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Transsiberian

Affiche du film

 


 

Titre original

Transsiberian

Synopsis

Dans le transsibérien qui les amène de Pékin à Moscou, un couple d'américains fait la connaissance de Carlos et Abby. Ignorant que Carlos a dissimulé de la drogue dans les bagages d'Emily, le couple va sombrer dans un engrenage meurtrier auquel Grinko va plus que contribuer...

Genre

Thriller

Année de production

2008

Angleterre Allemagne Espagne Lituanie

Date de sortie en France

5 novembre 2008

Réalisateur


Musique

Alfonso Vilallonga

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Woody Harrelson Roy
Emily Mortimer Jessie
Ben Kingsley Grinko
Kate Mara Abby
Eduardo Noriega Carlos
Thomas Kretschmann Kolzak
Etienne Chicot
Etienne Chicot le français
Mac McDonald Le pasteur
Colin Stinton l'officiel de l'ambassade
Waléra Kanischtscheff
Waléra Kanischtscheff Chasseur russe
Aleksandrs Petukhovs
Aleksandrs Petukhovs policier russe

 


 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Gagnant
Meilleure actrice2009Emily Mortimer
Meilleur film international2009 
Meilleur acteur dans un second rôle2009Woody Harrelson

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
Transsiberian, de Brad Anderson

 
Un train pas comme les autres

Si Hollywood reste la Mecque du cinéma mondial, il n'en reste pas moins qu'il est parfois difficile d'y faire financer et produire son film. Le réalisateur canadien Brad Anderson est bien au fait de ce problème, ayant été obligé de s'exiler en Espagne pour trouver un financement à son précédent film, The Machinist, via la société Filmax, et ce malgré la présence d'acteurs anglo-saxons aussi prestigieux que Christian Bale, Jennifer Jason Leigh, ou bien encore Michael Ironside. Il en sera de même avec son film suivant, Transsiberian, lui aussi financé par les espagnols de Filmax, et avec au casting des noms comme Woody Harrelson, Emily Mortimer, Ben Kingsley, ou bien encore Thomas Kretschmann.
Le film a été écrit par Brad Anderson et Will Conroy, le concept du film étant venu au réalisateur suite à un voyage qu'il effectua à bord du fameux Transsibérien durant sa jeunesse.
 
Thomas Kretschmann dans Transsiberian, de Brad Anderson   Ben Kingsley dans Transsiberian, de Brad Anderson

 
La mythique ligne (la plus longue du monde) a été relativement peu utilisée, en particulier au cinéma. On peut toutefois citer le film d'horreur d'Eugenio Martín, Terreur dans le Shanghaï-Express, tourné en 1972, avec Christopher Lee, Peter Cushing et Telly Savalas. Ici, il n'est cependant nulle question de surnaturel, Transsiberian se voulant au contraire extrêmement terre à terre et concret, parfois à la limite du documentaire. Mais, tout comme son précédent film, The Machinist, Transsiberian se nourrit du cinéma d'Alfred Hitchcock. Dans le style déjà, Hitchcock ayant été un grand amateur de trains au cinéma (Une femme disparaît, L'Inconnu du Nord-Express, La mort aux trousses, Numéro 17). Mais aussi dans le fond, Transsiberian jouant la carte du suspense hitchcockien de façon totalement assumée.
 
Kate Mara entre les mains de Thomas Kretschmann dans Transsiberian, de Brad Anderson

 
Brad Anderson joue avec deux principes qui fonctionnent à tous les coups en ce qui concerne la gestion du suspense: le faux coupable (principe on ne peut plus hitchcockien) et celui du personnage perdu dans un pays dont il ignore jusqu'à la langue.
Ici, en plus de l'idée de faux coupable, accusé à tort de quelque chose qu'il (ou plutôt qu'elle) n'a pas fait, le réalisateur ajoute le risque de découvrir un autre crime. Le spectateur, au courant pour l'un (le faux trafic de drogue) comme pour l'autre (le meurtre) tremble avec l'héroïne, le suspense étant, comme l'a toujours dit Hitchcock non pas de ne pas savoir ce qui va se passer, mais justement se savoir comment tout cela va finir (en gros, ici, la découverte du mensonge par le policier).
Quand au deuxième principe, celui de la personne perdue en pays étranger, Polanski en avait donné un exemple frappant avec son Frantic, avec son américain perdu en France, et pris dans un engrenage policier infernal. Ici, le personnage campé par Emily Mortimer connait le même sort en Russie. Et depuis Eli Roth et sa saga Hostel, les spectateurs (en particulier américains) savent qu'il est dangereux, lorsque l'on est un américain, de s'aventurer dans les pays de l'Est. D'ailleurs, Transsiberian jouera avec les codes à la Hostel, entre hôtels perdus et où plane le danger, et surtout séances de tortures frontales. Cependant, et ce contrairement à Eli Roth, Brad Anderson évite de tomber dans la complaisance dans le gore, les images fortes apportant véritablement quelque chose à l'histoire.
Enfin, histoire de compliquer encore un petit peu plus une histoire déjà complexe, le cinéaste joue sur les faux semblants, pratiquement tous les personnages ayant des secrets inavouables, nul ne pouvant être totalement digne de confiance.
 
