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Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà

Affiche du film


Titre original

Event Horizon

Synopsis

Nous sommes en 2047. Il y a des années, le vaisseau spatial Event Horizon a disparu sans laisser de trace. Un signal vient d'être reçu et une mission de l'USAC ( United States Aerospace Command ) part à sa recherche. Cette équipe est composée d'un capitaine courageux, de son équipe de pointe et du concepteur du vaisseau. Leur objectif : retrouver et ramener en toute sécurité le vaisseau spatial de première classe. Cependant, ils découvrent un véritable carnage. Ils vont devoir sauver leur propre vie, parce que quelqu'un ou quelque chose est prêt à les piéger dans une nouvelle dimension de peurs inimaginables...

Genre

Horreur

Année de production

1997

Angleterre U.S.A.

Date de sortie en France

6 mai 1998

Réalisateur

Paul W.S. Anderson

Musique

Michael Kamen

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Laurence Fishburne
Laurence Fishburne Capitaine Miller
Sam Neill
Sam Neill Docteur William Weir
Kathleen Quinlan
Kathleen Quinlan Peters
Joely Richardson
Joely Richardson Lieutenant Starck
Richard T. Jones
Richard T. Jones Cooper
Jack Noseworthy
Jack Noseworthy Justin
Jason Isaacs
Jason Isaacs D.J.
Sean Pertwee
Sean Pertwee Smith
Peter Marinker
Peter Marinker Capitaine John Kilpack
Holley Chant
Holley Chant Claire
Noah Huntley
Noah Huntley Edward Corrick
Robert Jezek
Robert Jezek Un technicien de l'équipe de secours
Emily Booth
Emily Booth La fille sur le moniteur
Teresa May
Teresa May Vanessa

 

 

Critique du Film

Note :

Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà de Paul W.S. Anderson

Le Vaisseau hanté

L'histoire d'Event Horizon remonte au début des années 90, le premier draft du scénario étant présenté aux studios (la Paramount en l'occurrence) par Philip Eisner dès 1992. Après quelques retouches le projet est greenlighté.
En 1995, le film Mortal Kombat connait un énorme succès au box office, et le cinéaste Pau W.S. Anderson se voit proposer la réalisation de plusieurs films, dont Event Horizon et X-Men. Le cinéaste britannique refuse le projet super-héroïque que reprendra Bryan Singer pour se consacrer à cette histoire de science-fiction mâtiné d'horreur, et ce malgré un délai que le réalisateur juge trop court (l'avenir lui donnera raison, puisqu'il n'arrivera pas à finir le film pour la date initialement prévue, retardant la sortie du film de plusieurs mois).
Quoique rappelant grandement de précédentes productions horrifiques, en particulier Alien et Hellraiser, l'histoire présente nombre d'aspects que le cinéaste juge fascinant, et surtout porteurs. Isolement, folie, sadomasochisme (rappelant grandement le film aux portes de l'au-delà de Stuart Gordon, l'horreur en plus), remord, expérimentations scientifiques non contrôlés, et bien sur horreur pure et dure sont quelques uns des thèmes que se propose d'explorer Event Horizon.
Plus de quatre ans après le premier scénario, le tournage débute. Il s'étalement de novembre 1996 à mars 1997, et sera entièrement filmé aux Studios Pinewood, en Angleterre.

Sam Neill défiguré dans Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà de Paul W.S. Anderson

Si le cinéaste ne cache pas ses influences (bien au contraire), il n'est pas question pour autant de faire d'Event Horizon un plagiat des références du genre. On retrouve ainsi, parmi les inspirations de Paul W.S. Anderson:
 2001, l'Odyssée de l'Espace, au travers de la recherche de l'Etre Suprême, ainsi bien entendu que par le danger que représente le vaisseau spatial pour ses occupants.
 Alien, avec en particulier le look du vaisseau de sauvetage Lewis & Clark, et plus précisément les capsules de sommeil. De façon générale, bien des scènes dans le film portent la griffe du film de Ridley Scott, Paul W.S. Anderson n'ayant jamais caché son adoration pour le réalisateur de Blade Runner (auquel s'attaquera d'ailleurs Paul W.S. Anderson avec Soldier, son film suivant). Les couloirs de l'Event Horizon et la façon de les filmer est clairement inspirée par Alien.
 Aliens aussi a fortement influencé Event Horizon, ne serait-ce que dans son cheminement, qui suit une équipe de sauvetage, arrivant sur les lieus d'un carnage est découvrant au fur et à mesure que la même chose les attend. Là aussi, nombre de décors d'Event Horizon n'auraient pas choqués dans le film de James Cameron.
 Le Trou Noir. Si le film produit par Disney a bien mal vieilli, il n'en reste pas moins qu'il abordait un thème majeur de la science-fiction, l'utilisation des trous noirs pour voyager à des vitesses supra-luminiques. Visuellement les deux films n'ont pas grand chose à voir mais thématiquement, il en va autrement, en particulier si l'on compare les personnages du Dr. Hans Reinhardt et du Dr. Weir
 Shining. Le film de Stanley Kubrick possède de nombreux points communs avec le film de Paul W.S. Anderson. Tout d'abord, dans les deux cas, le spectateur suit la montée de la folie d'un homme, entrainant son entourage à la mort. Dans les deux cas, aussi, le surnaturel vient aggraver le cas, avec un climax à base de bain de sang (l'ascenseur dans Shining et la capsule de secours dans Event Horizon.
 Hellraiser, tout comme aux portes de l'au-delà traite du sadomasochisme poussé à l'extrême. Dans le cas d'Hellraiser, tout comme pour Event Horizon, ce sadomasochisme est lié à l'ouverture des portes de l'Enfer. Mais le film de Paul W.S. Anderson ose aller encore plus loin que le film de Clive Barker, en y mêlant torture, viol, automutilation, cannibalisme (et même auto-cannibalisme), meurtre et autres horreurs décriées par la morale.
 La Maison du diable a aussi très fortement influencé la genèse d'Event Horizon, le film de Paul W.S. Anderson étant pratiquement un remake du film de Robert Wise.
 Amityville, la maison du diable, où une maison devient au fur et à mesure de plus en plus menaçante, pour finir par s'avérer être hantée, tout comme le vaisseau Event Horizon.
 Solaris, d'Andreï Tarkovski, classique du genre, où sur une station spatiale apparaissent des personnes décédées, créées par une entité extra-terrestre. Le parallèle avec le film de Paul Anderson est évident.

