Assoiffé de vengeance suite au meurtre de sa fiancée, Wolverine intègre le mystérieux programme "Arme X" destiné à le transformer en véritable machine de guerre. Un choix aux conséquences tragiques, qui va déchaîner sa fureur bestiale... Plongez au coeur des origines troubles de Logan alias Wolverine !

 
Blood Brothers
 
Wolverine est sans aucun doute le membre favori des X-Men auprès des fans. Le fait qu'il soit pratiquement indestructible, mystérieux, solitaire mais néanmoins héroïque, qu'il ait son propre code de conduite, ainsi que sa badass attitude, y sont sans aucun doute pour beaucoup. Si à l'origine le personnage est mineur dans l'Univers Marvel (il est créé en 1974), il prend peu à peu de l'importance en rejoignant le groupe des mutants X-Men en 1975 (alors que le personnage était sur le point de tomber aux oubliettes), avant de devenir le héros de sa propre série en 1982.
Au cinéma, le personnage sera rendu célèbre aux yeux du grand public en 2000 grâce au film X-Men de Bryan Singer. Il sera incarné par Hugh Jackman, un rôle qui fera de lui une star. Il retrouvera son personnage en 2003 dans X-Men 2, puis en 2006 dans X-Men: l'affrontement final. Pour ce dernier film, l'acteur sera même producteur.
Alors que X-Men: l'affrontement final est considéré de façon pratiquement unanime comme un échec, remettant même en question l'avenir de la franchise, Hugh Jackman et la productrice Lauren Shuler Donner se lancent dans un spin-off, centré bien évidemment sur le mutant griffu. L'histoire reviendra sous la forme d'une préquelle sur les événements décrivant les origines du super-héros d'X-Men 2. Les comics Wolverine Origins et Weapon X serviront de base à l'histoire.
Pour réaliser le film, de nombreux cinéastes furent pressentis. A commencer par Bryan Singer, réalisateur des deux premiers épisodes de la franchise, pris par d'autres projets. Brett Ratner (X-Men: l'affrontement final), a quand à lui montré son intérêt pour le projet. Tout comme Len Wiseman (Underworld), Alexandre Aja (la colline a des yeux), ou bien encore Zack Snyder. Ce dernier, pris par le tournage de son Watchmen, les gardiens, désirait tourner un film plus violent que ne le souhaitaient Hugh Jackman et Lauren Shuler Donner (un R-Rated contre un PG-13). Si la classification R est bien plus en phase avec le personnage (et les B.D.), ce choix ne fut pas retenu (impossible de ne pas penser à un choix purement pécunier de la part des producteurs). C'est finalement Gavin Hood qui sera choisi, Hugh Jackman ayant apprécié son film Mon nom est Tsotsi (Oscar du meilleur film étranger en 2006), dans lequel il trouva une certaine ressemblance avec l'idée qu'il se faisait de son Wolverine.
 