Eduardo Noriega et Emily Mortimer dans Transsiberian, de Brad Anderson

 
Transsiberian est un film à petit budget (environ 15 millions de $), une bonne partie de celui-ci étant consacré à son casting luxueux et international: des américains (Kate Mara et Woody Harrelson), des anglais (Emily Mortimer et Ben Kingsley), des espagnols (Eduardo Noriega, ainsi qu'une bonne partie des techniciens), un allemand (Thomas Kretschmann), des lituaniens (quelques acteurs de second rôles, mais aussi et surtout une bonne partie des techniciens), ....
Pour simuler les grandes étendues sibériennes la production est partie tourner en Lituanie, ayant eu pour l'occasion plusieurs dizaines de kilomètres de voies ferrées bloquées et réservées pour la durée des tournages en extérieurs (tous les intérieurs ayant été quand à eux tournés en studio). Les décors naturels sont ainsi magnifiquement rendus, en particulier dans le sentiment d'immensité et d'isolement nécessaire au film.
Une ancienne base militaire fut aussi utilisée pour le climax du film. Elle fut quelque peu transformée pour amplifier l'impression d'abandon.
 
Emily Mortimer et Woody Harrelson dans Transsiberian, de Brad Anderson

 

 
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Hostel Hostel Parce que quand des américains partent en vacances dans les pays de l'Est, ça finit toujours en séance de torture!
Le Crime de l'Orient-Express Le Crime de l'Orient-Express Parce que les deux histoires mêlent train mythique et mystère policier, le tout mené par un casting de haute volée
Une femme disparˆt Une femme disparaît Parce que ce mystère ferroviaire réalisé par Alfred Hitchcock a été une influence majeure pour Brad Anderson
L'Inconnu du Nord-Express L'Inconnu du Nord-Express Parce que qu'au cinéma, rencontrer un inconnu avenant dans un train est toujours dangereux
Frantic Frantic Parce qu'au cinéma, il peut parfois être difficile de faire valoir son innocence en pays étranger
Terreur dans le Shanghaï-Express Terreur dans le Shanghaï-Express Parce que Christopher Lee, Peter Cushing et Telly Savalas avaient eux aussi pris le Transsibérien pour le meilleur, mais surtout pour le pire, dans une production espagnole, et ce sous la direction d'Eugenio Martín.
 
 


 

Conclusion


 
Emily Mortimer et Woody Harrelson dans Transsiberian, de Brad Anderson

 
Si Transsiberian démarre quelque peu mollement, le tempo s'accèlère peu à peu, le film s'offrant même le luxe de changer de style en cours de route, devenant de plus en plus rythmé au fur et à mesure que les événements s'emballent.
Brad Anderson régurgite le cinéma Hitchcockien sans pour autant tomber dans le plagiat, tout en prouvant son talent de scénariste, son histoire étant bien plus complexe qu'il n'y parait au premier coup d'œil, ses personnages étant tous, y compris les bad guys, loin d'être archétypaux, y compris celui pourtant pour ainsi dire muet campé par Thomas Kretschmann.
 
Transsiberian n'est peut-être pas un film inoubliable, mais il reste très réussi, autant d'un point de vue visuel que scénaristique, et, plus important encore, offre au spectateur un moment de détente qui se différencie des productions interchangeables auxquelles nous a habitués Hollywood, en particulier ses dernières années.

 
Transsiberian, de Brad Anderson

 

 


 
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