Retour mille ans en arrière, aux origines du conflit qui oppose les Vampires aux Lycans. Deux races immortelles étranges vinrent alors au monde, chacune descendant d'un des fils d'Alexandre Corvinus. Les vampires, issus de la lignée de Markus, devinrent des aristocrates buveurs de sang et rusés. Les loups-garous, descendants de William, se transformèrent en bêtes sauvages, sans plus aucune humanité et habitées d'un désir de violence insatiable. Grâce à leur supériorité intellectuelle et à leur habileté politique, les Vampires réussirent à dominer les terres sauvages de la Hongrie occidentale. Ils continuèrent néanmoins à craindre les loups-garous qui, s'ils étaient incapables de s'organiser, faisaient montre d'une incroyable sauvagerie et d'une force immense... Au Moyen-Age, l'équilibre règne entre les vampires, dirigés d'une main de fer par Viktor, et leurs serviteurs les Lycans. Mais lorsque la fille de Viktor s'éprend de Lucian, un Lycan, c'est le début d'une longue guerre sanglante qui continuera jusqu'à aujourd'hui...

Des hommes à poil
 
Suite au succès d'Underworld, en 2003, la société de production Screen Gems, détentrice des droits, autorise le lancement de deux suites. La première, Underworld: Evolution sera la suite d'Underworld, tandis que la troisième sera une préquelle (un genre à la mode), suivant en cela le désir des fans, désireux à la fois de suivre les aventures de Sélène (Kate Beckinsale) et de Michael (Scott Speedman) et en même temps de découvrir les origines de la guerre que se livrent les loups-garous et les vampires. C'est donc ce que propose Underworld 3: le soulèvement des lycans.
 

Len Wiseman était aux commandes des deux premiers films, étant à la fois scénariste, réalisateur et même producteur (à partir d'Underworld: Evolution). S'il se montre au départ intéressé pour réaliser le troisième opus, il devra finalement décliner le poste, se "contentant" d'écrire l'histoire et de la produire. Il faut dire qu'à la sortie du tournage de Die Hard 4: retour en enfer, l'homme avait envie de faire un break dans la réalisation.
Le poste est alors proposé au français Patrick Tatopoulos, qui signera ici son premier film. Cependant, l'homme est loin d'être un inconnu, et encore moins sur la saga Underworld. Il est en effet l'un des grands spécialistes des effets spéciaux au niveau mondial, avec à son actif des films comme Stargate, la porte des étoiles, Independence Day, Godzilla, Silent Hill, Je suis une légende, Die Hard 4 retour en enfer, Dark City, Pitch Black, I, Robot, Les Chroniques de Riddick, mais surtout Underworld et sa suite, films pour lesquels il avait conçu le design des loups-garous.
 

Kate Beckinsale se montre très intéressée pour reprendre son rôle, mais finalement, en dehors d'images reprises du premier film, l'actrice ne participera pas à ce nouveau volet de la saga, cette partie se déroulant avant même la naissance de son personnage. Logiquement, il en ira de même pour Scott Speedman.
On retrouve cependant une grande partie des acteurs des deux premiers films sur Underworld 3. Michael Sheen tout d'abord, d'autant plus qu'enfin, son personnage passe du second plan au premier, au point de devenir le héros de cette aventure. Bill Nighy aussi revient, toujours dans le rôle du vampire Viktor. Les deux acteurs sont ainsi les seuls à être présents sur les trois opus de la saga.
On retrouve aussi Steven Mackintosh, présent dans Underworld: Evolution, Shane Brolly, ou bien encore Kevin Grevioux, qui, bien que scénariste sur Underworld ne tient ici qu'un rôle (certes important) d'acteur.
Par contre, l'ex miss Hongrie Jazmin Damak, présente dans Underworld, ne reprendra pas le rôle de Sonja. Il sera donné à une actrice plus bankable, Rhona Mitra, remarquée par les producteurs dans Doomsday.
 

