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Star Trek Premier Contact

Affiche du film

 


 

 

Titre original

Star Trek First Contact

Synopsis

Pour se venger du capitaine Picard qui déjoua le plan d'invasion de la terre imaginé par les Borgs, la reine de ce peuple guerrier remonte le temps jusqu'en 2063. Son but : revenir sur terre et saboter la fusée Phoénix qui avait permis à cette époque d'établir le premier contact avec les extraterrestres.

Genre

Science-Fiction

Année de production

19965

U.S.A.

Date de sortie en France

5 mars 1997

Réalisateur


Musique

Jerry Goldsmith

 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Patrick Stewart Capitaine Jean-Luc Picard
Jonathan Frakes Commander William T. Riker
Brent Spiner Lieutenant Commander Data
LeVar Burton Lieutenant Commander Geordi La Forge
Michael Dorn Lieutenant Commander Worf
Gates McFadden Docteur Beverly Crusher
Marina Sirtis Commander Deanna Troi
Alfre Woodard
Alfre Woodard Lily Sloane
James Cromwell Docteur Zefram Cochrane
Alice Krige La Reine Borg
Michael Horton Lieutenant Daniels
Neal McDonough
Neal McDonough Lieutenant Hawk
Robert Picardo
Robert Picardo Docteur Holographique de Secours
Dwight Schultz
Dwight Schultz Lieutenant Reginald Endicott Barclay III
Adam Scott Homme d'équipage du pont du Defiant
Patti Yasutake Infirmiére Alyssa Ogawa
David Cowgill Un membre de la sécurité
Majel Barrett Voix de l'USS Enterprise
Cameron Enseigne Kellogg
Tracee Cocco Enseigne Jae
Ethan Phillips
Ethan Phillips Le Maître d'hotêl dans le Holodeck


 

Récompenses

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleurs costumes1997Deborah Everton
Meilleur acteur dans un second rôle1997Brent Spiner
Meilleure actrice dans un second rôle1997Alice Krige

 


 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur acteur1997Patrick Stewart
Meilleur réalisateur1997Jonathan Frakes
Meilleurs maquillages1997Michael Westmore, Scott Wheeler et Jake Garber
Meilleure musique1997Jerry Goldsmith
Meilleur film de science-fiction1997 
Meilleurs effets spéciaux1997John Knoll
Meilleur scénario1997Brannon Braga et Ronald D. Moore

 
Oscar Oscar
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleurs maquillages1997Michael Westmore, Scott Wheeler et Jake Garber

 
Les nominations obtenues par Star Trek Premier Contact sont:
 Nomination pour le Hugo de la meilleure histoire en 1997 aux Hugo Awards.

 

Critique du Film

Note :
 

 
L'Enterprise-E dans Star Trek Premier Contact

 
Resistance is futile

 
A peine deux mois après la sortie en salles de Star Trek Générations, Paramount décide de sortir un nouveau film de la saga. La sortie devra se faire en 1996 afin de coïncider avec les 30 ans de la franchise. Le producteur de la série, Rick Berman, décide voir dans ce nouveau film le thème du voyage dans le temps, tandis que de leur côté les scénaristes Brannon Braga et Ronald D. Moore pensent y inclure les Borgs, les ennemis de la Fédération, créés pour le show Star Trek La nouvelle génération. Les deux idées seront alors mélangées, donnant naissance à une histoire où les borgs remontent le temps afin de "borgiser" la Terre avant que ses habitants ne soient capables de les affronter et de les vaincre.
A ceci vient s'ajouter une contrainte: rendre le film accessible à tous, et pas seulement aux fans de la première heure de la franchise. Le tout sans s'aliéner les fans, bien entendu. Pour cela, le scénario ne s'étalera pas (ou très peu) sur le passé des personnages, et simplifiera les interactions entre eux au maximum. Ne restera essentiellement que le rapport entre Picard et les borgs (difficile de passer outre), ainsi que le désir d'humanité de Data (l'un des thèmes majeurs du show, qui prendra ici une importance capitale).
Si le thème du voyage dans le temps est un classique de l'univers Star Trek: pour preuve Star Trek Générations, le dernier film en date, qui voyait un membre de l'Enterprise (Kirk) se perdre dans une singularité temporelle et se retrouver dans ce qui est son futur et le présent des héros de Star Trek la nouvelle génération. Cette fois-ci, par contre, ce seront les héros de la nouvelle génération qui voyageront dans le passé. Dans un premier draft, il est prévu qu'ils remontent jusqu'à l'époque de la Renaissance, l'idée est ensuite abandonnée pour se fixer à la fin du XXIème siècle, à une date charnière de la mythologie Star Trek: la veille de la première rencontre entre des humains et une civilisation extra-terrestre.
 
