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Outlander, le dernier viking

Affiche du film

 


 

Titre original

Outlander, le dernier viking

Synopsis

Sous le règne des Vikings, un homme venu de l'espace - Kainan - s'écrase sur la Terre, apportant avec lui une créature terrifiante, un prédateur extraterrestre connu sous le nom de Moorwen. Alors que la bête plonge les environs dans le chaos, les vikings, d'abord suspicieux envers ce mystérieux étranger, s'associent bientôt à Kainan pour en venir à bout. Lui seul pourra les mener à la victoire...

Genre

Action

Année de production

2008

Etats-Unis Allemagnes

Date de sortie en France

DTV

Réalisateur

Howard McCain

Musique

Geoff Zanelli

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
James Caviezel
James Caviezel Kainan
Sophia Myles Freya
Jack Huston
Jack Huston Wulfric
John Hurt Hrothgar
Cliff Saunders Boromir
Patrick Stevenson
Patrick Stevenson Unferth
Aidan Devine Einar
Ron Perlman Gunnar
Bailey Maughan
Bailey Maughan Erick
James Preston Rogers Bjorn
Ted Ludzik Olaf
James Binkley Leader
Bryan Renfro Guerrier au cheveux gris
Amy Kerr
Amy Kerr La servente ennuyée dans la cuisine

 

Critique du Film

Note :
 
 

 
James Caviezel dans Outlander, le dernier viking

 
King Rising

Les prémices de ce qui allait devenir Outlander le dernier viking remontent loin, en 1992 exactement. Le jeune Howard McCain, alors étudiant, découvre une reconstitution d'un drakkar pour une couverture du poème épique Beowulf. Mais, sur le moment, un monstre au pays des vikings ne semble par convaincant au jeune homme. Quelques années plus tard, en 1998, il rencontre le scénariste expérimenté Dirk Blackman, et les deux hommes aboutissent à un script mélangeant mythologie nordique (celle de Beowulf & Grendel) et science-fiction.
Le film s'avère difficile à monter, obligeant McCain à passer par le circuit indépendant. Il faudra attendre 2004, et l'arrivée du producteur Barrie M. Osborne (sortant tout juste de l'énorme succès de sa saga du Seigneur des anneaux) pour que le projet, première réalisation pour le cinéma d'Howard McCain, ne démarre véritablement. En 2005 la Weinstein Company donne son accord pour la distribution du film.
Le tournage débute en octobre 2006, et sort sur les écrans (américains) en janvier 2009, après avoir connu un bide retentissant lors de son exploitation internationale (à partir de juillet 2008).
 
Ron Perlman dans Outlander, le dernier viking

 
Le film, qui bénéficie d'un budget relativement confortable (45 millions de $), devait pourtant à l'origine être plus conséquent, forçant la production à revoir à la baisse ses prétentions. Ainsi, exit Weta et la Nouvelle-Zélande (d'un autre côté, le film qui ressemble déjà beaucoup aux Seigneur des anneaux: les deux tours, aurait fini par n'être qu'un pur plagiat du film de Peter Jackson s'il avait en plus été tourné au même endroit). Le tournage aura finalement lieu au Canada, à Terre-Neuve et en Nouvelle-Ecosse. Seule la séquence de la chute d'eau sera tournée ailleurs, en Norvège plus exactement.
Du côté des effets spéciaux, Howard McCain s'entoure d'un autre grand nom dans le milieu, certes moins prestigieux que Weta Workshop, à savoir Patrick Tatopolous. Entre les deux hommes existe un lien fort, puisque McCain sera le scénariste du premier film de Patrick Tatopolous, Underworld 3, le soulèvement des lycans.
Enfin, par soucis d'économie, McCain réutilisera une partie des costumes du Beowulf & Grendel (2005) de Sturla Gunnarsson, filmé lui aussi au Canada, avec Gerard Butler dans le premier rôle.
 
