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Directors Guild of America |
catégorie |
Année | Gagnant
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meilleur montage sonore | 2005 | Kevin Banks, Lee de Lang, Craig Henighan, Jill Purdy, Nathan Robitaille |
Que l'on se la dise, cet Assaut sur le central 13 n'a au final que bien peu de choses à voir avec le film de John Carpenter, Assaut, dont il est pourtant le remake officiel. Alors oui, on retrouve le huis-clos dans un commissariat, où policiers et prisonniers sont obligés de s'allier pour survivre. Mais c'est bien le seul point commun qu'ont les deux films. Il ne faut pas oublier que le film de John Carpenter est déjà lui-même un remake à peine déguisé du Rio Bravo de Howard Hawks. Tandis que le film du réalisateur de The Thing, sorti en 1976, pour un budget de 100 000 $, avec uniquement des acteurs inconnus, le film du cinéaste français Jean-François Richet (Ma 6-T va crack-er, et plus récemment le diptyque L'Instinct de mort/L'Ennemi public n° 1, avec Vincent Cassel) joue quand à lui dans la cours des grands: un budget de 20 millions de $, et pléthore de stars (ou au moins d'artistes connus). ![]() On retrouve ainsi dans le rôle principal l'acteur Ethan Hawke (le cercle des poètes disparus, Bienvenue à Gattaca, et bien entendu Training day). Le rôle fut cependant initialement proposé à Mark Wahlberg (La planète des singes, version Tim Burton). Ethan Hawke affronte (en tout cas au début) Laurence Fishburne (Matrix). A eux deux, le quota de stars pour un film est déjà atteint. Mais le cinéaste français a réussi à faire venir le très grand Gabriel Byrne (Usual suspects), ainsi que la belle (et très demandée) Maria Bello. Le rappeur Ja Rule fait lui aussi partie d'un casting décidemment prestigieux. ![]() Non content de faire appel à un belle brochette de talents devant la caméra, Jean-François Richet ne lésine pas non plus en ce qui concerne les invisibles du Septième Art: ceux qui sont derrière la caméra. On retrouve ainsi à la musique Graeme Revell, compositeur à qui l'on doit les musiques de films tels que The Crow, une nuit en enfer, Daredevil, ou bien encore planète terreur. On retrouve aussi le monteur attitré de Brian De Palma, Bill Pankow, sur cet Assaut sur le central 13. Le cinéaste a en tout cas porté une attention toute particulière à la qualité de ses effets, qu'ils soient techniques (la photographie de Robert Gantz est d'une très bonne facture) ou spectaculaires (de très nombreuses cascades, explosions, coups de feux, ainsi qu'un quota non négligeable d'effets spéciaux en tout genre). D'ailleurs, le spectateur attentif se rendra compte que Jean-François Richet s'amuse avec sa caméra, en faisant appel parfois à d'habiles mouvements de caméras (voir même des mouvements de caméra "impossibles", comme par exemple cette caméra partant de derrière l'épaule d'Ethan Hawke pour ensuite traverser les vitres et finir dans les nuages); l'effet s'il est beau n'en est pas moins bien souvent déplacé, éloignant par trop de l'histoire au détriment du spectaculaire. La même erreur que fait dans la majorité de ses films David Fincher (le plus connu: la caméra qui se déplace à l'intérieur d'une bouilloire dans Panic Room). ![]() Là où le cinéaste français a fait une erreur d'appréciation, c'est dans le niveau d'explication qu'il donne aux spectateurs quand aux événements qui se déroulent devant nos yeux. John Carpenter laissait le doute sur pratiquement tout: pourquoi? Combien sont-ils? Que veulent-ils? Quand cela va-t-il s'arrêter? L'incertitude créait le suspense. Ici, on sait qui (les flics corrompus), pourquoi (tuer Bishop avant qu'il ne les dénonce), leur nombre (le chiffre exact est connu de tous), la durée du siège (le lever du jour). Bref, il n'y a plus de suspense. Il ne reste qu'un film d'action, certes efficace, mais très classique. Contrairement aux intentions annoncées par le cinéaste, assaut sur le central 13 n'est pas un film de caractères, mais un pur condensé de stéréotypes (la taupe, le lâche qui se sacrifie finalement pour sauver le groupe, le personnage en proie aux doutes mais qui se transcendera pour vaincre et ses craintes et ses ennemis, etc...). ![]() Le film français Nid de guêpes, réalisé par Florent Emilio Siri (Otage avec Bruce Willis) en 2001, avec Samy Naceri, Benoît Magimel et Nadia Farès, est un plus habile hommage au film de John Carpenter. Un cinéaste qui se fait pomper ses créations une à une (mais avec son accord), rarement pour le meilleur, bien souvent pour le pire. N'étant jamais aussi bien servi que par soi-même, le maître travaille actuellement sur le remake de l'un de ses propres films, Invasion Los Angeles. Après tout, il ne sera pas le premier grand à le faire, Alfred Hitchcock lui-même avait tourné deux fois l'homme qui en savait trop: une fois en 1934 et l'autre en 1956 (cette dernière étant la plus connue des deux). Si vous avez aimé Assaut sur le central 13, vous aimerez aussi:
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Remake du second film rélisé par John Carpenter (Assaut),
le film de Jean-François Richet peine à atteindre le niveau de son prédécesseur, et ce malgré les moyens mis en
oeuvre (aussi bien financiers qu'artistique). La faute à une approche trop explicative et trop visuelle, typique du cinéma
prémâché actuel.
Alors bien sur, les jeunes générations, qui n'ont jamais entendu parler du film du maître, tourné 30 ans avant cette version, trouveront sans doute leur bonheur (preuve en est, les notations que l'on trouve sur le net de ce film, plutôt positives). Les amateurs d'un cinéma laissant le spectateur travailler (un minimum, nous n'avons pas affaire à du Ingmar Bergman non plus) préféreront sans aucun doute l'original, et ce malgré une datation seventies qui fait parfois (souvent) mal. En tout cas, Jean-François Richet prouve, tout comme Alexandre Aja et Christophe Gans que les cinéastes de genre français s'exportent bien aux Etats-Unis. Comme on dit, on n'est jamais prophète en son pays.... ![]() |