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Emmy Awards |
catégorie |
Année | Film
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Meilleures coiffures pour une mini-série | 1989 | Betty Glasow, Stevie Hall, Elaine Bowerbank |
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Golden Globes |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur acteur pour une mini-série | 1989 | Michael Caine |
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Emmy Awards |
catégorie |
Année | Film
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Meilleur acteur dans un second rôle pour une mini-série | 1989 | Armand Assante |
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Golden Globes |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleure mini-série | 1989 | |
Meilleur acteur dans un second rôle pour une mini-série | 1989 | Armand Assante |
![]() Blood Feast Jack l'Eventreur est un téléfilm coproduit par l'Angleterre et les Etats-Unis, sorti en 1988, pour la commémoration du centenaire des crimes non résolus de Whitechapel. Le projet est porté par David Wickes, qui cumule ici les postes de producteur, scénariste et réalisateur. L'homme s'était déjà frotté au mythe de Jack l'Eventreur en 1973, au travers d'un spin-off en sic épisodes de la série britannique Softly, Softly, déjà nommé Jack l'éventreur. Mais pour son nouveau projet, David Wickes décide de s'approcher au plus prêt de la vérité historique. Pour cela, il s'adjoint la collaboration du scénariste Derek Marlowe, grand spécialiste des histoires de mystères, puisque déjà responsable de la série les aventures de Sherlock Holmes. Plus tard, l'homme deviendra l'un de fer de lance de la série Arabesque. Wickes et Marlowe auront accès de Scotland Yard pour leur téléfilm, ainsi qu'aux très nombreuses enquêtes ayant été écrites sur le sujet, un siècle durant. Toutes ses recherches auront permis, à défaut de déterminer l'identité de l'assassin, de brosse un tableau de l'époque juste et précis, pour un rendu jamais vu du background historique d'une histoire que tous croyaient connaître, à tort... ![]() Ce téléfilm à gros budget fut donc financé et produit par trois sociétés. Deux anglaises (Euston Films et Thames Television) et une américaine (Lorimar Television). Il fut tourné en Angleterre, aux Pinewood Studios pour les scènes en intérieur, et à Belper dans le Derbyshire pour tous les extérieurs. Pour l'épauler, David Wickes engagea Alan Hume, un directeur de la photographie talentueux, ayant travaillé sur des films prestigieux comme Star Wars épisode VI : Le Retour du Jedi, Octopussy, Dangereusement vôtre, ou bien encore Lifeforce - L'Etoile du mal, et qui signera cette même année 1988 des films comme Un poisson nommé Wanda et élémentaire, mon cher... Lock Holmes. Pour incarner le héros, l'inspecteur Abberline, c'est tout d'abord Barry Foster qui est retenu, mais il sera finalement remplacé par le très charismatique Michael Caine. Un juste retour des choses, puisque le premier avait coiffé au poteau le second quelques années auparavant pour le Frenzy d'Alfred Hitchcock (un film qui traite aussi d'un cas de serial killer). Michael Caine n'avait pas rejoué pour le petit écran depuis presque 20 ans, et doit son revirement à David Wickes, qui réussit à persuader l'acteur de l'intérêt du projet. Et bien lui a pris d'accepter, puisque Jack l'Eventreur rapportera un Golden Globe à son acteur principal. L'accompagnent des pointures de la comédie tels qu'Armand Assante, Lewis Collins, Jane Seymour. Le film sortira aux Etats-Unis le même jour qu'élémentaire, mon cher... Lock Holmes, photographié par Alan Hume, et joué par Michael Caine et Lysette Anthony, qui incarne ici Mary Jane Kelly, la dernière victime connue de Jack l'Eventreur. ![]() Le téléfilm de David Wickes cherchera donc à jouer la carte du réalisme. Tout d'abord dans sa description de Whitechapel, sordide