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BAFTA |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur jeune réalisateur | 2005 | Matthew Vaughn |
![]() Le film Layer Cake devait initialement être tourné par Guy Ritchie (Arnaques, crimes et botanique, Snatch), mais ce dernier s'est finalement retiré du projet (pour tourner Revolver). Le producteur (et ami du réalisateur), Matthew Vaughn se retrouve alors avec la possibilité de réaliser et un film et un rêve. Ce sera la révélation. A partir de ce film, le jeune homme sera réalisateur. Pourtant nanti d'un petit budget (environ 4 millions de £) le cinéaste arrive à tirer parti du moindre sous, et au final le film semble en avoir couté beaucoup plus. Ainsi, le film commence par un plan faisant la part belle aux effets spéciaux numériques, et donnant ainsi l'impression dès la première image. La magie du cinéma opérant, le spectateur a l'impression que tout le film est du même tonneau. On a don affaire à une très intelligente mise en bouche de la part d'un homme qui connaît et le métier de vendeur de film (son passé de producteur) et la mise en scène. Le film fait la part belle aux SFX (essentiellement numérique), donnant au final une touche d'originalité au genre (le film de gangsters britannique, de Snatch à Trainspoting pour ne citer que les plus récents) et permettant à son film de venir concurrencer les grosses productions américaines (on pense forcément à Pulp fiction). Résultat, à la suite de Layer Cake, Matthew Vaughn se verra proposer de passer à la catégorie supérieure (en termes du budget et de spectateurs), avec la grosse production hollywoodienne Stardust, le mystère de l'étoile. ![]() Une maitrise du mode de fonctionnement du média cinéma n'est en aucun cas suffisante pour faire un bon film. Le principal reste encore et toujours une bonne histoire. Comme bien souvent avec le Septième art, l'inspiration viendra du support papier, en l'occurrence le roman homonyme de J.J. Connolly. Bien entendu, quelques modifications sont nécessaires pour faire fonctionner sur écran cette histoire de dealer cherchant à prendre sa retraite avant que cela ne tourne mal. En vieillissant légèrement le héros celui-ci gagne en crédibilité et perd son côté prétentieux qui le rendait difficilement empathique auprès du public. Pour incarner ce dealer sans nom, à l'origine sociale floue (il pourrait être n'importe qui, aussi bien un nanti ayant fait les plus grandes écoles qu'un jeune homme sortant des quartiers les plus sordides de Londres), le réalisateur fait appel à un acteur alors peu connu: Daniel Craig. Le charisme du futur 007 crève littéralement l'écran (c'est d'ailleurs grâce à ce film que l'acteur a été remarqué par les producteurs de la franchise du plus célèbre des agents secrets de sa Très Gracieuse Majesté), et tient véritablement le film sur ses épaules. Et pourtant, le reste du casting est à l'avenant. Entre un Michael Gambon (Dumbeldore dans la saga Harry Potter) dont les qualités d'acteurs ne sont plus à prouver depuis bien longtemps déjà, une Sienna Miller en pleine ascension, un Colm Meaney que les fans de Star Trek Next Generation et Star Trek Deep Space Nine n'avaient jamais vu dans le rôle d'un pourri de première catégorie, un Ben Whishaw sur le point d'accéder à la célébrité (Le parfum: histoire d'une meurtrier), un Jason Flemyng incontournable (mais dans un petit rôle ici), ou bien encore le très charismatique (et pourtant rare) George Harris, le moins que l'on puisse dire du casting c'est qu'il est remarquable. Tout comme dans le Pulp Fiction de Quentin Tarantino, les seconds rôles jouent un rôle primordial dans le succès du film, chaque personnage ayant une véritable existence (en dehors de l'habituelle limitation liée à l'interaction avec le personnage de point de vue). ![]() Bien qu'étant à la fois réalisateur et producteur, Matthew Vaughn n'en avait pas pour autant les coudées franches. Sony Picture, société détentrice des droits et du financement, tenait à ce que le film se termine par un happy end. Ce qui n'était pas au goût du cinéaste! Il a donc tourné une fin comme le désirait le studio, et en douce la fin telle qu'il la désirait. Après comparaison, le studio a admis que le cinéaste britannique avait raison, la fin telle qu'il l'imaginait était beaucoup plus efficace visuellement et thématiquement. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. L'un des exemples les plus connus est celui de Blade Runner dont le nombre de versions alte;rnatives est proprement hallucinant (il existe un coffret DVD compilant toutes les versions du chef d'oeuvre de Ridley Scott, permettant à chacun de voir l'influence que peuvent avoir les studios sur un film, quitte à trahir la vision du réalisateur). Noir par moment, humoristique par d'autres, Layer Cake est bien un film de gangsters anglais, typiquement dans la mouvance des précédentes productions de Matthew Vaughn, mais sans pour autant s'auto plagier. ![]() Si vous avez aimé Layer Cake, vous aimerez aussi:
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![]() Faisant fi des quand dira-t-on (un producteur se lançant dans la réalisation), Matthew Vaughn livre avec Layer Cake un excellent film de gangster, s'éloignant suffisamment des autres productions britanniques du genre pour ne pas avoir à subir la comparaison, et a ainsi permis de faire découvrir, en plus de son réel talent, un acteur qui va vite devenir une star, le charismatique Daniel Craig. Même si on peut regretter par moment les excès de style (mouvements de caméras et SFX extrêmes), à l'instar d'un David Fincher, Layer Cake sort du lot et peut facilement être considéré comme un des meilleurs films de gangsters britannique. Ne serait-ce que pour le plaisir de découvrir Daniel Craig dans son premier véritable grand rôle, Layer Cake mérite de s'y intéresser. ![]() |