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Oscars |
catégorie |
Année | Nomination
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meilleur son | 2008 | Kevin O'Connell, Greg P. Russell, Peter J. Devlin |
meilleur montage sonore | 2008 | Ethan Van der Ryn, Mike Hopkins |
meilleurs effets spéciaux | 2008 | Scott Farrar, Scott Benza, Russell Earl, John Frazier |
Razzie Award |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Pire acteur dans un second rôle | 2008 | Jon Voight |
Après les jouets tirés de films à succès, voici le film tiré de jouets à succès! Si le concept ne prêtait pas tant à rire, cela pourrait surtout donner du grain à moudre à tous ceux qui pensent qu'Hollywood est en mal d'idées, et à la recherche d'argent facile! Et ils auraient sans doute raison! Le film Transformers est sans conteste fait exclusivement dans le but d'amasser de l'argent en attirant un public aussi large que possible dans les salles sombres: les enfants fans de ces petits robots jouets, les grands enfants qui se souviennent de leur enfance avec ces mêmes jouets, les amateurs de film d'action et de gros effets spéciaux, sans jamais s'aliéner personne, soit au travers de scènes violentes qui feraient fuir les enfants, soit avec une histoire trop compliquée qui forcerait à réfléchir. Aux commandes d'une telle production vendant par définition son âme aux financiers, qui de mieux que Michael Bay, roi du film d'action décérébré? Même si ce dernier refuse initialement le poste, il revient vite sur sa décision. Le fait que Steven Spielberg est lui aussi attaché au film, en tant que producteur exécutif et consultant y est peut-être pour quelque chose. Avoir le réalisateur de films comme Les aventuriers de l'Arche Perdue associé à un film est toujours rassurant, tant l'homme connaît son métier, en particulier lorsqu'il s'agit d'extra-terrestres: il a en effet derrière lui quelques petites productions traitant le sujet comme E.T., Rencontre du troisième type, et plus récemment La Guerre des Mondes. Ce dernier en particulier vise à donner le ton, aussi bien du point de vue spectaculaire, réalisme qu'effets spéciaux. Le but est en effet de repousser les limites des SFX et de l'action jusqu'à un point jamais atteint jusque là. Le réalisateur, habitué du genre, ira jusqu'à placer les caméras, lors des cascades en voitures (dont le film est riche), en plein milieu de la zone d'impact, pour un effet encore plus spectaculaire. Bien évidemment, le film donne la part belle aux robots, autobots et decepticons. Les jouets et le dessin animés d'origine proposent une quantité phénoménale de robots, aux formes et aux pouvoirs variés. Les scénaristes, producteurs et réalisateur ont porté une attention toute particulière aux transformers qui apparaîtront dans le film, s'appuyant en grande majorité sur les attentes du public. A tout seigneur, tout honneur! Le chef des autobots, Optimus Prime, ne pouvait pas ne pas apparaître dans le film. Il sera même celui qui aura le droit au plus d'attention. Afin de rendre leurs transformations crédibles d'un point de vue respect des masses et des formes, les robots et leurs transmutations ont étés modélisés grâce à de savantes équations mathématiques. Ainsi, Optimus Prime se trouve être composé de 10 108 pièces distinctes. Pour la voix du chef de guerre des autobots, la production a fait appel à la voix originelle du personnage, dans la série animée du début 80, Peter Cullen, fort content de reprendre son rôle. L'ennemi juré d'Optimus Prime, Mégatron, a lui aussi demandé beaucoup de réflexion. Premier problème, le grand méchant de la série se transformait en pistolet, ce qui par définition signifiait que le respect de la masse et de la taille n'aurait pas pu s'appliquer. Ajoutons à cela le fait que l'on se serait retrouvé avec un méchant efficace uniquement s'il avait été utilisé par un autre. Comme le dit Michael Bay, cela aurait été comme si le grand méchant de La guerre des étoiles avait été le sabre laser de Dark Vador. En aucune façon cela aurait été crédible à l'écran. Il fut donc décidé d'en faire un robot gigantesque se transformant en avion futuriste (le seul donc, à ne pas prendre une forme existant sur terre). Pour la voix du grand méchant de l'histoire, il fallait un acteur reconnu pour sa prestance vocale, l'acteur de la série animée, Frank Welker, ne faisant pas l'affaire. Très brillamment, le nom d'Hugo Weaving (Le Seigneur des anneaux) fut retenu. Restait donc à trouver quels allaient être les autres transformers à jouer un rôle dans le film. L'un des personnages favoris de la série se nommait Bumblebee, et avait la forme d'une petite coccinelle jaune. Il fut très vite décidé de lui donner un des premiers rôles dans le film. Cependant, Michael Bay, en bon américain qu'il est, a estimé que le public n'aimerait pas une Volkswagen, encore moins une coccinelle. Une bonne vieille Camaro de chez Chevrolet ferait bien mieux l'affaire! Si elle est jaune, le public n'y verra aucune objection! Exit donc la voiture allemande pour un modèle 1977, qui rapidement deviendra concept car, puisqu'il se transformera en Camaro 2009. Bien entendu, le fait que General Motors ait donné pour 3 millions de $ en véhicules n'est pour rien dans le choix de changer la forme et la marque de la voiture! De même pour Jazz, qui de Porsche 911 devient Pontiac Solstice. Là encore, il est difficile de croire que le choix est uniquement esthétique. Surtout lorsque l'on connaît l'aura