Persée, fils de Zeus et de la mortelle Danaé, s'éprend de la princesse Andromède. Mais leur amour est contrarié par une malédiction que fait peser sur elle son ancien prétendant, Calibos, rendu laid et difforme par Zeus. Tous ceux qui vondront épouser Andromède devront d'abord, sous peine de mort, être capables de répondre à une énigme élaborée par Calibos : jusqu'ici, personne n'a su relever ce défi morbide...

La Grèce en tique
 
Le choc des Titans est un film d'aventures, inspiré de la mythologie grecque, réalisé en 1979 (pour une sortie en 1981) par Desmond Davis. Mais personne n'est dupe, le choc des titans est avant tout un film de Ray Harryhausen, le génial spécialiste de la stop-motion. L'homme, en plus de signer les effets spéciaux du film est aussi producteur, et pour ainsi dire seul maître à bord. Ce sera le dernier film de Ray Harryhausen, l'homme prenant une retraite bien méritée peu de temps après.
Le film compte un casting remarquable, avec des noms comme Laurence Olivier, Maggie Smith, Ursula Andress, Claire Bloom, ou bien encore Burgess Meredith, et dans les premiers rôles Harry Hamlin et Judi Bowker.
 
 
 
Le film donne la part belle aux monstres, laissant (malheureusement) les personnages de côté. Le choc des titans s'offre le luxe de proposer une nouvelle créature toutes les dix minutes, toutes (ou presque) animées image par image par Ray Harryhausen, exceptionnellement, pour la première -et dernière- fois de sa carrière, aidé d'un assistant. Le bestiaire est le suivant:
 La Gorgone Méduse: sans doute la monstre, avec le Kraken, le plus emblématique du film. Quoique n'arrivant que dans le dernier tiers du film, la créature serpentine laissera un souvenir inoubliable sur la rétine du spectateur: une très grande réussite.
 Le Kraken: Un monstre qui ne doit rien à ma mythologie grecque, puisqu'il sort tout droit des légendes scandinaves. Filmé en partie en stop-motion et en partie en "réel" pour les parties sous-marines, avec un monstre en latex de 5 mètres de long.
 Calibos: Mi-homme mi-bête, et ressemblant quelque peu à un satyre, cette créature, tout comme Méduse, a été punie par les dieux, et est devenu un monstre aussi bien sur la plan physique que d'un point de vue moral. Il était prévu à l'origine qu'il soit entièrement animé en stop-motion, avant que son personnage ne s'étoffe et qu'il ait finalement de nombreuses lignes de dialogues. Un acteur, Neil McCarthy, est alors engagé pour tous les gros plans.
 Pégase: ce cheval ailé est lui aussi tourné selon les besoins en stop-motion ou en prises réelles, selon qu'il apparaît en gros plan ou en plan large. Si voir "galoper" le cheval lorsqu'il vole a surpris plus d'un spectateur, il s'agit pourtant d'un désir de Ray Harryhausen, qui ne voulait pas voir sa créature les jambes ballantes durant les passages de vol.
 Les scorpions géants: Peut-être les monstres les moins spectaculaires du bestiaire du choc des Titans, en tout cas les plus proches d'un animal existant réellement, le passage des scorpions n'en reste pas moins l'un des passages phare du film. Un passage qui permet en sus de "libérer" Persée de ses amis, et ainsi combattre le Kraken en tête à tête.
 Les trois Grées: les trois sœurs aveugles, qui se partagent un œil à tour de rôle, permet un passage presque léger, dans un film qui oscille entre scènes comiques et grandes scènes de bravoure et d'action.
 Le vautour géant: Créature au service de Calibos, et animée elle aussi en stop-motion. Il rappelle étrangement l'oiseau Roc du Septième voyage de Sinbad, créature elle aussi animée par Ray Harryhausen.
 Dioskilos, le chien à eux têtes: sorte de Cerbère du pauvre (il lui manque une tête), cet énorme chien gardant la demeure de Méduse a, encore une fois, été animé en stop-motion (et animer trois têtes présentait trop de travail pour Ray Harryhausen). Encore une créature peu vue à l'écran, il est vrai éclipsée par sa maîtresse.
 le Passeur du Styx: l'une des rares créatures que n'aura pas à affronter Persée. Il s'agit d'un squelette, mais non pas d'un squelette combattant comme dans Jason et les Argonautes. Un personnage qui n'apporte pas grand chose à l'histoire, il est vrai, mais qui fait plaisir à rencontrer.
 Bubo, la chouette mécanique: A priori, on ne voit pas trop le rapport entre une créature mécanique et la mythologie grecque, si ce n'est que la chouette est bel et bien l'animal fétiche de la déesse Athéna. Et qu'Héphaïstos, dieu forgeron, était censé être capable de créer des artefacts exceptionnels. Maintenant, et contrairement à ce qu'a toujours soutenu Ray Harryhausen, le succès auprès des spectateurs de R2-D2 dans La Guerre des étoiles a sans aucun doute influencé l'apparence du personnage. Surtout que le bruit produit par la chouette rappelle étrangement le petit droïde.
 