Un prêtre face au monstre: Outlander, le dernier viking

 
A l'origine Howard McCain devait se contenter de son poste de scénariste sur Outlander, le dernier viking, laissant la réalisation à un cinéaste confirmé. Ainsi Renny Harlin (au revoir à jamais) fut un temps attaché au projet. Après son désistement, Howard McCain, qui avait déjà réalisé pour le petit écran, remplacera Renny Harlin.
Pour le rôle principal, Karl Urban fut approché (encore et toujours cette influence du Seigneur des anneaux), mais l'acteur préféra partir tourner pour Marcus Nispel un autre film de viking, Pathfinder - Le sang du guerrier. Suite au refus de l'acteur, furent pressentis Thomas Jane (The Punisher), ainsi qu'un autre transfuge du Seigneur des anneaux, à savoir Sean Bean, un acteur devenu incontournable dès lors qu'il est question de films moyenâgeux. C'est finalement Jim Caviezel qui sera engagé. Un acteur qui a bien du mal à travailler depuis qu'il a incarné Jésus dans le très controversé la passion du Christ de Mel Gibson.
L'accompagnent Sophia Myles, John Hurt, Ron Perlman, et Jack Huston. Ce dernier (qui ressemble comme par hasard étrangement à Karl Urban dans Seigneur des anneaux: les deux tours ) effectuera lui-même toutes ses cascades, avec à la clé une épaule cassée.
 
Le Morween dans Outlander, le dernier viking

 
Sous des dehors de film d'action au décorum viking, Outlander puise en fait ses idées dans deux sources principales:
Beowulf: Le mythe de Beowulf et de sa lutte contre le troll Grendel est bien évidemment la source d'inspiration principale du film d'Howard McCain, tant on y retrouve l'essence du poème anglo-saxon, à savoir un étranger (Beowulf/Kainan) venu débarrasser la cour du roi Hrothgar d'un monstre mangeur d'hommes (Grendel/le Moorwen), et ce jusqu'au combat final où SPOILER// le héros arrache le bras de la créature //FIN SPOILER. En fait, le Outlander change uniquement l'origine des deux protagonistes principaux, Beowulf et Grendel par rapport au poème médiéval, en en faisant des extra-terrestres, le reste du récit restant à peut près identique au premier des trois segments du poème.
Les Anciens astronautes: Cette théorie ufologiste, qui a connu ses heures de gloires dans les années 70, avec des auteurs comme Erich von Däniken ou Robert Charroux, repose sur le principe que la Terre a été visitée (voir continue à l'être) par des extra-terrestres, ceux-ci ayant laissé des traces sur Terre (de préférence auprès de civilisations "lointaines", telles que les mayas, les dogons, les égyptiens, ...). Peut-être même ceux-ci sont-ils à l'origine de la vie humaine sur Terre! Le concept est attractif, et aussi bien la littérature (Barjavel, Arthur C. Clarke, Gilles Servat, H.P. Lovecraft) que le cinéma (The Thing, Predator, Stargate, la porte des étoiles, Transformers 2, la revanche, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal) de s'en nourrir allégrement. Et parmi les influences de McCain impossible de ne pas voir le Predator de John McTiernan (la lutte entre les guerriers et la créature au plus profond de la forêt, où l'on ne sait plus très bien qui est le chasseur et qui est la proie) et The Thing de John Carpenter (l'arrivée de Kainan sur terre, un plan hommage à l'introduction du film de John Carpenter).
 
