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Une femme disparaît

Affiche du film

 


 

Titre original

The lady vanishes

Synopsis

Au coeur des Balkans , dans un train en partance pour Londres, un jeune couple sympathise avec Miss Froy, une dame âgée qui voyage avec eux. Or, celle-ci disparaît bientôt alors qu'aucun autre passager semble ne l'avoir jamais vue dans ce train !
 

Genre

Espionnage

Année de production

1938

Angleterre

Date de sortie en France

26 Mars 1952

Réalisateur


Musique

Louis Levy
Charles Williams

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Michael Redgrave Gilbert Redman
Margaret Lockwood
Margaret Lockwood Iris Matilda Henderson
Paul Lukas
Paul Lukas Dr Hartz
Dame May Whitty Miss Froy
Mary Clare baronne Isabel Nisatona
Basil Radford Charters
Naunton Wayne
Naunton Wayne Caldicott
Cecil Parker Eric Todhunter
Alfred Hitchcock un homme dans la gare

 

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
Une femme disparaît, du maître Alfred Hitchcock

 
The Lost Lady

 
Alfred Hitchcock, le grand maître du suspens, adapte une nouvelle fois un roman à succès au grand écran. Il s'agit cette fois-ci du roman éponyme d'Ethel Lina White, même si le résultat final diffère quelque peu du matériau originel. Le réalisateur en tire le meilleur, et l'imbrique étroitement avec ses propres idées et habitudes. Par exemple, l'utilisation du MacGuffin, excuse scénaristique permettant à l'histoire de se dérouler, pratique plus que courante chez Hitchcock, est ici utilisée au travers de la disparition de Ms Froy. En effet, le but de toute l'histoire est de retrouver la pauvre femme, et pas véritablement de savoir pourquoi elle a été enlevée (même si, par souci de cohérence et de compréhension de l'histoire, on connaîtra le fin mot à la toute fin).
En faisant se dérouler son histoire dans un pays imaginaire d'Europe de l'Est, le Bandrika, l'auteur nous plonge dans les méandres doubles de l'avant Première Guerre Mondiale (l'embrasement des Balkans) et l'actualité de son temps (les tensions entre l'Allemagne et l'Angleterre, le film datant de 1938). Ainsi, le spectateur se retrouve dans un contexte historique dont il connaît les enjeux (les tensions d'avant guerre) et les risques (la guerre entre les grandes nations européennes). Cet engagement politique au travers de ses films est typique de la période anglaise du réalisateur, puisque pratiquement tous les films anglais fonctionnent sur ce principe (Les 39 marches, Agent Secret, 4 de l'espionnage),...).
Mais le but premier du génial cinéaste n'a jamais été de faire de la propagande, sous quelque forme que ce soit, mais bien de faire de purs films d'Entertainment. Avant tout, le public doit prendre du plaisir à voir ses films. Entre une réalisation talentueuse et appliquée, un scénario maitrisé (unité de lieu et de temps gérés au mieux), et un habile mélange de suspense et d'humour (la grande marque de fabrique du maître), une femme disparaît fait preuve d'une grande maturité, faisant de ce film l'un des plus intéressants de la période britannique de l'auteur.
Le film se découpe en deux grands chapitres. Dans le premier, se déroulant dans un hôtel de montagne, perdu aux fins fonds du Bandrika, on prend connaissance des différents protagonistes du drame qui va se dérouler dans la seconde partie. Cette longue présentation a pour but non seulement de nous faire prendre connaissance des personnages, mais aussi de nous entraîner vers de fausses pistes avant même le début de l'histoire (qui sera le héros, qui sera la fille qui va disparaître, qui sera le coupable?). Très intelligemment, Alfred Hitchcock trompe le spectateur sans avoir l'air d'y toucher. La seconde partie, l'enquête dans le train, prend alors toute son importance, car l'on comprend vite que le temps joue contre les deux héros, et que le coupable peut-être n'importe qui. Le nombre important de seconds rôles brouille véritablement les pistes. Tellement qu'il n'est même pas sur que le coupable fasse partie des personnes présentes à l'hôtel dans la première partie...
Parmi les seconds rôles, on retrouve le couple humoristique Basil Radford/Naunton Wayne, qui fit forte impression lors de la sortie. A tel point qu'ils eurent le droit par la suite à leur propre émission radio, ainsi qu'à quelques films.
Mais un film ne fonctionne que si les premiers rôles tiennent la route. De ce point de vue là, Une femme disparaît tient toutes ses promesses. Les acteurs principaux, Margareth Lockwood et Michael Redgrave, tirent tous les deux leur épingle du jeu, en formant un duo efficace et charismatique.
 
