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[REC]

Affiche du film

 


 

Titre original

[REC]

Synopsis

Angéla, journaliste pour une télévision locale, suit avec son caméraman une équipe de pompiers. Ce soir, tout est calme, jusqu'au coup de fil d'une vieille dame qui réclame de l'aide. En arrivant sur place, l'équipe découvre des voisins effrayés. D'horribles cris ont été entendus dans l'appartement de la vieille dame. Une nuit cauchemardesque commence.

Genre

Horreur

Année de production

2007

Espagne

Date de sortie en France

23 avril 2008

Réalisateur

Paco Plaza

 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Manuela Velasco
Manuela Velasco Angela Vidal
Ferran Terraza
Ferran Terraza Manu
Martha Carbonell
Martha Carbonell Sra. Izquierdo
Carlos Vicente
Carlos Vicente Guillem Marimon
Javier Botet
Javier Botet Niña Medeiros
Ben Temple Le médecin

Récompenses

Festival de Gérardmer Festival de Gérardmer
catégorie
Année
Gagnant
Prix du public2008Jaume Balagueró et Paco Plaza
Prix spécial du jury2008Jaume Balagueró et Paco Plaza
Prix de la jeunesse2008Jaume Balagueró et Paco Plaza

 

Critique du Film

Note :
 
 
[REC], de Jaume Balagueró et Paco Paza

 
Criez, vous êtes filmés

 
Avec [REC], les deux réalisateurs Jaume Balagueró et Paco Plaza avaient comme désir de créer le film le plus flippant jamais tourné (ou en tout cas le plus efficace possible), et tout [REC] sera conçu autours de cette idée, du scénario à la façon de tourner.
De nos jours, les spectateurs sont habitués au cinéma d'épouvante et d'horreur, et il devient de plus en plus difficile de faire peur (mis à part quelques films du cinéma japonais -efficaces car novateurs aux yeux des spectateurs européens, il est très difficile de citer un seul film horrifiant de ses dix dernières années). Pour contourner le problème, les deux compères ont une idée astucieuse: immerger le spectateur dans l'histoire. Et quelle meilleure façon que d'impliquer la caméra dans l'histoire. [REC] n'est pas le premier film à utiliser cette technique; ce n'est pas non plus, comme beaucoup le pensent, Le projet Blair Witch, car un film comme Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato, 1980) utilisait déjà la technique du film dans le film pour sucsiter la peur et le dégoût). Mais par contre, le film de Jaume Balagueró et Paco Plaza va pousser au maximum le concept, et faire de leur film LA référence absolue du genre.
Il est donc décider de tourner le film à la façon d'un reportage, camé à l'épaule, avec le minimum de coupes, avec des acteurs peu ou pas connus, pour renforcer cette impression de réaliste. Comme pour encore enfoncer le clou, le film sera tourné uniquement en décors réels (c'est à dire pour le coup une caserne de pompiers et un vieil immeuble).
Le seul écart par rapport au réalisme (à une exception près * ) concernera le son qui aurait logiquement dû être en mono. Mais toujours pour jouer sur l'immersion, les deux cinéastes ont choisis d'au contraire faire une bande son multi canal ultra agressive, avec des effets entourant le spectateur à tout instant, comme s'il était vraiment au beau milieu des événements.
 