Jack Huston et James Caviezel dans Outlander, le dernier viking d'Howard McCain

 
A ces influences il serait utile de rajouter le 13ème guerrier de McTiernan, lui aussi adaptation masqué du poème Beowulf et Grendel. Les deux films ont en effet en commun un étranger, capable d'apprendre des langues en très peu de temps, culturellement plus évolué que les vikings, qui va devenir un guerrier redoutable pour affronter des mangeurs d'homme. Et même sur la plan visuel, McCain s'est clairement nourri du cinéma de McTiernan, piochant allégrement dans Predator et le 13ème guerrier, et ce pour un résultat plutôt efficace et plaisant visuellement.
Si parfois le film fait preuve de faiblesse en termes de rythme et d'effets spéciaux, la photographie et les décors sont quand à eux d'une grande qualité (même si, encore une fois, l'influence du Seigneur des anneaux est tangible dans l'architecture de la salle de bouclier, ressassé du palais de Théoden).
Le film s'autorise des effets plutôt gore pour ce genre de productions. Le film ne lésine pas sur les membres arrachées, têtes tranchées, corps démembrés, humains dévorés - dont certains encore vivants-, sang en abondance, et autre viscères apparentes. Le repère du Moorwen n'est pas sans rappeler un film d'horreur interdit aux moins de 16 ans en France, The Descent de Neil Marshall. Ce choix est plutôt surprenant dans une production onéreuse (et peut expliquer en partie l'échec commercial du film, tout comme cela le fut en son temps pour le 13ème guerrier).
 
Des vikings en colère dans Outlander, le dernier viking d'Howard McCain

 
Si la créature est plutôt bien conçue, faisant preuve d'une certaine originalité d'apparence et de mode opératoire, il est à déplorer que par moment les effets spéciaux, en particulier numériques, ne soient pas à la hauteur. Parfois, le monstre en pâtit (sans toutefois sombrer dans le ridicule des DTV made in The Asylum). Et, comme certains détails dans l'histoire peuvent choquer le spectateur (comme par exemple la présence sous le village des vikings d'un réseau gigantesque de grottes et, pire encore, d'un volcan en activité!!), l'échec commercial du film peut s'expliquer en partie. Ajoutons à cela que quoi qu'on en dise, mis à part Seigneur des anneaux, rares sont les films médiévaux à avoir rencontré le succès en salle, voir une sortie tout court. Ce qui ne fut pas le cas d'Outlander en France. Et au niveau mondial, ce ne fut guère mieux, le film ne sortant que dans peu de pays entre juillet 2008 de début 2009, et ne rapportant que 165 000$ aux USA, pour un total de 6 millions de $ à l'international, le tout pour un budget de 47 millions de $.
 
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  Film Pourquoi
Beowulf & Grendel Beowulf & Grendel Car non content qu'être une adaptation de la même histoire, le film d'Howard McCain réutilise les costumes du film de Sturla Gunnarsson tourné quelques années auparavant.
Predator Predator Impossible de ne pas penser au film de John McTiernan, qui, bien avant Outlander mettait en scène la lutte entre un extra-terrestre belliqueux et des soldats d'élite, le tout sur fond de forêt luxuriante
Le Treizième guerrier Le Treizième guerrier Un étranger chez les vikings, seul capable de venir à bout de mangeurs d'hommes, largement adapté de l'histoire de Beowulf, le tout par le réalisateur sans qui Outlander n'aurait sans doute jamais vu le jour, à savoir John McTiernan
Le Seigneur des anneaux: les deux tours Le Seigneur des anneaux: les deux tours Produit par le même homme, Barrie Osborne, les deux films ont en commun l'esthétique de leur communauté (les vikings pour l'un, les rohirrims pour l'autre)
 
 


 

Conclusion


 
Le Morween dans Outlander, le dernier viking

 
Outlander, le dernier viking est un film très peu connu des spectateurs, qui n'a pas connu de sortie en France, et ce malgré son budget conséquent (47 millions de $) et la présence de stars au générique (James Caviezel, John Hurt, Ron Perlman).
Loin d'être honteux, le film d'Howard McCain offre même quelques scènes de qualité (la première attaque du Moorwen, le final dans les grottes), ainsi que des décors, y compris naturels, de toute beauté.
Si James Caviezel a parfois quelque peu de mal à convaincre (trop statique dans son jeu), Ron Perlman offre quand à lui une -courte- prestation mémorable.
 
Un film croisement entre deux films de John McTiernan, le 13ème guerrier et Predator, le tout sur un fond de Beowulf. Autant dire que les amateurs d'aventures épiques y trouveront leur bonheur.
 
Outlander, le dernier viking d'Howard McCain

 

 


 
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