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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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meilleur film d'horreur | 2008 | |
meilleurs maquillages | 2008 | Davina Lamont et Gino Acevedo |
![]() ![]() Steve Niles a l'idée de base de ce qui allait devenir 30 jours de nuit en entendant parler de la petite ville de Barrow, la bourgade la plus au nord de l'Alaska, où une fois dans l'année, durant l'hiver, le soleil ne se lève pas un mois durant. Immédiatement, l'idée d'en faire un lieu de villégiature pour vampires vint à l'esprit de Steve Niles. Il propose alors son idée à divers studios hollywoodiens, qui tous refusent d'en faire un film. Par dépit, il décide alors d'en faire un comic book (en fait toute une série), qui sera dessiné par Ben Templesmith. La publication du comic book débute en 2002, et immédiatement, les mêmes studios qui avaient auparavant refusé l'histoire de Steve Niles viennent frapper à la porte de l'artiste, et montrent désormais un intéraecirc;t certain pour 30 jours de nuit. Celui qui s'avérera être le plus persuasif se nomme Sam Raimi. Si tout d'abord le père de Spider-Man se montre intéressé pour réaliser lui-même le film, il se décidera rapidement à seulement le produire, et ce avec son ami et associé de toujours Robert Tapert, via leur boîte de production Ghost House Pictures. En 2002 un accord est signé entre les deux parties. Steve Niles s'attèle alors à la tâche suivante: transposer son histoire d'un média à un autre. Il se concentre alors sur les personnages d'Eben et de Stella (qui changent de patronyme en passant d'un média à un autre). Et en 2003 il présente une première version de son script. Mais en mars 2003, Columbia Pictures, qui finance en partie le film et qui le distribue, refuse le traitement proposé par Steve Niles, et oblige l'homme à retravailler son script. Stuart Beattie, scénariste sur Pirates des Caraïbes: le secret du coffre maudit est appelé à la rescousse. Loin de se sentir trahi, Steve Niles laisse Stuart Beattie travailler, au point de se montrer très satisfait du travail fourni par celui-ci. En octobre 2004, le scénario est prêt. La production du film peut donc commencer. Mais il faudra cependant attendre un an pour trouver le réalisateur de 30 jours de nuit en la personne de David Slade (Hard Candy). Et l'une des premières choses que fait le cinéaste est de faire appel au scénariste Brian Nelson (qui avait auparavant travaillé avec Slade sur Hard Candy) pour réécrire l'histoire de Stuart Beattie. ![]() ![]() Pour des questions de coûts (et de praticité), il est décidé d'aller tourner 30 jours de nuit dans la nouvelle Mecque du cinéma hollywoodien, à savoir la Nouvelle-Zélande, qui, depuis le succès du Seigneur des anneaux, n'arrête pas d'accueillir de grosses productions cinématographiques. Les décors commencent donc à être montés pendant que le casting se prépare. Il faudra attendre juin 2006 pour que les premiers rôles ne soient enfin choisis. Josh Hartnett, qui vient de terminer le tournage du Dahlia Noir, se voit confier le rôle du shérif Eben, tandis que pour jouer sa femme c'est la belle Melissa George (Alias) qui est retenue. Et dans le rôle du leader des vampires assoiffés de sang c'est sur Danny Huston (Aviator) que le choix se porte. Pour le reste du casting, se seront essentiellement des acteurs locaux qui seront engagés, comme par exemple l'excellent Nathaniel Lees (les deux derniers Matrix). Bien vite David Slade se pose la question du type de tournage à adopter pour 30 jours de nuit: soit le format classique (bobine), soit le numérique. Si ce dernier offre de nombreux avantages (comme en particulier ne nécessiter que peu de lumières pour fonctionner, c'est finalement la pellicule de 35mm qui est choisie, plus adaptée aux besoins spécifiques de ce tournage. La production occupe un gigantesque plateau (sans doute l'un des plus vastes au monde), où la ville sera reproduite. A priori, dans le but de tourner la totalité du film en intérieur, ce qui offre de nombreux avantages, comme pouvoir gérer la lumière à l'envie, et bien sur ne pas dépendre des conditions météos. Mais, bien vite, il s'avérera impossible de tourner la totalité du film dans l'intérieur du hangar, et la ville devra être construite (en urgence) en extérieur. Résultat, il faut repenser totalement la gestion de l'éclairage (ou son absence), car il ne faut pas oublier que le film se déroule pratiquement uniquement dans l'obscurité. De gigantesques spots sont donc installés pour simuler le clair de lune, seul source de lumière du film, les vampires ayant pratiquement dès le début du film détruit le centrale électrique de la ville. Mais cela a surtout un impact sur le tournage du film, qui devra impérativement être tourné de nuit. David Slade utilisera cependant au maximum la technique de la nuit américaine pour minimiser le nombre de nuits de tournage. Après 70 jours (et nuit) de tournage, en février 2007, le film est enfin prêt à être monté. En avril, le compositeur Brian Reitzell est engagé pour composer le score du film. ![]() ![]() Si les effets spéciaux sont légions dans le film, utilisant intelligemment le numérique et surtout les prises de vue traditionnelles, le film repose