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Planète Terreur

Affiche du film

 


 

Titre original

Planet Terror

Synopsis

Dans une petite ville, William et Dakota Block, un couple de médecins, constatent que leurs patients sont soudain frappés par la gangrène et affectés par un regard vide et inquiétant... De son côté, Cherry, go-go danseuse, s'est fait arracher la jambe lors d'une attaque. Wray, son ex-petit copain, veille sur elle. Mais Cherry a beau être au plus mal, elle n'a pas dit son dernier mot. Tandis que les malades se multiplient et deviennent des agresseurs enragés, Cherry et Wray prennent la tête d'une armée destinée à empêcher l'épidémie de se propager. Si des millions d'individus sont contaminés et beaucoup succombent, une poignée d'entre eux se battront jusqu'au bout pour se réfugier dans un lieu sûr...

Genre

Horreur

Année de production

2007

U.S.A.

Date de sortie en France

14 août 2007

Réalisateur


Musique

Graeme Revell
Carl Thiel

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Rose McGowan Cherry Darling
Freddy Rodriguez Wray
Marley Shelton Docteur Dakota Block
Josh Brolin Docteur William Block
Michael Biehn
Michael Biehn Shérif Hague
Jeff Fahey
Jeff Fahey J.T.
Naveen Andrews Abby
Bruce Willis Lieutenant Muldoon
Michael Parks Earl McGraw
Tom Savini L'adjoint Tolo
Carlos Gallardo
Carlos Gallardo L'adjoint Carlos
Stacy Ferguson
Stacy Ferguson Tammy
Rebel Rodriguez
Rebel Rodriguez Tony Block
Nicky Katt Joe
Corey Burton La narrateur
Zoe Bell un zombi
Quentin Tarantino Le soldat violeur
Elise Avellan Une des jumelles baby-sitter
Electra Avellan Une des jumelles baby-sitter

 

 


 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
Catégorie
Année
Bénéficiaire
meilleur film d'horreur2008Pour l'ensemble Grindhouse
meilleurs maquillages2008Howard Berger, Gregory Nicotero et Jake Garber
meilleure actrice dans un second rôle2008Rose McGowan

 

 


 

 

Critique du Film

Note :
 
 

 
Robert Rodriguez sur le tournage de planète terreur

 
Le grind en numérique

 
Robert Rodriguez est un geek, dans tout ce que la geek-attitude peut avoir de plus noble. Amoureux du cinéma de John Carpenter, le jeune homme d'origine mexicaine se découvre une vocation de cinéaste. Lorsque sort son premier film, el Mariachi, produit pour une somme défiant toute concurrence (7000$), Robert Rodriguez devient du jour au lendemain un réalisateur culte, capable de faire des miracles avec des bouts de chandelles. Comme son idole!
Sa carrière s'envole, et très vite, il lui vient l'envie de tourner un film très particulier. Fan de cinéma d'exploitation (ces films à petit budget, au scénario souvent mince comme un fil à couper le beurre, et aux filles souvent dénudées dans le but évident de masquer les faiblesses techniques et scénaristiques), Robert Rodriguez pense tourner un film façon film d'exploitation, mais avec les moyens et les budgets d'une véritable production.
Ces films n'avaient un tirage sur pellicule que très limité. Conséquence, les cinémas qui les diffusaient héritaient de bandes de plus en plus abîmées. Résultat, les films souffraient, aussi bien sur l'image (couleurs passées ou au contraire sursaturées) que sur le son (souvent à la limite de l'audible). Parfois même, se sont des passages entiers qui disparaissaient, tant la pellicule avait souffert. Pour attirer un public friand de ce genre de cinéma, les diffuseurs avaient créé un format particulier (aux U.S.A. uniquement): Deux films, entrecoupés de bandes annonces vantant les autres productions de genre.
Les cinémas de quartier passant ce genre de films étaient connus au pays de l'Oncle Sam sous le nom de grindhouse.
Robert Rodriguez en parle à son ami Quentin Tarantino qui s'emballe pour le projet. Ils tourneront chacun un volet de cette fausse bande grindhouse (qui deviendra le nom du concept), entrecoupé de bandes annonces réalisés par d'autres amis réalisateurs (dont Eli Roth, Rob Zombie ou bien encore Edgar Wright).
Le film de Quentin Tarantino sera boulevard de la mort, et celui de Robert Rodriguez, Planète terreur. L'un comme l'autre se donneront comme objectifs de faire des films semblant droits sortis de cette époque qu'ils chérissent tant, avec en prime une affiche correspondant réellement au contenu du film (ce qui n'était pratiquement jamais le cas de ces films là).
 