[REC], de Jaume Balagueró et Paco Paza

 
L'influence visuelle des deux cinéastes espagnoles n'est autre que la télévision, et plus précisément la téléréalité (leur premier travail en commun était un reportage sur Star Academy, où ils avaient pu comprendre les ficelles de la téléréalité). Le jeu vidéo (et en particulier des jeux comme Silent Hill et Resident Evil) ont aussi eu une forte influence sur les deux hommes. De la télévision, ils absorberont les techniques de distorsion de la réalité pour démultiplier les émotions, et du jeu vidéo les techniques d'implication (du joueur devenu spectateur). C'est donc très logiquement que les héros de [REC] se retrouveront être des journalistes (issus de la télévision, donc), permettant ainsi de pleinement justifier l'utilisation du filmage à la première personne. Pareillement, par référence au monde vidéo-ludique (qui est aussi un grand utilisateur de vue subjective), l'apparition de zombis (ici des infectés) apparaitra comme une évidence aux cinéastes.
Genre ultra-balisé, le film de zombi avait déjà révolutionné le cinéma d'horreur à la fin des années 60 avec la nuit des morts-vivants de George Romero, avec certaines des ficelles qui seront d'ailleurs recyclés dans [REC], comme par exemple l'utilisation d'acteurs inconnus du grand public. Depuis, des dizaines de films avaient essayés, avec plus ou moins de succès, de terrifier le public. Le genre était tombé quelque peu en désuétude dans les années 90 avant de connaître une seconde naissance au début du siècle avec des films comme 28 jours plus tard ou l'armée des morts, voir même Shaun of the dead. Mais le genre a gardé toute son efficacité, surtout lorsqu'il est traité avec talent.
Enfin, si les journalistes suivent des pompiers dans le film, c'est loin d'être un hasard scénaristiques. Les pompiers sont en effet appréciés par tous (au contraire des policiers par exemple) et sont généralement considérés comme des héros. De plus, ils sont toujours les premiers à être appelés à la rescousse.
 
Manuela Velasco dans [REC]

 
ATTENTION, SPOILER
 
L'histoire, à priori d'un classicisme absolu, est en fait bien plus fin et réfléchi qu'il n'y parait, aidé en cela par un traitement technique absolument maitrisé:
 
 Introduction:
L'histoire commence à la caserne de pompiers, avec l'héroïne (excellente Manuela Velasco) qui tourne un reportage, d'une banalité affligeante, sur ces hommes qui travaillent lorsque les autres dorment. Une émission qui n'intéresse personne, et animé par une présentatrice mauvaise et visiblement pas très maline. Cette première partie se permet quelques séquences humoristiques, comme pour bien nous faire comprendre qu'il faut mieux rire maintenant, car bientôt ce ne sera plus possible, et ce à l'inverse d'une grande quantité de films (en particulier hollywoodiens), qui glissent des passages comiques à tout bout de champ, de peur de faire fuir le spectateur par trop d'horreurs (!!!). De même la caméra est dans cette première partie posée (mais toujours en mouvement), partageant des moments presque intimes avec Angela. Jaume Balagueró et Paco Plaza habituent ainsi progressivement le spectateur à l'utilisation de la caméra en vue subjective.
 
 Premiers effrois:
L'appel d'urgence, qui marque réellement le début du film, est caractérisé par un long plan séquence que n'aurait pas reniée l'Alfred Hitchcock de La Corde. Un plan séquence qui commence à la caserne, se continue dans le camion de pompier, se poursuit par l'arrivée dans l'immeuble, puis captures les premières explications des habitants de l'immeuble (en même temps que les cinéastes nous présente les protagonistes du drame qui se prépare), suit les pompiers à l'étage, dans l'appartement de la vieille dame qui cause tant de soucis à ses voisins. Toujours sans coupure aucune, on assiste à l'agression sanglante de la vieille dame, puis à l'évacuation du blessé, avant de voir que l'immeuble est barricadé de l'extérieur, et qu'il est donc impossible d'en sortir. A ce moment, le pompier qui était resté à l'étage avec la vieille dame fait une chute dans la cage d'escalier et s'écrase aux pieds des habitants de l'immeuble. Fin de la séquence.
Loin d'être une démonstration technique, ce plan séquence sert à plonger le spectateur dans le film. A savoir, un film qui se déroulera en temps réel, dans un environnement ultra-réaliste, mais aussi où l'horreur atteindra des summums de violence et de soudaineté. Ainsi, au fur et à mesure que le temps passe dans ce long plan séquence, la caméra se fait de plus en plus hystérique, et de moins en moins classique dans son cadrage.
 