 

 
Les effets spéciaux sont très plaisants. Cependant, force est de constater que même à l'époque ceux-ci apparaissaient datés, d'une autre génération. Il suffit de comparer avec des films sortis à la même époque, comme l'Empire contre-attaque (sorti l'année précédente, avec un budget équivalent), Blade Runner (sorti l'année suivante, avec il est vrai un budget bien plus conséquent), The Thing (qui lui, a un budget environ moitié moindre que celui du Choc des titans), ou bien encore Conan le barbare (sorti en 1982 avec un budget de 20 millions de $ contre 16 millions pour le Choc des titans). La stop-motion a eu son heure de gloire, et si elle ne sera jamais totalement abandonnée, elle est maintenant quelque peu dépassée par des technologies plus modernes.
Le film se rattrape par son esprit bon enfant, et sa générosité autant du côté du nombre de monstres proposé que de celui de l'action non stop.
Et il faut bien cela pour faire passer la pilule. Surtout que ce ne sont pas les acteurs principaux qui viendront faire oublier le côté old-fashion (ce qui ne veut pas dire mauvais!) des SFX. Car aussi bien Harry Hamlin que la mignonette Judi Bowker ne font preuve d'une présence et d'un charisme remarquable; dans le cas de Judi Bowker, il faut dire qu'elle n'est pas aidée par un rôle de potiche, présentée comme la récompense du héros, et qui ne doit pas prononcer plus de dix phrases dans tout le film.
A noter que le choc des titans est pratiquement une affaire de famille, puisque l'on retrouve deux couples à l'affiche de ce film. Tout d'abord Harry Hamlin et Ursula Andress. Et ensuite Maggie Smith et le scénariste Beverley Cross.
 
Le Choc des titans fut l'un des plus gros succès de l'année 1981, devenant le 11ème film ayant rapporté le plus d'argent cette année là, avec un revenu de 41 millions de $, pour une mise de départ de 16 millions de $ (une somme rondelette pour l'époque), le premier cette année là étant Les aventuriers de l'arche perdue.
Le film est très vite devenu culte, et il garde encore aujourd'hui cette aura de magie qui fait de lui un film intemporel (et ce malgré une image ayant mal vieillie, et qui supporte relativement mal un visionnage en haute définition), un film que l'on prend plaisir à revoir (ce qui n'est pas le cas de tous les films cultes!). Une très belle révérence pour Ray Harryhausen.
 
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Film à l'ancienne, le choc de titans aurait très bien pu être tourné quinze ans auparavant, tant les effets spéciaux et la façon de raconter une histoire sont typiques de cette époque, comme si Ray Harryhausen s'était arrêté au sommet de sa gloire, entre mi-60 et mi-70. Effets spéciaux datés (mais néanmoins fabuleux), héros insipides, mise en scène faiblarde, tout les indicateurs tendent à faire de ce film un mauvais film. Et pourtant! La magie opère et le spectacle est au rendez-vous!
Un film qui est aujourd'hui considéré comme un classique du genre, et qui aura le droit en 2010 à un remake, tourné par le français Louis Leterrier, avec Sam Worthington dans le rôle du héros.
 
A noter pour la petite histoire que si le titre choc des titans est un beau titre, le film n'en met aucun en scène, puisque Persée et Calibos sont des demi-dieux, Méduse une humaine maudite, et le Kraken un monstre de la mythologie scandinave.