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Dark City


 
Affiche du film

 


 

Titre original

Dark city

Synopsis

John Murdoch est inculpé pour une série de meurtres absolument bestiaux. Il souffre cependant d'étranges pertes de mémoire et ne se souvient de rien. Désespéré, il part à la recherche de son identité et finit par s'enliser toujours plus profondément dans les milieux obscurs de la ville. Un groupe de personnages sinistres y règne en maître : Les Etrangers. Ceux-ci ont le pouvoir d'arrêter le temps et de transformer la ville et ses habitants au moyen d'un événement mystérieux appelé "synthonisation". Murdoch semble également disposer de ce pouvoir et est donc le seul qui soit capable de résister aux Etrangers. C'est aussi pour cette raison qu'il figure sur leur liste noire.
 

Genre

Science Fiction

Année de production

1998

Etats-Unis

Date de sortie en France

20 Mai 1998

Réalisateur



Musique

Trevor Jones

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Rufus Sewell
Rufus Sewell John Murdock
Kiefer Sutherland Dr. Daniel P. Schreber
William Hurt Inspecteur Frank Bumstead
Jennifer Connelly Emma Murdock
Richard O'Brien
Richard O'Brien Monsieur Main
Ian Richardson
Ian Richardson Monsieur Livre
Bruce Spence Monsieur Mur
Colin Friels
Colin Friels Détective Eddie Walenski
John Bluthal Karl Harris
Melissa George May
David Wenham L'assistant du docteur Schreber
Deobia Oparei Un passager dans le train

 

Récompenses

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Gagnant
meilleur film de science-fiction1999 

 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Gagnant
meilleurs costumes1999Liz Keogh
meilleur réalisateur1999Alex Proyas
meilleurs maquillages1999Bob McCarron, Lesley Vanderwalt et Lynn Wheeler
meilleurs efets spéciaux1999Andrew Mason, Mara Bryan, Peter Doyle et Tom Davies
meilleur scénario1999Alex Proyas, Lem Dobbs et David S. Goyer
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Critique du Film

Note :
 
 
 
Les Etrangers

 
La mémoire dans la peau

 
Alex Proyas avait été plébiscité à la sortie de son premier film, The Crow, et était vu comme le nouveau petit génie d'Hollywood. C'est dire si son film suivant était attendu.
Au lieu de tomber dans la facilité, et de se lancer dans la réalisation des suites de l'Homme au corbeau, le réalisateur préfère passer le flambeau et partir sur une histoire totalement nouvelle. Et surtout originale. Tout comme pouvait l'être celle de The Crow en son temps.
Ayant à sa disposition l'un des scripts les plus originaux de la décennie, qui se nourrit de tout ce que la Science-Fiction a fait de mieux au XXème siècle, en passant pas Metropolis (l'architecture de la ville), Blade Runner (le côté rétro, le jazz), La cité des enfants perdus de Jean-Pierre Jeunet (l'apparence de la ville, le look des Etrangers), Akira (toute la fin du film), voir même de façon détourné (au travers du symbole de la spirale), au chef d'oeuvre du réalisateur britannique Alfred Hitchcock, Sueurs Froides. On pense aussi bien entendu à David Lynch, au travers de cette ambiance onirique et de cette chanteuse éthérée (Jennifer Connelly), typique du cinéma lynchien.
En dehors du cinéma on retrouve très fortement l'influence des comics américains (et en particulier tout ce qui touche aux super-héros). Toujours du côté de la B.D., on retrouve comme une résonnance avec la série Druuna, et plus particulièrement Morbus Gravis, le premier tome, de l'auteur italien Paolo Eleuteri Serpieri. Même si on pourrait imaginer un pur fruit du hasard, Alex Proyas est connu pour son goût pour la bande dessinée, rendant le hasard peu probable. Enfin, du côté de la littérature, le film fait évidemment penser à l'oeuvre de l'écrivain américain Philip K. Dick, ainsi qu'au roman de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles.
Un tel patchwork de références aurait de quoi rendre indigeste tout film mal maitrisé. Ce n'est pas le cas ici. Tout comme le docteur Daniel P. Schreber (Kiefer Sutherland) mélange les souvenirs pour créer de nouvelles personnalité, Alex Proyas dilue toutes ses influences pour en faire quelque chose de nouveau et d'original.
Le Matrix des frères Wachowski, sorti l'année suivante, tourné en partie dans les décors de Dark City, et tirant ses idées des mêmes sources (Alice au pays des merveilles, Philip K. Dick, les mangas,...), ne peut cacher sa filiation avec le film d'Alex Proyas.