 L'horreur:
Avec l'arrivée d'un médecin extérieur, spécialiste des contaminations biologiques et chimiques, le carnage se déclenche. Les blessés se relèvent assoiffés de sang (et surtout contagieux eux-aussi) et tout le monde dans l'immeuble ne pense vite plus qu'à une seule chose: se sauver et sauver sa peau. Mais ce n'est pas aussi simple, car les contaminés semblent insensibles aux coups, comme c'est le cas de la Sra. Izquierdo qui est toujours debout après avoir reçu trois balles dans le corps. Bien vite, le nombre de survivants sera réduit au strict minimum.
Le coeur du film est de loin le plus chaotique et le plus viscéral du film, comme un cauchemar éveillé d'où il serait impossible de s'échapper. La caméra devient folle, les personnages ne pensent qu'à fuir, se jetant même bien souvent directement dans la gueule du loup. Mais tandis que l'image est malmenée, la bande son, elle, est d'une précision chirurgicale, les sons provenant de partout à la fois, toujours distincts mais aussi toujours angoissants. La perte d'un organe sensoriel (la vue) est graduellement remplacée par un autre (l'ouïe).
A noter qu'alors qu'au début du film, la transformation des infectés est longue, elle devient dans cette seconde partie quasiment immédiate. Tricherie cinématographique (d'ailleurs très souvent utilisée dans les films de zombis) qui n'a pour d'autre but que de nous plonger de plus en plus profondément dans l'horreur et la paranoïa.
 
 La conclusion:
Alors qu'ils s'imaginent fuir par les égouts, les survivants (Angela et son cameraman) se voient obligés de fuir vers le dernier étage, où se trouve un appartement vide. Vide, mais pas totalement inhabité, puisqu'il est loué par un homme, qui s'avère y avoir mené d'étranges expériences. Expériences qui semblent expliquer ce qui se passe en se moment même dans l'immeuble. Une trappe s'ouvre alors dans la plafond, et suite à une rencontre avec un nouveau contaminé, la torche de la caméra est détruire, obligeant Pablo, le caméraman, à passer en vision infrarouge, laissant de fait Angela dans le noir. Mais c'est aussi à ce moment là qu'ils se rendent compte que l'appartement est habité par une nouvelle créature, qui, attirée par le bruit, cherche à tâtons à découvrir les intrus. Et, lorsque le caméraman fera du bruit en cherchant à fuir, il signera son arrêt de mort, ainsi que celui de sa collègue.
Cette dernière séquence, que l'on pourrait appeler la montée aux enfers, est sans doute la seule à faire un écart par rapport à la règle établie jusque là, à savoir ne pas utiliser de musique dans le film. Celle-ci peut être entendue lorsque les deux survivants écoutent l'enregistrement de l'homme ayant effectué des expériences sur la petite Medeiros. Les sons entendus sont d'ailleurs interrompus par la chute de la trappe, marquant la fin de l'aparté explicative du film. Explications qui d'ailleurs n'en disent pas long, si ce n'est que le mal est ancien, citant ainsi indirectement le maître de l'horreur, H.P. Lovecraft, chez qui le mal est toujours d'une ancienneté insondable.
Cette dernière séquence est aussi la seule à avoir nécessité une caméra spécifique (une caméra DV grand public), à cause de la partie en infrarouge. Comme quoi avec peu de moyens on peut arriver à créer l'une des scènes les plus flippantes du cinéma moderne.
 
