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![]() Lorsque le dessinateur Frank Miller reprend la franchise Daredevil, en 1979, il va, au travers des 42 épisodes sur lesquels il travaillera, totalement redéfinir le personnage. Plus que cela, il créera de nouveaux personnages, qui deviendront pour certains presque aussi importants que "l'homme dans peur". Elektra fait partie de ses nouveautés, elle en est même la quintessence. A l'origine prévue comme personnage secondaire, mourant des mains de Bullseye (comme dans le film de sinistre mémoire, Daredevil, réalisé par Mark Steven Johnson en 2003), elle revient suite à la pression des fans. Ressuscitée, elle aura suite à cela droit à sa propre série. ![]() Côté cinéma, le film de Mark Steven Johnson suit tant bien que mal la rencontre entre Daredevil et Elektra, puis la mort de cette dernière. Suite à l'échec critique du film, les producteurs préfèrent abandonner le personnage du justicier aveugle pour se concentrer sur Elektra. Surtout que l'actrice, Jennifer Garner, est encore auréolé du succès d'Alias (elle tournera d'ailleurs le film durant ses "vacances d'été" du tournage de la série, tout comme Goran Visnjic d'ailleurs, qui quand à lui sort d'Urgences). Un spin-off est donc lancé, qui mettra en avant la renaissance de la justicière, ainsi que son combat contre La Main. Le film reprend donc l'histoire là où elle s'était arrêtée pour Elektra, c'est à dire à sa mort, pour ensuite s'intéresser à sa rédemption. Tout cela, bien entendu, en la mettant face à des ennemis aux pouvoirs tous plus impressionnants les uns que les autres. ![]() Si sur le papier, l'histoire peut paraitre intéressante (après tout le scénario est signé Frank Miller, le papa d'Elektra), il en est tout autrement une fois transcrit à l'écran. visiblement Rob Bowman n'est pas à l'aise. Malheureusement, les faiblesses du cinéaste ne touchent pas la partie SFX (pour le coup cette partie là est même plutôt réussie) mais bien la narration et la crédibilité des personnages. Et s'il est bien un point qu'il est nécessaire de réussir sur un film de super-héros, sous peine de sombrer dans le ridicule, c'est bien la crédibilité du personnage principal. Et là, l'échec est pratiquement total. Le spectateur ne croit pas une seconde aux problèmes existentiels de l'héroïne, et a bien du mal à appréhender les motivations des autres personnages (Stick, Mark et Abby Miler, ...). Résultat, en dehors des scènes d'action, le spectateur se sent au mieux abandonné, et au pire s'ennuie profondément. ![]() Le film, au budget plutôt léger pour un film de super-héros (43 millions de $), compte au générique quelques têtes connues. En plus de Jennifer Garner (qui a bien du mal à passer du petit au grand écran), on retrouve donc un "transfuge" d'Urgences, Goran Visnjic, l'incontournable Cary-Hiroyuki Tagawa, ainsi que le grand Terrence Stamp (Superman, Star Wars : épisode I - La Menace fantôme pour n'en citer que deux). D'autres personnalités, moins connues (enfin en tout cas dans le milieu du cinéma), sont aussi de la partie. Le modèle Natassia Malthe, le monstrueux Bob Sapp, ainsi que la jeune Kirsten Prout, quelque temps avant qu'elle ne participe à la série Kyle XY. Enfin, Ben Affleck devait faire un cameo dans le film, mais sa scène fut coupée au montage (de là à dire que le personnage Daredevil porte malheur...). ![]() Visiblement, le budget n'aura pas été dans le scénario, et les spectateurs ne s'y sont pas trompés. Avec un revenu de seulement 56 millions de $, Elektra est souvent considéré comme le pire film de super-héros jamais tourné. Peut-être un petit peu dur (c'est oublier le ratage total qu'est le Captain America de 1990 avec Matt Salinger dans le rôle titre), mais il est vrai que le résultat est loin d'être satisfaisant, et ce même pour un spectateur peu regardant. L'échec fut tellement fort que le jeu-vidéo tiré du film fut annulé. L'actrice principale, Jennifer Garner a d'ailleurs déclaré avoir trouvé ce film très mauvais (elle avait été forcée de le tourner par contrat). Le film, malgré un budget pus que confortable, a habillement recyclé les armes et armures de deux grosses productions récentes. Il s'agit de Troie (avec Brad Pitt), et Alexandre (avec Colin Farrell). Il faut dire que les trois films ont en commun beaucoup de choses, y compris un certain (mais pas total) respect historique (ou mythologique). Les puristes auront peut-être étés choqués par le nom donné à la passe dans laquelle se battent les troupes des deux rois: les portes chaudes. Il ne s'agit pourtant que de la traduction littérale du nom grec du lieu, Thermopyles, qui a donné son nom à la bataille la plus connue de l'histoire grecque. Si vous avez aimé Elektra, vous aimerez aussi:
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![]() Si les spin-off sont rarement satisfaisant d'un point de vue artistique (d'un point de vue financier par contre....), Elektra a réussi l'exploit de faire paraître des films comme le roi scorpion comme de grandes réussites cinématographiques!! Echec monumental au box office, le film ne fut rentabilisé que grâce aux ventes de DVD. Pourtant, lorsqu'on le compare à son grand frère, Daredevil, on relativise la médiocrité du film de Rob Bowman, tant le film de Mark Steven Johnson tombe dans les mêmes erreurs de mises en scène sans arriver à se rattraper sur les scènes d'action. Encore une franchise Marvel gâchée. Avi Arad, la patron de Marvel et producteur des adaptations des personnages de sa société, devrait faite un petit peu plus attention à qui il confie la tâche de porter à l'écran des personnages ayant pourtant bien souvent un fort potentiel cinématographique. ![]() |