Un vaisseau spatial transportant une quarantaine de civils est percuté par une météorite et se crashe sur une planète inconnue. Les membres de l'équipage périssent dans l'accident, à l'exception de Fry, une jeune pilote, et de quelques survivants. Parmi eux, un imam et ses disciples, un antiquaire, une géologue, une adolescente, Johns le chasseur de primes et Riddick, un criminel endurci en cours de transfert vers sa prison. Alors que le petit groupe tente de s'organiser sous un climat aride de jour perpétuel dominé par trois soleils, ils découvrent qu'une éclipse va bientôt frapper la planète, permettant à de monstrueuses créatures nocturnes de se mettre en chasse...

La Nuit de tous les dangers
 
Pitch Black (aussi connu sous le titre de Les Chroniques de Riddick : Pitch Black), est un film qui revient de loin. Tourné pour un petit budget (23 millions de $), le film sort pratiquement dans l'indifférence totale, engrangeant cependant suffisamment d'argent pour être rentable (53 millions de $). Mais rien de renversant. Les critiques elles-mêmes, sans être véritablement mauvaises, sont mitigées.
Il faut dire que le film ne compte pas de stars. Ou plus précisément, pas de star révélée au moment du tournage, puisque l'on retrouve celui qui sera révélé par ce film, à savoir, Vin Diesel, ainsi qu'une Radha Mitchell pas vraiment habituée au genre. Des acteurs comme Cole Hauser et Keith David viennent compléter un casting finalement d'un très bon niveau.
C'est en DVD que le film connaitra un second souffle, un film qui finira par devenir culte.
 

 
Tout cela grâce à son personnage, le badass Riddick, tueur monolithique à la voix caverneuse et aux yeux métalliques, qui, se retrouvant coincé sur une planète hostile avec quelques rescapé d'un crash, devra faire preuve de ses talents pour sauver les survivants. Riddick n'est pas, loin s'en faut, le premier antihéros du cinéma (on pourrait par exemple citer Snake Plissken, le héros de New-York 1997, dont les scénaristes se sont clairement inspirés pour créer le personnage de Riddick). Mais Riddick a cela de particulier qu'il répond aux attentes d'une certaine tranche de la population, qui se trouve justement être la cible première de ce genre de films, à savoir les jeunes. Plus précisément les jeunes issus des minorités, qui trouvent en Riddick l'un des premiers héros emblématique. Mais en même temps, le personnage est suffisamment universel pour que tous puissent trouver le personnage attractif. Est-ce un calcul de la part des scénaristes et de David Twohy? Peut-être pas. La preuve, c'est qu'avant de prendre les traits (et les muscles) de Vin Diesel, Riddick devait être une femme! Mais une chose est sure, ils ont vite compris le potentiel du personnage, puisque ce dernier devait mourir dans les premières versions du scénario. Il n'en sera finalement plus question, les scénaristes "échangeant" sa mort avec celle de Carolyn Fry (Radha Mitchell).
David Twohy et son acteur, Vin Diesel, s'entendront si bien qu'ils décideront très vite de donner suite aux aventures de Riddick.
 

 
Le film donnera naissance à une véritable mythologie, qui dépassera le monde du cinéma. Bien sur, Pitch Black donnera naissance à une suite (à plus gros budget), Les Chroniques de Riddick (et un troisième opus est en préparation), mais on trouvera aussi une dessin animé, The Chronicles of Riddick: Dark Fury, sur lequel travailleront David Twohy et les principaux acteurs de Pitch Black, Vin Diesel en tête; et deux jeux vidéos, Escape from Butcher Bay et Assault on Dark Athena. Là aussi, Vin Diesel prêtera sa voix et son physique, permettant aux deux jeux de parfaitement s'intégrer dans l'univers créé par Pitch Black.
Mais d'où vient un tel engouement pour Pitch Black, en dehors de l'attrait pour le personnage de Riddick? Et bien, on peut faire ressortir plusieurs qualités du film qui pourraient expliquer ce fait:
 le mélange entre S-F et horreur, un genre qui, depuis le Alien, le huitième passager de Ridley Scott, a fait ses preuves. En même temps, le film de David Twohy se démarque suffisamment d'Alien pour ne pas tomber dans le plagiat (car le nombre de films ayant cherché à surfer sur le succès d'Alien est gigantesque, et rares sont les films ayant réussi à être ne serait-ce que moyens).
 l'utilisation d'images ultra-saturées pour les passages de jour, qui non seulement nous plongent dans un univers clairement extraterrestre, tout en ancrant le film dans un réalisme concret (ce qu'avait déjà compris -et oublié par la suite- le George Lucas de La Guerre des Etoiles).
 A l'inverse, les passages de nuit (la majorité du film), proposent des noirs profonds, oppressants, où il est impossible de voir ce qui rampe (ou vole) dans les ténèbres. La bande-son, par contre, est là pour continuellement nous rappeler la présence des créatures.
 les créatures, justement, sorte de mélange entre l'Alien et les insectes de Starship Troopers, restent mystérieuses, car pratiquement jamais vues. Tout comme sur le film de Ridley Scott l'ingéniosité vient palier le manque de moyens, et ce pour le meilleur.
 on pourrait aussi aborder la religion, rarement présentées dans les films de S-F. Ici, non seulement elle est omniprésente, mais, bien plus intéressant, ce n'est pas la religion chrétienne qui est mise en avant, mais la religion musulmane, pratiquement du jamais vu en science-fiction.
 

 
Pitch Black a été tourné en Australie, sur les lieus même du tournage de Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre. Des lieus désertiques, qui présentent l'avantage de ne pas avoir été beaucoup vu au cinéma, ainsi bien sur que de paraître non terrestre. Et David Twohy en tire la maximum, avec beaucoup d'intelligence et d'originalité.
Seul inconvénient, le froid. Il y faisait souvent dans les 10 degrés, là où les protagonistes sont censés avoir chauds. Les personnages passent d'ailleurs pratiquement tout le film en débardeur.
Mais la magie du cinéma est telle que cela ne se voit jamais à l'écran.
 

 

 
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David Twohy, cinéaste jusque là pratiquement inconnu du grand public, signe avec Pitch Black un véritable petit chef d'œuvre de S-F horrifique. Un film qui donnera lieu à une franchise devenue partie intégrante de la culture populaire, et qui aura de plus révélé une action star: Vin Diesel.
En 2004, David Twohy donnera une suite à son Pitch Black, Les Chroniques de Riddick, mais n'arrivera pas, malgré un budget bien plus important, au même niveau d'excellence que Pitch Black.