Gates McFadden, Patrick Stewart et Brent Spiner dans Star Trek Premier Contact

 
Ainsi, tout comme le laissait supposer la double envie et du producteur et des scénaristes, deux histoires vont dont se dérouler en parallèle: d'un côté la lutte contre les Borgs, et de l'autre la préparation à la rencontre qui va mener à la création de la Starfleet, et donc du cœur même de Star Trek.
Le premier draft de l'histoire verra Picard aider au bon déroulement de cette rencontre, tandis que son second, Riker, affrontera les Borgs. Rapidement, cependant, les rôles s'inverseront. Cette inversion est en fait d'une logique implacable, car tout est là pour forcer l'histoire à se dérouler de cette façon et pas d'une autre:
 Le passé de Picard avec les borgs (pour rappel, Picard fut transformé pour un temps en Borg dans la série) oblige en quelque sorte le capitaine de l'USS Entreprise à faire face en personne à ses démons.
 L'Enterprise étant en danger, il est logique que ce soit le capitaine en personne qui lutte pour protéger son navire.
 Le héros du show est Picard, et nul autre, il est donc obligatoire que ce soit lui qui soit mis face au plus grand danger.
 Enfin, Jonathan Frakes ayant hérité du rôle de réalisateur sur Star Trek premier contact, il aurait été inopportun qu'il s'octroie le premier rôle dans le film.
 
Concernant ce dernier point, si Jonathan Frakes a finalement obtenu les rênes du long-métrage (après voir officié en tant que réalisateur sur plusieurs épisodes de Star Trek la nouvelle génération), le poste fut à l'origine proposé à des cinéastes de renom, à savoir Ridley Scott et John McTiernan. Mais s'attaquer à un huitième opus d'une saga n'intéressait pas les deux hommes, qui déclinèrent l'invitation. Cependant, sur le tournage de Star Trek premier contact, personne au sein de la production ne trouva à redire à un Jonathan Frakes au poste de réalisateur. En effet, quoique l'homme soit relativement méconnu du grand public, il n'en a pas moins une excellente réputation, étant à la fois très compétant (son surnom étant "two takes Frakes", n'ayant jamais besoin de tourner plus de deux fois une même scène), très professionnel, et très sympathique.

