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Razzie Awards |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Pire film | 2010 | |
Pire réalisateur | 2010 | Michael Bay |
Pire scénario | 2010 |
Oscars |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur mixage sonore | 2010 | Greg P. Russell, Gary Summers et Geoffrey Patterson |
Razzie Awards |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Pire remake, suite ou film dérivé | 2010 | |
Pire actrice | 2010 | Megan Fox |
Pire actrice dans un second rôle | 2010 | Julie White |
Pire couple à l'écran | 2010 | Shia LaBeouf & Megan Fox ou n'importe quel robot |
Screen Actor Guild |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleurs cascasdeurs | 2010 |
Après la succès su premier Transformers il était évident qu'une suite verrait le jour. Si le réalisateur, Michael Bay, envisage un temps de réaliser entre les deux opus un film à plus petit budget, il revient vite sur sa décision, battant en quelque sort le fer tant qu'il est chaud. Les scénaristes Roberto Orci et Alex Kurtzman, déjà responsables du premier Transformers (ainsi que du Star Trek de J.J. Abrams), sont donc de nouveau engagés, pour écrire la suite des aventures des robots transformistes et de leur ami humain Sam Witwicky. Le fait que le grand méchant, Megatron, soit mort dans l'épisode précédent peut à priori sembler un obstacle majeur à l'écriture du script, mais après tout dans la mythologie Transformers, le dit Megatron avait déjà été détruit et ressuscité de part le passé; donc pourquoi pas une nouvelle fois. Mais dans l'esprit typique d'une suite de Blockbuster -le bigger and louder- il faudra plus. Plus? Pas de problème. Feront leur apparition un nouveau méchant, The Fallen, chef de Megatron, et donc plus puissant et plus dangereux, de nouveaux Decepticons, eux-aussi surpuissants, en particulier les Constructicons, et bien d'autres surprises que le film réservera à ses spectateurs. Afin d'expliquer et l'arrivée des nouveaux robots et cet écart de puissance entre les anciens et les nouveaux Transformers, la paire de scénariste de nous expliquer que les Extra-terrestres robotiques étaient en fait sur terre depuis la nuit des temps (et ce au risque de contredire le premier film). En particulier les plus puissants d'entre eux, en sommeil (ou en attente) depuis fort longtemps, et bien décidés désormais à refaire parler d'eux. En détruisant le monde, ni plus ni moins (et ce pour une raison bien légère). De plus, Roberto Orci et Alex Kurtzman décident, fort du succès du premier film de la franchise, de creuser encore plus l'écart entre Transformers et humains, ces premiers se battant de façon de plus en plus brutale (et létale), tandis que les humains se cantonneront à des rôles de faire-valoir comiques. Et l'humour de sombrer de plus en plus dans les bas-fonds du graveleux et du lourd (là où déjà cela ne volait pas très haut). Le casting du premier re-signe dans sa quasi-totalité, en dehors de l'actrice Rachael Taylor, qui préférera voguer vers de nouveaux horizons. Le retour d'Hugo Weaving, que l'acteur annoncera très tôt, fera grincer des dents le réalisateur, Michael Bay, qui voulait garder le retour de son méchant secret. Ce dernier annoncera qu'en effet Hugo Weaving a bel et bien signé pour doubler de nouveau le personnage de Megatron, mais uniquement pour des scènes de flash-back. Ce que bien entendu personne ne croira une seconde. De nouveaux venus feront leur apparition dans Transformers 2 la revanche: Ramon Rodriguez, qui servira de side-kick comique à Shia LaBeouf, Isabel Lucas, sorte de rivale au personnage joué par Megan Fox, mais qui s'avèrera bien plus dangereuse qu'une simple potentielle aventure amoureuse pour Sam. Enfin, Tony Todd qui doublera le nouveau méchant du film, The Fallen. Ce dernier personnage a failli être doublé par Leonard Nimoy (qui avait déjà prêté sa voix à un personnage de la saga dans le film Transformers le film en 1986). La proposition vint des deux scénaristes, Roberto Orci et Alex Kurtzman, alors sur le tournage de Star Trek, où justement apparaît Leonard Nimoy. Mais Michael Bay, pourtant cousin par alliance de Leonard Nimoy n'était pas chaud pour cela, d'autant plus que Leonard Nimoy aurait couté trop cher à la production. Le film n'est pas non plus avare en nouveaux