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Les Chroniques de Riddick


 
Affiche du film

 


 

Titre original

The Chronicles of Riddick

Synopsis

Planète après planète, les féroces Necromongers étendent leur empire. Parmi les plus avisés des opprimés, il apparaît nécessaire de faire appel au mal afin de combattre le mal. C'est ainsi que le plus improbable sauveur de la galaxie, un mercenaire misanthrope, taciturne et hyper-violent, Riddick, est appelé à la rescousse.

Genre

Science-Fiction

Année de production

2004

U.S.A.

Date de sortie en France

18 août 2004

Réalisateur


Musique

Graeme Revell

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Vin Diesel Riddick
Colm Feore
Colm Feore Lord Marshal
Thandie Newton Dame Vaako
Judi Dench Aereon
Karl Urban Vaako
Alexa Davalos Kyra
Linus Roache Le Purificateur
Nick Chinlund Toombs
Keith David Imam
Lorena Gale Ministre de la défense
Yorick van Wageningen
Yorick van Wageningen The Guv
Roger R. Cross
Roger R. Cross Toal
Terry Chen un pilote Mercenaire
Ty Olsson un Mercenaire
Peter Williams un détenu
Aaron Douglas un soldat Meccan
Mark Acheson un garde
John Mann Un prisonnier
Kristin Lehman Shirah

 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Gagnant
meilleur DVD2005 
meilleurs effets spéciaux2005Peter Chiang, Pablo Helman, Thomas J. Smith

 
Razzie Award Razzie Award
catégorie
Année
Gagnant
Pire acteur2005Vin Diesel

 

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
Vin Diesel prend la pose dans Les Chroniques de Riddick

 
King Riddick

 
En 2000 était sorti un petit film au budget de seulement 23 millions de $, Pitch Black, qui, après avoir été boudé par le public au cinéma, s'est forgé une très impressionnante réputation, qui a fait de son héros, Riddick, un personnage mythique, et de son acteur, Vin Diesel, une star. Alors qu'il était initialement question de tuer le personnage à la fin du film, les producteurs préférèrent le laisser vivre, afin de se laisser la possibilité de faire une suite.
Ce sera en fait tout un univers qui va se développer autours de ce personnage. Car en plus des Chroniques de Riddick, toujours réalisé par David Twohy un anime va sortir en 2004, faisant la liaison entre les deux films: Les Chroniques de Riddick : Dark fury, réalisé par Peter Chung, avec Vin Diesel, Keith David et Nick Chinlund qui viennent prêter leurs voix à leurs personnages. On retrouve aussi Rhiana Griffith, qui jouait Jack dans Pitch Black, mais qui sera remplacée dans les Chroniques de Riddick par Alexa Davalos.
En plus de cet anime et de ce film sortiront deux jeux vidéos, un en 2005, The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay, puis un en 2008, The Chronicles of Riddick : Assault On Dark Athena, tandis que sont annoncées deux suites cinéma aux Chropniques de Riddick, avant même la sortie de celui-ci.
 
Vin Diesel dans Les Chroniques de Riddick de David Twohy

 
Malgré ce déferlement de produits dérivés, le cinéaste et scénariste David Twohy ne se laisse pas aller à la facilité. Au lieu de simplement refaire le même film avec un budget plus conséquent (110 millions de $), l'homme part dans une direction bien différente. Le premier film était un horror/survival movie dans un univers de S-F, le second sera un pur space opera d'action. Le liant sera bien entendu Riddick, antihéros à la Snake Plissken (qui aura décidément influencé un grand nombre de personnages, aussi bien au cinéma que dans le monde du jeu vidéo), qui devra, encore une fois, sauver les personnes qui l'entourent, bon grès mal grès.
Si Riddick est communément décrit comme un antihéros (et il l'est indéniablement sous bien des angles), il faut tout de même avouer qu'il se comporte bel et bien comme un héros (en sauvant Jack/Kyra d'une mort certaine par exemple). Un véritable antihéros (comme le Rincevent de Terry Pratchett par exemple) aurait bien eu du mal à agir ainsi. Le Snake Plissken de New-York 1997 aurait aussi sans doute laissé la jeune fille à son triste sort. Mais il faut avouer que Riddick fait partie des personnages les plus proches de l'archétype du antihéros que le cinéma actuel ait réussi à créer (tout le contraire d'un Wolverine par exemple, qui, vendu comme un antihéros, est en fait un archétype absolu de héros: le héros irascible et solitaire).
Pourquoi ce hiatus sur l'héroïsme et l'anti héroïsme? Car le problème principal des Chroniques de Riddick est d'avoir fait de Riddick dans ce film le sauveur de l'univers, trahissant en quelque sorte le personnage tel qu'il apparaissait dans Pitch Black. Et même toutes les rustines scénaristiques n'y pourront rien: Riddick est bel et bien devenu un héros.
 
