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![]() ![]() Seduction Cinema s'est fait une spécialité dans les parodies érotiques à tendances lesbiennes des films à succès américains, tels Gladiator (Gladiator Eroticus), Spider-Man (Spiderbabe), Blair Witch (Witchbabe: The Erotic Witch Project), la planète des singes (la playmate des singes), et bien d'autres encore. Dans la majorité des cas, c'est la star de Seduction Cinema qui mène la danse: l'hypnotisante Misty Mundae. Lord of the strings est en ce sens un pur produit de la firme: s'attaquant bien évidemment au Seigneur des anneaux de Peter Jackson, avec un casting presque uniquement composé de peu farouches demoiselles, le film de Terry West ose à peu près tout: Mauvais goût absolu (Ah, le sorcier pétomane!), érotisme léger (contrairement à une idée reçue, Lord of the strings n'est pas un film pornographique, en tout cas dans la version disponible en vidéo, il est même "seulement" interdit aux moins de 17 ans aux Etats-Unis, c'est à dire ni plus ni moins qu'un film d'horreur comme La colline a des yeux), et surtout un amateurisme affiché. ![]() Si l'on comprend bien que l'intérêt de ce genre de films n'est pas à chercher du côté d'un cinéma léché (on laisse cela aux actrices du film!), le niveau de réalisation de ce Lord of the strings atteint des sommets de nullité rarement atteints, y compris dans des films pornographiques, pourtant réputés pour leur médiocrité. Mais cela ne fait pas peur à Terry West qui, non content de réaliser le film, l'a aussi écrit, et joue même dedans (un double rôle qui plus est!). Bref, on sent l'auteur qui porte le sujet sur ses épaules! Si la réalisation est pour le moins médiocre, que dire alors des effets spéciaux, aussi bien du côté du maquillage que des effets spéciaux numériques (si, si!)? Et bien, le politesse dirait qu'il faud;rait mieux ne rien en dire justement, tant n'importe quel amateur ferait mieux (en particulier le lion, justement joué par l'artiste Terry West, dont le déguisement est à pleurer de rire). Et les acteurs alors? Et bien, là aussi, il faut reconnaître qu'une telle médiocrité mérite d'être saluée. Mise à part l'égérie du studio, Misty Mundae, qui est capable de jouer la comédie (et même plutôt bien) lorsque le besoin s'en fait sentir (ce qui n'est jamais le cas dans lord of the strings, que l'on se rassure tout de suite), tous les acteurs et actrices du film sont purement et simplement lamentables! ![]() Mais alors, un tel film a-t-il un intérêt? Et bien oui, étrangement. Et ce pour plusieurs raisons. La première qui vient à l'esprit est bien évidemment (en tout cas si l'on est un homme) de pouvoir profiter de la plastique des jeunes femmes présentes dans le film (et il y en a). Même si l'effeuillage reste bien rare (surtout pour un film censément érotique), et surtout toujours très limité (on en voit bien souvent plus dans des films "classiques"), le spectacle n'en reste pas moins attractif. La seconde raison qui peut pousser à regarder un tel film est l'envie de voir un véritable cinéma barré, qui ne connait aucune limite, et surtout pas celles du bon goût. Et lorsque ce film parodie un classique (en fait plusieurs, puisqu'on retrouve aussi le magicien d'Oz dans une des scénettes de lord of the strings), cela procure un certain effet jouissif. Troisième raison qui peut pousser à voir un tel film: se prouver qu'il est possible de faire des films pour rien, ou pratiquement, pour peu que l'on en a véritablement envie, et que ces films peuvent marcher, pour peu que l'on arrive à trouver son public. Après tout, un film comme la nuit des morts-vivants (1968) de George Romero n'a pas été produit dans des conditions bien différentes. De même pour Massacre à la tronçonneuse (1974) de Tobe Hooper, le Bad Taste (1987) de Peter Jackson, ou bien encore, toujours pour rester dans le cinéma de genre, Evil Dead (1981) de Sam Raimi. Ce qui n'empêche pas ces films d'être aujourd'hui considérés comme des classiques, voir même des chefs d'oeuvre du genre. Bien sur Lors of the strings est loin d'avoir les prétentions cinématographiques de ses illustres prédécesseurs, mais en cette époque de films à 200 millions de $ (ironiquement réalisés par les mêmes Sam Raimi et Peter Jackson) cela fait du bien de se dire qu'il est encore possible de produire et réaliser des films pour presque rien. Et avantage majeur, un film ne coûtant rien a peu de risque de terminer en gouffre financier. Bien au contraire. ![]() Enfin, dernière raison, et sans doute pas la moindre: Misty Mundae. La jeune actrice, dont la réputation dépasse de loin la somme de ses films, a un petit quelque chose qui fait qu'elle sort du lot. Loin du physique habituellement associé à ce genre de productions (silicone à gogo, maquillage au summum du vulgaire, ...), la belle joue au contraire sur le naturalisme et son côté girl next door. Résultat, l'actrice est aujourd'hui devenue la référence du genre (somme toute limité, il faut bien l'avouer), et, lors des nombreuses conventions, en particulier aux Etats-Unis, arrive à voler la vedette à des acteurs pourtant à priori plus reconnus (à l'instar d'une Jamie Lee Curtis par exemple, considérée depuis Halloween comme étant la reine des scream queen). En fait, Misty Mundae est devenue un phénomène, auquel tout amateur de cinéma étrange (voir de cinéma tout court) doit s'intéresser un jour ou l'autre. Enfin, il faut bien avouer que la belle est plutôt agréable à regarder. Le choc entre son visage angélique et sa petite voix innocente, et de l'autre côté les propos salaces qu'elle tient, et bien entendu les pires dépravations sexuelles auxquelles elle s'adonne, est remarquable, pratiquement fascinant (c'est d'ailleurs son fond de commerce). ![]() Alors oui, Lord of the strings peut être considéré, à juste titre, comme une pellicule lamentable, sans aucun intérêt. Mais étrangement, le film exerce le même effet sur le spectateur qu'un mauvais hamburger sur un amateur de bonne bouffe: une forme de dégoût prononcé, mais en même temps une irrésistible envie d'en manger encore et encore. Lord of the strings, une forme de drogue cinématographique? Peut-être! Comme un Austin Powers, en fait, avec qui le film de Terry West présente nombre de points communs, comme le culte du mauvais goût et une certaine monomanie centrée en dessous de la ceinture. En un mot comme en cent: un film CULTE. |