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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
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Année | Gagnant
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meilleur film de science-fiction | 1999 |
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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
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Année | Gagnant
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meilleurs costumes | 1999 | Liz Keogh |
meilleur réalisateur | 1999 | Alex Proyas |
meilleurs maquillages | 1999 | Bob McCarron, Lesley Vanderwalt et Lynn Wheeler |
meilleurs efets spéciaux | 1999 | Andrew Mason, Mara Bryan, Peter Doyle et Tom Davies |
meilleur scénario | 1999 | Alex Proyas, Lem Dobbs et David S. Goyer |
![]() Alex Proyas avait été plébiscité à la sortie de son premier film, The Crow, et était vu comme le nouveau petit génie d'Hollywood. C'est dire si son film suivant était attendu. Au lieu de tomber dans la facilité, et de se lancer dans la réalisation des suites de l'Homme au corbeau, le réalisateur préfère passer le flambeau et partir sur une histoire totalement nouvelle. Et surtout originale. Tout comme pouvait l'être celle de The Crow en son temps. Ayant à sa disposition l'un des scripts les plus originaux de la décennie, qui se nourrit de tout ce que la Science-Fiction a fait de mieux au XXème siècle, en passant pas Metropolis (l'architecture de la ville), Blade Runner (le côté rétro, le jazz), La cité des enfants perdus de Jean-Pierre Jeunet (l'apparence de la ville, le look des Etrangers), Akira (toute la fin du film), voir même de façon détourné (au travers du symbole de la spirale), au chef d'oeuvre du réalisateur britannique Alfred Hitchcock, Sueurs Froides. On pense aussi bien entendu à David Lynch, au travers de cette ambiance onirique et de cette chanteuse éthérée (Jennifer Connelly), typique du cinéma lynchien. En dehors du cinéma on retrouve très fortement l'influence des comics américains (et en particulier tout ce qui touche aux super-héros). Toujours du côté de la B.D., on retrouve comme une résonnance avec la série Druuna, et plus particulièrement Morbus Gravis, le premier tome, de l'auteur italien Paolo Eleuteri Serpieri. Même si on pourrait imaginer un pur fruit du hasard, Alex Proyas est connu pour son goût pour la bande dessinée, rendant le hasard peu probable. Enfin, du côté de la littérature, le film fait évidemment penser à l'oeuvre de l'écrivain américain Philip K. Dick, ainsi qu'au roman de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles. Un tel patchwork de références aurait de quoi rendre indigeste tout film mal maitrisé. Ce n'est pas le cas ici. Tout comme le docteur Daniel P. Schreber (Kiefer Sutherland) mélange les souvenirs pour créer de nouvelles personnalité, Alex Proyas dilue toutes ses influences pour en faire quelque chose de nouveau et d'original. Le Matrix des frères Wachowski, sorti l'année suivante, tourné en partie dans les décors de Dark City, et tirant ses idées des mêmes sources (Alice au pays des merveilles, Philip K. Dick, les mangas,...), ne peut cacher sa filiation avec le film d'Alex Proyas. ![]() ![]() L'ambiance typiquement film noir colle idéalement à la double enquête sordide du film; d'un côté un policier excellent William Hurt) à la recherche d'un tueur en série. De l'autre, un homme amnésique (Rufus Sewell) à la recherche de son identité. Bien entendu, les deux enquêtes sont intimement liées. Se déroulant uniquement de nuit (et pour cause!), le film ne se laisse pas ennuyé par quelques invraisemblances (Kiefer Sutherland ne dort jamais!, tout comme Rufus Sewell), mettant le spectateur dans une position légèrement inconfortable, et ainsi le mettant dans une situation proche de celle du personnage principal (Rufus Sewell). L'histoire, alambiquée au possible, devra attendre les dernières minutes pour donner toutes les réponses. Difficile à la première vision, de deviner la fin du film (et ce contrairement au trois quart des productions du monde entier). Rien que pour cela, Dark City mérite que l'on se penche sur son cas. De façon symbolique, le film fait référence à la Bible, et ce dès les premières images du film; en effet, notre héros se réveille dans le chambre 614, rapport à l'évangile de St-Jean, chapitre 6:14, annonçant l'arrivée du Messie. Ce rapport ne sera évident pour le spectateur qu'une fois le film terminé, mais le lien existe bel et bien. Là encore, les frères Wachowski ne pourront nier l'influence pour leur saga Matrix. ![]() ![]() Le film s'offre un casting 4 étoiles, Kiefer Sutherland (avant 24 Heures chrono mais déjà apprécié des fans), l'Oscarisé William Hurt (que l'on dirait sorti d'un Polar Noir), la belle Jennifer Connelly (avant le chef d'oeuvre ultime qu'est Requiem for a dream, mais après Il était une fois en Amérique et Phenomena), Richard O'Brien (le mythique The Rocky Horror Picture Show), Bruce Spence et ses deux mètres (et ses participations à Mad Max II et Mad Max au-delà du dôme du tonnerre), Ian Richardson (Brazil). Avant tout le monde, Alex Proyas avait même engagé deux personnes qui allaient connaître un avenir brillant dans le milieu, tout d'abord Melissa George (Alias), et surtout David Wenham, le Faramir dans Les deux tours et Le Retour du roi. Si avec tout ce beau monde, le film n'est pas bon.... Si vous avez aimé Dark City, vous aimerez aussi:
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Film relativement méconnu, Dark City est pourtant une très grande réussite dans le genre, arrivant à proposer un
univers original (fait rare à Hollywood), tout en n'oubliant pas au passage son histoire. Histoire qui est pour la moins alambiquée, et
oblige le spectateur à se concentrer, au risque de se perdre.
Ambiance glauque, suspens, mystère, et effets spéciaux de qualité font de ce spectacle un film à voir impérativement. Alex Proyas, après The Crow, prouve qu'il est bel et bien un réalisateur au talent énorme. |