Bruce Willis dans planète terreur   Cherry Darling (Rose McGowan), stripteaseuse unijambiste et lourdement armée

 
Robert Rodriguez, depuis qu'il est passé au tournage au format numérique, n'est jamais revenu à la pellicule. Comment, alors, rendre hommage à des films justement détériorés à cause de l'usure de cette pellicule. La réponse: les effets spéciaux numériques. Ce qui a comme conséquence un tournage à l'inverse absolu du résultat escompté (tournage numériques, effets spéciaux de qualité, budget confortable,...). Le paradoxe est amusant. Mais comme le cinéaste le fait sérieusement, le résultat à l'écran est exactement celui recherché (bien plus d'ailleurs que celui de boulevard de la mort). Le pari est donc tenu d'un point de vue visuel.
D'un point de vue effets spéciaux, Robert Rodriguez mélange intelligemment maquillage, prothèses et purs effets digitaux, de façon totalement transparente. L'image sale et usée permet d'ailleurs de mieux rendre cohérents entre elles les différentes techniques d'effets spéciaux du film.
Le scénario, quand à lui, est du 100% grindhouse. Assez léger pour ne pas faire réfléchir une seule seconde, avec une pointe d'incohérence volontaire, voir même avec un trou narratif béant en plein milieu du film (passage de a bande manquante, qui, d'ailleurs, est une grande réussite, car malgré la "perte" de cette bande le spectateur rattrape le fil de l'histoire en 15 secondes montre en main).
La musique, quand à elle, devait être confiée au grand John Carpenter, dont aussi bien planète terreur que boulevard de la mort sont des hommages directs. Cependant, cela ne se fit finalement pas, et c'est Robert Rodriguez qui reprit la tâche en main. D'ailleurs, la scène de tentative de viol du personnage de Quentin Tarantino sur celui de Rose McGowan se termine en pure passage à la the thing. Le clin d'oeil qui devait passer par la musique passera finalement par les SFX.
Bien entendu, les hommages ne s'arrêtent pas au réalisateur de New-York 1997, loin de là. Le principe même du film est un habile mélange entre l'œuvre de Romero (et plus précisément la nuit des morts-vivants et le jour des morts-vivants) et le film de Don Siegel, l'invasion des profanateurs de sépulture (ainsi que son remake le plus connu, body snatchers, d'Abel Ferrara).
 
Cherry Darling (Rose McGowan) et le docteur Dakota Block (Marley Shelton)   Planète Terreru présente Cherry Darling (Rose McGowan)

 
Côté casting aussi, Robert Rodriguez travaille l'hommage et la référence:
 Josh Brolin. Cet acteur, dont le visage est bien connu de nombre de spectateurs, a été croisé dans nombre de films de genre de références, que ce soient les Goonies, Mimic, ou bien encore l'homme sans ombre, de Paul Verhoeven.
 Michael Biehn. L'inoubliable interprète de Kyle Reese dans Terminator est un visage que tous les fantasticophiles connaissent par coeur. Vu dans Aliens, Abyss, Timebomb, Jade, The Rock et bien d'autres films de genre, il est l'un des acteurs les plus utilisé dans les films de genre de ses 25 dernières années.
 Jeff Fahey. Pendant malchanceux de Michael Biehn, Jeff Fahey (qui s'est pratiquement retrouvé sur tous les castings "remportés" par Michael Biehn) a tout de même derrière lui une carrière dans le fantastique dont il peur être fier, ne serait-ce que par son rôle dans Le Cobaye. Il a aussi participé au psychose III, Darkman III, et un nombre de téléfilms fantastiques hallucinant. Il est amusant de retrouver les deux hommes (qui, encore une fois, avaient postulés pour le même rôle), qui jouent ici deux frères. Une sorte de clin d'oeil destiné aux fans mais surtout aux deux acteurs.
 La présence de Naveen Andrews au casting de planète terreur doit beaucoup au succès de Lost, même s'il n'en est pas à son premier film fantastique (Rollerball, version John McTiernan). Son personnage collectionneur de testicules dans le film de Robert Rodriguez est assez truculent.
 Bruce Willis. Difficile d'imaginer une star comme Bruce Willis dans un vrai film grindhouse. Mais dans un film hommage au genre, dirigé par un des réalisateurs les plus talentueux de sa génération (et avec qui il avait déjà travaillé sur Sin City) c'est une autre histoire. Il est parfait dans son personnage de militaire infesté par un virus (presque) incontrôlable.
 Tom Savini. Le roi des maquilleurs était déjà apparu en tant qu'acteur dans une nuit en enfer, de Robert Rodriguez. Mais l'avoir au casting d'un film fantastique est toujours un plaisir pour les fans. Et pour le réalisateur, qui a fait durer son personnage le plus longtemps possible, juste parce que c'était Tom Savini.
 Carlos Gallardo. Beaucoup moins connu que ses deux collègues du commissariat du film Michael Biehn et Tom Savini), il est pourtant le mariachi du film de Robert Rodriguez! Ce qui fait du commissariat de la petite ville où se déroule planète terreur le poste de police le mieux gardé de l'univers!
 Et bien sur, pratiquement impossible pour Robert Rodriguez de faire un film sans voir, à un poste ou un autre, Quentin Tarantino. Ici, il joue un soldat violeur infesté par le virus. Un rôle qui lui va comme un gant.
Robert Rodriguez en a aussi profité pour placer quelques membres de sa famille. Son fils Rebel tour d'abord. La présence du jeune garçon sur le film poussa le père à tourner deux versions du film: l'une ou l'enfant meurt, et l'autre où il survit. Son choix était bien de le tuer, et ce dès le premier jet du scénario, mais il lui était trop difficile de lui avouer ce que son personnage devenait. L'avantage du numérique, c'est que l'on peut plus facilement se permettre de filmer encore et encore, le coût du stockage n'ayant rien à voir avec le coût de la pellicule.
Ensuite, le réalisateur, en manque de filles pour son film (on tourne du grindhouse oui on non?) fit une bonne affaire en engageant ses deux nièces, Elise et Electra Avellan, jumelles et totalement déjantées.