 
Michael Dorn en pleine opération dans Star Trek Premier Contact

 
Jonathan Frakes s'inspirera de grands classiques du Septième Art pour sa mise en scène: On retrouve parmi les influences cités:
 Alien, le huitième passager, le film de Ridley Scott (comme c'est étrange!), film qui avait démontré le caractère angoissant des couloirs d'un vaisseau spatial. On retrouve un hommage direct à ce film lorsque les premières victimes se font prendre par les borgs, dans des couloirs rappelant étrangement les entrailles du Nostromo, mise en scène y compris.
 Aliens, de James Cameron, cette fois-ci pour la transmutation des couloirs en antre, dans un cas des aliens, et dans l'autre des borgs. Sans atteindre le niveau d'angoisse du film de James Cameron, Jonathan Frakes arrive très bien à rendre l'USS Enterprise par moment accueillant et par moment (lorsqu'il est borgisé) hostile.
 Rencontres du troisième type, le film référence en termes de rencontre humains/E.T. Bien évidemment toute la partie consacrée à l'aventure de Zefram Cochrane se retrouvera teintée du chef-d'œuvre de Steven Spielberg.
 Blade Runner, encore une fois un film réalisé par Ridley Scott, film étalon (avec Mad Max 2) des univers post-apocalyptique. La Terre de cette fin de XXIème siècle sera marquée par le délabrement post guerre atomique typique de l'œuvre de Philip K. Dick, auteur dont est tiré Blade Runner.
 Les dents de la mer, le film de Steven Spielberg, qui a en partie été à l'origine de la psychose des requins, a servi comme référence visuelle pour les attaques Borgs.
 2001, l'odyssée de l'espace, de Stanley Kubrick. Il est vrai qu'il est bien difficile de faire un film dans l'espace sans citer soit Kubrick soit George Lucas. Et dès que l'on veut donner un côté réaliste à ses images c'est toujours chez Kubrick que l'on va chercher son inspiration.
 
Patrick Stewart en Borg dans Star Trek Premier Contact   Alice Krige dans Star Trek Premier Contact

 
Désireux de laisser une place à chacun des personnages principaux de la série Star Trek La nouvelle génération, Star Trek premier contact cherchera au maximum à ne pas se concentrer trop sur l'un ou l'autre de ses héros, le leader restant bien entendu la capitaine Jean-Luc Picard:
 Jean-Luc Picard (Patrick Stewart): si le capitaine de l'USS Enterprise prouve encore une fois sa valeur, ce nouvel opus fêlera toutefois l'image de capitaine sans défaut auquel la saga nous avait habitué. Marqué dans sa chair et dans on âme par son assimilation passée par la collectif Borg, le capitaine Picard verra son jugement influencé par son expérience, au point de mettre en danger l'avenir de son équipage et de la terre afin de satisfaire son désir de vengeance. De plus, comme on peut le voir au début du film, l'amirauté de Starfleet doute des capacités du capitaine de l'Enterprise à pouvoir affronter les Borgs (mais dans ce cas, pourquoi lui avoir confié le tout nouveau USS Enterprise-D, conçu pour justement affronter les Borgs?). Patrick Stewart ferra encore une fois preuve de son talent d'acteur et de son charisme, prouvant (en particulier lors de la scène centrale de la prise de conscience de son erreur) l'étendue de son jeu.
 Data (Brent Spiner): L'androïde à la recherche de son humanité a toujours été l'un des personnages centraux de la saga. Mais dans cet épisode, il va encore "monter en grade", volant pratiquement la vedette à son capitaine, en se retrouvant face à la Reine Borg; qui lui offre justement de remplacer celui-ci à la place qui lui était réservée en tant que Locutus. La Reine Borg cherchera à atteindre Data par la chair, et ce aussi bien au sens propre (en lui greffant de la chair humaine) qu'au sens figuré (en lui offrant son corps à elle). Ainsi, c'est donc le moins humain de tous les personnages du show qui se retrouve face aux plus bas sentiments humains, à savoir la luxure et la recherche du pouvoir. S'il cède à ses pulsions humaines, c'est paradoxalement à ce moment là qu'il se retrouvera écarté de façon définitive de sa quête d'humanité. Un paradoxe typique de l'univers Star Trekien.
 Riker (Jonathan Frakes): Si l'acteur a pris du galon au sein de la production, son personnage quand à lui, et ce même s'il joue un rôle important, sera quelque peu mis en retrait (en partie par politesse, en partie par manque de disponibilité). Son personnage sera donc là pour aiguiller le personnage de Zefram Cochrane (James Cromwell) dans la complétion de son expérience. Toujours aussi charismatique, Jonathan Frakes donne pourtant quelque peu l'impression de se promener dans le film. Mais après tout son personnage n'a finalement pas grand chose à faire.
 Geordi La Forge (LeVar Burton): Après sept saisons, l'acteur obtient enfin ce qu'il désire, à savoir le droit d'enlever sa visière, et donc enfin pouvoir montrer ses yeux au public. Si l'acteur y gagne en jeu, son personnage par contre, y perd ce petit quelque chose qui le rendait unique. Geordi La Forge fait partie des personnages du film qui, étant sur Terre, n'a finalement pas grand chose à faire, d'un point de vue dramatique, mis à part persuader Zefram Cochrane (James Cromwell) de finaliser son expérience.
 Deanna Troi (Marina Sirtis): Son personnage a bien souvent été mis en retrait, à la fois dans film précédent et dans la série, où elle se faisait voler la vedette à chaque fois que sa mère (interprétée par Majel Barrett) intervenait. Un effort a donc été fait dans Star Trek Premier contact, où son personnage, sans jamais toutefois passer au premier plan, se retrouve moteur des événements. De plus, ce film lui offre pour une fois la chance de faire preuve de son talent comique, lors de la fameuse scène de cuite entre son personnage et celui de Zefram Cochrane (James Cromwell).
 Beverly Crusher (Gates McFadden): Si son personnage n'évolue pas dans ce film, il est néanmoins partie prenante des scènes de lutte entre l'équipage de l'USS Enterprise et les borgs, la plaçant ainsi au centre de la partie la plus mémorable de ce film.
 Worf (Michael Dorn): Impossible de ne pas mettre le klingon le plus connu de l'univers Star Trek en dehors des scènes d'actions. Worf comme à son habitude sera aux premières lignes, et affrontera à main nue les terribles Borgs. Alors que son personnage est censé ne plus faire partie de l'équipage de l'USS Enterprise (puisqu'il est partie intégrante du casting de Star Trek Deep Space 9), une ruse scénaristique permet de le faire réintégrer le navire, sans que cela ne vienne perturber la mythologie Star Trek.
En plus des personnages phares de la saga, on retrouve quelques seconds rôles récurrents de la saga, tels qu'Alyssa Ogawa (Patti Yasutake) ou bien encore le lieutenant Barclay (Dwight Schultz, le Looping de la série l'agence tout-risque).
 
