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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur film de science-fiction | 2011 | |
Meilleur acteur | 2011 | Robert Downey Jr. |
Meilleure actrice dans un second rôle | 2011 | Scarlett Johansson |
Meilleurs effets visuels | 2011 |
![]() Le succès d'Iron Man en 2008 a immédiatement entraîné l'annonce de la mise en chantier d'un second épisode, reprenant, à l'exception de Terrence Howard, le casting du premier opus, réalisateur compris. Le film est toujours produit par Marvel Studios et Paramount Pictures, le premier prenant plus d'indépendance et de poids par rapport au second sur la suite (et sur les futurs projets de super-héros du groupe). Au scénario, on retrouve l'acteur et scénariste Justin Theroux, recommandé par Robert Downey Jr., qui avait travaillé avec lui sur Tonnerre sous les tropiques. Le film nécessitant -comme toute grosse production d'action- une mise en place au millimètre, et donc un story-board en béton, la production engage Genndy Tartakovsky (Star Wars: Clone Wars) pour le dessiner. Jon Favreau retrouve aussi le directeur de la photographie d'Iron Man, Matthew Libatique (Pi, Requiem for a Dream, Phone Game, The Fountain). ![]() Si lors de l'écriture du scénario d'Iron Man, Jon Favreau ne voulait pas transformer Obadiah Stane en Iron Monger, laissant cela se produire dans une future suite, les aléas de l'écriture en ont décidé autrement. Le réalisateur souhaitait en effet faire intervenir le Mandarin, l'ennemi juré d'Iron Man, mais le côté trop surnaturel du personnage ne collait pas avec la direction voulue par le cinéaste. Le personnage reviendra sans doute dans une future suite, Iron Man 2 se concentrant sur deux nouveaux méchants. D'un côté, Justin Hammer, qui ne possède pas de "pouvoirs", et de l'autre, Whiplash. Mais dans une version remise au goût du jour pour le cinéma. En effet, la version proposée au spectateur est en fait un mélange de deux méchants de l'univers Iron Man: d'un côté la Dynamo Pourpre, alias le docteur Ivan Vanko, et de l'autre Whiplash, alias Mark Scarlotti. Pour interpréter le premier, Jon Favreau, après avoir imaginé Al Pacino, fait appel à Sam Rockwell, les deux hommes se connaissant bien puisque ayant déjà travaillé ensemble sur Made et surtout Mission G. De plus, le cinéaste souhait voir l'acteur incarner Tony Stark dans Iron Man, mais la production lui préféra Robert Downey Jr. (de façon relativement proche, dans Batman Begins Cillian Murphy, après avoir été en lice pour incarner le Batman, se retrouve à jouer son ennemi, l'Epouvantail). Justin Hammer est, contrairement à la version Comic, une sorte d'antithèse de Tony Stark, en quelque sorte le côté obscur de l'alter ego d'Iron Man. Et Sam Rockwell d'en faire des tonnes, pour le plus grand plaisir du spectateur. Ce cabotinage est tout particulièrement savoureux dans trois scènes, la face à face au tribunal entre son personnage et Tony Stark, la présentation des armes Hammer à l'armée, et le Justin Hammer Show vers la fin du film. Pour jouer le second méchant du film, c'est à Mickey Rourke, qui signe après The Wrestler son grand retour au cinéma populaire, d'incarner le protagoniste principal du film. L'acteur est parti visiter les prisons russes pour se préparer à son rôle, en particulier en ce qui concerne ses tatouages, tous inspirés de véritables tatouages de prisonniers russes. L'acteur a aussi tenu à ce que son personnage s'exprime en russe dans une moitié des dialogues pour plus de cohérence. Peu loquace, mais à la présence et au physique impressionnants, Mickey Rourke campe un méchant mémorable, opposé absolu de Tony Stark, et même de son allié Justin Hammer. En clin d'œil à la B.D., son personnage devient le fils d'Anton Vanko, la première Dynamo Pourpre, et