Transformers, qu'ils soient du côté des Autobots mais aussi et surtout des Decepticons. Les fans de la série animée reconnaîtront des personnages qu'ils connaissent bien, même s'ils ont bien souvent été "modernisés". Modernisé chez Michael Bay cela veut surtout dire américanisé. En effet, d'internationaux les Autobots sont devenus à 100% américains, et même plus que cela à 100% sous la houlette de Chevrolet. Du pur placement de marque, où quand la publicité prime sur tout le reste. Un exemple? Sideswipe, l'un des nouveaux Autobot, était à l'origine une Lamborghini, et est devenu chez Michael Bay une Chevrolet Corvette Centenial Concept. Et on retrouve cette logique partout dans le film, des jumeaux à Bumblebee en passant par les Anciens Transformers que l'on découvre dans le film (qui prennent la forme d'une Ford T et d'un avion de marque Lockheed SR-71). Les marques européennes, Audi et Volvo, sont pourtant présentes, mais uniquement pour des Decepticons!! Si l'impérialisme américain est très visible au travers du placement de marque, il l'est aussi, et ce de façon encore plus visible, dans le déroulement même de l'histoire. Ainsi, les Autobots, rappelons-le des créatures extra-terrestres, se sont tout bonnement mis au service des Etats-Unis pour combattre les Decepticons. Etats-Unis qui seuls ont le pouvoir de décider de la présente sur Terre d'Optimus Prime et des ses pairs. Etats-Unis toujours qui seuls peuvent venir en aide des pays du monde entier pour combattre les Autobots (de ce point de vue là, la première scène se déroulant en Chine est d'un navrant rarement vu). Enfin, les Decepticons, bien conscients de l'importance des Etats-Unis, lorsqu'ils décident de se déclarer à la face du monde décident: de détruire un porte-avion américain; de fouler du pied le drapeau américain; d'apparaître, tel King Kong sur le toit des plus hauts gratte-ciels new-yorkais; et enfin, lorsque ces mêmes Decepticons décident d'apparaître dans d'autres pays, la France en l'occurrence, ce n'est que dans le seul but d'enlever deux citoyens américains. Le rouleau compresseur idéologique américain dans toute sa splendeur! Si côté idéologique, le film peut faire frissonner, on ne peut pas par contre reprocher grand chose aux infographistes d'ILM qui ont eu pour Transformers 2 la revanche à relever le plus gros défi technique à ce jour. En effet, les robots, et en particulier le gigantesque Constructicons (qui plus est lorsque celui-ci s'en prend à la pyramide de Khephren), devaient faire preuve d'un détail jamais atteint à ce jour. Animé pièce par pièce, les robots devaient aussi avoir un rendu en haute définition, le film étant tourné en partie au format IMAX, la pellicule au rendu le plus fin à ce jour. Résultat, jusqu'à 75% des effectifs d'ILM furent mis à contribution pour le film, avec des temps de calcul par image pouvant atteindre les 72 heures! Malheureusement, le travail des animateurs est en grande partie gâché par Michael Bay qui arrive, comme à son habitude, à rendre difficile à comprendre les scènes de batailles. Plus grave, les robots, qui se ressemblent beaucoup, en particulier les Decepticons, tous gris, sont bien souvent impossible à identifier. L'usage de plans ultra-courts et d'une caméra tremblante finissent le travail. Michael Bay fait ce qu'il avait déjà fait sur Transformers, mais en pire.... Visiblement, le film pêche du côté des messages. Pour pallier à ce problème, Michael Bay ne trouve rien de mieux que ponctuer son film de références à d'autres films, en grande partie liés à Steven Spielberg, producteur de la saga Transformers. On retrouve ainsi: WAll-E, au travers des petits robots, visibles dans la première moitié du film. Gremlins, film lui aussi produit par Spielberg, lors de l'attaque des Decepticons dans la cuisine. Les aventuriers de l'Arche perdue, au travers des étudiantes amoureuses de leur professeur, minaudant au premier rang pour se faire remarquer du sujet de leur flamme. Indiana Jones et la dernière croisade, lorsque Sam et ses amis arrivent sur le site de Petra, dernière demeure des Prime. Rappelons que dans le film de Steven Spielberg est le dernier refuge du Graal. Terminator 2, ainsi que sa suite Terminator 3 le soulèvement des machines, au travers du personnage d'Alice, sorte de mélange entre le T1000 et la