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![]() Florent Emilio Siri fait partie de ces réalisateurs français, terriblement doués, partis tentés leur chance à Hollywood, après avoir fait leur premières armes en France. Dans cette catégorie on retrouve Alexandre Aja (qui, suite au succès de Haute Tension, est parti tourné La Colline a des yeux, remake du classique de Wes Craven), Jean-François Richet (qui passe de Ma 6-T va crack-er à Assaut sur le Central 13, lui aussi un remake, cette fois-ci de John Carpenter). Les trois artistes ont en commun un amour du cinéma de genre américain, et si seul Alexandre Aja est finalement resté à Hollywood, cette expérience américaine a été pour tous un accélérateur de carrière notable (L'Ennemi intime pour Siri, et bien sur Mesrine pour Jean-François Richet). Là où Florent Emilio Siri se distingue de ses compatriotes, c'est que son premier film américain n'est pas un remake. De plus, c'est l'acteur et producteur du film, Bruce Willis, qui a demandé au cinéaste français de traverser l'Atlantique pour venir travailler à Hollywood. Un Bruce Willis qui a bien du mal à trouver des films à son niveau, et en particulier des films d'action. Car mis à part Les larmes du soleil en 2003 (film à la sinistre réputation), l'acteur a bien du mal à se retrouver sa place parmi les action hero (son dernier succès du genre remonte tout de même à Armageddon, en 1998). Otage est donc une occasion en or de relancer sa carrière de gros bras. ![]() ![]() Florent Emilio Siri se retrouve donc avec en main un budget d'environ 52 millions de dollars, un budget énorme comparé à ses précédents productions. Et tout comme Jean-François Richet dans la même situation il en profite pour jouer avec les plans de caméras impossible, preuve la toute première scène du film où la caméra traverse une porte fermée (on retrouve strictement le même effet dans Assaut sur le Central 13). Heureusement, Florent Emilio Siri ne tombe pas dans le piège de la prouesse visuelle constante (à l'instar d'un Matrix Reloaded par exemple), et retrouve très vite une technique plus utilitaire que démonstrative. Tout cela pour revenir à l'essentiel: Mettre la caméra au service de son histoire. Alors bien sur, Otage est un film de pur divertissement, un actioner qui plus est. Et donc pas à priori un film qui mettra le cerveau de son spectateur en ébullition. Tout au plus y trouverons-nous un message sur le problème de l'adolescence perdue (qui mène ici à la délinquance extrême), des organisations illicites aux pouvoirs pratiquement illimités (à l'instar de son précédent film, Nid de guêpe), de la surprotection (qui risque fort de se retourner un jour où l'autre contre son propriétaire), ainsi bien sur que ce qu'un homme (ou même un enfant) est prêt à faire pour sauver sa famille. En fait, rien que des thèmes très classiques. Mais Florent Emilio Siri ne se perd pas en pathos, et va droit à l'essentiel: l'action. ![]() ![]() Dans le genre, Otage se montre très efficace. Le cinéaste avait, avec Nid de guêpe, traité d'un sujet proche, à savoir la lutte d'un petit groupe pour empêcher un groupe plus grand et plus puissant d'entrer. Mais la différence avec son précédent film est que cette fois-ci les gentils sont les assiégeurs. Et que, contrairement aux assiégés, ils ne veulent pas faire couler le sang. Ou en tout cas le minimum (après tout, c'est Bruce Willis qui tient le flingue, et ce même si le film cherche à nous faire croire que son héros ne veut pas avoir recours à la violence). On pourrait cependant reprocher au film son principal méchant, Mars, joué par l'acteur montant Ben Foster (et doublé en français par le fidèle collaborateur de Florent Emilio Siri, Benoît Magimel). Ben Foster fait exactement ce qu'on lui demande de faire, le problème n'est pas là. Cependant, le personnage est d'un stéréotype absolu, frisant parfois le ridicule. Surtout en comparaison des autres personnages du film (celui campé par Bruce Willis, mais aussi celui joué par Kevin Pollak, ou bien encore celui joué par Jonathan Tucker), plutôt travaillés. Et en particulier sur la fin, où son personnage se transforme en émissaire de mort, pratiquement omniprésent dans la maison, capable d'affronter et vaincre une équipe complète d'hommes armés jusqu'aux dents. En cela, le climax du film frise le ridicule, en entrant de plein pied dans le too much. Heureusement, il est sauvé par la dernière scène du film, dont l'ambiance est très bien rendue, et qui rend à Bruce Willis l'image qu'il n'aurait jamais dû quitter: celle du héros redresseur de tort. ![]() Si vous avez aimé Otage, vous aimerez aussi:
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Florent Emilio Siri a réussi son passage à Hollywood, tout comme son compatriote Alexandre Aja
(La Colline a des yeux). Bien plus que son autre compatriote Jean-François Richet
(Assaut sur le central 13). Les trois réalisateurs ont un point commun: Un amour incontestable du cinéma
américain, et en particulier du cinéma d'action.
Diriger un Bruce Willis ne fait pas peur au petit français. Plus que cela, même, il offre à la star un rôle sur mesure, rôle que l'acteur a de plus en plus de mal à dénicher (Hollywood ayant maintes et maintes fois prouvé son inconstance envers ses vedettes). Rien que pour cela, un grand merci à Florent Emilio Siri. Le site web du film est le suivant: www.otage-lefilm.com/. ![]() |