avant tout sur les acteurs, et en particulier les survivants qui cherchent, un mois durant, à échapper aux créatures assoiffées de sang qui ont élu domicile dans leur petite ville. Pour des raisons évidentes, on retrouve des acteurs (et actrices) connues (mais pas trop, budget oblige) en tête d'affiche: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Face aux survivants se trouvent bien entendu les terrifiants vampires de 30 jours de nuit. Loin des poncifs du genre (à savoir soit le dandy avec sa cape noire et rouge, façon Dracula, prince des ténèbres, soit les séduisants vampires à la Entretien avec un vampire), les créatures de la nuit du film de David Slade sont tout sauf séductrices. Bestiales, extrêmement brutale, assoiffées de sang (au sens propre, puisqu'ici, les créatures meurent littéralement de soif, se jettent sur leurs proies et commencent à se repaître avant même que leurs victimes n'aient touchées le sol), hideuses même, elles sont en quelque sorte la quintessence de ce que l'homme a de plus animal en lui. Mais elles n'en restent pas moins intelligentes, capables de communiquer entre elles, de tendre des pièges et des embuscades, et de vivre en société. Une société très hiérarchisée, puisque menée par un leader auquel les autres vampires obéissent. Ce leader, Marlow, est joué par le trop peu connu Danny Huston, dont le physique est à l'opposé absolu d'un Christopher Lee, par exemple. Si l'acteur est bien connu des professionnels, saluant tous son talent, le grand public ne le connait que très peu (voir pas du tout). Il campe pourtant ici un chef vampire très convainquant, suintant la dangerosité et la malignité. David Slade désirait faire de ses vampires des créatures s'éloignant de l'image d'Epinal des suceurs de sang; pour cela il eut l'idée de leur créer un langage, simple mais ne s'apparentant à aucune langue connue, leur servant à exprimer leurs besoins primaires (chasser, dormir, manger, ...). Pour cela, il fit appel à un éminent professeur de linguistique, basé à Auckland. Ce spécialiste lui créera un langage, très guttural, simple mais aussi angoissant. Annonciateur de l'arrivée des monstres, l'Etranger est joué par l'excellent Ben Foster, qui tel un oiseau de mauvais augure, prédit la mort et la dévastation pour les habitants de la petite ville de Barrow. Ce personnage n'est pas sans rappeler Reinfield, le serviteur de Dracula, désireux de devenir l'un des non-morts, et servant les seigneurs de la nuit dans leurs oeuvres. Mais, bien entendu, il sera trahi par ses maîtres, peu désireux de le transformer en vampire. Comme dans un western, les vampires, tels des bandits de grand chemin, arrivent en ville (la ville d'ailleurs, ressemble à s'y méprendre à une version actuelle d'une ville de western) et la mettent à sac, seul le shérif (et son adjointe) pouvant lutter contre l'invasion. On retrouve les lieux incontournables du genre, à savoir la prison, le bar, la grand rue (pour le combat final). On a même le droit à l'attaque de la diligence, transformée ici en voiture de police dans un premier temps et en pelleteuse ensuite. John Carpenter dans son Vampires avait déjà associé vampirisme et western, mais David Slade n'en fait jamais un remake à peine déguisé, abordant le genre avec suffisamment d'originalité pour ne pas tomber dans le plagiat. Plagiat d'autant plus difficile à éviter que le vampire a été traité maintes et maintes fois au cinéma. ![]() ![]() 30 jours de nuit fait une sortie fracassante aux Etats-Unis, en prenant la tête du box-office. Rien qu'aux Etats-Unis et au Canada, le film se remboursera, avec pratiquement 40 millions de $ de recettes, pour un budget de 32 millions de $. A l'international, le film fonctionnera aussi correctement, rapportant un total de 75 millions de $. Cependant, les critiques, aussi bien les professionnels que les spectateurs, ne sont pas unanimes sur le film de David Slade, d'aucun jugeant en particulier que les fameuses 30 nuits promises pas le film ne semblent durer qu'une seule nuit. En effet, force est de reconnaître que la gestion du temps dans 30 jours de nuit est loin d'être parfait, et le réalisateur semble ne pas savoir comment traiter cette nuit interminable. Cela n'empaecirc;chera nullement la sortie, dans un premier temps sur le Web, de mini-épisodes dérivés du film 30 jours de nuit, l'ou sous forme de suite et l'autre de préquelle. Leurs noms: 30 days of night: blood trails et 30 days of night: dust to dust. Si vous avez aimé 30 jours de nuit, vous aimerez aussi:
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30 jours de nuit rentre dans la catégories des adaptations de B.D., source d'inspiration à la mode depuis X-Men, en 2000. Si toutes ne sont pas inoubliables,
loin de là (Elektra, V pour Vendetta, ...) le film de David Slade peut être considéré comme
une réussite du genre, même s'il n'est pas parfait.
Au moins, le film offre une vision (légèrement) nouvelle du mythe du vampire, tout en ne faisant pas de concession au spectacle tout public (le film est par moment assez violent, s'autorisant par exemple la mise à mort d'un enfant vampire très brutal). Pour son second film, David Slade prouve qu'il a déjà tout compris au cinéma de genre. Un film de série B musclé tout à fait honorable. ![]() |