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OSS 117: Le Caire nid d'espions

Affiche du film

 


 

Titre original

OSS 117: Le Caire nid d'espions

Synopsis

Égypte, 1955, le Caire est un véritable nid d'espions. Tout le monde se méfie de tout le monde, tout le monde complote contre tout le monde : anglais, français, soviétiques, la famille du Roi déchu Farouk qui veut retrouver son trône, les Aigles de Kheops, secte religieuse qui veut prendre le pouvoir. Le Président de la République Française, Monsieur René Coty, envoie son arme maîtresse mettre de l'ordre dans cette pétaudière au bord du chaos : Hubert Bonisseur de la Bath, dit OSS 117...
 

Genre

Comédie

Année de production

2006

France

Date de sortie en France

19 Avril 2006

Réalisateur


Musique

Ludovic Bource
Kamel Ech-Cheik

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Jean Dujardin Hubert Bonisseur de La Bath
Bérénice Bejo
Bérénice Bejo Larmina El Akmar Betouche
Aure Atika
Aure Atika La princesse Al Tarouk
Philippe Lefebvre Jack Jefferson
Constantin Alexandrov
Constantin Alexandrov Setine
Eric Prat
Eric Prat Plantieux
Arsène Mosca Loktar
Jean-Marie Paris  

 

 

Récompenses

César César
Catégorie
Année
Film
Meilleurs décors2007Maamar Ech-Cheikh

 

Nominations

César César
Catégorie
Année
Film
Meilleur acteur2007Jean Dujardin
Meilleure photographie2007Guillaume Schiffman
Meilleurs costumes2007Charlotte David
Meilleur scénario2007Jean-François Halin et Michel Hazanavicius

 

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
Larmina (Bérénice Brejo) et OSS 117 (Jean Dujardin)

 
On René Coty secret service

 
L'agent OSS 177, alias Hubert Bonisseur de la Bath, a derrière lui une très longue carrière d'espion. Tout d'abord au format papier, l'agent secret ayant été créé par l'écrivain Jean Bruce (puis repris à la mort de celui-ci par son épouse Josette Bruce). Le romancier, très prolifique, a écrit plus de 80 romans mettant en scène son personnage fétiche, entre 1949 et 1963, année de sa mort.
Abordant le genre d'un point de vue sérieux, à l'instar de Ian Flemming, Jean Bruce aurait sans doute été surpris (et peut-être amusé) que l'on imagine son personnage dans un film parodique. Surtout qu'avant OSS 117: le Caire nid d'espion, l'agent secret avait déjà sévi à de nombreuses reprises au cinéma, le film de Michel Hazanavicius étant le huitième film mettant en scène l'espion français (jusqu'à ce dernier film, OSS 117 travaillait cependant pour les services secrets américains):
 OSS 117 n'est pas mort en 1956.
 OSS 117 se déchaîne en 1963.
 Banco à Bangkok pour OSS 117 en 1964.
 Furia à Bahia pour OSS 117 en 1965.
 Atout coeur à Tokyo pour OSS 117 en 1966.
 Pas de roses pour OSS 117 en 1968.
 OSS 117 prend des vacances en 1970.
 
La différence principale entre les films passés et celui-ci c'est qu'OSS 117: le Caire nid d'espion est le seul à aborder le genre d'un point de vue parodique. Même si avec le recul certains des anciens films de la franchise peuvent prêter à rire, cela n'est pas volontaire. L'époque a bien changé, et cela se voit... En effet, dans les années 50 (et ce jusque dans les années 70), des valeurs telles que la misogynie, le machisme, l'homophobie, la xénophobie et le colonialisme sont monnaie courante, et personne n'y trouvait à redire. Il suffit de regarder un film comme l'homme au pistolet d'or (1974), film pourtant très grand public, et de voir la façon dans est traité le nain Hervé Villechaize est traité et considéré pour comprendre l'état d'esprit de cette époque.
Le film de Michel Hazanavicius jouera énormément sur cet état d'esprit, en le tournant en ridicule. D'ailleurs, alors que dans tous les films de cette période les femmes n'étaient que des potiches, dans OSS 117: le Caire nid d'espion se sont les femmes qui réfléchissent et qui, dans une certaine mesure, tirent les ficelles.
 
OSS 117 (Jean Dujardin), au service du Président Coty   OSS 117 (Jean Dujardin) et Larmina (Bérénice Brejo)

 
Comment faire aimer du public actuel un héros bête, misogyne, colonialiste, bagarreur, et bien d'autres qualités du même genre? En le rendant naïf, et avec une forte dose de charisme et de charme. Un tel acteur existe-t-il en France? Oui. Le héros de la série à la mode, Un gars, une fille, met en scène un jeune comique, Jean Dujardin, qui correspond parfaitement à ce portait robot. Il faut dire que les initiateurs de ce film l'ont pensé pour lui....
Le fait qu'il est une vague ressemblance avec le Sean Connery période James Bond 007 contre le Docteur No est un plus non négligeable.
Pour le reste du casting, deux tendances émergent. D'un côté, les filles. Elles doivent être belles, pouvoir faire rire, et pourvoir donner l'impression de tenir les rênes. Ce seront les deux actrices françaises Bérénice Brejo et Aure Atika qui se partageront l'agent secret.
De l'autre côté, il faudra trouver les acteurs pour jouer les espions, car le titre porte bien son nom, le Caire est véritablement infesté d'espions. Pour plus de véracité, et comme cela se faisait encore dans les années 50/60, le casting sera international, un russe jouant un russe, un allemand un allemand, etc, etc....
Bien que les intentions soient louables, le casting de gueules étant parfait, le problème principal du film reste lié aux acteurs, et plus précisément sur le jeu. La direction d'acteurs du film est assez mauvaise. Aucune chance de voir quiconque aux Césars! En dehors de Jean Dujardin, qui lui démontre son talent (il sera d'ailleurs nommá aux Césars pour ce rôle).
Le mauvais jeu des autres acteurs, cependant, ajoute encore au côté parodique, et finalement emporte le spectateur là où il doit aller. Difficile d'imaginer que cela ait été fait exprès, mais pourtant, cela fonctionne.
 