Thandie Newton et Vin Diesel dans Les Chroniques de Riddick

 
Le changement de style aussi est radical entre Pitch Black et Les Chroniques de Riddick. Là où le premier était clairement inspiré par le Alien de Ridley Scott, mais aussi et surtout de sa suite, Aliens, de James Cameron, ce nouvel opus est quand à lui clairement issu d'une lignée Lucasienne. De film d'horreur à la sauce science-fictionnelle la franchise devient space opera d'action. Le choix est audacieux, mais David Twohy n'a nullement l'intention de faire et refaire le même film à l'infini. On ne peut que saluer le courage de l'artiste, même si l'aura de Riddick en prend un coup.
Dans le premier film, deux types d'éclairages dominaient: un premier ultra saturé, lorsque les trois étoiles éclairaient la surface de la seule et unique planète du film, et le second pratiquement noir sur noir, au moment de l'éclipse. Dans Les Chroniques de Riddick, là encore, changement radical de style. Nous aurons le droit à des images ultra léchées pour Helion Prime et l'intérieur du vaisseau Necromonger (rappelant fortement la photographie des Stars Wars nouvelle version), très douces et blanches pour U.V.6 (qui quand à elle ne peut que faire penser à Hoth dans l'Empire contre-attaque), sombres mais contrastées pour Crematoria en mode nuit et, tout comme dans le premier film, ultra saturée pour Crematoria mais cette fois-ci en monde jour.
Si visuellement Les chroniques de Riddick s'éloigne volontairement de Pitch Black, il en est de même d'un point de vue thématique. Fini le survival pour une poignée de survivants perdus sur une planète dont tout le monde se moque. Maintenant, l'univers est en guerre.
 
Les necromongers dans Les Chroniques de Riddick

 
Mais pas n'importe quelle guerre. La guerre sainte! Si l'Islam de l'univers de Riddick s'est assagie, devenant une religion de paix pour la galaxie, est se retrouve face à une nouvelle religion cherchant à éradiquer les anciennes croyances par la force. Il s'agit de la religion des necromongers. Ces personnages sont véritablement le point fort de ce film. Racés, inquiétants, puissants, mais surtout complexes; les necromongers font à eux seuls le spectacle. Tout comme dans le Conan le barbare de John Milius, la religion du bad guy transforme ses adeptes en des sortes de moutons, le lavage de cerveau étant aussi efficace dans chacun de deux univers. Seul l'arrivée d'un héros au muscle saillant et n'accordant qu'une importance toute relative à Dieu (même si Conan prie Crom, il cherche, comme nombre de croyants, à faire plier la religion à ses attentes personnelles) pourra mettre fin à l'expansion de la secte. D'ailleurs, dans les deux cas, le héros sera porteur de forts symboles christiques, ou en tout cas bibliques: crucifié puis ressuscité pour Conan; ayant échappé à la mise à mort des nouveaux nés pour Riddick. Autre point commun entre le plus musclé des héros hyperboréens et l'homme aux yeux métalliques: les deux finiront roi d'un royaume qui n'est pas le leur.
 
Karl Urban dans Les Chroniques de Riddick

 
Mais revenons aux necromongers. Si leurs comportements sectaires ressemblent fortements aux adeptes de Thulsa Doom, leur système social semble quand à lui être sorti du Dune De Frank Herbert, avec ses Harkonen ne rêvant que d'une chose: prendre la place du chef. Leur apparence physique est quand à elle un mélange de ces mêmes Harkonen, mais version cinéma (le Dune de David Lynch), mâtiné de Hellraiser et de culte du corps nazi (voir romain).
C'est véritablement les necromongers qui intéresse David Twohy, et pas les assiégé d'Helion Prime (il suffit de voir comment disparaissent soit en mourant, soit en étant tout bonnement oublié en cours de métrage, l'Imam, sa femme et leur fille). A la tête de ces necromongers, on trouve le Lord Marshall (le seul personnage de l'histoire à avoir un background raconté par un tiers), Vaako, son bras droit, la femme de celui-ci, Dame Vaako, et le Purificateur, le porteur de la bonne parole religieuse des necromongers. Et tous ces personnages de comploter les uns contre les autres, au point que celui que l'on imagine aisément au début du film devenir l'ennemi principal de Riddick, Vaako, de venir l'aider à la toute fin pour vaincre le Lord Marshall.
Le choix des acteurs incarnant les necromongers montre bien l'importance de ceux-ci: Colm Feore, acteur très charismatique à la filmographie longue comme le bras, Karl Urban, encore tout auréolé de son succès auprès du public pour son personnage d'Eomer dans Les deux tours et Le retour du roi, Thandie Newton, dont les fans de films d'actions se souviennent encore de sa prestation dans M-I:2, et enfin Linus Roache qui, quoique beaucoup moins connu que les trois autres, n'en est pas moins un acteur très doué.
 