a comme fausse identité B. Turgenev, du nom de la seconde Dynamo Pourpre. ![]() Du côté des héros, on retrouve bien évidemment Robert Downey Jr. dans le premier rôle, encore plus en roue libre que dans le premier film. Si l'acteur se laisse bien évidemment aller, cela a aussi une raison d'être vis à vis de l'histoire. D'un côté, Tony Stark sombre dans l'alcoolisme (rappelant la trame de la B.D. Le diable en bouteille, mais s'en éloignant suffisamment pour apporter quelque chose de neuf au mythe), et ensuite parce qu'il sent sa mort approcher, dévoré par l'armure qui lui avait auparavant sauvé la vie. Gwyneth Paltrow rempile elle aussi, son personnage prenant même du grade, puisque Tony Stark lui lègue son entreprise. La tension amoureuse entre les deux personnages aussi va s'étoffer dans ce nouvel opus, tout particulièrement suite à l'arrivée d'une nouvelle femme dans la vie de Tony Stark. Et cette femme n'est autre que la Veuve Noire, une super-héroïne aussi dangereuse que sexy. Toutes les actrices hollywoodiennes ont voulues décrocher le rôle: Jessica Biel, Gemma Arterton, Natalie Portman (que l'on retrouvera dans Thor), Jessica Alba (qui avait déjà joué une super-héroïne dans les 4 fantastiques), et même Angelina Jolie. C'est tout d'abord l'actrice Emily Blunt qui est engagée, mais cette dernière se voit obligée de décliner le rôle pour cause de conflit de tournage (avec les voyages de Gulliver). Elle est finalement remplacée par Scarlett Johansson, qui se teindra en roux pour le rôle. L'actrice subira aussi une préparation physique de six semaines pour apparaître crédible dans les quelques scènes d'action où elle apparaît. Ce sera elle qui, de loin, aura la part la plus physique du film, les autres principaux acteurs ayant quand à la "chance" de porter une armure, et donc de pouvoir se faire doubler dans pratiquement toutes les scènes d'action. L'actrice avait, avant de se voir engagée pour incarner la Veuve Noire, montré un intérêt tout particulier quand à son désir de jouer un super vilain, Moonstone, dans Iron Man 2. Scarlett Johansson s'était déjà frottée au monde du Comic Book. Tout d'abord en 2001, avec Ghost World, puis en 2008 avec The Spirit, où elle travaillait déjà sous les ordres de Samuel L. Jackson. ![]() Ce dernier est d'ailleurs lui aussi de retour, après le simple cameo de l'épilogue d'Iron Man. Initialement, non content de son cachet, l'acteur ne souhaitait pas revenir jouer Nick Fury, mais après avoir négocié sa présence dans pas moins de neuf films Marvel, l'acteur accepte de revenir, dans un rôle plus conséquent. Samuel L. Jackson compare d'ailleurs la progression de son rôle à celui qu'il a suivi dans la saga Star Wars. De simple cameo dans la menace fantôme, son personnage s'est étoffé dans l'attaque des clones jusqu'à avoir une grande scène de bravoure à la fin de celui-ci et bien évidemment dans la revanche des Sith. L'acteur s'attend donc à voir son personnage prendre les choses en main dans les futures productions Marvel Studios. Par contre, si le personnage de Rhodey Rhodes est bien de retour, il n'en est pas de même de son interprète dans Iron Man, à savoir Terrence Howard, remplacé par Don Cheadle. Les raisons invoquées pour ce changement son nombreuses, d'un désaccord contractuel, à un mécontentement de la part de Jon Favreau (qui estime que l'acteur avait besoin de trop de prises pour jouer correctement), en passant par un problème de cachet trop important par rapport aux autres acteurs (sur Iron Man, Terrence Howard avait été le premier acteur à avoir été engagé, et son cachet aurait été trop généreux). Pourtant, son personnage prend ici de l'importance, puisqu'il devient War Machine, la version armée d'Iron Man. Le colonel Rhodes, jusque là très strict et obéissant en tout à sa