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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur film d'horreur/Thriller | 2011 |
![]() Kick-Ass est tiré du comics homonyme créé en 2008 par Mark Millar (scénariste) et John Romita Jr. Matthew Vaughn (Layer Cake) se porte acquéreur des droits d'adaptation du comics alors que celui-ci est toujours en cours d'écriture et de parution (le dernier tome du comics sortira en même temps que le film aux Etats-Unis). Les versions cinéma et papier évolueront parallèlement, ce qui explique en partie certains écarts entre les deux œuvres, et ce même si dans les grandes lignes les deux histoires restent identiques. La bande dessinée va très très loin en terme de violence et le film se voudra (légèrement) plus léger de ce côté là. A l'écriture de l'adaptation, on retrouvera Matthew Vaughn, aidé de la scénariste Jane Goldman, déjà à l'œuvre au même poste sur le précédent film du cinéaste, Stardust, le mystère de l'étoile. Matthew Vaughn se tourne vers les studios pour produire son film, à commencer par Sony Pictures (producteurs de Layer Cake). Tous sans exception refusent de financer le film en l'état. La raison est toujours la même: trop de violence, aussi bien verbale que physique, impliquant au premier plan une fillette d'une dizaine d'années. Si ce fameux personnage, Hit-Girl, est supprimé (ou, encore mieux, transformé), alors le montage du projet par un studio est envisageable. Mais, aux yeux de Matthew Vaughn, cette concession est inenvisageable, et le cinéaste se voit donc contraint de produire le film lui-même. Après tout, il fut producteur (de Guy Ritchie essentiellement) avant d'être réalisateur. ![]() Si Matthew Vaughn refuse toute concession concernant le personnage d'Hit-Girl, c'est bien entendu que la fillette est LE personnage fort de l'histoire, et que le modifier mettrait tout le projet en l'air, ramenant le film à une simple histoire de super-héros banale, ce que n'est pas Kick-Ass. Les studios voulaient faire de Hit-Girl une adolescente (au lieu de la fillette qu'elle est dans le comics). La violence intrinsèquement dédoublée par le spectacle d'une enfant tuant à tour de bras des adultes en jurant comme un charretier devait être adoucie par ce changement d'âge. Mais, là où le personnage tel qu'imaginé par Mark Millar joue à un jeu inventé par son père, un jeu certes pervers, où sa propre fille évolue dans un univers de comices où elle est la super-héroïne, il aurait été transformé soit en une jeune femme complètement consciente de ses actes, soit en une adolescente à moitié attardée car incapable de voir que son père la manipulait. De plus, adolescente, le personnage aurait naturellement pris un caractère sexué (le fantasme comics de la superbe femme en collant moulant!, cf. le(s) Spectre Soyeux dans Watchmen, les gardiens), ce que ne voulait en aucun cas les deux scénaristes (ni les auteurs du comics d'ailleurs). Et si quelques critiques ont vu dans la scène où le personnage de Hit-Girl apparaît en écolière une connotation sexuelle, cela en dit surtout beaucoup sur ces journalistes à qui cette idée est venue! Car le seul message à y voir est l'innocence et la fragilité d'une enfant perdue, qui au final s'avère (comme le spectateur le sait déjà) être un très dangereux prédateur. Bref, rien à voir avec un film comme Hard Candy! Le seul point commun entre la sexualisation des enfants et le film de Matthew Vaughn est lié à l'exploitation des enfants, que ce soit pour le sexe ou, comme c'est le cas ici, pour la guerre. Car dans Kick-Ass le seul super-héros véritablement sexuellement marqué est le héros, Kick-Ass, en cela qu'il se déguise pour se prouver et prouver aux filles qu'il existe. D'ailleurs, à partir du moment où il sera passé du stade d'adolescent aux hormones déréglées (cf. les séances de masturbation devant son ordinateur ou en pensant à son professeur!) à celui de jeune homme sexuellement comblé (sa liaison avec la fille qu'il aime), il ne ressentira plus le besoin d'enfiler son costume, et ce même si les événements, eux, le forceront à rempiler. ![]() Au niveau du casting, le réalisateur a réussi à faire coexister au même niveau d'importances stars et acteur peu voir totalement inconnus: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le film, malgré sa violence, laisse la part belle à l'humour, y compris lors des moments les plus durs (la conclusion de la première intervention de Kick-Ass, le passage de la vidéo de Kick-Ass et Big Daddy,...), ainsi qu'aux clins d'œil et autres références: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() De façon général, Kick-Ass est un film très référentiel, laissant la part belle à la culture populaire, qu'elle soit cinématographique, littéraire (via les comics), mais aussi artistique, l'appartement de D'Amico étant en soi un concentré d'art, chacune des œuvres ayant sa place et sa raison d'être (comme par exemple les revolvers d'Andy Warhol). ![]() Kick-Ass est un film au budget serré, en particulier pour un film de super-héros, ayant à peine coûté 30 millions de $, une somme véritablement faible, surtout comparé à des films concurrents tels que X-Men Origins: Wolverine (150 millions de $), Iron Man 2 (200 millions de $), Watchmen, les gardiens (130 