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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur film fantastique | 2011 |
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Razzie Award |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Pire remake, suite, ou préquelle | 2011 |
![]() Warner Brothers obtient les droits pour tourner un remake au choc des titans de Desmond Davies en 1996. Le film est devenu culte avec le temps, d'autant plus qu'il s'agit du dernier film sur lequel a travaillé le grand Ray Harryhausen. En 2002, le projet démarre, piloté par le producteur Adam Schroeder, ave au scénario John Glenn et Travis Wright. La version qui en sort n'a pas grand chose à voir, ni avec le film de Desmond Davies ni avec la mythologie grecque. En effet, ce scénario met en avant la déesse sumérienne Tiamat (en lieu et place d'Hadès), et montre le conflit entre les grecs (humains et dieux) et des divinités extérieurs à la Grèce antique tels que Toth, Yahweh, Marfuk ou bien encore Osiris. Puis, progressivement, le scénario change pour se rapprocher de plus en plus de la version de 1981, en concentrant l'histoire sur un conflit entre hommes et dieux, tous redevenus grecs. Cette nouvelle mouture est due au scénariste Travis Beacham. Puis, c'est au tour de Lawrence Kasdan d'être engagé pour réécrire une nouvelle fois le scénario, pour satisfaire aux exigences du réalisateur Stephen Norrington, alors attaché au projet. Mais le réalisateur ne se sent pas à l'aise avec le projet, le film de Desmond Davies ne lui étant pas familier, et laisse finalement sa place au frenchie Louis Leterrier, quand à lui nourri par le premier choc des titans. A noter que Louis Leterrier et Stephen Norrington, partageant le même agent, le changement se fait en douceur. Ce sont finalement les scénaristes Phil Hay et Matt Manfredi qui se retrouvent en charge d'écrire la version définitive. ![]() Si Louis Leterrier désire initialement tourner un film d'ensemble, c'est à dire un film qui ne se concentre pas sur un personnage mais sur toute une équipe, le succès phénoménal d'Avatar de James Cameron vient changer la donne, et ce relativement (trop) tard par rapport à l'avancement du projet. En effet, Sam Worthington, acteur alors pour ainsi dire inconnu, se retrouve tout d'un coup starisé, et le studio force le réalisateur français à mettre en avant l'acteur. Résultat, il reste dans le film quelques bribes de ce que voulait faire Louis Leterrier, en particulier dans les scènes de présentation des personnages, répondant clairement aux poncifs du film de groupe (les sept mercenaires, Expendables : Unité spéciale, Predator, Jason et les argonautes, le seigneur des anneaux: la communauté de l'anneau,...). Résultat, là où les hommes accompagnant Persée auraient du être eux aussi vus comme des héros, ils se contentent finalement de rôles de faire-valoir, dont le destin (la plupart du temps, la mort) n'apparaît la majorité du temps que comme une mise en garde de ce qui pourrait arriver à Persée. Et lorsque l'un des personnages se sacrifie pour permettre à Persée de vaincre Méduse, nulle émotion n'est présente, le personnage ayant été laissé en route par le scénario. C'est d'autant plus dommage qu'il y avait un fort potentiel de ce côté là, en particulier dans un univers grec mythologique, où, comme tous ceux qui ont lu Homère le savent pertinemment, le destin est l'essence même de la vie. ![]() Répondant justement à ce besoin de film de groupe(s), le choc des titans s'offre justement un casting de très haute volée. Du côté des humains on retrouve dans les rôles principaux: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Et du côté des dieux: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() A noter que tous les dieux portent dans le film de Louis Leterrier des armures clinquantes, qui les font plus ressembler à des chevaliers qu'à des dieux grecs. La raison (en dehors du côté visuellement très cool de la chose) est un désir de rendre hommage à la série animée les chevaliers du Zodiac, dont Leterrier (et Mouloud Achour) est un grand fan, et qui montre justement les dieux de l'Olympe en armures scintillantes. ![]() Le choc des titans se permet d'ailleurs de nombreux autres clins d'œil. A