hiérarchie, va prendre petit à petit des libertés, là où Tony Stark va devenir de plus en plus "sérieux". ![]() Si le premier Iron Man faisait preuve d'effets spéciaux de très haute volée, Iron Man 2 améliore encore la qualité. Les armures d'Iron Man (et de War Machine) gagnent en maniabilité, en souplesse et en rendu, permettant aux acteurs de véritablement jouer, à l'instar du costume de Batman entre Batan Begins et The Dark Knight. Le film privilégie au maximum les prises de vue en live, mais les prouesses d'Iron Man obligent à faire appel aux images de synthèses. Les techniciens partiront cependant toujours d'une image live, pour ensuite la remplacer par des CGI, puis de revenir à l'acteur en costume pour la fin de la séquence. Le résultat est pour ainsi dire totalement invisible. Seules les voitures lors de la course (et non pas lors des cascades) peinent à tromper le spectateur. Enfin, afin de parfaire l'illusion, même en numérique, le directeur de la photographie Matthew Libatique manipulera une caméra virtuelle, permettant toutes les prises de vue en postproduction (comme sur des films en images de synthèses comme le Pôle Express ou le légende de Beowulf, ou bien encore sur des films comme Le Seigneur des anneaux: la communauté de l'anneau et surtout Le Seigneur des anneaux: le retour du Roi). ![]() Disposant d'un budget légèrement supérieur à celui du premier opus (environ 200 millions de $ contre 140 millions), Iron Man 2 a aussi mieux marché que son prédécesseur au box office (620 millions de $ de recettes, pour 585 millions pour Iron Man). Le démarrage du film fut en particulier exemplaire, battant un nouveau record de démarrage. Il faut dire que la campagne marketing avait été conséquente, et très ciblée. Ainsi, les premières images du film furent montrées lors des séances de Sherlock Holmes, dans lequel Robert Downey Jr. tient le rôle titre. Et à sa façon, le film prépare les prochains films Marvel (on peut d'ailleurs reprocher au film de trop faire de promotion pour les prochains films à venir, à la façon des comics qui toujours poussaient le lecteur à acheter le fascicule suivant): ![]() ![]() ![]() ![]() Et bien sur, la fin se montre suffisamment ouverte pour permettre une (ou plusieurs) suites aux aventures du super-héros. ![]() Si la multiplication des super personnages peut à priori faire peur (des films comme Batman & Robin ou bien encore Daredevil ont justement pallié à leurs problèmes de scénarios en jouant sur les super-héros et super-vilains), Iron Man 2 arrive à rester cohérent, malgré la présence d'un nombre hallucinant de personnages: la Veuve Noire, Nick Fury, Whiplash, War Machine, ou bien encore les drones de combat (là ou en comparaison Iron Man ne faisait intervenir qu'un seul super personnage, Iron Monger, et encore, uniquement dans la dernière bobine du film). 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![]() Si le film a quelque peu corrigé les problèmes de rythme du premier opus, il reste encore quelques ralentissements visibles, en raison en partie aux trop nombreux clins d'œil aux futurs films de la firme aux Idées. Là où ce genre de productions mériterait un rythme effréné (ce qui est cependant le cas par exemple à la fin du film), Jon Favreau préfère prendre son temps. Robert Downey Jr. et Sam Rockwell nous offrent un festival de cabotinage volontaire et assumé, là où Mickey Rourke se la joue plus introspectif, écrasant de présence, créant un personnage de vilain mémorable. Scarlett Johansson quand à elle est plus sexy que jamais. Allié à des SFX de très grande qualité, Iron Man 2 offre un spectacle très plaisant. Iron Man avait sorti Marvel des problèmes financiers, Iron Man 2 lance la déferlante Marvel, qui s'apprête à inonder le monde du Septième Art de super-héros. ![]() |