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2012


Affiche du film

 


 

Titre original

2012

Synopsis

Les Mayas, l'une des plus fascinantes civilisations que la Terre ait portées, nous ont transmis une prophétie : leur calendrier prend fin en 2012, et notre monde aussi. Depuis, les astrologues l'ont confirmé, les numérologues l'ont prédit, les géophysiciens trouvent cela dangereusement plausible, et même les experts scientifiques gouvernementaux finissent par arriver à cette terrifiante conclusion.La prophétie maya a été examinée, discutée, minutieusement analysée. En 2012, nous saurons tous si elle est vraie, mais quelques-uns auront été prévenus depuis longtemps...Lorsque les plaques tectoniques se mettent à glisser, provoquant de multiples séismes et détruisant Los Angeles au passage, Jackson Curtis, romancier, et sa famille se jettent à corps perdu, comme des millions d'individus, dans un voyage désespéré. Tous ne pourront pas être sauvés?

Genre

Catastrophe

Année de production

2009

Etats-Unis Canada

Date de sortie en France

11 novembre 2009

Réalisateur



Musique

Harald Kloser
Thomas Wander


 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
John Cusack
John Cusack Jackson Curtis
Amanda Peet
Amanda Peet Kate Curtis
Chiwetel Ejiofor Dr. Adrian Helmsley
Thandie Newton Dr. Laura Wilson
Oliver Platt
Oliver Platt Carl Anheuser
Thomas McCarthy
Thomas McCarthy Gordon Silberman
Woody Harrelson Charlie Frost
Danny Glover Président Thomas Wilson
Liam James
Liam James Noah Curtis
Morgan Lily
Morgan Lily Lilly Curtis
Zlatko Buric
Zlatko Buric Yuri Karpov
Sabine Crossen Tamara
Alexandre Haussmann
Alexandre Haussmann Alec Karpov
Philippe Haussmann
Philippe Haussmann Oleg Karpov
Johann Urb
Johann Urb Sasha
John Billingsley
John Billingsley Professeur West
Chin Han Tenzin
Osric Chau
Osric Chau Nima
Chang Tseng
Chang Tseng Grand-père Sonam
Lisa Lu Grand-mère Sonam
Blu Mankuma
Blu Mankuma Harry Helmsley
George Segal
George Segal Tony Delgatto
Stephen McHattie Capitaine Michaels
Patrick Bauchau Roland Picard
Jimi Mistry
Jimi Mistry Dr. Satnam Tsurutani
Juan Riedinger Mrs. Bimbaum
Ryan McDonald
Ryan McDonald Scotty
Ron Selmour
Ron Selmour Officier d'embarquement sur l'Arche
Donna Yamamoto Officier scientifique sur Air Force One
David Orth
David Orth Lieutenant sur Air Force One
Ty Olsson Officier sur Air Force One
Parm Soor Prince saoudien
Gerard Plunkett
Gerard Plunkett Isaacs
Eddie L. Fauria Sergent Lourke
Eve Harlow La caissière
Laara Sadiq La présentatrice des news anglaises
Candus Churchill Une femme en croisière
Agam Darshi
Agam Darshi Aparna S. Tsurutani
Jacob Blair
Jacob Blair Stewart sur Air Force One
Craig Stanghetta Un sauveteur à Las Vegas
Dean Redman Pompier à Las Vegas
Mark Docherty Reporter de terrain - Tikal
Terence Dament Un membre d'équipage
Peter Arpesella Voix du Premier ministre italien
Sahar Biniaz Showgirl
Marco Khan Précheur
Eric Shackelford Un homme fou qui proteste

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
Un raz-de-marée hors norme dans 2012 de Roland Emmerich

 
La fin détend

 
Avec Independance Day, en 1996, le réalisateur teuton Roland Emmerich avait réussi l'exploit de relancer deux genres cinématographiques jusque là tombés aux oubliettes: le film d'invasion extra-terrestres, et le film catastrophe. En effet, sans ID4, pas de Mars Attacks!, pas de Guerre des mondes (version Steven Spielberg), mais pas d'Armageddon, Fusion, et autres Deep Impact. Sans doute même qu'un film comme Titanic n'aurait pas eu le succès qu'il a connu sans ID4. Et, enfin, à tout seigneur tout honneur, pas de jour d'après, ni, bien entendu, de 2012.
Après le jour d'après qui, dans le genre, avait été très loin dans l'œuvre de destruction massive, Roland Emmerich annonce la mise en chantier de ce qui sera son dernier film catastrophe, clôturant ainsi un triptyque comprenant Independance Day et le jour d'après. Et le cinéaste, ici aussi scénariste, de tout mettre dans ce film: tremblements de terre gigantesque, volcans en éruption, tsunamis géants, explosions monstrueuses, déluge, dérèglement et déplacement des plaques tectoniques, et, cerise sur la gâteau, destruction quasi totale du monde tel que nous le connaissons. En gros, le film catastrophe après lequel il sera pour ainsi dire impossible de revenir sur le sujet.
 