commencer par, logiquement, le film original de 1981. En plus de reprendre la quasi totalité du bestiaire inventé par le génial Ray Harryhausen (seul manquent à l'appel Dioskilos, le chien à deux têtes et le vautour géant), Louis Leterrier commence son film en quelque sorte là où Desmond Davis terminait le sien, à savoir sur des constellations. Une façon de créer un lien entre les deux films. On retrouve aussi, pour le coup sous un angle plus humoristique, Bubo, la chouette animée du film de Desmond Davis, lors d'un petit passage en forme d'hommage. Pour la petite histoire, Sam Worthington a failli détruire la chouette, la trouvant trop ridicule. Il faut d'ailleurs bien avouer que même à l'époque, Bubo avait déplu à nombre de fans non seulement du film mais aussi de Ray Harryhausen, et ce pour deux raisons: son ton comique, ainsi sa ressemblance avec un certain R2D2. Le film de Louis Leterrier créé aussi un lien avec thématique avec celui de Desmond Davis en comptant à son casting un James Bond Girl: Gemma Arterton (toute droit sortie de Quantum of Solace) pour l'un et Ursula Andress (issue de James Bond 007 contre le Docteur No) pour l'autre. Le choc des titans cite aussi Excalibur de John Boorman, lorsque Zeus prend la forme du mari de Danaé pour lui faire l'amour (dans la légende il se transforma en pluie d'or pour arriver au même résultat). A noter que, fruit du hasard (?), Liam Neeson apparaît dans les deux films. Si ces références cinéphiliques sont plutôt de bon ton, certaines autres le sont beaucoup moins, et apparaissent trop pour ce qu'elles sont, à savoir des choix de producteurs surfant sur les grands succès du box office récent: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Tout comme dans l'original, une grande partie de l'intérêt du film réside dans les monstres et créatures que va rencontrer Persée lors de sa quête. Et de ce côté là, le film de Louis Leterrier est pour le moins généreux: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Ce film au budget conséquent de 125 millions de $ fut tourné dans des endroits peu vus au cinéma: le désert éthiopien, les glaciers islandais, l'île de Tenerife, le pays de Galles (les anciennes carrières d'ardoises ont notamment été utilisées pour le tournage de Willow). Plus classiquement, les parties en studio ont été tournées dans les studios Shepperton, en Angleterre. Descendu par les critiques, en particulier à cause d'une 3D totalement loupée, le film de Louis Leterrier rapportera tout de même quelques 493 millions de $ en salles, rendant le film tout ce qu'il y a de plus rentable. Et inévitablement, une suite sera mise en chantier, mais sans Louis Leterrier, jugé responsable du mauvais accueil critique (alors que la faute serait plutôt à aller chercher du côté des producteurs). Jonathan Liebesman remplacera le réalisateur français pour la suite. Si vous avez aimé Le Choc des titans, vous aimerez aussi:
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![]() Si le film de Louis Leterrier pêche visiblement par ses réécritures malencontreuses et par la mainmise quasi absolue de ses producteurs, ce nouveau Choc des titans garde pour lui un rythme, une énergie et une dynamique qui ne font un spectacle agréable à regarder, en tout cas en 2D, loin de la réputation peu flatteuse qu'il se traine depuis sa sortie en salle. Les SFX sont de très bonne facture (mais d'un autre côté, sur un projet à 125 millions de $, peut-on ne serait-ce qu'envisager le contraire?), tout comme l'est la photographie de Peter Menzies Jr, il est vrai fortement inspiré de celle d'Andrew Lesnie sur le seigneur des anneaux: la communauté de l'anneau. Cependant, malgré ses qualités, le choc de titans a bien du mal à cacher son statut de film de producteurs, cherchant à surfer sur les grands succès du moment (Avatar, le seigneur des anneaux, la saga Harry Potter). Contrairement à tout ce qui a pu être dit lors de sa sortie en salles, Louis Leterrier n'a pas à rougir de son travail sur le choc des titans, bien au contraire, le film qu'aurait pu être le choc des titans s'il avait eu plus de liberté artistique (un film que l'on peut deviner dans le montage final) apparaissant comme bien plus réussi que la version finalement retenue. ![]() |