Zemeckis se lance alors réellement dans l'inconnu. Côté casting, il fait appel à son acteur fétiche, Tom Hanks, qui s'occupera de pratiquement toutes les captures de mouvements. Ainsi que d'une partie non négligeable des voix. La performance de l'acteur est notable, puisqu'il modifie sa gestuelle pour chaque personnage, de façon bluffante. Son abnégation aussi, à une époque où les stars tiennent à tout prix à ce que l'on voit leur visage en grand sur toutes les affiches (un exemple, sylvester Stallone sur le -très mauvais- Judge Dredd, transformant le personnage sans visage de la bande dessinée en ... Sylvester Stallone). Les rares rôles non tenus par l'acteur Oscarisé le seront tous par des adultes, même pour les rôles des enfants.
En dehors de Tom Hanks, la vedette du film est bien entendu la locomotive emmenant les enfants au Pays du Péegrave;re-Noël. La Pere Marquette 1225 utilisée comme base pour la version virtuelle visible dans le film est une locomotive mythique aux U.S.A., elle prend ici une promotion, devenant magique. A noter, qu'alors que tout dans le film est trompeur (des enfants qui sont en fait des adultes, des décors qui n'existent pas,...) les bruits de la locomotive, eux, sont les véritables bruits de la Pere Marquette 1225.

un ticket pour Noël

Inspiré de l'oeuvre du dessinateur américain Chris Van Allsburg, le Pôle Express est un véritable conte de Noël, comme les américains en raffolent. Même si le film ne fait pas de propagande pro-américaine, la façon de vivre Noël est typiquement américaine. Le réalisateur et les scénaristes ont pourtant cherché à minimiser cet ancrage dans la culture de l'Oncle Sam, par exemple en ne donnant aucun nom à leurs personnages. Ils pourraient (presque) être européens.
Les trois seules références géographiques du film (en dehors du Pôle Nord bien sur) sont cependant bien américaines.
La première, la ville où habite le héros du film, se nomme Grand Rapids. Il s'agit du lieu de résidence de Chris Van Allsburg, lieu qui a inspiré les dessins de l'auteur, et donc le film. La première du Pôle Express a d'ailleurs eu lieu dans la ville de Grand Rapids, en hommage au dessinateur.
La seconde référence, l'adresse du héros, 11344 Edbrooke. Cette fois-ci, ce n'est plus au dessinateur mais au réalisateur Robert Zemeckis que cela fait référence. En effet, cette adresse est celle où le cinéaste vivait lorsqu'il était enfant.
La troisième et dernière référence (nommée dans le film) est le New Jersey, où vit un petit enfant, nommé Steven (le seul personnage ayant un nom de tout le film), qui terrorise sa petite soeur. En fait, dans ce cas, le réalisateur fait un clin d'oeil à son ami et mentor Steven Spielberg, qui a reconnu avoir souvent fait peur à sa soeur lorsqu'il était jeune. Faute avouée est à moitié pardonnée dit le dicton.

En route pour le Pôle Express

Le film de Robert Zemeckis est bourré de clins d'oeil et autres références. Outre les points déjà abordés on retrouve quelques plans glissés à droite à gauche faisant appel aux souvenirs du spectateur, et en particulier du cinéphile. Par exemple, la scène du billet perdu volant, faisant un périple incroyable avant de se retrouver à son point de départ, est une récupération (volontaire) du film le plus connu du réalisateur, Forrest Gump, déjà avec Tom Hanks. Mais ce n'est pas seul clin d'oeil à d'anciens films du réalisateur. Les spectateurs pourront y retrouver (entre dialogues et décors) du Retour vers le futur (premier et troisième du nom, essentiellement), disséminé dans le film.
Plus amusant, sur tous les tickets (décidemment remplis de magie) on peut voir le numéro 1225. Ce numéro a une double signification. La première: 1225 est le nom de la locomotive (la Pere Marquette 1225). La seconde, 1225 correspond à la date de Noël (12/25, en affichage anglo saxon). Autant dire que le choix de la locomotive était impératif pour ce film!
Enfin, le monde du Père Noël et de ses elfes, dont l'architecture industrielle est évidente, est en fait inspiré des usines Pullman, la compagnie qui justement fabriquait les trains et wagons de locomotive. S'éloignant certes de l'imagerie classique des fabriques de jouets des petits elfes (les petites maisons en bois avec feu de cheminée typiquement nord européenne), la ville des elfes gagne en crédibilité, surtout au vu de la quantité astronomique de jouets qu'ils doivent construire pour les enfants du monde entier.
Bien sur la magie de Noël en prend un coup. Mais Zemeckis en profite pour transformer la ville en un gigantesque parc d'attraction, avec montagnes russes, trampolines et petite musique d'ambiance à l'appui. Un rêve pour tout enfant.
Comme le film!

   
 


Conclusion

Film totalement numérique, symbolisant parfaitement la magie trompeuse du cinéma, Le Pôle Express pose les bases d'une nouvelle ère du cinéma: le Tout numérique. Le film de Robert Zemeckis est une première tentative, calibrée pour les enfants, qui aboutira quelques années plus tard à Beowulf, cette fois-ci clairement pensée pour un public adulte.
Les fans de cinéma technologique se régaleront avec ce film, les enfants adoreront cette charmante histoire de Noël, ainsi que tous ceux qui ont gardés une âme d'enfant.
Bref, chacun y trouvera plaisir, ce qui est bien la principale raison d'être du Septième Art.
Le pari de Robert Zemeckis est réussi.

Le Pôle Express


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