Lisa Lu et Amanda Peet dans 2012 par Roland Emmerich   John Cusack et Woody Harrelson 2012 de Roland Emmerich

 
Le choix de la date de fin du monde, le 21/12/2012, quand à lui, se base sur une théorie en vogue, celle de la fin du monde annoncée par le calendrier maya, qui s'arrête à cette fameuse date. Même si dans la cosmogonie maya, cette date ne correspond pas réellement à celle de la fin du monde (il s'agit en fait de la fin d'un cycle, marquant le début d'un nouveau cycle, comme la Terre en a déjà connu plusieurs), elle fait écho à un millénarisme ambiant, dont la peur de l'an 2000 ne fut que l'un des signes. De plus cette annonce de fin du monde a toujours attiré les religions (et les illuminés), voyant toujours l'Apocalypse pour bientôt. Roland Emmerich trouvait quand à lui intéressant de mêler prédictions mayas, science actuelle, et grandes religions dominantes, où l'on retrouve aussi ses peurs de la fin du monde (dans l'Ancien Testament, tout particulièrement). Roland Emmerich et son coscénariste (et producteur) Harald Kloser pensent alors à une théorie, ayant été imaginée au milieu du siècle dernier, qui dit qu'en cas de bouleversement de la tectonique des plaques (lié par exemple à un réchauffement du noyau de la Terre), un déluge, lié au mouvement brutal des océans, pourrait tout à fait se produire. Le lien avec les religions, modernes et anciennes (cf. l'épopée de Gilgamesh), se voit ainsi renforcée. Il n'en faut pas plus pour que le scénario de 2012 prenne forme.
Mais, comme toujours avec les films de Roland Emmerich, il ne faut pas chercher de vraisemblance scientifique dans le résultat final, le cinéaste ayant pour seule prétention de faire des films de pur Entertainment.
 
Morgan Lily et John Cusack dans 2012 de Roland Emmerich

 
2012 sur créer le buzz avant sa sortie. La production fit appel à un marketing de type viral, une méthode de plus en plus à la mode, permettant de faire parler du film sans pour autant divulguer des informations sur le sujet (cf. la campagne promotionnelle du Dark Knight de Christopher Nolan). On trouva ainsi, essentiellement sur le Web, des sites présentant une organisation fictive, l'Institut pour la Continuité Humaine, un livre, tout aussi fictif, Adieu Atlantis, écrit par un dénommé Jackson Curtis, qui se révèlera être le héros de 2012, incarné par John Cusack (et dont le nom et un hommage volontaire de la part de Roland Emmerich au rappeur 50 Cents, dont le véritable nom est Curtis Jackson), ainsi que des annonces de fin du monde faites par un dénommé Charlie Frost (un autre personnage du film, quand à lui incarné par Woody Harrelson). A tout cela viennent se rajouter des informations concernant les fameuses prédictions mayas annonçant la fin du monde pour décembre 2012.
Et la première bande annonce du film, montrant un temple tibétain se faire submerger par un gigantesque tsunami, avec comme accroche finale :"découvrez la vérité", ne fit qu'accroitre l'envie des futurs spectateurs d'en savoir plus.
S'il est indéniable que l'effet est d'une efficacité absolue, cette campagne de publicité fut très critiquée, en particulier en raison de son caractère mensonger et effrayant (difficile en effet, en particulier pour des jeunes, de faire la différence entre un site sérieux et un site faisant la promotion masquée d'un futur film). En effet, la NASA reçut nombre de questions concernant les phénomènes stellaires annoncés par les différents sites, comme un alignement stellaire, une activité solaire anormale, voir même une percussion avec la mythique planète Nibiru (une planète censée faire partie de notre système planétaire, mais au delà de l'orbite de Pluton, qui passerait près de la Terre tous les 3600 ans).
 