FIN SPOILER
 
une créature de [REC]

 
Techniquement le film est d'une grande finesse. Il est d'ailleurs aussi bien plus complexe qu'il n'y parait. Malgré seulement 20 jours de tournage avec les acteurs, le film a nécessité une grande préparation technique, en particulier à cause des spécificités techniques du film: plans séquences interminables (le plus long fait 22 minutes, soit pratiquement un quart du film), effets spéciaux pouvant être filmés sous tous les angles (au contraire des effets spéciaux habituellement conçus pour n'être vus que brièvement sous un angle bien particulier), et, bien sur, un bon minutage dans les effets de mise en scène.
Si Paco Plaza apporte au film son côté réaliste (la spécialité de l'homme), Jaume Balagueró, quand à lui, vient avec son univers gore, voir presque grand-guignolesque, ultra violent. Si le film porte visiblement plus la marque du second, le premier n'en apporte pas moins un plus au film, faisant de [REC] un habile compromis entre deux cinémas fantastiques différents mais néanmoins complémentaires.
Le chef opérateur, Pablo Rosso, a lui aussi eu un travail important à fournir sur ce film, car non content de faire son travail habituel (quoique pas si habituel que cela, puisqu'il devait éviter les cadrages réussis et parfaits qu'on lui demande habituellement), il devait aussi donner la réplique aux acteurs -et monstres- du film. Pas facile lorsque l'on n'est pas acteur soit même, et qu'en plus on doit s'occuper de la position des acteurs, des éclairages, du perchiste,... D'ailleurs, son jeu d'acteur était tellement mauvais (mais encore une fois, ce n'est pas son métier) qu'il fut postsynchronisé par un autre acteur.
Les acteurs, quand à eux, ont eu une approche totalement différente de [REC]. En effet, afin de garder l'effet de surprise et de permettre aux acteurs de garder leur virginité face aux événements, le scénario ne leur était remis que bout par bout, en fonction des scènes qu'ils allaient tourner (le film a d'ailleurs été tourné dans l'ordre). Ainsi, les acteurs ne savaient pas quand ni s'ils allaient succomber aux assauts des contaminés, y compris l'actrice principale, Manuela Velasco. Celle-ci a d'ailleurs tourné plusieurs fins, sans que les réalisateurs ne lui disent toujours ce qui allait se passer. Ainsi, dans une fin non conservée au montage final, il fut demander à l'actrice de descendre les escaliers, avec sa caméra infrarouge, au milieu des contaminés immobiles, et ce jusqu'en bas; ce qu'elle ne savait pas c'est que les réalisateurs avaient demandés à Martha Carbonell de lui sauter dessus lorsqu'elle passerait à côté d'elle.
Cet exemple montre bien l'ambiance du tournage, où il était demandé aux acteurs de faire preuve d'un réel talent d'improvisation, d'autant plus important lorsque l'on tourne un plan séquence de 20 minutes et que l'on ne veut pas tout recommencer à cause d'une réplique oubliée. Ainsi, si les acteurs sont aux yeux du grand public de parfaits inconnus (l'actrice principale, Manuela Velasco, est un visage que les abonnés de Canal + Espagne ont déjà vus puisqu'elle y est présentatrice, tout comme son personnage dans le film), ils ont cependant tous étés engagés pour leur talent d'improvisation. Ce dernier point était tellement important que la production fit même appel à une actrice comme Martha Carbonell, actrice jusque là cantonnée dans les productions pour enfants. Résultat, elle campe l'un des morts-vivants les plus frappants de l'histoire du genre, ni plus ni moins. Même le monstre final (incarné soit dit en passant par un homme, Javier Botet), pourtant plus "chouchouté" à l'écran, a du mal à autant marquer les esprits que celui incarné par l'actrice, qui s'est d'ailleurs donné à fond pour son rôle.
 
