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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleurs costumes | 1997 | Deborah Everton |
Meilleur acteur dans un second rôle | 1997 | Brent Spiner |
Meilleure actrice dans un second rôle | 1997 | Alice Krige |
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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur acteur | 1997 | Patrick Stewart |
Meilleur réalisateur | 1997 | Jonathan Frakes |
Meilleurs maquillages | 1997 | Michael Westmore, Scott Wheeler et Jake Garber |
Meilleure musique | 1997 | Jerry Goldsmith |
Meilleur film de science-fiction | 1997 | |
Meilleurs effets spéciaux | 1997 | John Knoll |
Meilleur scénario | 1997 | Brannon Braga et Ronald D. Moore |
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Oscar |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleurs maquillages | 1997 | Michael Westmore, Scott Wheeler et Jake Garber |
![]() A peine deux mois après la sortie en salles de Star Trek Générations, Paramount décide de sortir un nouveau film de la saga. La sortie devra se faire en 1996 afin de coïncider avec les 30 ans de la franchise. Le producteur de la série, Rick Berman, décide voir dans ce nouveau film le thème du voyage dans le temps, tandis que de leur côté les scénaristes Brannon Braga et Ronald D. Moore pensent y inclure les Borgs, les ennemis de la Fédération, créés pour le show Star Trek La nouvelle génération. Les deux idées seront alors mélangées, donnant naissance à une histoire où les borgs remontent le temps afin de "borgiser" la Terre avant que ses habitants ne soient capables de les affronter et de les vaincre. A ceci vient s'ajouter une contrainte: rendre le film accessible à tous, et pas seulement aux fans de la première heure de la franchise. Le tout sans s'aliéner les fans, bien entendu. Pour cela, le scénario ne s'étalera pas (ou très peu) sur le passé des personnages, et simplifiera les interactions entre eux au maximum. Ne restera essentiellement que le rapport entre Picard et les borgs (difficile de passer outre), ainsi que le désir d'humanité de Data (l'un des thèmes majeurs du show, qui prendra ici une importance capitale). Si le thème du voyage dans le temps est un classique de l'univers Star Trek: pour preuve Star Trek Générations, le dernier film en date, qui voyait un membre de l'Enterprise (Kirk) se perdre dans une singularité temporelle et se retrouver dans ce qui est son futur et le présent des héros de Star Trek la nouvelle génération. Cette fois-ci, par contre, ce seront les héros de la nouvelle génération qui voyageront dans le passé. Dans un premier draft, il est prévu qu'ils remontent jusqu'à l'époque de la Renaissance, l'idée est ensuite abandonnée pour se fixer à la fin du XXIème siècle, à une date charnière de la mythologie Star Trek: la veille de la première rencontre entre des humains et une civilisation extra-terrestre. ![]() Ainsi, tout comme le laissait supposer la double envie et du producteur et des scénaristes, deux histoires vont dont se dérouler en parallèle: d'un côté la lutte contre les Borgs, et de l'autre la préparation à la rencontre qui va mener à la création de la Starfleet, et donc du cœur même de Star Trek. Le premier draft de l'histoire verra Picard aider au bon déroulement de cette rencontre, tandis que son second, Riker, affrontera les Borgs. Rapidement, cependant, les rôles s'inverseront. Cette inversion est en fait d'une logique implacable, car tout est là pour forcer l'histoire à se dérouler de cette façon et pas d'une autre: ![]() ![]() ![]() ![]() Concernant ce dernier point, si Jonathan Frakes a finalement obtenu les rênes du long-métrage (après voir officié en tant que réalisateur sur plusieurs épisodes de Star Trek la nouvelle génération), le poste fut à l'origine proposé à des cinéastes de renom, à savoir Ridley Scott et John McTiernan. Mais s'attaquer à un huitième opus d'une saga n'intéressait pas les deux hommes, qui déclinèrent l'invitation. Cependant, sur le tournage de Star Trek premier contact, personne au sein de la production ne trouva à redire à un Jonathan Frakes au poste de réalisateur. En effet, quoique l'homme soit relativement méconnu du grand public, il n'en a pas moins une excellente réputation, étant à la fois très compétant (son surnom étant "two takes Frakes", n'ayant jamais besoin de tourner plus de