Morgan Lily, Thandie Newton et Chiwetel Ejiofor dans 2012 par Roland Emmerich

 
Le film, quand à lui, fait fi de toute crédibilité scientifique (ou peu s'en faut) pour se concentrer sur une seule chose: le spectacle. Et là nul doute n'est permis, Roland Emmerich est depuis longtemps passé maître en la matière. Ne laissant aucun temps mort, et ce malgré les deux heures trente de film, le cinéaste, après une rapide présentation des personnages et des enjeux, nous plonge dans l'Apocalypse. Tout d'abord par de petits signes (de petites secousses telluriques, un bateau qui penche étrangement à quai), puis en montant petit à petit en régime. On voit ainsi un lac asséché de façon mystérieuse, avant de nous montrer à une fissure dans un supermarché (où se retrouvent séparés deux des principaux protagonistes du film). Mais très vite, le réalisateur va passer à la vitesse supérieure, en nous montrant ni plus ni moins que la destruction totale de Los Angeles. Et si à la vue de cette séquence hallucinante le spectateur peut se demander comment Roland Emmerich peut nous proposer plus grandiose pour la suite, le cinéaste ne ferra pourtant qu'aller de plus en plus fort dans la démesure et le spectaculaire, en culminant par un tsunami gigantesque capable de lécher jusqu'au plus haut pic de l'Himalaya!
 
John Cusack en danger dans 2012 de Roland Emerich

 
Grand amateur de destruction d'icones mondiales, Roland Emmerich, comme il a pu le faire par le passé dans Independance Day, Godzilla et bien entendu jour d'après, se laissera aller dans 2012 à la plus grande démesure, détruisant tout sur son passage:
Los Angeles.
Yellowstone.
Las Vegas.
Washington.
Rio de Janeiro.
Le Vatican.
Un temple tibétain.
 
Seul un continent échappera au massacre (ou en tout cas au déluge): l'Afrique. Et ce n'est pas un hasard si la science aujourd'hui place l'origine de l'homme en Afrique, là où justement l'humanité renaissante va venir s'installer. Un renouveau, exactement comme l'avaient prédits les mayas!
 
Los Angeles en plein tremblement de terre dans 2012 par Roland Emmerich

 
S'il est difficile de reprocher quoi que ce soit aux effets spéciaux du film, tous plus impressionnants les uns que les autres, il n'en va pas de même concernant les personnages, et plus particulièrement leur caractérisation. S'il est vrai que les films catastrophes jouent avant tout sur les stéréotypes, la plupart du temps pour mieux les tordre, 2012 aura bien du mal à transcender ces fameux stéréotypes. Ajoutons encore qu'un film catastrophe pour être réussi se doit de mettre en parallèle ampleur du phénomène catastrophique et résolutions des conflits et minuscules problèmes humains. Parmi les poncifs éculés que l'on retrouve dans 2012 il y a:
le sacrifice du président, qui préfère mourir auprès de son peuple plutôt que de vivre en l'abandonnant (ce qu'aucun autre chef d'état ne ferra dans le film, suprématie morale de l'Amérique oblige). L'idée est tellement éculée qu'elle en devient pour ainsi dire risible, même lorsque le président est joué par le talentueux Danny Glover.
le destin qui attend le riche odieux et hautain. Dès la première seconde où le spectateur découvre le personnage de Yuri, il sait comment son aventure se terminera, à savoir par un sacrifice qui permettra de sauver un ou plusieurs vies, en l'occurrence ses enfants, eux aussi odieux avec les autres. Dans leurs cas aussi il y a fort à parier qu'ils ne mourront pas (cinéma tout public oblige) et que, suite au sacrifice de leur père, ils changeront de mentalité et deviendront des personnes respectables.
la famille recomposée. Classique du cinéma catastrophe, le cas de la famille Curtis est évident, là aussi dès la présentation des personnages. Entre les adultes encore amoureux et les enfants à problème (l'un qui à toujours des problèmes d'incontinence, et l'autre qui est en conflit avec son père), seul le plus inattentif des spectateurs ne devinera le rapprochement final entre les membres de la famille. Et par conséquent, celui qui est en trop (Gordon, le nouveau compagnon de la mère) n'a plus qu'une "solution": disparaître.
l'amour naissant dans l'adversité. Ce thème, classique non seulement du cinéma catastrophe mais aussi et surtout du cinéma d'action, concerne ici les personnages d'Adrian (Chiwetel Ejiofor) et de Laura (Thandie Newton), un cas d'autant plus évident scénaristiquement parlant qu'en terme d'enjeux leur histoire est balisée (ils sont en sécurité durant tout le film, et sans eux, il est pour ainsi dire impossible de sauver l'humanité...). Leur seule évolution possible est amoureuse.
Le conflit des générations. Là aussi, un cas classique du cinéma catastrophe, les parents/Enfants devant se réconcilier avant que l'un (ou les deux) ne meure(nt). On a le cas du président Wilson et de sa fille Laura, en conflit mais dont le sacrifice du premier est accepté par sa fille; on a ensuite le cas Adrian/Harry Helmsley, les deux sachant que le dernier va mourir; enfin on a le cas Tony/Wil Delgatto, les deux ne s'étant plus parlés depuis des années. Chacun des trois cas représente l'un des archétypes comportementaux typiques de ce genre de cinéma, dont la ligne scénaristique est non seulement toute tracée mais aussi et surtout transparente.
l'annonciateur. Cas plutôt typique du cinéma de Roland Emmerich que du cinéma catastrophe, il n'en reste pas moins un stéréotype. Toujours à moitié fou, et donc peu ou prou écouté, il mourra toujours d'une façon spectaculaire, avant d'avoir pu dévoiler tous ses secrets. C'est le cas ici pour le personnage incarné par Woody Harrelson, comme ce fut le cas de Brent Spiner dans Independance Day.
 
