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L'Homme qui en savait trop
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Titre originalThe Man Who Knew Too MuchSynopsis
Bob et Jill Lawrence, un couple de touristes anglais, sont en vacances à Saint-Moritz, en Suisse. Dans leur hôtel, ils reçoivent les
dernières paroles d'un espion français, Louis Bernard, assassiné sous leurs yeux : Un attentat doit être commis contre une
personnalité étrangàre à l'Albert Hall...
GenreEspionnageAnnée de production
Date de sortie en FranceinconnueRéalisateurAlfred Hitchcock
MusiqueArthur Benjamin
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Casting
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Trouver son style est toujours difficile, surtout lorsque l'on est pris en étau par les studios, et que l'on n'a pas de relations. Après
une période dans le muet (dont la plupart ont été rejetés par le cinéaste),
Alfred Hitchcock passe au parlant, et même s'il gardera toujours
certaines habitudes tirées du muet (de longs passages sans parole, musique, ni même bruit), il transforme son art en or. Certains pensent
même que sa période britannique est la meilleure de toute sa carrière. En tout cas, c'est celle qui l'a fait connaître,
même si ses plus grands chefs- d'oeuvre (Psychose,
les oiseaux) font bien évidemment partie de sa période américaine.
Déjà très pointilleux quand aux détails, Alfred Hitchcock,
pour plonger le spectateur dans l'ambiance du film, décide de ne pas mettre de musique pendant le film, en dehors des génériques
de début et de fin, ainsi bien entendu que dans le climax se déroulant dans le Royal Albert Hall, à Londres. Pour ce passage,
la musique fut spécialement écrite pour le film, et jouée sur place. Le cinéaste réutilisera exactement la même
partition pour son remake, en 1956, mais cette fois-ci réorchestrée
et conduite par son compositeur fétiche, Bernard Herrmann.
Côté casting, Alfred Hitchcock avait été
impressionné par la prestation de l'acteur austro-hongrois Peter Lorre dans
M le maudit, de Fritz Lang, et tenait à le faire jouer, lui offrant ainsi son premier tôle en langue anglaise. Cependant, ce
que le cinéaste ne savait pas, c'est que l'acteur ne maîtrisait que très mal l'anglais, et il a donc du apprendre son rôle de
façon phonétique. Cela ne l'empêcha pas de faire de son personnage de méchants l'un des plus emblématiques et
réussis de toute la carrière du maître. D'ailleurs, dans le film, il est de loin le plus charismatique de tout le casting. Son
personnage devait d'ailleurs initialement s'en sortir, mais la censure veillant, il est vite apparu impossible de faire survivre un méchant.
Ce film fait preuve d'un humour très british, souvent très drôle, et bien souvent dans des moments inattendus (la scène chez
le dentiste est de ce point de vue là très réussie, comme celle dans l'église). Le cinéaste, tout au long de sa
carrière saura manier l'humour avec intelligence, n'en faisant jamais trop (on n'est pas dans une grosse comédie à la
Jerry Lewis), en faisant même en quelque sorte une marque de fabrique (le décalage entre con humour et les horreurs qu'ils racontent
font partie du mythe Hitchcock). |
Considéré par certains comme le premier véritable film d'Alfred Hitchcock,
(d'autres voient plutôt comme premier film les cheveux d'or),
l'homme qui en savait trop est intéressant à plus d'un titre : un réalisateur qui s'est enfin trouvé, le seul film
de la filmographie du maître dont il fera un remake (l'homme qui en savait trop,
avec James Stewart et Doris Day), premier film en langue anglaise de l'acteur
Peter Lorre, et, bien entendu, une histoire où se mêlent adroitement
suspense et humour typiquement britannique.
Même si le film n'est pas vierge de défauts (Hitchcock lui-même
l'a toujours dit, considérant ce film comme un film d'amateur), il n'en reste pas moins très agréable à voir, en particulier
si l'on est fan d'histoires d'espionnage.
Un des plus grands du cinéma dans ses premières oeuvres!