A la recherche d'un antidote qui le libérerait de Hulk, son alter ego, le scientifique Bruce Banner vit en fugitif, fuyant le Général Thunderbolt Ross qui veut utiliser son pouvoir à des fins militaires. Mais lorsque Blonsky, l'ancien homme de main du général devient L'Abomination, Bruce Banner doit apprendre à maîtriser le monstre qui est en lui pour combattre celui que l'armée a créé...

 

 
Le choc des titans
 
L'Incroyable Hulk est produit par le studio Marvel Cinematic Universe, branche dédiée au cinéma de Marvel, et dont le premier film avait été le Iron Man de Jon Favreau. L'approche du studio est clairement celui de la franchise, tous les films qu'il produit ayant un lien étroit entre eux, rappelant d'ailleurs le mode de fonctionnement des comics made in Marvel. Or, le précédent film mettant en scène le géant vert (le Hulk d'Ang Lee) n'allait pas dans ce sens. Le choix est donc pris de s'éloigner de l'approche d'Ang Lee sans toutefois clairement afficher son rejet de son aîné (et ce même si, dans les faits, tout le démontre, du choix des acteurs à la mise en scène). Seule concession, faire commencer l'incroyable Hulk là où s'arrêtait Hulk.
Le scénario est confié à Zak Penn, déjà à l'œuvre sur le film d'Ang Lee, avant d'être repris par l'acteur Edward Norton, une fois celui-ci engagé pour remplacer Eric Bana dans la peau de Bruce Banner. Enfin, lorsque le frenchie Louis Leterrier est confirmé au poste de réalisateur, il viendra à son tour modifier le script. Au final, l'histoire de l'incroyable Hulk est plus proche dans l'esprit à la fois à la série T.V. (où le héros fuit de ville en ville son destin et sa malédiction) et du comics.
Le tournage du film aura lieu quand à lui de juillet à novembre 2007, essentiellement à Toronto, Canada, et quelques plans à New-York ainsi qu'à Rio de Janeiro.
 

 
Louis Leterrier s'était montré intéressé à réaliser un film de super-héros Marvel avant même le lancement de l'incroyable Hulk, puisqu'il avait postulé pour travailler sur Iron Man. Avi Arad, le parton de Marvel, lui a offert en échange la possibilité de réaliser l'incroyable Hulk. Le cinéaste désirait s'éloigner de la vision d'Ang Lee pratiquement sur tous les plans. Tout d'abord en revenant aux origines du personnage, et plus précisément sur ses rapports avec l'armée des Etats-Unis. Ensuite, sur la forme, plus orientée action et moins introspective, car même si le docteur Banner l'est, les spectateurs attendent avant tout d'un film de super-héros des scènes d'actions toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Enfin, il désirait noircir le personnage, aussi bien physiquement (plus musclé, déformé par les radiations, et surtout plus dangereux d'aspect) que d'un point de vue violence. Sur ce dernier point, sans vouloir tomber dans le gore, Louis Leterrier souhaite donner un côté plus adulte au personnage.
Ses origines aussi se veulent plus sérieuses, puisque tournant autours du concept de super-soldat ayant mal tourné. En fait, il ne s'agit ni plus ni moins que la même trame que celle de Wolverine, telle que les spectateurs ont pu le voir dans X-Men Origins: Wolverine.
 

 
De même, Louis Leterrier fait table rase des acteurs ayant travaillé sur le Hulk d'Ang Lee. Exit Eric Bana; à sa place on retrouve Edward Norton. Mais avant que le héros de Fight Club ne soit engagé il fut fortement question de David Duchovny dans la peau de Bruce Banner. Force est d'avouer qu'Edward Norton est non seulement plus bankable mais aussi plus à même de porter sur ses épaules un film de 150 millions de $.
De même Jennifer Connelly laisse la place à Liv Tyler (dont son meilleur rôle reste celui d'Arwen dans le Seigneur des anneaux). A noter que les deux actrices avaient joué des sœurs dans Les Années rebelles en 1994. Liv Tyler joue donc Betty Ross, la petite amie de Bruce avant que celui-ci ne s'enfuie pour l'Amérique du Sud.
De même, Sam Elliott (qui souhaitait pourtant retrouver son personnage) est remplacé par William Hurt dans le rôle de la Némésis du héros (et père de la fiancée de celui-ci). Louis Leterrier trouvait l'acteur idéal pour faire passer toute l'ambiguïté d'un personnage, prêt à tout pour son pays, y compris sacrifier sa propre fille.
Lou Ferrigno, qui faisant un petit cameo dans le film d'Ang Lee se voit ici revenir au rôle qui l'a rendu célèbre. C'est en effet l'acteur/bodybuilder qui ferra la voix du Hulk.
Du côté des nouveaux venus, on retrouve Ty Burrell, qui joue le nouveau petit ami de Betty (et futur super-héros sous le nom de Doc Samson), et surtout Tim Roth, nouvel adversaire du Hulk. Il y joue le soldat Emil Blonsky qui se transformera en Abomination pour affronter le géant vert. Si l'acteur se prêtera aux séances de performance capture, les cascades seront quand à elles effectuées par le frenchie Cyril Raffaelli.
Enfin, Robert Downey Jr. fera une petite apparition dans l'incroyable Hulk, servant de lien entre le film de Louis Leterrier et le futur The Avengers de Joss Whedon.
 