 
Rose McGowan, Freddy Rodiguez, Marley Shelton et Naveen Andrews dans planète terreur   Les survivants de Planète terreur

 
Riche en idées grindhouse, le film fourmille de détails novateurs. Mais la plus riche idée du film est bien la jambe-mitraillette qu'arbore la strip-teaseuse Cherry Darling (Rose McGowan). Si une affiche a jamais donnée envie de voir un film c'est bien celle où l'on voit cet outil de mort sur une fille ultra sexy. D'ailleurs, en dehors d'être une idée folle et très séduisante, l'arme en remplacement d'une perte physique rappelle un autre genre dont Robert Rodriguez est un fan: le rape & revenge. Le concept, assez clair en soi, met en scène une jeune fille qui, suite à un viol, se transforme en véritable machine à donner la mort aux mâles libidineux. Ce n'est donc pas un hasard si la mitraillette du personnage de Rose McGowan lui "pousse" suite à une tentative de viol. Le violeur est joué par Quentin Tarantino, lui-même amateur de ce genre de cinéma, et dont le boulevard de la mort est aussi un hommage (le sexe masculin étant remplacé par une voiture, dont le côté phallique n'est plus à démontrer).
Autre personnage féminin, autre destin. Le docteur Dakota Block est un mélange sexy entre le Herbert West du Reanimator de Stuart Gordon (tiré des écrits d'H.P. Lovecraft), et du personnage de Brigitte Lahaie dans Les Prédateurs de la nuit. Notons aussi au passage que le nom du personnage peut être vu comme une référence à l'écrivain Robert Bloch, dont a été tiré le Psychose d'Alfred Hitchcock, et qui était un proche d'H.P. Lovecraft.
 
Si vous avez aimé Planète terreur, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
Boulevard de la mort Boulevard de la mort L'autre volet du diptyque Grindhouse
La Nuit des morts-vivants La Nuit des morts-vivants L'une des influences majeures du film de Robert Rodriguez
Reanimator Reanimator Par ce que l'une des affiches promotionnelles du film de Robert Rodriguez rend clairement hommage au film de Stuart Gordon
 
 


 

Conclusion

 
 
Affiche teaser de Planète terreur de Robert Rodriguez

 
Le concept Grindhouse, pensé pour et par des américains a eu beaucoup de mal à arriver jusqu'en Europe, et le passage de l'Atlantique aura découpé un spectacle pensé pour être vu d'une traite en deux parties distinctes, perdant au passage les fameuses bandes annonces des copains Eli Roth, Rob Zombie et Edgar Wright. Il n'en reste pas moins que ce planète terreur, même vu seul, est une très grande réussite du genre film hommage. A ranger auprès d'un Shaun of the dead, dont les sujets sont il est vrai similaires, mais dont les vrais points communs sont plutôt à chercher du côté de l'amour et du respect de l'oeuvre (ou des oeuvres) à l'origine du concept.
Et quel plaisir de retrouver tous ces acteurs mythiques du fantastiques dans une sorte de baroud d'honneur des anciens, passant le relai à la nouvelle génération.
 
Au fait, comment fait don le personnage de Rose McGowan pour tirer avec sa mitraillette sans jamais appuyer sur la gâchette? Seul elle et Robert Rodriguez pourraient le dire. A moins que ce ne soit le talent inutile numéro 96 de Cherry Darling....
 

 
Affiche teaser de Planète terreur de Robert Rodriguez

 

 


 
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