millions), ou bien encore The Dark Knight (185 millions de $). En fait, le film de Matthew Vaughn a environ le même budget qu'un petit film tel que Punisher: War Zone (35 millions de $). Cependant, malgré le relatif manque de moyens, Kick-Ass en donne véritablement pour son argent, en particulier côté SFX, avec quelques 800 plans truqués dans le film, une grande majorité pour recréer New-York, le film ayant été tourné en partie à Toronto, et en partie aux Elstree Studios près de Londres. L'un des passages les plus complexes à réaliser fut la séquence de la bande-dessinée animée en 3D. Elle fut conçue sur la base des dessins de John Romita Jr (le dessinateur de la B.D.), puis animée, afin de lier les images entre elles. ![]() Etrangement, si le film a eu bien du mal à se monter, les studios se montrant plus que retissants, la diffusion fut au contraire facile. Il faut dire que dans ce cas, le réalisateur arrive avec un produit fini, et non pas uniquement un script. Les images parlant d'elles-mêmes, Matthew Vaughn arrive même à revendre son film (à Universal) plus cher qu'il ne l'avait initialement proposé! Et ce malgré son classement R (c'est à dire interdit aux moins de 17 ans aux U.S.A.), le privant ainsi automatiquement d'une importante partie de son audience potentielle. De façon ironique, la grande force du film, Chloë Moretz, du haut de ses onze ans, n'aurait pas eu le droit de voir le film si elle n'en avait été l'interprète! Si le film fut diffusé par Universal, il ne fut pas pour autant aussi bien représenté en salles que d'autres films de la firme (place avant tout aux produits internes!), au hasard le Robin des bois de Ridley Scott (les deux films partagent le même méchant en la personne de Mark Strong). Kick-Ass rapportera au final sur l'ensemble du Globe, environ 96 millions de $. Ce qui peut paraître peu pour un film de super-héros, surtout comparé au succès d'un Spider-Man, ce demi succès s'explique tout à fait, à la fois par sa distribution limitée et par son classement R. Par contre, lors de sa sortie en DVD, le film se retrouva premier des ventes. Une façon de relativiser les chiffres du box-office! Sans surprise aucune, lors de sa sortie, le film fut très critiqué. La majorité des critiques et réclamations concernaient le langage ordurier de Hit Girl. Pourtant, le choix du réalisateur (en plus de reprendre exactement les cases de la B.D.) est clair, et joue sur deux tableaux. Tout d'abord, il sert à montrer à quel point la pauvre Mindy a été embrigadée par son père, faisant d'elle un enfant-soldat, totalement dépossédée de son enfance. Ensuite, il créé un choc visuel (ou plutôt auditif) auprès du spectateur, pris entre le côté fun de la situation (on est tout de même dans un pur film d'action) et le côté monstrueux de la situation. Une ambivalence entre un pur personnage de comics et un soldat de fortune, le tout dans un corps de petite fille. Le fait que peu de critiques ont relevés, ou en tout cas critiqué, le fait qu'une enfant de onze ans massacre à tour de bras, et se fait presque tabasser à mort par un adulte. Le rapport à la violence, en particulier des américains, est décidemment un étrange mélange de puritanisme et d'attrait du sang... Le film est au final un mélange unique entre violence au réalisme cru (pour ainsi dire tous les passages mettant en scène Kick-Ass, qui se prend raclée sur raclée, toutes plus douloureuses les unes que les autres, sans complaisance aucune) et action débridé façon Hollywood (toutes les scènes où Hit Girl sort les griffes). Le parallèle entre pur fantasme de geek (Hit Girl) et réalité crue (Kick-Ass) est saisissant, surtout que le personnage de point de vue est sans conteste Kick-Ass. Et même si le personnage se cherche au travers d'une certaine forme de violence, celle-ci n'est jamais glorifiée, bien au contraire. Si vous avez aimé Kick-Ass, vous aimerez aussi:
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Depuis quelques années déjà (en gros le début du nouveau millénaire), le film de super-héros a atteint sa maturité. En effet, il est désormais
possible de jouer avec les codes du genre tout en étant compris par tous les spectateurs, et pas seulement les fans. Ce fut le cas de films comme
Batman Begins ou Watchmen, les gardiens, ou dans un autre genre de
Super-héros movie, et c'est bien évidemment le cas de Kick-Ass. Encore plus que chez
Christopher Nolan et Zack Snyder, l'approche se veut ici
réaliste, et ne glorifie en aucun cas la violence. A la fois fun (l'humour, la violence totalement débridée et les scènes d'action over the top) et dur (les rosses que se
prend le Kick-Ass tout au long du film), le film de Matthew Vaughn se veut comme une sorte d'exorcisme pour tous les jeunes qui
rêvent de jouer les super-héros. Pour devenir adulte, il faut impérativement arrêter de rêver, et sortir de cet univers, aussi fun soit-il, où tout semble
possible pour peu que l'on y croit. Ou quand le super-héros rencontre Alice au pays des merveilles.
Matthew Vaughn nous prouve en tout cas qu'il est capable, avec un budget minime, de faire aussi bien, voir mieux, que les studios américains et leurs films de super-héros à (très) gros budgets. De ce point de vue là, Kick-Ass, comme son nom l'indique, leur botte le cul! |