Carl Verloc, un homme en apparence tranquille, propriétaire d'un cinéma londonien, vit avec sa femme Sylvia et le frère de celle-ci, un enfant nommé Steve. Carl, qui cache des activités terroristes, provoque une panne d'électricité dans la ville, mais celle-ci ne provoque pas la panique escomptée. Il demande ensuite au jeune Steve de transporter une bombe.
 

Comme souvent chez Hitchcock, la forme importe plus que le fond. Ici, il n'est jamais fait allusion aux raisons qui poussent M. Verloc (Oskar Homolka) à agir de la sorte. Est-ce une raison purement pécuniaire (et dans ce cas là qui sont ses commanditaires), est-ce une raison idéologique (et dans ce cas là quel est donc son credo)? Tout ce qui importe, ce sont ses agissements, et plus précisément les conséquences sur ses proches, et en particulier sa femme (Sylvia Sidney).
Bien évidemment, comme dans pratiquement tout film d'espionnage, et en particulier dans les films de cette époque, l'amour vient changer la donne, au travers du rapport entre Mrs Verloc (Sylvia Sidney) et le beau policier (John Loder) enquêtant sur son terroriste de mari (Oskar Homolka). Le film peut d'ailleurs être vu comme un presque huis-clos, tant le nombre de personnage impliqués dans ce drame est minimaliste (quatre personnages principaux, et seulement quelques second rôles).
Ce film, l'un des premiers du Maître, est loin d'être un chef d'oeuvre du cinéma d'avant guerre, même si l'on reconnaît déjà la patte du futur grand réalisateur, par exemple dans la scène de l'attentat à la bombe dans le bus, de loin le meilleur passage du film, tout comme le passage du meurtre dans la montagne le sera dans Quatre de l'espionnage l'année suivante, film au demeurant assez faible.
L'amour du cinéaste pour les maquettes saute aux yeux dans ce film. Un classique du Maître, et en particulier dans sa période anglaise.
Le film se laisse cependant voir avec un certain plaisir, la grand Alfred Hitchcock maitrisant à la perfection sa narration, et réussissant à tirer vers le haut une histoire pourtant assez limitée.
 
Une histoire, tirée du roman éponyme de Joseph Conrad, mais qui n'a plus au final qu'une très vague ressemblance avec le matériau de base, qui s'intéresse beaucoup plus aux raisons de l'acte de M. Verloc que le film d'Hitchcock, ce dernier préférant de loin se concentrer sur le suspense et le mystère.
 
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Voir un film du Maître du suspens Alfred Hitchcock est toujours un plaisir, même pour ses films les moins réussis. Agent Secret fait partie de cette dernière catégorie. Il n'en reste pas moins que certaines scènes prouvent bien que l'homme est bien l'un des tous meilleurs réalisateurs de son temps.