Terminatrix. Le personnage d'Alice pose d'ailleurs un certain problème de logique quand à l'univers des Transformers car, bien que considérée comme un Transformers mineur, elle possède un pouvoir gigantesque, celui de pouvoir prendre une forme humaine et organique, là où les autres ne peuvent prendre que des formes robotiques. Terminator 2 toujours, au travers de l'un des Transformers qui a, comme par hasard, écrit sur son corps les lettres T1000, du nom du fameux ennemi de John Connor dans le film de James Cameron. Il faut rappeler que le quatrième opus des aventures de John Connor, Terminator Renaissance, est sorti la même année que Transformers 2 la revanche. C'est une façon pour Michael Bay de dire qu'il n'y a pas de concurrence entre les films. Les dents de la mer, lorsque Bumblebee joue l'air emblématique du film de Spielberg, au moment où il va écraser Alice. Bad Boys II, dont on peut voir un poster dans la chambre de Sam. On pourrait dire que l'on est jamais aussi bien servi que par soi-même en termes de publicité. Cloverfield, dont on peut voir un poster dans la chambre de Sam et Leo. Men In Black II, lorsque l'on retrouve le personnage joué par John Turturro, dont la reconversion rappelle étrangement celle de Tommy Lee Jones dans le film de Barry Sonnenfeld. Star Trek II, lorsque un Decepticons chirurgien introduit dans la bouche de Sam un robot afin de lui soutirer des renseignements. J.J. Abrams fera exactement la même chose dans son Star Trek, qui sort lui aussi en 2009, et qui, étrangement a été scénarisé par les mêmes Roberto Orci et Alex Kurtzman. Star Wars, au travers d'un R2D2 caché (quoique visible à celui qui sait ou regarder) lorsqu'Optimus Prime se reconstruit à partir des pièces de Jetfire. Transformers le film, version 1986, a sans aucun doute servi de modèle scénaristique à la version 2009, puisque l'on retrouve nombre de thèmes identiques (les Transformers venant d'un passé lointain, la résurrection de Megatron,...). L'univers des G.I. Joe, et indirectement donc au film concurrent de Transformers 2 la revanche, G.I. Joe le réveil du cobra, via les deux Autobots jumeaux, qui au travers de leur propos ou de leurs actions, rappellent les fameux personnages, tout particulièrement les ninjas de la franchise. Si le film fait indéniablement preuve de grosses faiblesse scénaristiques, ainsi que par une direction d'acteur plus que moyenne (salué d'ailleurs par un nombre record de citations aux Razzie Awards), Transformers 2 la revanche n'en pas pour autant été boudé lors de sa sortie au cinéma. Bien au contraire, le film a connu une affluence record en salles, engrangeant 835 millions de $ de recettes, pour un budget de 200 millions. En 2009, aux Etats-Unis, le film ne fut battu que par un seul film: l'Avatar de James Cameron. Inutile de préciser qu'un tel succès entraina la mise en chantier d'un troisième film, qui, pour le coup, sera peut-être réalisé en 3D, afin de surfer sur la vague Avatar, et ce même si Michael Bay considère la 3D comme un effet de mode qui ne lui plait pas. Si vous avez aimé Transformers - La revanche, vous aimerez aussi:
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Michael Bay, grand esthète devant l'eternel, décrit son film comme
un mélange de Ben-Hur et d'Apocalypse Now", mais à moins que ces films n'aient bien changés ce serait plutôt un mélange de
Benny Hill et de Godzilla, c'est à dire un film à l'humour graveleux et où l'image (souvent mal
faite) prime sur le fond.
Un fond d'ailleurs bien léger qui pourrait se résumer à ses deux thèmes: l'impérialisme américain est bon pour le monde, et s'adapter à un nouvel environnement est difficile (les Autobots sur terre et Sam à la faculté). Le tout saupoudré d'une pointe d'érotisme pour adolescents en montée d'hormone. Ceci dit le principal intérêt de ce Transformers 2 le revanche reste le physique de la belle Megan Fox, qui est devenue avec ce film une icône people. Ne cherchez par de cohérence dans l'histoire, il n'y en pas (ou si peu). Ne cherchez pas non plus de performance d'acteurs, c'est même tout le contraire (même un acteur comme John Turturro, pourtant bon acteur, joue mal dans le film). Les effets spéciaux d'ILM sont il est vrai d'une très bonne facture, mais gâchés par la caméra hystérique de Michael Bay. Bref, un film à éviter. |