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Daybreakers


 
Affiche du film

 


 

Titre original

Daybreakers

Synopsis

En 2019, les vampires ont pris le contrôle de notre planète. Les humains ne sont plus qu'une petite minorité, entretenue uniquement pour nourrir la population dominante. Edward Dalton est un vampire qui travaille dans la recherche. Il refuse de se nourrir de sang humain et oeuvre sans relâche à la mise au point d'un substitut qui pourrait à la fois nourrir ses semblables et sauver les derniers spécimens d'hommes. Lorsqu'il rencontre Audrey, une jeune survivante humaine, il va découvrir un secret biologique qui peut tout changer. Désormais, fort d'un savoir que vampires et humains veulent s'approprier à tout prix, Edward va se retrouver au centre d'un affrontement absolu dont l'enjeu décidera de l'avenir des deux espèces...

Genre

Fantastique

Année de production

2009

Australie Etats-Unis

Date de sortie en France

3 mars 2010

Réalisateur

Michael Spierig

Peter Spierig


Musique

Christopher Gordon

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Ethan Hawke Edward Dalton
Willem Dafoe Lionel 'Elvis' Cormac
Sam Neill Charles Bromley
Claudia Karvan
Claudia Karvan Audrey Bennett
Michael Dorman Frankie Dalton
Isabel Lucas Alison Bromley
Vince Colosimo
Vince Colosimo Christopher Caruso
Jay Laga'aia
Jay Laga'aia Sénateur Turner
Christopher Kirby
Christopher Kirby Jarvis Bayom
Bryan Probets un homme dans la cuisine
Michelle Atkinson
Michelle Atkinson Une mère
Eddie L. Fauria Un policier dans la rue
Alex Revan
Alex Revan Rygar

 

Critique du Film

Note :
 
 
 

 
Sam Neill dans Daybreakers

 
Mes nuits sont plus belles que vos jours

 
Michael Spierig et Peter Spierig portent véritablement Daybreakers sur leurs épaules. En effet, les jumeaux sont à l'origine du projet, ils en ont aussi signé le scénario, et, bien entendu, ils l'ont réalisé (s'occupant à la fois de l'équipe principale et de la seconde équipe, le Twin Effect en quelque sorte).
C'est en 2004 que le studio Lionsgate acquiert les droits de l'histoire des deux frères. Il faudra attendre 2007 pour le montage financier du film (et l'écriture définitive du script) ne soit bouclé, et le premier acteur engagé. Il s'agira d'Ethan Hawke, véritable garant du sérieux du projet, et ce bien qu'il ait longuement hésité avant de signer, l'acteur n'étant pas fan des films de genre. Suite à son engagement, c'est au tour d'acteurs comme Willem Dafoe (lui aussi peu intéressé par les films de genre, en tout cas d'un point de vue d'acteur) et Sam Neill (quand à lui beaucoup plus habitué à jouer dans des films fantastiques, de l'antre de la folie à Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà, en passant bien entendu par Jurassic Park) de signer, finalisant totalement de crédibiliser le film.
 
Willem Dafoe dans Daybreakers

 
Le tournage du film aura lieu en Australie. En dehors de coûts moindres, d'une infrastructure permettant de tourner de gros films, de la langue anglaise comme langue officielle, ce choix s'est imposé aux frères Spierig en raison même du montage financier du film. En effet, l'état australien, au travers de le Film Finance Corporation Australia, a financé une partie du film. En contrepartie de quoi, celui-ci devait impérativement être tourné en Australie, dans le Queensland, exactement. Ainsi, c'est dans la ville de Brisbane que seront tournées toutes les scènes urbaines de Daybreakers.
Quand aux scènes en extérieur, elles seront tournées elles aussi dans la région du Queensland. Les frères Spierig réussiront à tirer le meilleur des décors, qu'ils soient naturels ou créés spécifiquement pour les besoins du film.

 
un vampire en pleine mutation dans Daybreakers

 
Les effets spéciaux sont quasiment omniprésents dans Daybreakers. Logique, puisque le film met en scène un monde où les vampires dominent le monde. Mais pas question ici de suceurs de sang à la mode gothique, les vampires sont des gens, mis à part leur statut de morts-vivants, tout ce qu'il y a de plus normaux. Ils travaillent, ont une vie sociale, bref, ils cherchent à vivre comme avant leur transformation. Et physiquement aussi, il y a peu de différence avec un humain. Des canines proéminentes, un teint pale, et des yeux jaunes, voilà en gros tout ce qui les différencie physiquement des humains. Cependant, d'un point de vue logistique, cela implique que, toutes les scènes ou presque mettant en scène des vampires, le service des effets spéciaux a eu du pain sur la planche.
Surtout qu'il existe une deuxième sorte de vampires, les dégénérés. Soit par manque de sang, soit parce qu'ils se sont nourris de vampires, les dégénérés mutent, se transforment en créatures penchant vers la chauve-souris, symbole du suceur de sang (et accessoirement animal à l'origine de la maladie dans le film). Physiquement, ils ressemblent à un croisement entre le Dracula sous forme de chauve-souris du Dracula de Francis Ford Coppola et le Marcus d'Underworld 2 de Len Wiseman. Ces vampires, quoique moins présents que les précédents à l'écran, n'en occupent par moins une place de choix, et surtout, imposent un travail de maquillage autrement plus complexe (jusqu'à 10 heures de maquillage!).
Les SFX ont été confiés à Weta Workshop (le Seigneur des anneaux, Avatar, ...). La société, basée en Nouvelle-Zélande, est devenue depuis le Seigneur des anneaux: la communauté de l'anneau, l'une des références majeures du Septième Art, et prouve une fois de plus avec Daybreakers l'excellence de son travail.
 