Manuela Velasco dans [REC]

 
Même si le film est clairement novateur dans son traitement, il n'en reste pas moins très proche d'autres films de genre. Le premier qui vient à l'esprit est bien sur le projet Blair Witch (1999), lui aussi filmé en caméra subjective. Tout comme [REC] ce petit film a connu un succès inattendu lors de sa sortie. Film longtemps interdit dans de nombreux pays, censuré dans pratiquement tous, prsque regretté par son réalisateur, Ruggero Deodato, Cannibal Holocaust (1980) est sans doute l'un des films ayant le mieux utilisé la camé subjective, au point de faire croire à de nombreux spectateurs (et même critiques) que ce n'était pas un film! Le réalisateur aura même été forcé de montrer ses acteurs morts dans le film, bien vivant pour le coup, pour prouver qu'il n'avait tué personne sur le tournage (il ne pourra malheureusement pas en dire autant des animaux, qui eux auront bel et bien été massacrés pour les besoins du film).
De même, il est difficile de ne pas penser à Cloverfield, le film de monstre réalisé par Matt Reeves en 2008 (mais dont la production avait commencé à peut-prêt en même temps que celle de [REC]). Si les deux films jouent à priori sur le même principe (implication du spectateur dans l'action, événements en temps réels, et bien sur caméra subjective, tout cela mâtiné de fantastique), force est de constater que le film des deux compères Jaume Balagueró et Paco Plaza offre un spectacle beaucoup plus intrusif et efficace que le blockbuster américain, en partie à cause du poids des studios n'autorisant pas les débordements visuel que peut s'autoriser un petit film espagnol.
Un film comme The Descent de Neil Marshall (2005) a aussi influencé [REC], en particulier lors d'une séquence, celle où les héroïnes sont obligeacute;es, pour voir quelque chose, de regarder au travers de leur caméra infrarouge. Et tombent bien entendu nez à nez avec les monstrueuses créatures habitant dans les cavernes. Là où les héros de The Descent plongent de plus en plus profondément dans les entrailles de la terre, les héros de [REC] quand à eux cherchent le salut vers le haut. Mais dans les deux cas, cette fuite est sans espoir.
Si visuellement, les films précités ont tous de nombreux points communs avec [REC], thématiquement, le film de Jaume Balagueró et Paco Plaza est plus proche de films comme la nuit des morts vivants de George Romero et 28 jours plus tard de Danny Boyle. Les films de zombis sont légions (c'est d'ailleurs l'un des seuls monstres de légende véritablement créés par la Septième Art), ces deux films marquent d'un côté le lancement du genre film de zombis, et l'autre le renouveau de ce même genre, avec des créatures devenues plus animales (et rapides) et viscéralement dangereuses. Jaume Balagueró et Paco Plaza jouent avec les poncifs du genre (jusque dans les tricheries inhérentes au genre, comme la contamination de plus en plus rapide au fur et à mesure de l'avancement du récit) pour se concentrer sur l'impact visuel et nerveux. En effet, les deux réalisateurs ne veulent pas que les spectateurs aient le temps de réfléchir à ce qui se passe (comme par exemple s'il y avait un mystère à découvrir), et quoi de plus simple que le principe de contamination zombiesque.
 
la créature finale de [REC]

 
Comme de plus en plus souvent de nos jours, le succès d'un film est lié à la façon dont il est vendu. Et [REC] n'a pas fait exception. Ainsi, au lieu de montrer une bande annonce où l'on voyait des images du film, le premier teaser disponible montrait les spectateurs terrifiés en train de regarder [REC]. D'une efficacité absolue, ce teaser a créé le buzz autours du film, qui s'est vite retrouvé dans tous les festivals internationaux, allant même jusqu'à participer au prestigieux festival de Venise (la Mostra). Mais c'est au festival fantastique de Gérardmer que [REC] a véritablement montré de quoi il était capable, en remportant pas moins de trois titres (prix du public, prix du public jeune et prix spécial du jury).
Résultat, les américains ont immédiatement achetés les droits, non pas pour le sortir sur le territoire nord-américain, mais pour en tourner un remake, En quarantaine, qui sortira sur les écrans la même année que [REC]. Le comble, ce remake aura même le droit à une sortie en Espagne, et rapportera à l'exploitation plus que l'original (mais le remake aura aussi coûté 10 fois plus cher que l'original, passant de 1,5 millions d'euros à 12 millions de $ de budget). Ce remake n'empêchera nullement la mise en chantier d'une suite, logiquement intitulée [REC 2], avec une bonne partie du casting d'origine de retour (en monstres ?).
 