de la Porsche à travers le monde.... Côté decepticons, un nouveau personnage fait son apparition, Frenzy. De taille et de forme radicalement opposées aux autres Transformers, ce personnage (parfois -involontairement- comique) est véritablement un choix étrange, surtout si l'on compare à la multitude de personnages existant au sein de la franchise. De façon générale, le spectateur attentif remarquera que les techniques de combats des Transformers sont très inspirés des arts-martiaux, ce qui, pour des robots est plutôt étrange, et aurait presque tendance à rappeler aux spectateurs les pires robots géants des années 80, qui répondaient aux doux noms de X-Or ou Bioman. Enfin, alors que le réalisateur crie haut et fort son désir de respecter à tout prix les masses et tailles des différents Transformers, le Allspark, la cube que tous recherchent à travers l'Univers, ne rentre pas dans la catégorie respect des lois de la physique, passant d'une taille gigantesque (capable de détruire un astéroïde sans dévier sa route) à une taille "humaine" (pouvant être tenu par un jeune homme). Autant dire: Michael Bay fait ce qui l'arrange, au spectateur de ne pas y faire attention! Même un film comme Transformers a besoin d'acteurs. En dehors de ceux déjà cités, et jouant les Transformers, l'histoire se déroulant sur terre (enfin, aux Etats-Unis), il est normal que des acteurs en chair et en os apparaissent. Dans le premier rôle on retrouve Shia LaBeouf, l'acteur montant du moment, déjà vu dans Constantine et I, Robot. A ses côtés la nouvelle venue (mais toute mignonne) Megan Fox. On retrouve aussi des valeurs sures du cinéma américain. Tout d'abord, Jon Voight, dans le rôle du représentant du président des Etats-Unis. L'acteur ne semble vraiment pas à sa place dans le film, à tel point qu'il fut même nommé aux Razzie Awards (les Anti Oscars, récompensant les pires acteurs de l'année) pour ce film. Dur, et pas forcement mérité, car malheureusement, il y a pire que lui dans le film... John Turturro, acteur fabuleux lorsqu'il le veut, cabotine ici comme un fou, sombrant dans le ridicule, et rappellant les pires heures du blockbuster américain (Independance Day de Roland Emmerich en tête). On a l'impression qu'il a tout repris à l'excellent Geoffrey Combs qui joue un personnage relativement similaire dans le Fantômes contre fantômes de Peter Jackson. L'armée américaine, qui encore une fois va sauver le monde, joue un rôle important dans le film. La véritable U.S.Army a d'ailleurs participé au film en prêtant quelques véhicules militaires (et il y en a dans le film!), ainsi que quelques soldats. A la tête des sauveurs de l'humanité, on retrouve Josh Duhamel, très proche physiquement de G.I. Joe. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, puisque le producteur voulait faire un G.I. Joe avant de passer à Transformers. Et comme les deux marques appartiennent toutes les deux à Hasbro.... Au final, la jeune génération s'en sort moins mal que les vieux de la vieille, sans doute plus à l'aise dans ce genre de productions que des acteurs plus chevronnés, mais surtout moins fans des petits robots. Le film, en dehors des références évidentes à la série d'origine et aux jouets Hasbro, enchaîne les clins d'oeils. On retrouve, comme précédemment abordé, le cas G.I. Joe. Mais il y en de nombreux autres. Citons par exemple le cas de ces jeunes comparant l'arrivée des Transformers à Armageddon, film réalisé en 1998 par ... Michael Bay. Ou bien encore un clin d'oeil à Wolverine, héros de la trilogie X-Men. Tom DeSanto se trouve être le producteur des deux franchises. De plus, Marvel, créateur du fameux mutant, était aussi le diffuseur de la bande dessinée Transformers. Un petit peu de publicité aux amis ne fait jamais de mal. Plus discret, mais néanmoins présent, le lien avec la mémoire dans la peau, avec Matt Damon. L'une des dernières images du film, une vue sur la Capitole, est en fait une reprise du film de Doug Liman de 2002. Le fait de reprendre des images d'autres films est un classique, la plus célèbre étant bien entendu les images du Shining de Stanley Kubrick dans le Blade Runner de Ridley Scott. Le film Transformers ira même jusqu'à reprendre l'accroche du film de Paul W. S. Anderson, Alien versus Predator: Leur guerre, notre monde. Enfin, il faut se souvenir que la date de sortie du film était déjà fixée alors qu'il n'existait pas de scénario, et que personne n'avait encore été casté. De là à dire que le résultat final s'en ressent il n'y a qu'un pas... Si vous avez aimé Transformers, vous aimerez aussi:
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Film popcorn par excellence, Transformers accumule tous les défauts de ce genre de productions: un scénario affligeant, un humour pour pré adolescent, de l'action non stop et un chauvinisme américain d'un mauvais goût absolu. Alors, oui, les scènes d'action et les CGI sont impressionnants, mais qui a encore envie de voir ce genre de films de non jours? A priori, pas mal de monde, au vu du succès cinéma du film. A moins que ce ne soit lié qu'à une campagne de publicité alléchante. Bien sur tous ceux qui veulent voir les U.S.A. sauver le monde (voir l'univers) y trouveront leur compte, de même que ceux qui veulent assister à une déferlante de marques U.S. en plein écran, en particulier des voitures (le syndrome Je suis une légende a encore frappé! Les américains arriveront-ils un jour à comprendre qu'ils ne sont pas les seuls dans l'univers? |