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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur film d'horreur | 2010 | |
Meilleur acteur dans un second rôle | 2010 | Woody Harrelson |
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MTV Movie Awards |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Performance la plus effrayante | 2010 | Jesse Eisenberg |
Meilleur passage étonnant | 2010 | Bill Murray, un zombie? |
![]() Avant d'arriver jusqu'à nous sous la forme que nos connaissons, Bienvenue à Zombieland a connu une genèse difficile. Les scénaristes, Rhett Reese et Paul Wernick ont eu l'idée de base en 2005, sans aucun doute après avoir vu Shaun of the dead. Ils imaginent alors faire de leur histoire une série T.V., mélangeant horreur et comédie, ce qui aurait donné naissance au premier show T.V. avec des zombies. Finalement, cet honneur reviendra au britannique Dead Set (2008), puis sera suivi en 2010 de l'américain The Walking Dead. N'ayant doc pas réussi à persuader les chaînes du potentiel de leur histoire, les deux compères se tournent donc vers le cinéma. ![]() Le film est proposé à un maître du cinéma horrifique, à savoir John Carpenter, un cinéaste soit dit en passant en mal de réalisations cinématographiques (son dernier long étant un Ghosts of mars datant de 2001). C'est finalement le nouveau venu Ruben Fleischer qui sera engagé. Du côté des acteurs, de nombreux noms circulèrent avant d'aboutir au casting définitif. Ainsi, dans un premier temps, ce fut Jamie Bell (Billy Elliot) qui fut engagé pour jouer Columbus, mais il se rétracta finalement. Ensuite, Taylor Lautner (la saga Twilight) fut lui aussi engagé, mais pour des raisons de conflits de tournage, dut abandonner le tournage. C'est finalement Jesse Eisenberg (The Social Network) qui obtint le premier rôle. De même, le rôle de Wichita, avant de revenir à Emma Stone, fut proposé à Evan Rachel Wood (The Wrestler), Megan Fox (Transformers) ou bien encore Amber Tamblyn (4 filles et un jean), qui quand à elle ne fut pas retenue par le casting director. Quand au fameux cameo comique du film, tenu finalement par Bill Murray, il était initialement prévu pour le regretté Patrick Swayze. Ce dernier, à priori intéressé pour jouer un zombie danseur (!!), dut finalement refuser, le cancer qui l'a finalement emporté l'ayant forcé à faire une croix sur cette proposition. Le cameo fut alors proposé à Sylvester Stallone, Joe Pesci, Mark Hamill, Dwayne Johnson, Kevin Bacon, Jean-Claude Van Damme (qui s'était déjà prêté à un jeu similaire dans Narco et JCVD), et Matthew McConaughey. Seuls Woody Harrelson (tueurs nés) et Abigail Breslin (Little Miss Sunshine) semblant avoir échappés à l'enfer, non pas des auditions, mais des changements de nom continuels. ![]() Bienvenue à Zombieland, en plus d'être une comédie, se veut aussi un film très référentiel. La présence de Bill Murray et surtout les scènes où il apparaît sont là pour le prouver. Mais le film compte bien d'autres clins d'œil, plus ou moins évidents à détecter. Citons par exemple la musique de Déliverance jouée au banjo par Tallahassee, Jesse Eisenberg qui parle de Facebook, lui qui joue la créateur du site dans The Social Network, Jesse Eisenberg qui propose des snow balls à Woody Harrelson qui jouait dans les années 80 un personnage fan de ces friandises dans Cheers, etc. Bien sur, et ce de façon plus directe et constante, le film fait référence aux films de zombies, soit de façon visuelle (le côté utra gore de certains passages ne peut pas ne pas faire penser aux films de Romero), soit de façon thématique (un zombie dans un supermarché: comment ne pas penser à Zombie, ou à la limite à son remake, l'armée des morts). ![]() Même si le but est totalement différent des films de Romero (l'un a pour ambition de faire peur, l'autre de faire rire), il est toutefois intéressant de noter de nombreux points communs. En particulier sur la désacralisation des institutions ou symboles de l'Amérique. En cela, la première scène du film est exemplaire: sur un fond d'hymne nationale américain distordu, Ruben Fleischer nous montre l'un des