Jean Dujardin est OSS 117   Aure Atika aux mains d'OSS 117

 
Les influences du film de Michel Hazanavicius sont nombreuses, et même si le film est une comédie, le but n'est pas de se moquer (comme c'est le cas des Scary movie). Voici pêle-mêle quelques unes des références du film:
 La musique, composée par Ludovic Bource, à base de cuivre, est un hommage direct aux musiques des sixties/seventies, dont le maître incontesté en France n'est autre que Vladimir Cosma (l'as des as, les aventures de Rabbi Jacob, la Boum,....). Entrainante, amusante, la musique est pour beaucoup dans la réussite du film. Voir certains passages comiques, comme lorsque Jean Dujardin reprend, en arabe, Bambino (Dalida, 1956). Ce n'est pas la première fois que l'acteur donne de la voix dans un film, il avait déjà chanté pour son précédent succès, Brice de Nice.
 La photographie, effectuée par Guillaume Schiffman est là aussi totalement pensée en hommage vis à vis des productions de l'époque. Couleurs vives (parfois à la limite de la caricature), vision d'Epinal des pays visités (la France, mais surtout l'Egypte, qui semble tout droit sortie d'une bande-dessinée, que ce soit de Tintin ou de Blake et Mortimer), tout est fait pour nous transporter visuellement dans une époque révolue, où le cinéma vendait du rêve. D'ailleurs, bien souvent, la réalité historique ou géographique était plus un frein qu'autre chose pour la création cinématographique. Souvenez-vous de l'Egypte des Dix Commandements de Cecil B. DeMille (la version avec Charlton Heston), où ni le pays ni ses habitants ne ressemblent à ce qu'ils étaient réellement. Mais la plaisir était au rendez-vous, ce qui reste le point le plus important.
 Toujours du côté de la direction de la photographie, la façon même de filmer fait directement référence à la méthode employée des années 50 à 70, à savoir des cadrages souvent fixes, ou n'entraînant que des mouvements des caméras limités (grues se déplaçant uniquement dans deux dimensions par exemple). De plus, le cadrage se faisait toujours de façon à montrer à la fois la cravate (les acteurs, des années 40 à récemment, étaient toujours en cravate) et le chapeau (là aussi, sortir sans un couvre-chef était inimaginable). OSS 117: le Caire nid d'espions s'est attaché à respecter ce format, quitte à se compliquer la vie dans la façon de tourner.
 Les combats ont eux aussi subit un retour en arrière technologique. Tandis que la tendance actuelle est dans la vitesse et l'impression de réalisme (voir les combats de la saga Jason Bourne ou même -surtout- les combats au sabre laser de la prélogie de Star Wars de George Lucas d'un côté et ceux de ce film pour comparer les styles et bien se rendre compte des différences). Les combattants prennent la pose (et leur temps), à la façon de gladiateurs (du pauvre) s'affrontant pour l'empereur (dans le cas d'OSS 117 plus souvent pour les beaux yeux d'une fille).
 Ces premières remarques ne sont notables que lorsque l'on s'intéresse à la technique. Par contre d'autres sauteront plus facilement aux yeux du spectateur lambda. Le point le plus notable est bien entendu le ressemblance physique totalement volontaire entre Jean Dujardin et le plus connu et sexy de tous les agents secrets des années 70, l'agent Sean 007 Connery. Et plus précisément Sean Connery dans le tout premier film de la saga, James Bond 007 contre le Docteur No.
 Autre grosse référence avouée par le réalisateur, le maître du film d'espionnage à l'ancienne, Alfred Hitchcock. Et en particulier son film l'homme qui en savait trop, celui-ci se passant en partie dans un Maghreb de pacotille (le Maroc pour Hitchcock et l'Egypte pour Michel Hazanavicius.
 Enfin, évidemment, les anciens films de la franchise OSS 117 sont naturellement des références, aussi bien visuellement qu'esthétiquement parlant.
 
La grande force de ce film est d'avoir su mêler film à l'ancienne et humour pour contemporains, sans jamais renier ni ses influences ni son public. Un bel exercice de style qui mérite grandement que l'on s'y intéresse.
 
Aura Atika dans OSS 117: le Caire nid d'espions

 
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  Film Pourquoi
OSS 117: Rio ne répond plus OSS 117: Rio ne répond plus La suite des aventures de l'agent secret OSS 117, toujours orchestré par le duo Michel Hazanavicius/Jean Dujardin
James Bond 007 contre le Docteur No James Bond 007 contre le Docteur No Parce que le Sean Connery du film de Terence Young est la référence en termes d'interprétation pour Jean Dujardin
   
 
 


 

Conclusion

L'Angleterre a James Bond. Les Etats-Unis ont Jason Bourne. La France, quand a elle, a du se contenter des restes.... OSS 117 est une catastrophe ambulante, pour le plaisir du spectateur. Jean Dujardin est parfait pour le rôle (il a d'ailleurs été écrit pour lui).
Rythmé, drôle, jamais prétentieux, OSS 117: le Caire nid d'espion est un hommage aux sixties, jamais moqueur, d'une efficacité totale.
Merci M. Hazanavicius.

 
Affiche promotionnelle d'OSS 117: le Caire nid d'espion

 

 


 
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