Iris (Margareth Lockwood) et Gilbert Redman (Michael Redgrave) face au docteur Hartz (Paul Lukas)

 

 
Comme souvent chez Alfred Hitchcock, et en particulier pendant sa période anglaise, l'usage de miniatures est incontournable. Et Une femme disparaît n'échappe pas à la règle. Ainsi, on retrouve une maquette à l'échelle 1/3 du train dans lequel se déroule la grande majorité du film.
Le talent du réalisateur est indéniable, arrivant à utiliser tous les recoins de son train, jouant avec toutes les possibilités qu'offrent le décor. Rares seront les films à arriver à utiliser de façon aussi intelligente un train, et ses différents wagons. Meurtre dans l'Orient Express (1974) en est un des rares autres exemples. Flightplan, le film de 2005 avec Jodie Foster et Sean Bean, visiblement très inspiré du film d'Hitchcock, en transférant le décor d'un train à un avion, s'en sort par contre beaucoup moins bien.
Le film est si bien conçu qu'il subira un remake en 1978 (réalisé par Anthony Page), avec dans les rôles principaux Angela Lansbury et Cybill Shepherd, ainsi qu'une version T.V. dirigée par le maître en personne pour sa série Alfred Hitchcock présente.
 
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  Film Pourquoi
Une femme disparaît Une femme disparaît Le roman d'Ethel Lina White dont est tiré le film d'Alfred Hitchcock.
Une femme disparaît Une femme disparaît Le remake, réalisé en 1978 par Anthony Page, avec Angela Lansbury et Cybill Shepherd.
Le Crime de l'Orient-Express Le Crime de l'Orient-Express Le grand classique du mystère policier ferroviaire.
Flight Plan Flight Plan Une adaptation déguisée du film d'Alfred Hitchcock, avec un avion en lieu et place du train.
 
 


 

Conclusion

Avant dernier film de la période britannique du réalisateur Alfred Hitchcock, avant son départ pour les Etats-Unis et le tournage de ses plus grands films, Une femme disparaît possède déjà toutes les qualités des futurs chefs d'oeuvre du cinéaste. On peut sans problème dire qu'avec ce film, le talent de l'homme est arrivé à maturité, et est prêt à passer au stade supérieur.
Ce film, qui a connu un véritable succès à sa sortie fin des années 30, est aujourd'hui mal connu, surtout si l'on compare à certains de ses autres films, comme Psychose, les oiseaux, ou bien encore Fenêtre sur cour. C'est bien dommage, car il présente un véritable intérêt, et ce pas seulement pour les fans de l'auteur. Mêlant finement humour et suspense, mené par des acteurs de qualité, le film gère très bien les bases mêmes d'un huis-clos de qualité Unité de temps, de lieu, et mont´e en douceur de la tension tout au long du film.
Un génie du Cinéma était né.
 
A noter que ce film, étant tombé dans le domaine public, est l'un des rares cas où il est totalement légal de le télécharger sur Internet (ou autre méthode de copie). Ce film est donc à ranger aux côtés d'un M, le Maudit (Fritz Lang), d'un Nosferatu (F. W. Murnau), d'une Nuit des morts-vivants (George Romero), et de quelques autres exceptions cinématographiques.

 

 
Margareth Lockwood et Michael Redgrave et dans une femme disparaît d'Alfred Hitchcock

 

 


 
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