Marina Sirtis dans Star Trek Premier Contact

 
D'autres réguliers de la franchise Star Trek se retrouveront au casting de Star Trek Premier Contact. Tout d'abord Ethan Phillips de la série Star Trek Voyager, qui apparaît ici à visage découvert, dans la scène de l'Holodeck. Ensuite, le génial Robert Picardo, lui aussi sorti tout droit de Star Trek Voyager, qui reprend le même rôle qu'il tient dans sa série, à savoir le Docteur holographique. Son apparition en soi est déjà un clin d'œil, mais il offre aux fans de la série un deuxième niveau d'hommage, en reprenant à son compte l'expression favorite du docteur McCoy de la série originale (I'm a doctor, not a ...").
Mais un autre acteur ayant déjà joué dans Star Trek la nouvelle génération va tenir un rôle de premier plan dans ce film: il s'agit de James Cromwell. L'acteur, alors encore très peu connu, était apparu à plusieurs reprises, à la fois dans Star Trek la nouvelle génération et dans Star Trek Deep Space 9. La production lui propose alors -après la défection de Tom Hanks, pris par le tournage de That Thing You Do!- de tenir le rôle du docteur Zefram Cochrane, l'un des tous premiers rôles du film. La folie de l'acteur avait toujours plus à la production, et le personnage permettait à l'acteur de démontrer l'étendue de son talent. Force est de constater que le choix était bon, car non seulement son personnage est mémorable, mais la carrière de James Cromwell démarra à peu près à ce moment là. Le personnage de Zefram Cochrane était déjà apparu dans Star Trek Original, quoique légèrement différent (c'était un extra-terrestre), et il reviendra pas la suite dans Star Trek Enterprise, de nouveau sous les traits de James Cromwell. A noter que l'acteur est le seul de toute l'histoire de la franchise à prononcer les mots Star Trek. Son personnage, central de la partie voyage dans le temps de Star Trek Premier Contact, permettra d'analyser en profondeur le thème de la différence majeur entre Histoire et réalité historique. Un fait que la majorité de gens (y compris les historiens) ne veulent pas voir, et qui pourtant est d'une importance capitale pour qui veut réellement comprendre et l'histoire et comment on fait l'histoire.
Un film Star Trek se doit d'avoir un méchant mémorable, et Star Trek Premier contact ne ferra pas exception à la règle, bien au contraire. Les Borgs sont de loin les ennemis les plus terrifiants de tout l'univers Star Trek, sortes de zombis cybernétiques, cristallisation de nombreuses craintes: peur de l'inconnu, peur d'un ennemi imbattable, peur de la perte d'individualité dans la société, et peur -chose à priori incroyable dans l'univers Star Trek- de la technologie. La "borgisation" peut même être vu comme un viol, à la fois physique (avec cet ajout au plus profond de la chair de corps étrangers) et mental (avec cette annihilation totale de la personnalité et de la volonté). Un seul personnage avait subi ce viol dans la saga, il s'agit du capitaine Picard. En créant la Reine Borg, les scénaristes arrivent à la fois à régler un problème d'ordre pratique (les dialogues entre les Borgs et les humains), concentrer le climax sur un personnage en particulier (et non le collectif dans son ensemble), et enfin permettre une interaction forte avec les héros, en particulier Picard et Data. Ainsi, en dehors de la découverte de cette reine, cela permet d'expliquer pourquoi Picard