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![]() Michael Spierig et Peter Spierig portent véritablement Daybreakers sur leurs épaules. En effet, les jumeaux sont à l'origine du projet, ils en ont aussi signé le scénario, et, bien entendu, ils l'ont réalisé (s'occupant à la fois de l'équipe principale et de la seconde équipe, le Twin Effect en quelque sorte). C'est en 2004 que le studio Lionsgate acquiert les droits de l'histoire des deux frères. Il faudra attendre 2007 pour le montage financier du film (et l'écriture définitive du script) ne soit bouclé, et le premier acteur engagé. Il s'agira d'Ethan Hawke, véritable garant du sérieux du projet, et ce bien qu'il ait longuement hésité avant de signer, l'acteur n'étant pas fan des films de genre. Suite à son engagement, c'est au tour d'acteurs comme Willem Dafoe (lui aussi peu intéressé par les films de genre, en tout cas d'un point de vue d'acteur) et Sam Neill (quand à lui beaucoup plus habitué à jouer dans des films fantastiques, de l'antre de la folie à Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà, en passant bien entendu par Jurassic Park) de signer, finalisant totalement de crédibiliser le film. ![]() Le tournage du film aura lieu en Australie. En dehors de coûts moindres, d'une infrastructure permettant de tourner de gros films, de la langue anglaise comme langue officielle, ce choix s'est imposé aux frères Spierig en raison même du montage financier du film. En effet, l'état australien, au travers de le Film Finance Corporation Australia, a financé une partie du film. En contrepartie de quoi, celui-ci devait impérativement être tourné en Australie, dans le Queensland, exactement. Ainsi, c'est dans la ville de Brisbane que seront tournées toutes les scènes urbaines de Daybreakers. Quand aux scènes en extérieur, elles seront tournées elles aussi dans la région du Queensland. Les frères Spierig réussiront à tirer le meilleur des décors, qu'ils soient naturels ou créés spécifiquement pour les besoins du film. ![]() Les effets spéciaux sont quasiment omniprésents dans Daybreakers. Logique, puisque le film met en scène un monde où les vampires dominent le monde. Mais pas question ici de suceurs de sang à la mode gothique, les vampires sont des gens, mis à part leur statut de morts-vivants, tout ce qu'il y a de plus normaux. Ils travaillent, ont une vie sociale, bref, ils cherchent à vivre comme avant leur transformation. Et physiquement aussi, il y a peu de différence avec un humain. Des canines proéminentes, un teint pale, et des yeux jaunes, voilà en gros tout ce qui les différencie physiquement des humains. Cependant, d'un point de vue logistique, cela implique que, toutes les scènes ou presque mettant en scène des vampires, le service des effets spéciaux a eu du pain sur la planche. Surtout qu'il existe une deuxième sorte de vampires, les dégénérés. Soit par manque de sang, soit parce qu'ils se sont nourris de vampires, les dégénérés mutent, se transforment en créatures penchant vers la chauve-souris, symbole du suceur de sang (et accessoirement animal à l'origine de la maladie dans le film). Physiquement, ils ressemblent à un croisement entre le Dracula sous forme de chauve-souris du Dracula de Francis Ford Coppola et le Marcus d'Underworld 2 de Len Wiseman. Ces vampires, quoique moins présents que les précédents à l'écran, n'en occupent par moins une place de choix, et surtout, imposent un travail de maquillage autrement plus complexe (jusqu'à 10 heures de maquillage!). Les SFX ont été confiés à Weta Workshop (le Seigneur des anneaux, Avatar, ...). La société, basée en Nouvelle-Zélande, est devenue depuis le Seigneur des anneaux: la communauté de l'anneau, l'une des références majeures du Septième Art, et prouve une fois de plus avec Daybreakers l'excellence de son travail. ![]() Le vampire a (presque) toujours été utilisé comme métaphore au cinéma, et Daybreakers, malgré son désir d'être un spectacle avant tout divertissant, n'échappe pas à la règle: ![]() ![]() ![]() Le parallèle occident/tiers-monde est bien entendu présent (les humains représentant les habitants des pays en voie de développement), tandis que l'ultra-capitalisme, donc la lutte occident/occident, est elle signifié par cette société vampirique prête à exploser à tout moment. ![]() Même si les frères Spierig ont eu pour Daybreakers un budget explosant leur précédent long-métrage, Undead (4 millions de $), avec à leur disposition la somme de 20 millions de $, il n'en reste pas moins Daybreakers n'en reste pas moins un "petit budget" (surtout comparé à des blockbusters comme 2012 et ses 200 millions de $, et bien entendu Avatar et son budget record de 315 millions de $ hors campagne promotionnelle, tous deux sortis cette même année 2009). Les revenus de Daybreakers, avec 51 millions de $, sans faire du film un succès, permettent au projet d'être plus que rentable. Si vous avez aimé Daybreakers, vous aimerez aussi:
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Malgré (ou bien à cause d') une thématique ambitieuse, Daybreakers n'arrive jamais à faire preuve d'originalité, laissant une sensation de
déjà-vu, et donnant parfois l'impression d'assister à un best-off de plusieurs classiques plus ou moins récents du genre (parmi lesquels on retrouve des films comme
je suis une légende, aux frontières de l'aube, bienvenue à Gattaca,
Underworld 2, ...), sans jamais véritablement se démarquer de la concurrence.
Les acteurs, par contre, s'en sortent plutôt bien, en particulier Sam Neill, particulièrement à l'aise dans son rôle de démiurge. Mais aussi la jeune Isabel Lucas qui, malgré un temps pour le moins limité de présence à l'écran (et un rôle assez unilatéral) arrive à bien plus marquer le spectateur que d'autres personnages pourtant omniprésents. Daybreakers reste, malgré de véritables défauts de mise en scène (voir de cohérence) à divertir, et ce grâce à un rythme certain, sans temps mort, qui ne tombe jamais (ou presque) dans l'excès. Bref, un film en demi teinte, oubliable mais finalement pas si désagréable à regarder. Et après tout, n'est-ce pas tout ce que l'on demande à un film: pendant deux heures nous faire penser à autre chose? ![]() |