[REC], de Jaume Balagueró et Paco Paza

 
Ultra efficace, [REC] a été salué par tous les fans de films d'horreur, certains n'hésitant pas à dire que le film de Jaume Balagueró et Paco Plaza est la meilleure adaptation des jeux vidés Silent Hill est Resident Evil jamais tournée, tant il est vrai que le film utilise certaines techniques de narration propres au monde du jeu vidéo (avec découverte d'objets qui serviront plus tard, comme les clés ou la masse), et plus particulièrement au jeu de vidéo horrifique. Même si les cinéastes ne cachent pas leurs influences, leur but n'était pas d'adapter un Resident Evil au cinéma. Certains ont d'ailleurs vu dans le passage où Manu le pompier (Ferran Terraza) attaque la Sra. Izquierdo (Martha Carbonell) à la masse un clin d'oeil au jeu Doom, mais là encore, ce n'était pas le but des cinéastes.
D'aucuns pensent aussi que le film servira dans les décennies futures à étudier le comportement d'une certaine classe sociale moyenne espagnole de ce début de siècle, ainsi que son rapport aux représentants de l'ordre: les pompiers, vus comme des sauveurs (ce qu'ils sont réellement, pour le coup), les policiers, quand à eux peu dignes de confiance, et l'armée, se moquant totalement de la vie de ses concitoyens. Quand aux principaux protagonistes, ils représentent d'une certaine façon les laissé pour compte de la société: la journaliste ringarde, une vieille dame qui vit seule, des émigrés, un homosexuel, et même un ultra-croyant (absent à l'écran mais primordial pour l'histoire). Même le monstre final, la petite Medeiros, représente en quelque sorte l'ancienne façon de concevoir la religion (où exorcisme et possédés étaient monnaie courante); le fait qu'elle "vive" là où tout le monde voyait un appartement inhabité est en soit intéressant culturellement parlant.
Même si ces comportements (ou plutôt ces idées reçues) sont bels et bien typiques de l'époque, ce film n'est en aucun cas une satire de la société espagnol. Le but de ce film est tout autre: Faire peur! Et il le fait bien!
 
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  Film Pourquoi
REC 2 [REC 2] La suite, toujours réalisé par le tandem Jaume Balagueró/Paco Plaza
Eject Eject La version française, Z, gore et sexy, du film des deux compères hispaniques.
En Quarantaine En Quarantaine Le remake américain
Chronique des morts-vivants Chronique des morts-vivants Parce que Romero aussi a traité le film de zombis en mode filmé sur le vif
 
 


 

Conclusion

Martha Carbonell en sale état dans [REC]

 
[REC] propose une immersion absolue dans l'horreur, tout en en montrant somme toute relativement peu, là où la majorité des films actuels surenchérissent dans le gore pour un résultat très relatif (cf tous les Saw et autres Hostel). L'efficacité du film des deux réalisateurs espagnols, Jaume Balagueró et Paco Plaza, vient dans leur utilisation de la caméra subjective, utilisée pour une fois à bon escient, à la façon d'un reportage, avec lumière crue et réaliste à l'appui, mais avec un son multicanal démonstratif au possible.
L'impression est proche de ce que peut ressentir un joueur de jeux vidéos, et en particulier dans le genre Horror Game, transformant [REC] en une sorte d'adaptation au cinéma du monde du jeu vidéo, qui représente qu'on le veuille ou non une nouvelle façon de raconter une histoire.
 
Tous d'accordent à dire que [REC] a révolutionné le genre, arrivant à faire peur là où la majorité des films actuels prêtent bien plus souvent à sourire.
 
[REC], de Jaume Balagueró et Paco Paza

 


 
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