n'a jamais été tout à fait "borgiser", puisque celle-ci cherchait en créant Locutus à se trouver un conjoint qui aurait eu son libre arbitre. Devant son échec, la reine se tournera alors vers Data, une idée de génie de la part des scénaristes. Ainsi, en faisant du chef du collectif Borg une femme, l'auteur du viol est en quelque sorte inversé par rapport à l'ordre "naturel" des choses. L'actrice sud-africaine Alice Krige jouera le rôle de la Reine Borg, un rôle qu'elle retrouvera quelques années plus tard pour l'épisode final de Star Trek Voyager, ainsi que pour l'attraction Star Trek 4D. L'actrice apportera un côté à la fois effrayant au personnage et à la fois sexuellement chargé, à la façon d'un cénobite.
 
Le Faucon Millénaire tel que l'on peut l'entrevoir dans Star Trek Premier Contact

 
La Reine Borg demandera pour sa première apparition à l'écran, pas moins de cinq mois de préparation aux équipes des effets-spéciaux, et à ILM en particulier. En effet, celle-ci est tout d'abord visible l'épine dorsale à nu, ce qui nécessitera des SFX alors difficiles à faire. A noter qu'elle marqua suffisamment les esprits pour inspirer la série les chroniques de Sarah Connor. Encore aujourd'hui, cette scène reste l'une des plus marquantes de toute la franchise Star Trek au cinéma.
La production a aussi beaucoup travaillé sur les vaisseaux spatiaux. Mais comment faire autrement dans un Star Trek? Star Trek Premier contact est le premier film de la franchise à utiliser un vaisseau spatial en CGI. Il s'agit bien entendu du nouvel Enterprise-E, l'ancien ayant été détruit dans Star Trek Générations. Cela n'empêchera pas la production d'utiliser encore de nombreuses maquettes pour le film, y compris pour l'Enterprise. D'ailleurs, le vaisseau apparaît comme bien plus imposant lorsqu'est utilisée une maquette que lorsqu'il est en images de synthèses.
Autre vaisseau d'importance pour le film, et ce même si on le voit que très peu de temps: la sphère Borg. Un vaisseau en forme de sphère, cela ne peut que rappeler L'Etoile Noire de La Guerre des étoiles, ce qui bien entendu pose un problème. Pour cela, il fut décidé de rendre le vaisseau plus mobile, en particulier en lui donnant un mouvement de rotation pratiquement absent de l'Etoile Noire.
ILM se permettra un clin d'œil à la saga de George Lucas en faisant très rapidement apparaître le Faucon Millénaire lors de la grande bataille du début du film entre les forces de Starfleet et les Borgs. Le film compte d'autres clins d'œil, plus ou moins discrets ou faciles à remarquer. Ainsi, on retrouve sur le collecteur de l'Enterprise le numéro AE35, une référence que les fans de 2001 l'odyssée de l'espace connaissent bien, pour l'avoir vu sur le satellite du même nom dans le chef d'œuvre de Stanley Kubrick. Le personnage joué par James Cromwell, peu avare en hommages directs ou indirects, dit à un moment dans le film :"Don't you people in the 24th Century ever pee?" " ("Vous ne pissez jamais au 24ème siècle"), une remarque pleine d'autodérision, dans un show où il n'y a jamais aucune toilettes apparentes, un fait que nombre de personnes ont remarqués. Enfin, il est amusant de noter que le film cite Moby Dick, au travers de la bouche de Patrick Stewart. Le même Patrick Stewart qui jouera deux ans plus tard le rôle du capitaine Achab dans un téléfilm pour lequel il fut cité aux Golden Globes et aux Emmy Awards.
 