Claudia Karvan dans Daybreakers

 
Le vampire a (presque) toujours été utilisé comme métaphore au cinéma, et Daybreakers, malgré son désir d'être un spectacle avant tout divertissant, n'échappe pas à la règle:
la surexploitation des ressources par l'homme: ici, la ressource c'est l'être humain, une denrée qui vient à manquer, mais dont tout le monde, et en particulier les puissants, se moque. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Le vampire, défenseur du mouvement écologiste, voilà pour le moins un symbole qui ne lui avait jusqu'à présent jamais été attaché!
l'inhumanité des cartels financiers et économiques (en particulier pharmaceutiques): symbolisé par le personnage de Sam Neill (un personnage pourtant créé relativement tard dans le projet, et qui deviendra pourtant très vite le grand méchant de l'histoire), qui cristallise à lui seul pratiquement tous les défauts et errements humains, du mensonge à but purement lucratif, en passant par le désintérêt de la vie d'autrui (les humains vidés de leur sang, une allégorie en soit!), sans oublier l'éloignement de sa famille (sa fille), toujours au nom du profit, qu'il soit financier ou bien matériel. Un méchant on ne peut plus classique (cf., au hasard, le Kaufman du Land of the dead de Romero, aux agissements et aux motivations quasiment identiques à ceux de Bromley), élevé de son condition, pourrait-on dire, par le talent de Sam Neill.
l'homme, un loup pour l'homme: les vampires, ces créatures par définition inhumaines, chassent ici les humains pour s'en repaître, mais pas comme le feraient par exemple des zombies, c'est à dire pour répondre à un pur besoin animal de nourriture. Non, ici, en plus de la chair (ou plutôt du sang), les humains seront utilisés comme marchandise, ajoutant ainsi le bénéfice économique au besoin physiologique. De plus, les vampires s'utilisent entre eux, se manipulent, dans le seul but d'obtenir plus de pouvoir, d'argent, de nourriture, ou bien encore d'influence. Bref, l'humanité est déchirée, entre ceux qui ont le pouvoir (les vampires), et ceux qui ne l'ont pas (les humains).
Le parallèle occident/tiers-monde est bien entendu présent (les humains représentant les habitants des pays en voie de développement), tandis que l'ultra-capitalisme, donc la lutte occident/occident, est elle signifié par cette société vampirique prête à exploser à tout moment.

 
Sam Neill dans Daybreakers

 
Même si les frères Spierig ont eu pour Daybreakers un budget explosant leur précédent long-métrage, Undead (4 millions de $), avec à leur disposition la somme de 20 millions de $, il n'en reste pas moins Daybreakers n'en reste pas moins un "petit budget" (surtout comparé à des blockbusters comme 2012 et ses 200 millions de $, et bien entendu Avatar et son budget record de 315 millions de $ hors campagne promotionnelle, tous deux sortis cette même année 2009). Les revenus de Daybreakers, avec 51 millions de $, sans faire du film un succès, permettent au projet d'être plus que rentable.
 
Si vous avez aimé Daybreakers, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
Ultraviolet Ultraviolet Parce que les deux films ont en commun un monde futuriste dirigé par les vampires
Je suis une légende Je suis une légende Parce que dans les deux histoires le destin d'un monde dominé par les créatures de la nuit dépend du sang d'un être humain sain
Aux frontières de l'aube Aux frontières de l'aube Parce que chez Catherine Bigelow aussi certains vampires ne rêvent que de redevenir humains. De plus, dans les deux films opacifier les vitres d'une voiture s'avère le meilleur moyen de se déplacer en cours de journée
Blade Trinity Blade Trinity Parce que les frères Spierig ne sont pas premiers à mettre en scène des vampires traitant les humains comme du bétail, en particulier via l'automatisme de la ponction du sang frais
Blade Runner Blade Runner Car les deux films nous décrivent une même année, 2019, et que dans les deux cas il ne fait pas bon y vivre
 
 


 

Conclusion

 
Malgré (ou bien à cause d') une thématique ambitieuse, Daybreakers n'arrive jamais à faire preuve d'originalité, laissant une sensation de déjà-vu, et donnant parfois l'impression d'assister à un best-off de plusieurs classiques plus ou moins récents du genre (parmi lesquels on retrouve des films comme je suis une légende, aux frontières de l'aube, bienvenue à Gattaca, Underworld 2, ...), sans jamais véritablement se démarquer de la concurrence.
Les acteurs, par contre, s'en sortent plutôt bien, en particulier Sam Neill, particulièrement à l'aise dans son rôle de démiurge. Mais aussi la jeune Isabel Lucas qui, malgré un temps pour le moins limité de présence à l'écran (et un rôle assez unilatéral) arrive à bien plus marquer le spectateur que d'autres personnages pourtant omniprésents.
 
Daybreakers reste, malgré de véritables défauts de mise en scène (voir de cohérence) à divertir, et ce grâce à un rythme certain, sans temps mort, qui ne tombe jamais (ou presque) dans l'excès. Bref, un film en demi teinte, oubliable mais finalement pas si désagréable à regarder. Et après tout, n'est-ce pas tout ce que l'on demande à un film: pendant deux heures nous faire penser à autre chose?

 
affiche altérnative de Daybreakers

 

 


 
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