John McClane a vieilli. Divorcé, rejeté par sa fille, il est redevenu un flic sans histoire. Chargé d'escorter un jeune hacker jusqu'à Washington, McClane se trouve embarqué dans un complot mené par des cyberterroristes décidés à plonger le pays dans le chaos le plus total. Un plan infaillible calculé à la perfection, que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter. Ou presque... John McClane reprend du service et nous prouve une fois de plus que ses bonnes vieilles méthodes sont toujours efficaces...

 
Ennemi virtuels
Si Die Hard 4 sort sur les écrans en 2007, l'idée qui allait donner naissance au quatrième opus des aventures de John McClane date quand à elle de 1997. Elle est due à un article du nom de Farewell to Arms, écrit par John Carlin, et parue dans Wired cette année-là, qui décrit les effets dévastateurs qu'auraient une attaque terroriste sur les réseaux numériques américains. Il n'en fallait pas plus pour attiser les envies des pontes d'Hollywood, toujours à l'affut de ce genre d'idées. La scénariste David Marconi (Ennemi d'état) écrit un script sur cette base, qu'il nomme WW3. Mais les attentats du World Trade Center viennent enterrer le script, l'Amérique n'ayant plus envie de revivre, fut-ce sur écran, une histoire qui leur rappelle bien trop cruellement le drame qu'elle vient de subir.
Il faudra attendre 2005 pour que le projet ne refasse surface. C'est au tour du scénariste Doug Richardson, aidé par Mark Bomback de remodeler le script. C'est à ce moment là, et pas avant, que le projet devient le nouvel épisode de la saga Die Hard, l'histoire originelle n'ayant strictement rien à voir avec les aventures de John McClane.
 

 
Pour tourner ce nouvel opus, point de John McTiernan, réalisateur des deux meilleurs opus de la saga, piège de cristal (1988) et une journée en enfer (1995), pris dans des démêlés avec la justice américaine (dont il ne sortira d'ailleurs pas vainqueur). Le studio (20th Century Fox) pense engager le français Florent Emilio Siri, qui avait connu un succès d'estime avec Otage, un film où il dirigeait justement Bruce Willis, et qui pouvait être considéré comme un Die Hard light. Finalement, le cinéaste ne sera pas retenu, et c'est Len Wiseman qui sera engagé.
L'homme, qui a fait ses preuves avec ses deux premières réalisations, Underworld et Underworld 2: Evolution, possède qui plus est une certaine expérience des effets spéciaux, et est un fan de la saga de la première heure. En effet, à l'âge de quinze ans, chez lui, il réalisait sa propre version de piège de cristal.
 

 
Si le premier rôle est bien évidemment trouvé, il n'en est pas de même pour les autres rôles du film. Du côté des méchants, se retrouveront engagés Timothy Olyphant (le méchant de l'histoire), Maggie Q (petite amie du méchant, aussi habite sur un clavier d'ordinateur que pour les prises de Kung-Fu), et le frenchie Cyril Raffaelli (un tueur, spécialiste des armes à feu et du combat rapproché).
En ce qui concerne les gentils, si un premier temps il est envisagé de mettre en scène le fils de McClane, il sera finalement décidé (de façon plus cohérente avec les précédents films de la franchise) de faire apparaître la fille du personnage joué par Bruce Willis. On retrouvera des noms comme Jessica Simpson et même Britney Spears attachés au projet, ainsi que Taylor Fry (qui tenait le rôle dans piège de cristal), avant que le choix ne se porte finalement sur Mary Elizabeth Winstead.
Le side-kick de Bruce Willis quand à lui, se verra proposer comme nom Scott Speedman par Len Wiseman (qui l'avait dirigé sur les deux films de la saga Underworld) ou bien encore Ben Affleck par Bruce Willis (le second ayant beaucoup aimé travaillé le premier lors du tournage d'Armageddon). Mais les deux acteurs ne seront pas retenus, et après avoir vu passer des noms comme Kal Penn ou Brad Renfro c'est finalement Justin Long qui sera engagé.
 

 
En arrivant sur le projet Len Wiseman propose, en accord avec sa star, de ne faire appel qu'au minium d'effets spéciaux numériques. Le but est tout d'abord de rester dans la ligne artistique des précédents films, et ensuite et surtout de ne pas se mettre en concurrence avec de grosses productions pleines de CGI sortant à la même période que Die Hard 4, à commencer par Transformers de Michal Bay. Le film aura tout de même son lot d'images de synthèses, le film regorgeant de séquences impossibles de tourner en live (comme par exemple la vol d'un avion de chasse F-35 en plein milieu d'une ville, et ce au ras du sol).
Le réalisateur rajoutera aussi l'une des séquences les plus spectaculaires du film, absente du script, à savoir la bagarre entre Bruce Willis et Maggie Q dans la cage d'ascenseur, le cinéaste estimant qu'un Die Hard sans ce genre de scène ne serait pas tout à fait un Die Hard.
Le film nécessitera entre 200 et 250 cascadeurs, et connaitra son lot de blessures. Bruce Willis se fera ainsi entailler l'arcade sourcilière par la doublure de Maggie Q, avec points de suture comme conséquence. Mais la blessure la plus grave concernera Larry Rippenkroeger, la doublure cascade de l'acteur, qui chutera de plus de 5 mètres, se cassant de multiples os (jambe, poignet, et plus grave un poumon perforé et des fractures au visage).
 

 
Muni d'un budget de 110 millions de $; Die Hard 4 en donne pour son argent, et les spectateurs de s'y sont pas trompés, le film rapportant 383 millions de $ en salle au niveau mondial.
 
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Si le film est généreux en scènes d'actions, toutes plus spectaculaires les unes que les autres, il n'en reste pas moins que l'indigence du scénario et la transparence du grand méchant de l'histoire (Timothy Olyphant, qui montre les limites de son jeu de film en film) en ferra tiquer plus d'un.
Len Wiseman prouve, après Underworld 2: Evolution, son talent pour les scènes d'action, et ses faiblesses pour la mise en scène des passages plus intimistes. En cela, Die Hard 4 : Retour en enfer est symptomatique des films dus aux poulains sortis de l'écurie Roland Emmerich (comme Patrick Tatopoulos par exemple): des films popcorn, visuellement impressionnants, mais qui prennent les spectateurs par la main, ne leur laissant pas le loisir de réfléchir, voir les poussant au contraire à mettre leur cerveau en sourdine le temps d'un film.