De façon plus générale, la réaction à la mort des différents protagonistes de 2012 est pour le moins étrange, que cela concerne leur propre mort ou celle des autres. Il suffit d'analyser le comportement de la famille Curtis lors de l'anéantissement de Los Angeles, où ils assistent à des milliers, voir des millions de morts, sans jamais s'émouvoir, alors qu'à l'aéroport ils s'effondrent à moitié devant le cadavre de leur pilote (et en aucun cas pour la raison qu'ils n'ont plus de pilote).
 
2012 de Roland Emmerich: le film catastrophe de tous les films catastrophes

 
2012 est un projet gigantesque. Une production à 200 millions de $, qui a mobilisé un nombre incalculable d'artistes (plus de 1000, rien que pour les effets spéciaux). Mais, d'un point de vue purement financier, le jeu en valait la chandelle, puisque le film rapportera quelques 770 millions de $ à l'international, faisant de ce film le deuxième plus gros succès de son réalisateur, Roland Emmerich, après Independance Day.
Le succès fut en tout cas suffisamment notable que le studio envisagera un temps de donner une suite au film, non pas au cinéma, sous forme d'une classiques séquelle (d'un autre côté, que reste-t-il à détruire à la fin du film?), mais sous forme de série T.V., qui se focaliserait sur la survie d'un groupe de personnes n'ayant pas eu accès aux fameuses arches, mais regroupés sur une île. La série devait s'intituler 2013. Mais finalement, le studio a annoncé en mars 2010 abandonner cette idée.
 
La fin du monde vue par Roland Emmerich: 2012

 
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  Film Pourquoi
Le Jour d'après Le Jour d'après Le précédent film cataclysmique de Roland Emmerich
2012: Doomsday 2012: Doomsday La récupération par The Asylum du succès du film de Roland Emmerich
Prédictions Prédictions Sorti la même année que 2012, les deux films ont en commun un même postulat de départ, à savoir l'incidence fatale pour l'humanité des éruptions solaires
Independance Day Independance Day Le premier film du triptyque cataclysmique de Roland Emmerich, cette fois-ci sur fond d'invasion extra-terrestre
 
 


 

Conclusion


 
L.A. totalement détruite dans 2012, de Roland Emmerich

 
2012 est un film qui évite de peu le naufrage, sauvé par ses effets spéciaux spectaculaires, mais plombé par son traitement où l'émotion et la crédibilité des personnages sont absentes.
Le film supporte en effet mal la balance entre les scènes à grand spectacle d'un côté et les interactions entre les personnages de l'autre. Le spectateur aura bien du mal à ressentir la moindre empathie pour les protagonistes (à l'opposé de son concurrent direct, prédictions). Il le ressentira d'autant plus que le film dure 2H30.
 
Par contre, il faut reconnaître une chose à 2012: il sera difficile après ce film de faire un film catastrophe aussi spectaculaire, et Roland Emmerich risque de rester encore longtemps le maître incontesté du genre. Malgré tous ses défauts, 2012 mérite le détour, ne serait-ce que pour son côté montagnes russes.

 
Le monde détruit par Roland Emmerich dans 2012

 


 
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