Thandie Newton et Karl Urban dans Les Chroniques de Riddick, de David Twohy

 
Cela veut-il dire alors que les gentils, quand à eux, ont été quelques peu laissés de côté? Et bien force est de constater qu'ils sont très en retrait par rapport aux bad guys de l'histoire. Alexa Davalos, qui remplace Rhiana Griffith dans le rôle de Jack/Kyra se retrouve ainsi à incarner une jeune femme devenue sexy en diable (souvenez-vous du même personnage dans Pitch Black est vous comprendrez l'approche plus "commerciale" du personnage dans ce film), et dont la profondeur du caractère est inversement proportionnel à son charme. Autant dire qu'il aurait été aisé de remplacer son personnage par un autre, créé spécifiquement pour l'histoire, voir sans doute préférable. Résultat, tout ce qui arrive à son personnage est prévisible bien à l'avance, et joue contre le film.
L'exception à cette règle est la quasi-gentil Tommbs, joué par un Nick Chinlund bien plus à sa place que dans un Ultraviolet de triste mémoire. L'acteur s'est tellement amusé avec son personnage qu'il est revenu sur le DVD faire un journal de bord de la chasse au Riddick, et qu'il s'est mis en tête d'écrire un livre de cuisine du chasseur de prime. Et de David Twohy de la laisser faire prendre à son personnage de l'ampleur et de la place à l'écran. D'ailleurs, dans la version première du film, son personnage devait mourir, dévoré par un des chiens de l'enfer de Crematoria. Mais cela aurait signifié de ne pas pouvoir faire revenir le personnage (tout comme Riddick à la fin de Pitch Black).
A l'affiche du film nous retrouveront un très grand nom du cinéma: Dame Judi Dench. C'est Vin Diesel en personne qui a demandé à l'actrice de venir participer au film. Cette dernière se sentit flattée qu'un acteur de la génération de Vin pense à elle.
Preuve que les héros de l'histoire n'ont pas eu le même traitement que les méchants: Vin Diesel fut cité aux Razzie Awards, sa prestation étant jugée très mauvaise, et Judi Dench quand à elle fut pressentie pour un Razzie elle aussi...
 
Karl Urban devant son maître (Colm Feore) dans Les Chroniques de Riddick

 
Il faut dire que si la prestation de Judi Dench n'a rien d'exceptionnel, celle de Vin Diesel peut facilement énerver. Car dans le genre poseur, difficile de faire mieux (pire?)! Il ne doit pas y avoir une scène où l'acteur ne prend pas la pose, parfois de façon tellement visible que cela en devient risible. Mais les amateurs du genre n'y trouveront rien à redire, bien au contraire....
David Twohy a visiblement trouvé en Vin Diesel un apollon qu'il aime montrer sous toutes les coutures. Mais comme la photographie de Hugh Johnson est véritablement splendide, cela donne lieu à quelques magnifiques plans où le charme (à défaut de charisme) de l'acteur fait son effet.
Même s'il ne manque pas l'occasion de filmer ses autres acteurs principaux avec beaucoup d'attention (en particulier les necromongers), le réalisateur force la dose sur le côté iconique de son héros, sans doute pour faire plaisir aux fans, mais aussi malheureusement pour les caresser dans le sens du poil. Il faut dire qu'avec un budget de 110 millions de $, il serait dommage de se ramasser au box office.
 
Vin Diesel dans Les Chroniques de Riddick de David Twohy

 
Justement, cela fut presque le cas, puisque le film ne rapporta que tout juste la mise, avec 115 millions de recettes cinéma dans le monde, là où Pitch Black avait il est vrai rapporté uniquement 53 millions de $ (mais pour une mise de départ de 23 millions seulement). Le film était pourtant plus grand public, avec un simple PG-13 aux U.S.A. (déconseillé aux moins de 13 ans, ce qu'obtiennent la grosse majorité des blockbusters), là où Pitch Black avait reçu un R (c'est à dire interdit aux moins de 17 ans non accompagnés d'un adulte). Le choix d'adoucir la franchise a sous doute joué dans la déception du public, qui fut très critique envers ce film. Trop sans doute, car ce deuxième opus fourmille de bonne idée, sinon narratives, au moins d'un point de vue visuel.
 
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Conclusion

 
Riddick est de retour, et cette fois-ci il va sauver le monde!
Si les fans de Pitch Black sortiront déçu de ce film, trop gentil pour leur héros méchant à souhait, les autres ne pourront pas manquer de noter l'efficacité d'un film qui ne possède aucun temps mort, et dont les méchants sont très charismatiques.
Voulu comme le début d'une trilogie dont les autres opus tardent à voir le jour, les Chroniques de Riddick forment un film certes prétentieux, mais relativement efficace.
Et surtout, jamais Vin Diesel n'est aussi à son aise que dans le costume de Riddick. Alors oui, le tueur aux yeux métalliques a perdu de son aura de dangerosité, mais après tout, c'est l'époque qui veut cela: il suffit de regarder ce qu'est devenu Dark Vador avec la nouvelle trilogie Star Wars pour s'en convaincre. Le temps n'est plus aux grands méchants!
 
Colm Feore, grand méchant des Chroniques de Riddick

 

 


 
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