Trevor Reznik est ouvrier dans une usine. Victime d'insomnies, il n'a pas dormi depuis un an et la fatigue commence à faire place à la folie. Après un grave accident de travail dans lequel il est impliqué, il est persuadé d'être victime d'un complot orchestré par tous les autres ouvriers. Déterminé à découvrir la vérité, il décide de mener son enquête. Mais, pris de violentes hallucinations, il devient incapable de distinguer la réalité de ses délires...

 
Christian Bale n'a jamais été aussi impliqué que dans ce film, allant jusqu'à perdre 30 kilos pour interpréter le personnage de Trevor Reznik, insomniaque ayant perdu l'appétit en plus du sommeil. Voir l'acteur dans un état de délabrement physique aussi complet -on a l'impression de le voir sortir d'un camp de concentration tellement sa maigreur es inquiétante- a quelques chose d'hypnotisant, sublimant le message du film.
Le film est brillamment mené, oscillant entre thriller à la Hitchcock (le film est sans contexte un hommage au maître), un drame humain, et une critique acerbe de l'être humain, via le twist final proprement hallucinant.
 

 
La musique est pour beaucoup dans la tension du film, encore une fois, Hitchcockienne en diable, ainsi que la photographie, les couleurs étant quasiment totalement absentes du film. La seul lumière réellement brillante dans le film se trouve à la dernière image du film, dans le poste de police, le symbole est fort.
Le film est déborde d'ailleurs de symbolisme, nombreux sont les dialogues à double sens, double sens qui ne peut être compris qu'au revisionnage du film, une fois le twist final assimilé. De même que les nombreux détails, habilement semés au travers du film par le réalisateur, peut nous rappeler des films comme le Sixième sens de M. Night Shyamalan dans son jeu avec le spectateur, bien qu'ici l'effet attendu soit totalement inverse, à savoir que nous avons dans le film de Brad Anderson une toile de fond à la limite du fantastique pour sombrer au final dans un drame d'une banalité malheureusement affligeante, alors que M. Night Shyamalan fait exactement le contraire. Du très grand art!
 

 
Jamais à l'écran nous n'avions vu une descente aux enfers d'un homme dont la vie bascule suite à une erreur aussi courante (ce qui n'enlève rien à l'horreur de la situation, bien au contraire) aussi bien rendu, à la limite du supportable. //SPOILER// Le meilleur film sur la sécurité routière jamais tourné// FIN SPOILER//.
Un film qui se voit, et se revoit, hypnotique et magistral dans son sujet et son traitement.
 

 
Si vous avez aimé The Machinist, vous aimerez aussi:
 

Passé relativement inaperçu lors de sa sortie, The Machinist est pourtant à ce jour la plus grande performance d'acteur du grand Christian Bale. Associé à une réalisation très efficace de Brad Anderson, The Machinist est sans aucun doute l'une des plus grosses surprises de l'année 2003.
 
Un film à ne manquer sous aucun prétexte.