 
Le film revenant sur les origines du personnage, il serait à priori logique de ne pas retrouver de personnages des films précédents (mis à part Stryker, s'entend). Cela ne sera pourtant pas le cas. Les super-héros que l'on retrouve dans ce X-Men Origins: Wolverine sont:
Wolverine, bien évidemment. Hugh Jackman retrouve dont son personnage pour la quatrième fois. Pour ce film, il endosse officiellement le rôle le personnage principal, ainsi que celui de producteur, lui permettant de demander et d'obtenir) un cachet de 25 millions de $! A ce prix là, on comprend que l'homme soit motivé, et est suivi un régime draconien, prenant en masse pour le film, montant à quelques 100 kilos pour les besoins du film (à l'instar d'un Christian Bale pour Batman Begins.
Dents-de-sabre. Bien que le nom de super-méchant ne soit jamais cité (il est toujours appelé par son véritable nom), nul doute n'est permis, il s'agit du même personnage que dans X-Men. D'ailleurs, Tyler Mane fut un temps pressenti pour reprendre son rôle. Des acteurs comme Gerard Butler ou bien encore Karl Urban furent aussi en lice pour le rôle. Liev Schreiber fut finalement engagé, par son ami Hugh Jackman, dans un premier temps pour jouer Stryker, puis, l'acteur montrant son intérêt pour le personnage, pour incarner la Némésis de Wolverine. Si à l'origine, il était prévu de faire porter à l'acteur un costume simulant les muscles, Liev Schreiber, tout comme Hugh Jackman, se mit à la musculation, prenant 18 kilos de muscles pour le rôle.
Gambit. Des rumeurs l'annonçaient dans X-Men 2, puis dans X-Men: l'affrontement final, c'est finalement dans X-Men Origins: Wolverine que le super-héros, l'un des préférés des fans, fera son apparition (sans respecter la chronologie Marvel, mais cela est finalement sans réelle importance). Il est joué par Taylor Kitsch.
Le Colosse: dans le comics ce super-vilain fait partie de la Confrérie des Mauvais Mutants, et est donc rattaché non pas à l'Arme-X mais à Magneto. Dans X-Men Origins: Wolverine, et même s'il se bat contre Wolverine, on ne peut pas vraiment le considérer comme un méchant. Lui aussi très attendu par les fans, le film ne le met pas vraiment en valeur. Il est incarné par Kevin Durand, qui portera deux costumes, l'un en version musculeux, et l'autre en version sumo (tel qu'il apparait dans la B.D.).
Bolt: Avorton parmi les brutes du commando Arme-X, Chris Bradley est incarné par Dominic Monaghan, qui tient un petit rôle dans le film. Le rôle fut cependant un temps associé au réalisateur Edgar Wright (Shaun of the dead).
Deadpool: super-vilain/anti-héros, il est l'un des favoris des fans de comics. Ryan Reynolds fut engagé sans même passer de casting (dans le comics, le personnage est décrit comme ressemblant à l'acteur, ce qui explique sans doute pourquoi Ryan Reynolds cherche à financer un film mettant en scène le personnage depuis 2003!). L'acteur a non seulement la tête de l'emploi, mais montre un attachement vraiment fort avec le monde des super-héros, après Blade: Trinity, et avant Green Lantern. Dans sa version finale, l'acteur fut doublé par Scott Adkins, un athlète connu pour compétences d'acrobate.
L'Agent Zero. L'un des premiers adversaires de Wolverine, il est incarné par la star sud-coréenne Daniel Henney.
John Wraith. Ami mutant de Wolverine, il est joué par le musicien Will i am, qui fait ici ses débuts de comédien.
Silver Fox. L'actrice Michelle Monaghan fut un temps attachée au personnage, avant de devoir laisser la main à Lynn Collins en raison de conflit de tournages. L'engagement de cette dernière fut critiqué par les fans, son personnage étant censé être indien, ce que n'est pas l'actrice.
Cyclope. Il est joué dans ce film par le débutant Tim Pocock. L'apparition du futur chef des X-Men dans ce film est en soi problématique vis à vis de la cohérence par rapport à X-Men, son personnage étant censé tout ignorer de l'organisation de Stryker...
Emma Frost. Celle qui sera plus tard la Reine Blanche du club des damnés devient ici la sœur de Silver Fox, ce qui ne manquera pas de surprendre les fans. D'ailleurs, le film ne fait mention que de son pouvoir lui permettant de se transformer en diamant, alors même qu'il s'agit d'un pouvoir secondaire dans le comics (son pouvoir principal étant, comme Jean Grey et le professeur Xavier, la télépathie).
Le professeur Xavier. Toujours joué par Patrick Stewart, mais non crédité (afin de garder un effet de surprise final totalement inutile?), lui aussi n'a rien à faire dans cette histoire, en raison d'un manque flagrant de cohérence vis à vis du premier film de Bryan Singer.
 
On retrouve d'autres personnage de l'univers Marvel dans le film, comme Ororo (en version enfant, dans le village africain massacré par les membres du commando de Stryker), le Crapaud (prisonnier de Stryker, un autre personnage qui semble pourtant dans le film de Bryan Singer totalement ignorer de cette partie de l'histoire de Wolverine), et bien sur Stryker, le grand méchant de l'histoire. Il est joué par Danny Huston, alors que les rumeurs le voyaient jouer Mr. Sinister. Brian Cox, qui jouait le personnage dans X-Men 2 pensait retrouver son rôle dans le film, se faisant rajeunir par la magie des effets-spéciaux (comme ce fut le cas pour Ian McKellen et Patrick Stewart dans X-Men: l'affrontement final. Michael C. Hall fut lui aussi pressenti pour jouer Stryker.
 

 
Mais la multitude de personnages n'est pas en soit un gage de qualité, bien au contraire (en particulier dans l'univers des super-héros, ou la multiplication des super-personnages tend à masquer le manque d'idées des scénaristes, cf. X-Men: l'affrontement final ou bien encore Batman & Robin). D'ailleurs, en agissant ainsi, Gavin Hood n'arrive qu'à rendre encore plus incohérent une saga qui commençait déjà sérieusement à poser problème (le film de Brett Ratner y est pour beaucoup). Ce problème est d'autant plus difficile à gérer lorsque l'on œuvre sur une séquelle (la leçon des préquelles Star Wars n'a visiblement pas été apprise). Le film pose donc de nombreux problèmes, scénaristiques ou autres:
L'origine de Wolverine a déjà été abordée dans les précédents films (en particulier X-Men 2). La majorité de ce qui est ici relaté a donc un arrière goût de déjà-vu. L'effet de surprise est donc absent de la quasi totalité du film.
Le destin de tous les principaux protagonistes du film est déjà connu, soit parce que le spectateur sait qu'ils survivent au film, étant présent dans les autres films de la saga (Wolverine, Dents-de-Sabre, Cyclope, Stryker), soit au contraire qu'ils vont nécessairement mourir, de part leur importance dans X-Men Origins: Wolverine et leur absence par la suite (Silver Fox). Si le spectateur sait déjà comment l'histoire se termine à la fois pour les gentils et pour les méchants, l'intérêt est forcément limité.
Le personnage de Dents-de-Sabre pose en soi un problème majeur. Dans X-Men il apparaît comme l'un des antagonistes de l'histoire, travaillant à la solde de Magneto, et finit, fatalement, par affronter Wolverine. Etant donné qu'il n'est jamais fait allusion à une quelconque perte de mémoire de sa part, pour quelle raison ne reconnaît-il pas son frère ennemi?
La présentation des mutants et surtout de leurs pouvoirs spéciaux pose elle aussi problème dans ce film. Si -normalement- tout le monde connait ceux de Wolverine, de Dents-de-Sabre, et de Cyclope, il en va autrement de ceux des autres, de Bolt à Deadpool, en passant par le Colosse et bien sur Gambit. Et Gavin Hood de bien souvent mettre le spectateur face à un pouvoir sans l'amener auparavant. Résultat, le spectateur peut parfois avoir l'impression que les mutants sont capables de tout et n'importe quoi, sans quasiment aucune limite.
D'ailleurs, même le pouvoir de Wolverine pose quelques problèmes (c'était déjà le cas dans X-Men: l'affrontement final). Même sans son squelette d'adamantium, il semble absolument indestructible (il résiste à un boulet de canon tiré à bout portant, ainsi qu'à un peloton d'exécution). A ce demander à quoi peut bien lui servir son fameux squelette.
 