Laurence Fishburne, Sam Neill, Kathleen Quinlan et Sean Pertwee dans Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà de Paul W.S. Anderson

Non content de plonger dans les classiques de la science-fiction horrifique, Paul W.S. Anderson se permet aussi d'ancrer son histoire dans une certaine réalité scientifique ou historique. Tout d'abord via de subtiles références. En particulier par le nom du vaisseau de sauvetage, le Lewis & Clarke, nommé d'après les deux leaders de la première expédition ayant traversé les Etats-Unis d'Est en Ouest, rappelant ainsi que l'Espace est une terre d'exploration encore à découvrir. Ensuite, par le nom même du personnage incarné par Sam Neill, le docteur Weir, dont le nom est une subtile déformation du véritable docteur Johann Weyer, physicien, occultiste et démonologue néerlandais du XVIème siècle, qui lutta sa vie durant pour que les sorcières soient considérées comme atteintes de folie et par de possession démoniaque. Subtilement, Paul W.S. Anderson place le personnage joué par Sam Neill du côté des incroyants, rendant sa trahison plus forte encore.
L'histoire s'appuie aussi sur des théories scientifiques plus ou moins plausibles, comme le voyage à travers l'Espace-temps, l'espace se pliant pour permettre à un vaisseau de voyager d'un point à un autre instantanément. Le film tient aussi à rester crédible quand à tout ce qui touche le vide spatial (ou presque, puisque, comme dans pratiquement tous les films de science-fiction, l'espace laisse passer le son), effets de la dépressurisation sur l'être humain en tête.
Mis en parallèle avec les parties sciences-fictionnelles pures et simples (les caissons de sommeil spatial, les vaisseaux spatiaux se déplaçant à de très grandes vitesses,...), le film Event Horizon se place ainsi dans une mouvance plus proche de 2001, l'Odyssée de l'Espace que de Star Wars.

Tout le casting d'Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà, de Paul W.S. Anderson

Event Horizon s'avère être un film aux prétentions visuelles et thématiques élevées, que le budget, pourtant relativement important (70 millions de $) ne permet par totalement. Il faut donc ruser. Et très intelligemment (quoique aussi, il faut bien l'avouer, forcé par la censure), le réalisateur va "tromper" le spectateur, en particulier lors des scènes les plus sanglantes de son histoire. Quelles techniques utilise-t-il? Les images rapides, à la limite du subliminal. Le spectateur n'a pas vraiment le temps de voir ce qui se passe, son cerveau en imaginant le plus gros. Il n'est bien entendu ni le premier ni le dernier à tricher de cette façon, un cinéaste comme Alfred Hitchcock avait compris des décennies auparavant l'efficacité de cette technique (la scène de douche de Psychose est un cas d'école d'utilisation de cette technique). Résultat, moins on en montre, et plus le spectateur en imagine. Et l'imagination étant toujours débordante, l'efficacité en est accrue. En fait, tout le contraire des films qui seront tournés quelques années plus tard, comme les Saw et autres Hostel, où le but est justement d'en montrer le plus possible. Ce genre, le torture porn, même s'il attire nombre de spectateurs, est cent fois moins efficace en termes de trouille que la méthode utilisé dans Event Horizon (qui, cependant, n'hésite pas par moment à faire dans le gore qui tâche).
Le premier montage du film était cependant beaucoup plus explicite quand à la violence visuelle, avec un film durant vingt minutes de plus que la version qui sortira finalement en salles. La raison de ces coupes est toujours la même: Quand un cinéaste imagine un film interdit aux moins de 17 ans (R-Rated au Etats-Unis) les producteurs exigent quand à eux un film seulement interdit aux moins de 13 ans (PG-13), la cible première de ce genre de film étant justement les adolescents. Et comme bien souvent lorsque les studios viennent perturber la machines créative, le film finira par subir un cuisant échec au box-office. Sur 70 millions de $ engagés, le film ne rapportera que 26 millions. Il faudra attendre la sortie en DVD pour que le film ne devienne culte, et n'arrive à se rembourser. A ce moment, Paul W.S. Anderson imagine ressortir une version Director's Cut de son film, mais les rushes n'ont pas été conservées, et les 20 minutes manquantes sont désormais perdues.

   
 


Conclusion

Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà de Paul W.S. Anderson

 

Film à part dans la filmographie de Paul W.S. Anderson, Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà a mis du temps à trouver son public, mais est aujourd'hui considéré comme le meilleur film du cinéaste. Nul doute que le film laisse moins la place aux concessions que les autres oeuvres du réalisateur britannique, tout en traitant le genre avec plus de respect que ces autres films.
D'ailleurs, certains n'hésitent pas à dire qu'il s'agit du seul bon film de Paul W.S. Anderson.
Une chose est sure, c'est bien le seul qui peut espé:rer faire peur à son audience!

 

Affiche américaine d'Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà de Paul W.S. Anderson


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