Un Borg dans Star Trek Premier Contact   Alfre Woodard, Brent Spiner, Gates McFadden et Patrick Stewart dans Star Trek Premier Contact

 
Star Trek Premier contact fut pendant longtemps le film le plus rentable de la franchise (en fait jusqu'au Star Trek de J.J. Abrams), avec un total de 150 millions de $ de revenus (pour un budget de 35 millions de $). Il est aujourd'hui considéré comme le plus réussi des quatre films mettant en scène les héros de Star Trek la nouvelle génération.
Tout comme Star Trek, le film, il utilise un artefact notable de l'histoire américaine (le satellite Voyager dans le film de Robert Wise et un missile nucléaire Titan dans Star Trek Premier Contact), rappelant à qui l'aurait oublié que Star Trek est bel et bien une série américaine, et ce même si elle défend le droit et le devoir à l'égalité et l'amour entre tous les peuples libres. Un message qui a toujours eu du mal à apparaître clairement en dehors des Etats-Unis, la franchise n'ayant jamais beaucoup fonctionné en dehors des frontières américaines, étant trop souvent vu comme un show kitch et décalé. C'est bien dommage, car les scénarios des histoires de Star Trek sont bien souvent intelligentes, et prônent une fois n'est pas coutume la non violence (ce qui il est vrai n'est pas évident si l'on ne voit que les films, plus marqués action que les séries).
   
 
 


 

Conclusion


 
L'Enterprise-E affronte le vaisseau Borg dans Star Trek Premier Contact

 
Après l'échec commercial et critique de Star Trek Générations, ce nouvel opus (le huitième) remet en quelque sorte les pendules à l'heure, et relance une franchise sur le point de s'essouffler. Cependant, les films suivants, Star Trek Insurrection et Star Trek Némésis ne viendront pas confirmer cette tendance, et il faudra attendre 2009 et le reboot Star Trek pour voir le sourire revenir sur le visage des producteurs de la franchise.
A noter que Star Trek premier Contact est le premier film à ne compter à son générique aucun des acteurs présents dans la série originelle (en dehors bien entendu de Majel Barrett), prouvant ainsi qu'il n'était pas nécessaire de compter sur Kirk ou bien encore Spock pour attirer des spectateurs à un film Star Trek.
Thématiquement, ce film renoue avec les notions de bravoure, d'amitié, de paix et de respect entre les peuples qui ont fait la gloire de la saga, auxquels viennent s'ajouter l'aveuglement lié au désir de vengeance, la peur de l'inconnu, la tentation (luxure et pouvoir), la perte de son identité, ainsi que le relecture de l'Histoire. Un film très riche, comme seul Star Trek sait le proposer.
Et en prime, Star Trek Premier Contact offrira à son public l'un des méchants les plus réussi de toute la franchise: la Reine Borg.

 
James Cromwell dans Star Trek Premier Contact

 

 


 
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