Si une grande partie des échecs du film sont imputables à Gavin Hood (une mise en scène hasardeuse, un manque de cohérence scénaristique, des enjeux dramatiques mal exploités), il n'est cependant pas seul en cause. En effet, Hugh Jackman et Lauren Shuler Donner ont aussi leur part de responsabilité. Tout d'abord en refusant de faire un film R-Rated (comme le souhaitait Zack Snyder), avec comme ambition affichée de faire un film tout public. Mais aussi en lissant le personnage de Wolverine, au point de quasiment supprimer tout son côté badass. Ainsi, Gavin Hood souhaitait faire du personnage un être ayant vécu trop de guerre, au point de la traumatiser (ce qui, soit-dit en passant, est assez peu crédible vis à vis d'un personnage pratiquement invincible). Ce point a d'ailleurs causé une très forte tension entre le réalisateur et la productrice. Au point de devoir faire intervenir son mari, le réalisateur Richard Donner, afin de calmer le jeu et trouver un terrain d'entente (bizarrement, celui de sa femme!).
 

 
X-Men Origins: Wolverine est un film couteux (150 millions de $), tourné majoritairement entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande, avec quelques scènes tournées au Canada et à la Nouvelle-Orléans. Il nécessita quelques 1000 plans truqués (une quantité non négligeable), nécessitant pas moins de sept compagnies spécialisées (le résultat s'en ressent d'ailleurs, une différence notable existant entre les différentes scènes du film).
Avec une telle multiplication des intervenants -ainsi qu'avec l'attente des fans-, il ne faut pas s'étonner qu'un mois avant la sortie du film, une version non finalisée (mais complète) se retrouva sur le net, créant une polémique autour du film. Le film fut téléchargé dans cette version, estime-t-on, par 4,5 millions d'internautes. Plus embêtant pour la production, pratiquement tous se montrèrent déçus par le film, et ce avant même qu'il ne sorte. Cela ne l'empêcha pas de se montrer rentable au box-office, avec un total de 373 millions de $ de recettes au niveau mondial.
 

 
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Gavin Hood prouve avec son film qu'il n'y connait rien à l'univers des Comics et à celui des X-Men en particulier. Mais par dessus tout il oublie que l'un des atouts majeurs de Wolverine est justement son mystère. Or, à trop en montrer, le mythe en prend un coup.
De plus, le film se moque visiblement de cohérence vis à vis des autres épisodes de la saga, apparaissant finalement (et ce involontairement) pratiquement plus comme un reboot que comme une préquelle; en effet, le film multiplie les rencontres improbables (Cyclope et le professeur X d'un côté et l'Arme X de l'autre, Wolverine et Dents-de-Sabre,...), les contre-sens (un Wolverine dégouté par le sang), devenu américain (comme le prouve un pré-générique qui en dit long sur le positionnement tout public et consensuel du film -pour rappel Wolverine, après avoir combattu dans toutes les guerres "justes", est le seul à voir dans la guerre du Vietnam une erreur qu'il faut arrêter-, mais pire encore, est devenu extrêmement lisse. Oublié le personnage borderline, à l'honneur certes notable mais jamais loin de ses ennemis (il est le seul X-Men à ne jamais hésiter à tuer).
Enfin, film PG-13 oblige, tout sang est banni d'un métrage pourtant peu avare en armes à feux et surtout lames (même lorsqu'elles s'enfoncent dans le corps de ses ennemis, les lames de Wolverine ne sont jamais tâchées de sang). La seule séquence du film où le spectateur voit du sang, il s'avèrera être du faux sang!
 
Si X-Men: l'affrontement final est encore pire, cet X-Men Origins: Wolverine n'en reste pas moins l'un des pires du genre. Entre le film de Bret Ratner et celui-ci, on comprend pourquoi le prochain film de la franchise, X-Men Le commencement, fera pratiquement table rase de tout ce passé cinématographique, sous la forme qu'un quasi-reboot!