Le budget de ce troisième opus est inférieur à celui du deuxième, passant de 50 millions de $ à seulement 35 millions. C'est donc logiquement que la production se délocalisera dans la nouvelle Mecque du cinéma: la Nouvelle-Zélande. Et qui dit Nouvelle-Zélande dit forcément Weta, la société d'effets spéciaux qui a travaillé sur Le Seigneur des anneaux. C'est Dan Hannah qui se verra confié la direction artistique d'Underworld 3. Si le travail effectué est comme d'habitude chez les gens de Weta Workshop impeccable, force est de constater les fortes ressemblances avec la trilogie de Peter Jackson, et plus particulièrement avec Les Deux Tours: en effet, le château de Viktor ressemble étrangement au Gouffre de Helm, et les vampires en armure à des elfes (les casques en particulier semblent être de la réutilisation d'accessoires du Seigneur des anneaux. Si le réalisateur, Patrick Tatopoulos avait su se démarquer de la mise en scène de Peter Jackson cela n'aurait pas été aussi flagrant: combat nocturne sous la pluie filmé de haut, prise de château par des monstres brutaux assoiffés de sang face à des défenseurs en sous-nombre, etc...
 

Patrick Tatopoulos sort des effets spéciaux, et cela se voit. A chaque image du film, même. En effet, visuellement, le film est d'une facture remarquable, totalement dans l'ambiance définie par les deux premiers films, dans les tons bleus et bien sur noirs, avec ces vampires raffinés et ses loups-garous plus rustres, mais physiquement plus puissants (bien plus puissants, même, car dans toute la saga, à part Sélène, les vampires ne font pas le poids face aux loups-garous). Par contre, le jeune réalisateur peine du côté du jeu des acteurs. L'exemple le plus frappant étant le pourtant excellent Bill Nighy, qui ici cabotine à mort, totalement en roue libre. Il faut dire qu'il n'est pas aidé par ses lentilles bleues fluorescentes qui lui donnent un air halluciné des plus mal venu.
Les autres acteurs, sans tomber dans l'extrême comme Bill Nighy, peine à prouver l'étendue de leur talent, en étant soit transparent (Rhona Mitra, dont le look est pourtant extrêmement soigné), soit caricatural (Michael Sheen).
 

Quand à l'histoire, il s'agit ni plus ni moins que d'une énième version de Roméo et Juliette, mais dont tout l'effet de surprise a disparu depuis le premier Underworld, le film n'ayant aucun élan dramatique; en gros, on sait avant même le générique de début comment cela commence, se poursuit et se conclut, y compris au niveau des personnages qui survivent ou qui meurent. Le seul intérêt du film reste donc l'action, et si le film en regorge cela n'en reste pas moins bien léger.
Même si les critiques furent plutôt mitigées, les résultats au box office furent plutôt satisfaisant, puisque le film, avec un budget de 35 millions de $, en rapporta le triple, à savoir 91 millions de $.
 
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Patrick Tatopoulos, qui remplace pour ce troisième épisode de la guerre super-héroïque entre vampires et loups-garous qu'est Underworld 3: le soulèvement des lycans, signe un premier film sans grand risque: un univers connu (et des fans et de lui-même), des fans conquis d'avance, et une maitrise des effets visuels, de par son expérience précédente.
Si le film est réussi visuellement, il pèche par l'originalité: histoire archi-connue (Roméo et Juliette), origines de l'univers d'Underworld décrits dans les deux premiers films, aucun personnage nouveau,....
 
Il y a de fortes chances que les spectateurs ne voient dans ce film qu'une énième récupération d'une franchise à but lucratif; et ce quand bien même si Len Wiseman n'a jamais arrêté de dire qu'il avait toujours en tête trois films pour sa saga. Mais que dire alors de ce quatrième épisode, annoncé dès la rentabilité d'Underworld 3: le soulèvement des lycans assuré?