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Grammy |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleure Bande originale de film | 1974 | Paul McCartney, Linda McCartney et George Martin |
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Oscar |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleure chanson | 1974 | Paul McCartney et Linda McCartney pour Live and let die |
![]() 1971 marque pour la saga 007 la fin d'une période: En effet, Sean Connery, qui avait jusqu'à présent incarné l'agent secret (mis à part dans Au Service secret de sa majesté, annonce son départ définitif de la franchise. Et les 5,5 millions de $ proposés par la production n'y changeront rien. Il n'y reviendra plus! Et ce même si l'Histoire le ferra mentir en 1983, lorsqu'il enfilera une dernière fois le costume de l'agent secret britannique dans Jamais plus jamais, mais cependant pas pour Eon Productions. Il est donc temps de trouver un digne successeur à Sean Connery, et ce d'autant plus que depuis le fin des Diamants sont éternels, le film suivant de la saga est déjà connu: ce sera l'adaptation du roman d'Ian Flemming, vivre et laisser mourir. Le film est coproduit par las britanniques d'Eon Production et les américains d'United Artists, et ce derniers montrent leur désir de voir un américain jouer l'agent 007. Quelques noms prestigieux sont ainsi avancés: Robert Wagner, Burt Reynolds, Paul Newman, et Robert Redford. Albert R. Broccoli refusera de voir un non-britannique jouer l'agent secret, et balaiera les propositions d'United Artists. Seront alors envisagés plus sérieusement Julian Glover (des années avant de tenir le rôle de Walter Donovan dans Indiana Jones et la dernière croisade, et qui obtiendra "en compensation" le rôle du méchant dans Rien que pour vos yeux); John Gavin, pourtant américain, vu dans Psychose d'Alfred Hitchcock (et qui avait incarné un autre agent secret, Hubert Bonisseur de La Bath dans Pas de roses pour OSS 117 en 1968); Jeremy Brett (qui avait déjà été envisagé pour Au Service secret de sa majesté); John Ronane (qui avait ironiquement été vu dans le saint et Amicalement vôtre, deux séries dont le premier rôle est tenu par celui qui allait succéder à Sean Connery); Michael McStay; Timothy Dalton (qui, se trouvant trop jeune à l'époque, n'obtint pas le rôle, avant de finalement succéder à Roger Moore en 1987); et enfin Michael Billington. Ce dernier est le plus proche d'obtenir le rôle, et il restera sur la liste des années durant, au cas où Roger Moore décide de quitter la franchise. L'acteur obtiendra le rôle de Sergei Barsov, l'amant de l'agent Anya Amasova, abattu par James Bond, dans L'Espion qui m'aimait. ![]() ![]() Roger Moore, de son côté, avait été envisagé dès 1962, lors du casting de James Bond 007 contre le docteur No. Mais l'acteur avait alors été jugé trop jeune, et surtout, était déjà pris par contrat par ailleurs. En 1969, pour Au Service secret de sa majesté, la question se pose de nouveau, et de nouveau, l'acteur, qui se montre par ailleurs intéressé, ne peut pas mettre fin à son contrat. En 1972, lorsque Albert R. Broccoli part à la recherche de son nouveau James Bond, il envisage bien entendu Roger Moore, qui se trouve être qui plus est un ami à lui. Si au début cela semble impossible, Roger Moore étant encore et toujours dépendant d'un contrat, ce coup-ci pour amicalement vôtre), l'arrêt prématuré de la série va venir tout simplifier. Roger Moore peut donc endosser le costume de l'agent secret britannique, et ce malgré ses 47 ans (ce qui fait de lui l'acteur à avoir endossé le costume le plus vieux). Reste à imposer le nouveau Bond au public. Pour cela, l'acteur doit impérativement se démarquer de son prédécesseur. Avec le scénariste Tom Mankiewicz et les producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli il est décidé de modifier les points suivants: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Mais Roger Moore doit aussi lutter contre lui-même, et plus particulièrement son personnage le plus connu, le Saint, dont les mimiques (le haussement de sourcil) est strictement à bannir des films de la saga 007. ![]() ![]() Le nouveau James Bond trouvé, aussi bien d'un point de vue acteur qu'approche du personnage, il faut s'intéresser au reste du casting, et en particulier les deux personnages les plus importants d'un Bond, à savoir la James Bond Girl et le grand méchant de l'histoire. ![]() ![]() James Bond retrouve aussi son vieil ami Felix Leiter, joué cette fois-ci par David Hedison. Il faudra attendre 1989 et Permis de tuer pour voir revenir l'agent de la CIA (c'est à dire après la période Roger Moore). David Hedison reprendra le rôle qu'il tenait dans Vivre et laisser mourir, devenant par la même le premier acteur à jouer deux fois le rôle de Felix Leiter. ![]() ![]() Vivre et laisser mourir se distingue des anciens Bond par sa quasi appartenance à un sous genre du cinéma d'exploitation: la blaxploitation. Ce genre, qui a fait le bonheur des salles obscures dans les années 60 et surtout 70, n'a à priori rien à faire avec le monde dans lequel évolue habituellement l'agent secret. Mais c'est sans compter sur l'opiniâtreté des scénaristes, prêts à tout pour attirer une tranche de spectateurs pas forcément intéressée par les aventures de James Bond. Tout cela sous couvert de respect de l'oeuvre d'Ian Flemming! Parmi les archétypes de la blaxploitation nous trouvons: ![]() ![]() ![]() Vivre et laisser mourir est aussi le premier film où Bond a une liaison avec une noire, en l'occurrence Gloria Hendry. L'actrice deviendra d'ailleurs, comme par hasard, l'une des reines de la blaxploitation. Vivre et laisser mourir se retrouvera censuré de la fameuse scène de baiser entre Bond et Rosie en Afrique du Sud, alors en pleine apartheid. Le film fut tourné et diffusé en pleine période d'activité des black panthers. Montrer un film où les noirs sont (pratiquement) tous méchants est dans ce sens quelque peu risqué. Pour contrebalancer ce fait, il est décidé de créer un personnage de blanc comique: le Shérif J.W. Pepper, qui sera joué par Clifton James. Le personnage plaira tellement qu'il reviendra dans le film suivant, L'Homme au pistolet d'or. Il apportera à l'acteur un rôle en or, puisqu'il lui ouvrira la porte à de nombreuses productions, même si bien souvent on lui demandera de jouer un rôle similaire. Si les films de Bond restent de pures fantaisies, elles n'ont sont pas pour autant en général ancrées dans une certaine réalité. En cela, Vivre et laisser mourir se démarque des autres films de la franchise en étant le seul à titiller le fantastique. Via le pouvoir divinatoire de Solitaire, et au travers du vaudou. ![]() ![]() Si, comme tous les Bond, une partie du tournage se déroule aux studios Pinewood, en Angleterre, il est bien entendu obligatoire de faire voyager l'agent secret dans les plus belles destinations du monde. En dehors de New-York, la production partira à la Nouvelle Orléans, en Louisiane, et en Jamaïque. L'île, déjà utilisée pour James Bond 007 contre le Docteur No, est un endroit à part dans l'univers Bond. C'est en effet là que furent écrit les romans d'Ian Flemming, l'auteur y ayant sa résidence. Quand à la Nouvelle-Orléans, s'il fut décidé d'y aller, c'est tout d'abord parce que le scénariste, Tom Mankiewicz, adorait cette ville. Le réalisateur, Guy Hamilton, grand amateur de jazz, voulait lui aussi tourner dans la mythique cité. Mais le cinéaste de refuser de montrer le Mardi Gras, ressemblant trop à la fête vue dans Opération Tonnerre. En lieu et place, Guy Hamilton utilisera une autre spécialité locale: les enterrements jazz. Albert Broccoli fit ensuite le tour de la région pour trouver des sites intéressants pour tourner. C'est comme cela qu'est venue l'idée de la poursuite en bateaux dans les bayous. Cette séquence reste encore aujourd'hui la plus impressionnante poursuite en bateaux de toute la saga James Bond, avec à la clé un record du monde (celui de la distance parcourue lors d'un saut en bateau). Roger Moore fera d'ailleurs lui-même certains cascades parmi les moins dangereuses (tout comme le feront Daniel Craig et Olga Kurylenko vingt cinq ans plus tard pour Quantum of Solace). Vivre et laisser mourir offre aussi une séquence de poursuite, non pas en voiture, mais en bus londonien, et ce dans les rues tortueuses de la Jamaïque. Une séquence mettant en scène de folles cascades, dont le passage sous un pont où le bus y perdra son étage. Et tout cela avec, à l'arrière du bus, l'actrice Jane Seymour, jeune et inconsciente... Enfin, le film propose une autre scène d'anthologie: Bond face à une horde de crocodiles. L'idée est venue aux producteurs en découvrant une ferme de crocodiles, en Jamaïque, tenue par un certain Ross Kananga (qui donnera son patronyme au méchant du film), éleveur de saurien, dont un panneau à l'entrée de la ferme, visible dans le film, indique :"trespasers will be eaten" ("les intrus seront mangés"). C'est d'ailleurs Ross Kananga qui effectuera les cascades mettant en scènes ses crocodiles (dont la fameuse séquence où Bond marche sur le dos des crocodiles). ![]() ![]() Comme toujours dans les films de la franchise 007, le placement de marques est important, et pas toujours très discret (sans atteindre le summum du ridicule atteint en 2004 dans le film de science-fiction I, Robot, où Will Smith se transforme en représentant d'une marque de chaussures à la mode!!). Alors, bien sur, James Bond vivant dans le luxe, se sont avant tout des marques de luxe qui sont représentées, avec Rolex évidemment, mais aussi au travers du champagne Bollinger. Bond utilise aussi une montre Pulsar, marque moins prestigieuse mais offrant un côté plus futuriste. Côté véhicules, et ce même si Bond a laissé tombé sa marque de prédilection, Aston-Martin (Roger Moore ne conduira jamais durant toute sa carrière d'agent secret d'Aston-Martin), le film n'est pas avares en marques, américaines désormais. Avec en tête Cadillac et GMC (au travers de Chevrolet). Bref, James Bond entre dans l'ère de la voiture de monsieur tout le monde (ou en tout cas d'un monsieur tout le monde américain), et il mettra plusieurs années à s'en sortir. Déjà, ce changement de cap était notable dans les diamants sont éternels, et mis à par la Lotus Esprit de l'Espion qui m'aimait, rares seront les voitures d'exception conduites par M. Bond durant la période Roger Moore. Si vous avez aimé Vivre et laisser mourir, vous aimerez aussi:
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![]() Suite au départ en 1971 de Sean Connery de la franchise, tout le monde pensait que l'agent secret britannique avait fait son temps. L'Histoire fera mentir ces oiseaux de mauvais augure, le film vivre et laisser mourir ayant été un véritable succès (et ce même s'il reçut des critiques assez mitigées). Quand au nouvel interprète de l'agent secret, Roger Moore, il est immédiatement accepté par le public, et finira par tenir le rôle sept fois, soit une fois de plus que Sean Connery (en réalité, Sean Connery tiendra lui aussi sept fois le rôle de James Bond, la septième étant pour le remake non officiel d'Opération Tonnerre, à savoir Jamais plus jamais). L'agent secret britannique a la vie dure, et arrive à traverser les périodes avec aisance, repartant pour une nouvelle décennie marquée par le succès, avec des films comme L'Espion qui m'aimait ou bien encore Rien que pour vos yeux. ![]() |