quartier où sévissent la misère et la délinquance. Le tout dans un Londres sale, en tout cas dès que l'on s'éloigne des quartiers aisés. Ensuite, via une peinture sociale la plus juste possible, où la colère gronde dans les quartiers populaires, tandis que les nantis s'amusent au théâtre. Enfin, en décrivant les tragiques événements de 1988 avec précision, et de la façon la plus véridique possible. On retrouve ainsi l'inspecteur Abberline confronté à un meurtrier insaisissable, tiraillé entre d'un côté les bas quartiers en colère, justement représenté par le personnage (historique) de George Lusk, et de l'autre les hautes instances qui veulent en finir au plus vite avec cette histoire. Et en cela l'intervention du médium de la reine Robert James Lees (lui aussi un personnage historique) en est le symbole parfait. Et l'ajout du personnage de l'acteur Richard Mansfield, interprète du Dr Jekyll & Mr Hyde au théâtre en 1887, et ,surtout, un temps suspecté d'être Jack l'Eventreur, plutôt qu'un autre, est une excellente idée scénaristique car en plus de montrer que les pistes étaient nombreuses (le film en propose plusieurs célèbres), il permet de faire un parallèle entre le personnage de fiction, cachant au fond de lui un monstre, et le tueur en série dont rien dans son apparence ne laisse supposer son dérangement mental. Mais le film n'est pas parfait, certains détails dans la reconstitution des faits ayant été (parfois volontairement, afin de permettre de résoudre l'affaire) faussés. Si l'analyse du rein par Sir William Gull se comprend vis à vis de l'histoire (alors que ce fut le docteur Thomas Openshaw qui s'en occupa), d'autres détails sont plus surprenant. Comme par exemple la qualité des vêtements portés par les prostitués de Whitechapel, bien supérieure à ceux portés par les véritables victimes de Jack l'Eventreur, la position des corps (et en particulier celui de Mary Jane Kelly), les termes employés (fin XIXème siècle personne n'avait idée de ce qu'était qu'un psychopathe -aujourd'hui non plus d'ailleurs-, ou encore une décence précoce), voir, et c'est plus gênant, le meurtre de Liz Stride. En effet, dans le film, il est dit qu'elle a été mutilée comme les autres filles; or, il n'en fut rien, elle n'a eu "que" la gorge tranchée. Ce qui fera dire (ainsi que d'autres points de détails) que cette malheureuse n'a sans doute pas été tuée par Jack l'Eventreur. Mais il est vrai qu'au moment de sa mort, tous étaient persuadés d'avoir affaire à une nouvelle victime du tueur. ![]() Afin de garder secrète l'identité du tueur et le dénouement du film, quatre fins différentes furent tournées. Il aura fallu attendre la diffusion des deux épisodes de ce téléfilm pour découvrir l'identité du tueur en série le plus connu au monde. Une identité qui fonctionne à la perfection dans ce téléfilm, mais pas dans la vraie vie, puisque dans le cas de suspect, preuve a été faite depuis de son incapacité à avoir commis les meurtres (cf. l'excellent essai de Stéphane Bourgoin sur le sujet. Si vous avez aimé Jack l'éventreur, vous aimerez aussi:
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![]() Est-il possible de faire des téléfilms capables de supplanter des œuvres de cinéma, par définition plus chères et plus prestigieuses? A voir de Jack l'éventreur la réponse semble être oui, tant ont été nombreux les cinéastes à s'attaquer au mystère de Whitechapel () sans jamais arriver au niveau de ce téléfilm, porté il est vrai par des acteurs de haute volée, de Michael Caine à Jane Seymour, sans oublier Armand Assante, Lewis Collins, ou bien encore Ray McAnally. Car ce qui fait la force du film de David Wickes c'est sa recherche du réalisme historique, et son approche plus sociale que purement policière, ce qui permet à son film de transcender le sujet du simple whodunit pour revenir aux sources du mythe. Un grand moment de télévision. ![]() |