symboles des U.S.A. à terre (en feu plus exactement), tandis qu'un représentant de l'ordre zombifié vient sauter à la gorge de la caméra. Puis, on passe à une course poursuite entre un zombi et un américain type (c'est à dire gros) dans l'antre du corps sublimé, à savoir un stade de football américain. Puis c'est au tour du mariage d'être désacralisé. Enfin, la séquence où les enfants s'attaquent à une mère de famille vient parfaire le tableau. Comme si tout cela ne suffisait pas, plus loin dans le film, on aura le droit au pillage d'un temple du consumérisme (le magasin de souvenirs indiens), et une attaque dans un centre commercial vidé de toute vie intelligente. Et le film de finir dans un parc d'attraction, un lieu là aussi très marqué symboliquement (et qui, contrairement à ce que le film laisse entendre, où il faisait très froid). George Romero n'aurait pas fait mieux côté attaque systématique des symboles de la société de consommation américaine, une société qui se croit protégée, à l'abri de toute attaque extérieure (le 11 septembre 2001 a malheureusement prouvé que ce n'était qu'une illusion), et qui par là même se retrouve en danger (Land of the Dead: le territoire des morts ne parle finalement que de cela). De même quoi de mieux pour montrer la décadence des U.S.A. que de ne faire survivre que des marginaux (deux reines de l'arnaque, un psychopathe et un névrosé, puceau qui plus est). En cela, l'idée d'engager John Carpenter était judicieuses, lui qui a toujours défendu cette idée dans ses films, de New-York 1997 à Invasion Los Angeles en passant par Ghosts of Mars ou bien encore Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin. ![]() Un attrait majeur de Bienvenue à Zombieland est son excellente facture visuelle. Le film de Ruben Fleischer mélange les effets de style avec talent, sans que jamais cela ne ressemble à un patchwork visuel. On y retrouve des passages filmés de façon classique, d'autres où tournés au ralenti (les premières attaques de zombies), certaines se finissant d'ailleurs carrément sur des arrêts sur image, et d'autres passages encore type caméra à la première personne. Cette technique (une mode employée à toutes les sauces, de [REC] au projet Blair Witch, sans oublier Paranormal Activity, se prête bien au genre horrifique, et au sous-genre du film de zombie (en particulier [REC] et son remake américain en quarantaine? mais aussi certaines scènes des chroniques des mort-vivants). On a pu le voir utiliser aussi sur Cloverfield, un film où la caméra était justement tenue par Michael Bonvillain, l'opérateur à l'œuvre sur Bienvenue à Zombieland. De plus le réalisateur a eu la bonne idée visuelle de faire apparaître dans l'image les fameuses règles de survie de Columbus. Et, qui plus est, de les faire interagir avec les protagonistes. Visuellement très réussi, et très original. ![]() Bienvenue à Zombieland fut un succès surprise pour tout le monde, producteurs y compris. Le film connut un démarrage record, et finit par rapporter en salles quelques 102 millions de $, là où il n'aura coûté que 23 millions de $. Ce qui fait du film de Ruben Fleischer le film de zombies au plus gros revenus au box office américain, battant l'ancien record de l'armée des morts de Zack Snyder (avec l'international cependant, les deux films ont eu des recettes équivalentes). Si vous avez aimé Bienvenue à Zombieland, vous aimerez aussi:
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Surfant clairement sur la vague d'un Shaun of the dead, bienvenue à Zombieland se différencie du film
d'Edgar Wright par une approche plus américaine de l'humour et de l'action. Plus lisse (le héros ne s'imagine jamais
en train de fracasser le crâne de son beau-père par exemple, ou bien encore nulle fin où le héros joue aux jeux-vidéos avec son ami zombie), mais tout aussi
référentiel que Shaun of the dead (qui reste cependant, quoiqu'on en dise, un cran au dessus), cette première
réalisation du nouveau venu Ruben Fleischer est une pure réussite.
Le résultat au box office ayant été incontestable, une suite aura été greenlightée à peine le film rentabilisé! ![]() |