 
L'incroyable Hulk s'offre de nombreux clins d'œil et cameo en hommage au passé cinématographique et télévisuel du géant vert. En plus de Lou Ferrigno, on peut voir le regretté Bill Bixby dans le film, via une apparition sur un écran de télé (dans le show The Courtship of Eddie's Father), ainsi que l'acteur Paul Soles (Stanley dans le film), qui doublait le docteur Banner dans la série animée de 1960. Enfin, bien sur, Stan Lee (le créateur du personnage) fait un petit cameo dans le film, comme dans pratiquement toutes les productions tirées de personnages Marvel.
Louis Leterrier désire clairement faire de son film un pur produit Marvel Cinematic Universe, à savoir des films calibrés action, tout public (et ce malgré le désir du cinéaste de rendre son Hulk plus adulte et violent qu'Ang Lee), et lié aux autres films de la franchise Marvel au cinéma. Lien avec Iron Man via l'apparition de Tony Stark / Robert Downey Jr., ainsi qu'avec le crossover The Avengers. Annonciation d'une éventuelle suite, ouverte avec, au choix, l'apparition du Leader (on voit dans l'incroyable Hulk le futur super-méchant, alias Samuel Sterns, contaminé par le sang de Hulk), ou peut-être, comme le laisse supposer le dernier plan de Bruce Banner, un Hulk prenant possession de Banner, faisant de lui une sorte de super-méchant (d'où, pourquoi pas, la création des Vengeurs). Et une scène coupée montrait, pris dans la glace, Captain America.
Attention cependant, à trop lier entre eux ses personnages, la Marvel risque de tomber dans le même problème qu'elle a connu avec ses comics, à savoir une telle complexité des interactions qu'elle en était devenue ingérable, obligeant la société à pratiquement tout reprendre à zéro (d'où la création des Ultimate ...).
 

 
Louis Leterrier a eu le droit à un budget très confortable avec l'incroyable Hulk: 150 millions de $, soit encore un petit peu plus qu'Iron Man, avec ses 140 millions de $. Le film fut plutôt bien reçu par les fans, en tout cas bien plus que le film d'Ang Lee, et rapportera au niveau mondial 263 millions de $. Des résultats cependant équivalents à celui du Hulk d'Ang Lee (245 millions de $ de recettes pour 137 millions de$ de budget).
 
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Le français Louis Leterrier a réussi à corriger les erreurs faites par le chinois Ang Lee en 2003. En effet Hulk s'avérait long et ennuyeux dans sa première partie, avant de terminer de façon illisible dans sa dernière partie, le tout laissant l'impression qu'Ang Lee avait pris le sujet à la légère. Malgré ce bond en avant en termes de crédibilité narrative, ce nouvel opus peine toutefois à véritablement se démarquer de son prédécesseur, à cause du manque d'options narratives s'offrant au cinéaste. En effet, comment éviter de très vite tourner en rond avec un héros qui ne désire que de se débarrasser de son double, celui-ci étant pratiquement indestructible et nécessitant des ennemis de son niveau, donc pour ainsi dire identique à lui-même.
L'Incroyable Hulk aurait été un meilleur film si celui d'Ang Lee n'avait pas existé, car il aurait eu pour lui l'originalité du traitement. Là, il ne lui reste qu'un rythme effréné et des effets spéciaux de qualité. Ce qui est, il faut bien l'admettre, pas si mal.
 
Mais Hulk semble être un personnage maudit, aussi bien pour son interprète que pour son réalisateur. Après Ang Lee et Eric Bana, voici Louis Leterrier et Edward Norton, qui laisseront place dans The Avengers à Joss Whedon et Mark Ruffalo. Souhaitons plus de chance à ce sang neuf!