Rufus Sewell dans Dark City   Kiefer Sutherland dans Dark City

 
L'ambiance typiquement film noir colle idéalement à la double enquête sordide du film; d'un côté un policier excellent William Hurt) à la recherche d'un tueur en série. De l'autre, un homme amnésique (Rufus Sewell) à la recherche de son identité. Bien entendu, les deux enquêtes sont intimement liées.
Se déroulant uniquement de nuit (et pour cause!), le film ne se laisse pas ennuyé par quelques invraisemblances (Kiefer Sutherland ne dort jamais!, tout comme Rufus Sewell), mettant le spectateur dans une position légèrement inconfortable, et ainsi le mettant dans une situation proche de celle du personnage principal (Rufus Sewell). L'histoire, alambiquée au possible, devra attendre les dernières minutes pour donner toutes les réponses. Difficile à la première vision, de deviner la fin du film (et ce contrairement au trois quart des productions du monde entier). Rien que pour cela, Dark City mérite que l'on se penche sur son cas.
De façon symbolique, le film fait référence à la Bible, et ce dès les premières images du film; en effet, notre héros se réveille dans le chambre 614, rapport à l'évangile de St-Jean, chapitre 6:14, annonçant l'arrivée du Messie. Ce rapport ne sera évident pour le spectateur qu'une fois le film terminé, mais le lien existe bel et bien. Là encore, les frères Wachowski ne pourront nier l'influence pour leur saga Matrix.
 

 
Jennifer Connely et Richard O'Brien dans Dark City   La ville remodelée chaque jour par les Etrangers

 
Le film s'offre un casting 4 étoiles, Kiefer Sutherland (avant 24 Heures chrono mais déjà apprécié des fans), l'Oscarisé William Hurt (que l'on dirait sorti d'un Polar Noir), la belle Jennifer Connelly (avant le chef d'oeuvre ultime qu'est Requiem for a dream, mais après Il était une fois en Amérique et Phenomena), Richard O'Brien (le mythique The Rocky Horror Picture Show), Bruce Spence et ses deux mètres (et ses participations à Mad Max II et Mad Max au-delà du dôme du tonnerre), Ian Richardson (Brazil).
Avant tout le monde, Alex Proyas avait même engagé deux personnes qui allaient connaître un avenir brillant dans le milieu, tout d'abord Melissa George (Alias), et surtout David Wenham, le Faramir dans Les deux tours et Le Retour du roi.
Si avec tout ce beau monde, le film n'est pas bon....

 
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  Film Pourquoi
Akira Akira Parce que l'influence du cinéma d'animation japonaise et de l'œuvre de Katsuhiro Otomo plane sur le film d'Alex Proyas
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Metropolis Metropolis Parce que le chef d'oœuvre de Fritz Lang reste encore aujourd'hui la référence en termes de cité écrasante et quasiment organique
   
 
 


 

Conclusion

 
 
Dark City

 
Film relativement méconnu, Dark City est pourtant une très grande réussite dans le genre, arrivant à proposer un univers original (fait rare à Hollywood), tout en n'oubliant pas au passage son histoire. Histoire qui est pour la moins alambiquée, et oblige le spectateur à se concentrer, au risque de se perdre.
Ambiance glauque, suspens, mystère, et effets spéciaux de qualité font de ce spectacle un film à voir impérativement.
Alex Proyas, après The Crow, prouve qu'il est bel et bien un réalisateur au talent énorme.
 

 

 

 


 
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