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B.A.F.T.A. |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleurs effets visuels | 2008 | Michael L. Fink, Bill Westenhofer, Ben Morris, Trevor Wood |
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Oscars |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleurs effets visuels | 2008 | Michael L. Fink, Bill Westenhofer, Ben Morris, Trevor Wood |
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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleurs costumes | 2008 | Ruth Myers |
Meilleur film de fantasy | 2008 | |
Meilleure révélation féminine | 2008 | Dakota Blue Richard |
Meilleurs effets visuels | 2008 | Michael L. Fink, Bill Westenhofer, Ben Morris, Trevor Wood |
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Oscars |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleure direction artistique | 2008 | Dennis Gassner, Anna Pinnock |
![]() En février 2002, suite au succès de La communauté de l'anneau, le studio New Line décide d'acheter les droits de la saga A la croisée des mondes, de Philip Pullman. Sorti en Angleterre sous le titre de Northern Lights (ce qui correspond à la traduction en français du premier livre, Les Royaumes du Nord, le premier roman du cycle est connu aux Etats-Unis sous le nom de Golden Compass (ce qui donnera le nom au film). Ce changement de nom, né d'un quiproquo, a pris le devant sur le titre originel. En 2003, le scénariste Tom Stoppard est engagé pour adapter le roman. C'est à ce moment que des réalisateurs comme Brett Ratner (Rush Hour) ou Sam Mendes (American Beauty) se montrent intéressés par le sujet. Mais c'est finalement Chris Weitz (American Pie) qui sera retenu, et ce grâce à sa version de l'histoire, d'une quarantaine de pages, qu'il présente au studio. Tom Stoppard est alors remercié et le studio demande à Chris Weitz d'affiner son traitement en reprenant l'histoire à zéro. New Line invite alors le jeune cinéaste à rencontrer Peter Jackson, qui travaille pour le studio sur King Kong. Le génial néo-zélandais lui donne alors de nombreux conseils, et sur la façon de gérer un blockbuster, et sur comment traiter avec un studio comme New Line. Résultat, en 2004, Chris Weitz annonce officiellement qu'il ne tournera pas a la croisée des mondes: la boussole d'or. La raison annoncée est que le film est trop compliqué à tourner pour quelqu'un qui n'a pas l'expérience des films à gros budgets. Officieusement, la critique de la religion, sujet central du roman, ainsi que la peur d'être écrasé par un studio à la recherche d'un nouveau Seigneur des anneaux effraie le réalisateur. Le studio part à la recherche d'un autre cinéaste, tandis que Chris Weitz reste quand à lui au poste de scénariste. En aout 2005 c'est Anand Tucker qui est engagé. Mais en mai 2006, alors que le tournage doit bientôt commencer, Anand Tucker se désengage du film, la raison invoquée étant comme toujours un problème de différences artistiques avec le studio. New Line propose de nouveau à Chris Weitz de tourner le film, et ce coup-ci il accepte. Le tournage peut donc commencer en septembre 2006, essentiellement en Angleterre, avec quelques scènes supplémentaires en Suisse et en Norvège (sans les acteurs, pour des raisons d'assurance). Les effets spéciaux, d'une importance capitale sur ce genre de films, sont confiés à Rhythm and Hues Studios pour tout ce qui touche aux démons principaux du film, et à Cinesite pou les démons secondaires. Les ours en armure sont quand à eux confiés Framestore CFC. Le film nécessitera de plus la création de quelques 600 costumes, tous fabriqués from scratch pour les besoins du film. A la musique, nous retrouvons le français Alexandre Desplat, qui composa une grande musique orchestrale pour le film. Tout comme ce fut le cas pour Le retour du roi, la chanson titre du film fut chanté par une vedette, Kate Bush pour le film de Chris Weitz et Annie Lennox pour le film de Peter Jackson. ![]() ![]() A film à gros budget casting d'exception. A la croisée des mondes: la boussole d'or n'échappe pas à la règle, bien au contraire. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Malgré des déclarations (voir même des désirs) de rester fidèle au matériau d'origine, de nombreuses différences entre le roman et le film vont apparaître. Certaines sont tout à fait normales, car il est impossible de retranscrire fidèlement un roman, quel qu'il soit, sans tomber dans le piège du film fleuve. La première version du script emmenait le film vers le trois heures. Si cela avait réussi à Peter Jackson, qui a toujours su vendre les durées de ses films, la majorité des cinéastes, plus classiquement, réduisent le film à l'essentiel, pour revenir à une durée plus raisonnable. Cela ne peut être reproché à Chris Weitz. Par contre, certaines modifications touchent le sens profond du film, et cela mérite que l'on s'y intéresse. Si le roman de Philip Pullman doit se résumer à un seul sujet, ce serait peut-être sa critique de la religion, et en particulier de la religion catholique, représentée par le Magistère (après tout a la croisée des mondes raconte l'histoire d'une jeune fille qui décide de tuer dieu pour débarrasser l'humanité de ce tyran). Sujet pour le moins scabreux, surtout pour un film qui désire connaître le succès commercial, et en particulier aux Etats-Unis. Une seule solution (enfin, une seule est proposée par le studio): édulcorer le message. Et en effet, dans le film, le rapport entre catholicisme et Magistère est beaucoup plus floue que dans le roman. Les institutions religieuses américaines en furent satisfaites, contrairement aux fans de la saga. Si certains fans se sont plaints de la couleur de cheveux de Mrs Coulter, brune dans le roman et blonde dans le film (Nicole Kidman oblige), Philip