deux fois une même scène), très professionnel, et très sympathique. ![]() Jonathan Frakes s'inspirera de grands classiques du Septième Art pour sa mise en scène: On retrouve parmi les influences cités: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Désireux de laisser une place à chacun des personnages principaux de la série Star Trek La nouvelle génération, Star Trek premier contact cherchera au maximum à ne pas se concentrer trop sur l'un ou l'autre de ses héros, le leader restant bien entendu la capitaine Jean-Luc Picard: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() En plus des personnages phares de la saga, on retrouve quelques seconds rôles récurrents de la saga, tels qu'Alyssa Ogawa (Patti Yasutake) ou bien encore le lieutenant Barclay (Dwight Schultz, le Looping de la série l'agence tout-risque). ![]() D'autres réguliers de la franchise Star Trek se retrouveront au casting de Star Trek Premier Contact. Tout d'abord Ethan Phillips de la série Star Trek Voyager, qui apparaît ici à visage découvert, dans la scène de l'Holodeck. Ensuite, le génial Robert Picardo, lui aussi sorti tout droit de Star Trek Voyager, qui reprend le même rôle qu'il tient dans sa série, à savoir le Docteur holographique. Son apparition en soi est déjà un clin d'œil, mais il offre aux fans de la série un deuxième niveau d'hommage, en reprenant à son compte l'expression favorite du docteur McCoy de la série originale (I'm a doctor, not a ..."). Mais un autre acteur ayant déjà joué dans Star Trek la nouvelle génération va tenir un rôle de premier plan dans ce film: il s'agit de James Cromwell. L'acteur, alors encore très peu connu, était apparu à plusieurs reprises, à la fois dans Star Trek la nouvelle génération et dans Star Trek Deep Space 9. La production lui propose alors -après la défection de Tom Hanks, pris par le tournage de That Thing You Do!- de tenir le rôle du docteur Zefram Cochrane, l'un des tous premiers rôles du film. La folie de l'acteur avait toujours plus à la production, et le personnage permettait à l'acteur de démontrer l'étendue de son talent. Force est de constater que le choix était bon, car non seulement son personnage est mémorable, mais la carrière de James Cromwell démarra à peu près à ce moment là. Le personnage de Zefram Cochrane était déjà apparu dans Star Trek Original, quoique légèrement différent (c'était un extra-terrestre), et il reviendra pas la suite dans Star Trek Enterprise, de nouveau sous les traits de James Cromwell. A noter que l'acteur est le seul de toute l'histoire de la franchise à prononcer les mots Star Trek. Son personnage, central de la partie voyage dans le temps de Star Trek Premier Contact, permettra d'analyser en profondeur le thème de la différence majeur entre Histoire et réalité historique. Un fait que la majorité de gens (y compris les historiens) ne veulent pas voir, et qui pourtant est d'une importance capitale pour qui veut réellement comprendre et l'histoire et comment on fait l'histoire. Un film Star Trek se doit d'avoir un méchant mémorable, et Star Trek Premier contact ne ferra pas exception à la règle, bien au contraire. Les Borgs sont de loin les ennemis les plus terrifiants de tout l'univers Star Trek, sortes de zombis cybernétiques, cristallisation de nombreuses craintes: peur de l'inconnu, peur d'un ennemi imbattable, peur de la perte d'individualité dans la société, et peur -chose à priori incroyable dans l'univers Star Trek- de la technologie. La "borgisation" peut même être vu comme un viol, à la fois physique (avec cet ajout au plus profond de la chair de corps étrangers) et mental (avec cette annihilation totale de la personnalité et de la volonté). Un seul personnage avait subi ce viol dans la saga, il s'agit du capitaine Picard. En créant la Reine Borg, les scénaristes arrivent à la fois à régler un problème d'ordre pratique (les dialogues entre les Borgs et les humains), concentrer le climax sur un personnage en particulier (et non le collectif dans son ensemble), et enfin permettre une interaction forte avec les héros, en particulier Picard et Data. Ainsi, en dehors de la découverte de cette reine, cela permet d'expliquer pourquoi Picard n'a jamais été tout à fait "borgiser", puisque celle-ci cherchait en créant Locutus à se trouver un conjoint qui aurait eu son libre arbitre. Devant son échec, la reine se tournera alors vers Data, une idée de génie de la part des scénaristes. Ainsi, en faisant du chef du collectif Borg une femme, l'auteur du viol est en quelque sorte inversé par rapport à l'ordre "naturel" des choses. L'actrice sud-africaine Alice Krige jouera le rôle de la Reine Borg, un rôle qu'elle retrouvera quelques années plus tard pour l'épisode final de Star Trek Voyager, ainsi que pour l'attraction Star Trek 4D. L'actrice apportera un côté à la fois effrayant au personnage et à la fois sexuellement chargé, à la façon d'un cénobite. ![]() La Reine Borg demandera pour sa première apparition à l'écran, pas moins de cinq mois de préparation aux équipes des effets-spéciaux, et à ILM en particulier. En effet, celle-ci est tout d'abord visible l'épine dorsale à nu, ce qui nécessitera des SFX alors difficiles à faire. A noter qu'elle marqua suffisamment les esprits pour inspirer la série les chroniques de Sarah Connor. Encore aujourd'hui, cette scène reste l'une des plus marquantes de toute la franchise Star Trek au cinéma. La production a aussi beaucoup travaillé sur les vaisseaux spatiaux. Mais comment faire autrement dans un Star Trek? Star Trek Premier contact est le premier film de la franchise à utiliser un vaisseau spatial en CGI. Il s'agit bien entendu du nouvel Enterprise-E, l'ancien ayant été détruit dans Star Trek Générations. Cela n'empêchera pas la production d'utiliser encore de nombreuses maquettes pour le film, y compris pour l'Enterprise. D'ailleurs, le vaisseau apparaît comme bien plus imposant lorsqu'est utilisée une maquette que lorsqu'il est en images de synthèses. Autre vaisseau d'importance pour le film, et ce même si on le voit que très peu de temps: la sphère Borg. Un vaisseau en forme de sphère, cela ne peut que rappeler L'Etoile Noire de La Guerre des étoiles, ce qui bien entendu pose un problème. Pour cela, il fut décidé de rendre le vaisseau plus mobile, en particulier en lui donnant un mouvement de rotation pratiquement absent de l'Etoile Noire. ILM se permettra un clin d'œil à la saga de George Lucas en faisant très rapidement apparaître le Faucon Millénaire lors de la grande bataille du début du film entre les forces de Starfleet et les Borgs. Le film compte d'autres clins d'œil, plus ou moins discrets ou faciles à remarquer. Ainsi, on retrouve sur le collecteur de l'Enterprise le numéro AE35, une référence que les fans de 2001 l'odyssée de l'espace connaissent bien, pour l'avoir vu sur le satellite du même nom dans le chef d'œuvre de Stanley Kubrick. Le personnage joué par James Cromwell, peu avare en hommages directs ou indirects, dit à un moment dans le film :"Don't you people in the 24th Century ever pee?" " ("Vous ne pissez jamais au 24ème siècle"), une remarque pleine d'autodérision, dans un show où il n'y a jamais aucune toilettes apparentes, un fait que nombre de personnes ont remarqués. Enfin, il est amusant de noter que le film cite Moby Dick, au travers de la bouche de Patrick Stewart. Le même Patrick Stewart qui jouera deux ans plus tard le rôle du capitaine Achab dans un téléfilm pour lequel il fut cité aux Golden Globes et aux Emmy Awards. ![]() ![]() Star Trek Premier contact fut pendant longtemps le film le plus rentable de la franchise (en fait jusqu'au Star Trek de J.J. Abrams), avec un total de 150 millions de $ de revenus (pour un budget de 35 millions de $). Il est aujourd'hui considéré comme le plus réussi des quatre films mettant en scène les héros de Star Trek la nouvelle génération. Tout comme Star Trek, le film, il utilise un artefact notable de l'histoire américaine (le satellite Voyager dans le film de Robert Wise et un missile nucléaire Titan dans Star Trek Premier Contact), rappelant à qui l'aurait oublié que Star Trek est bel et bien une série américaine, et ce même si elle défend le droit et le devoir à l'égalité et l'amour entre tous les peuples libres. Un message qui a toujours eu du mal à apparaître clairement en dehors des Etats-Unis, la franchise n'ayant jamais beaucoup fonctionné en dehors des frontières américaines, étant trop souvent vu comme un show kitch et décalé. C'est bien dommage, car les scénarios des histoires de Star Trek sont bien souvent intelligentes, et prônent une fois n'est pas coutume la non violence (ce qui il est vrai n'est pas évident si l'on ne voit que les films, plus marqués action que les séries). |