Pullman quand à lui en fut ravi. Au point de déclarer qu'en écrivant ses romans, il a fait une erreur en dépeignant sa méchante en brune. Elle est blonde, il faut s'y faire! Par contre, une différence plus importante, toujours concernant Mrs Coulter, touche à son rapport à son démon, qu'elle frappe dans un instant de colère, ce qui peut à priori sembler impossible aux lecteurs des romans. Mais dans le cadre du film, cela permet de bien mesurer la colère qui habite le personnage. On appelle cela une astuce cinématographique. Enfin, citons la disparition pure et simple des trois derniers chapitres du roman, qui seront déplacés, dixit le réalisateur, dans les futures suites du film (futures suites bien compromises aujourd'hui). Les raisons invoquées sont tout d'abord une question de rythme, et ensuite un désir de commencer les prochains films en créant un lien fort avec le précédent épisode. Mais résultat, cela créé une impression de film non fini, laissant le spectateur (même celui n'ayant jamais lu les romans), sur sa fin. Philip Pullman quand à lui, ne se sent nullement impliqué par les différences entre son livre et le film, chaque medium devant vivre sa propre vie. ![]() ![]() Malgré un polissage de la satire religieuse, le film connut tout de même une très forte polémique, et ce même avant sa sortie. Les livres critiquent ouvertement la façon dont les autorités religieuses manipulent les gens, ce qui, on l'imagine aisément, n'est pas pour plaire à aux intéressés. Conscient de marcher sur des oeufs, New Line a donc expressément demandé à Chris Weitz d'édulcorer le message, en le déportant sur autre chose (en l'occurrence, les byzantins). Malheureusement, par la même le film perd en saveur. Résultat, à la sortie du film les critiques furent très mitigées quand au résultat. Si tous saluent la qualité des décors et la performance technique (le film recevra un Oscar et un B.A.F.TA. pour ses effets spéciaux), nombreux sont ceux qui trouvent à redire. D'un côté les fans reprochent le manque de respect vis à vis des romans, de l'autre les critiques pointent du doigt le trop grand nombre de personnages, bien souvent mal introduits, ce qui a pour conséquence de perdre le public en route (il suffit de comparer ce film avec La communauté de l'anneau, où malgré un nombre de personnages importants autrement plus important les enjeux, y compris entre les personnages, sont toujours clairs). Enfin, nombreux sont ceux qui estiment que ce film laisse son spectateur sur sa fin (et pour cause, le film se finit une demi-heure avant sa fin réelle, c'est à dire avec le combat entre Iorek et Ragnar; ou alors au choix se termine avant d'avoir terminé son récit -les fameux trois chapitres manquants). Le film n'est de ce point de vue là que le prologue de suites qui ne verront jamais le jour. Par contre, tous sont d'accord pour saluer le jeu de la jeune Dakota Blue Richards, ainsi que celle de son ainée, Nicole Kidman, toutes les deux idéales dans leurs rôles respectifs. Mais cela ne suffit pas en comparaison de leur illustres concurrents, le Seigneur des anneaux, la franchise Harry Potter, voir pour certains Le Monde de Narnia (même si ce dernier est beaucoup moins inspiré que le film de Chris Weitz). ![]() ![]() A la croisée des mondes: la boussole d'or, film qui aura couté entre 180 et 205 millions de $, rapportera sur le sol britannique (où est né le roman) environ 53 millions de $, tandis qu'aux Etats-Unis se seront 70 millions de $ qui seront empochés (une somme bien en deçà des attentes). Au total, le film ne rapportera que 372 millions de $. Comme New Line avait du vendre les droits à l''international pour pouvoir financer son film, le studio n'obtint pratiquement rien (seulement 25% des revenus mondiaux revinrent au studio, à nuancer cependant par la vente des droits qui eux furent conséquents, même si la somme reste secrète). En tout cas, du point de vue du studio, le fil fut considéré comme un échec. Time Warner et New Line étaient à l'époque en négociation pour fusionner. A la croisée des mondes: la boussole d'or est sans doute pour quelque chose dans l'échec de ce rapprochement. Bien sur, ce film, comme tout gros blockbuster, et en particulier dans un univers fantastique, connut nombre de produits dérivés, en particulier un jeu vidéo, qui connut une diffusion sur toutes les plates-formes du moment. Si vous avez aimé A la croisée des mondes: la boussole d'or, vous aimerez aussi:
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Visuellement impeccable, mettant en scène des acteurs impeccables (Dakota Blue Richards, Nicole Kidman,
Sam Elliott, Ian McKellen, pour ne citer que les plus marquants),
A la croisée des mondes: la boussole d'or peine par contre à impliquer le spectateur dans l'histoire. Résultat, celui-ci passe un moment agréable,
où il voit de très belles images, mais aucun sentiment fort ne s'en dégagera. Pourtant supérieur au surestimé
Le Monde de Narnia : chapitre 1 - le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique, le film de Chris Weitz, et
ce contrairement au film d'Andrew Adamson ne connaitra pas de suite, pourtant absolument nécessaires pour la compréhension de l'histoire, qui se finira donc en cul de
sac narratif.
Prévu pour être vu comme un conte de Noël pour enfants, à la façon des Harry Potter, A la croisée des mondes: la boussole d'or ne pouvait pas vaincre: son sujet intrinsèque le lui interdisait (la lutte d'une petite fille, qui au fil de ses aventures deviendra adulte, contre dieu et ses hommes de mains, les prêtres). Et quoiqu'en pensent les détracteurs de Chris Weitz (nombre de personnes l'ont critiqué pour la simple raison qu'il avait réalisé American pie), le scénariste et cinéaste s'en sort plutôt bien face à cette énorme production hollywoodienne. |