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Star Trek Générations

Affiche du film

 


 

 

Titre original

Star Trek Generations

Synopsis

Les officiers de Starfleet à la retraite James T. Kirk, Montgomery Scott et Pavel Chekov sont invités à l'inauguration du nouveau vaisseau : l'Enterprise NCC-1701-B. Lors de la parade le navire reçoit un appel de détresse de deux vaisseaux transportant des réfugiés El-Aurian dont la planète vient d'être ravagée par les Borgs pris au piège dans le Nexus, un ruban énergétique mystérieux. L'opération de sauvetage tourne mal et, si l'Enterprise B est sauvée, le capitaine Kirk est porté disparu.
Soixante-dix ans plus tard les membres de l'équipage de l'Enterprise NCC-1701-D sauvent un physicien nommé Tolian Soran de la destruction de sa base stellaire. Ce dernier fera tout pour que son plan, qui passe par la destruction de l'Enterprise et de millions de personnes, aboutisse.

Genre

Science-Fiction

Année de production

1994

U.S.A.

Date de sortie en France

29 mars 1995

Réalisateur

David Carson

Musique

Dennis McCarthy

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Patrick Stewart Capitaine Jean-Luc Picard
Jonathan Frakes Commander William T. Riker
Brent Spiner Lieutenant Commander Data
LeVar Burton Lieutenant Commander Geordi La Forge
Michael Dorn Lieutenant Commander Worf
Gates McFadden Docteur Beverly Crusher
Marina Sirtis Commander Deanna Troi
Malcolm McDowell
Malcolm McDowell Dr. Tolian Soran
James Doohan
James Doohan Capitaine Montgomery "Scotty" Scott
Walter Koenig
Walter Koenig Commandeur Pavel Chekov
William Shatner
William Shatner Capitaine James T. Kirk
Alan Ruck
Alan Ruck Capitaine John Harriman
Jacqueline Kim
Jacqueline Kim Enseigne Demora Sulu
Jenette Goldstein
Jenette Goldstein Enseigne Officier de l'Enterprise-B
Thomas Kopache L'Officier des communications de l'Enterprise-B
Glenn Morshower L'Officier de contrôle de vol de l'Enterprise-B
Tim Russ Lieutenant Tactique de l'Enterprise-B
Tommy Hinkley
Tommy Hinkley Le premier journaliste
Dendrie Taylor
Dendrie Taylor Lieutenant Farrell
Patti Yasutake
Patti Yasutake Infirmiére Alyssa Ogawa
Majel Barrett Voix de l'USS Enterprise
Barbara March
Barbara March Lursa
Gwynyth Walsh
Gwynyth Walsh B'Etor
Brian Thompson
Brian Thompson Barreur Klingon
Judy Levitt
Judy Levitt Un survivant El Auran
Kim Braden
Kim Braden Elise Picard
Madison Eginton
Madison Eginton Madison Picard
Cameron Enseigne Kellogg
Tracee Cocco Enseigne Jae
Whoopi Goldberg Guinan


 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Bénéficiaire
meilleure actrice dans un second rôle 1995Whoopi Goldberg
meilleur film de science-fiction1995 

 
Razzie Award Razzie Award
catégorie
Année
Bénéficiaire
Pire acteur dans un second rôle1995William Shatner

 
Les nominations obtenues par Star Trek Générations sont:
 Nomination pour le Hugo de la meilleure histoire en 1995 aux Hugo Awards.

 

Critique du Film

Note :
 
 
Patrick Stewart et Brent spiner dans Star Trek Générations   Malcolm McDowell dans Star Trek Générations

 
Un nouveau départ

 
C'est pendant l'hiver 1992, durant le tournage de la saison 6 de la série T.V. Star Trek: la nouvelle génération que le producteur Rick Berman, responsable du show, est approché par le studio ayant les droits sur la franchise, la Paramount, afin de mettre en chantier un septième épisode cinématographique de Star Trek. Le studio désire une aventure mettant en scène non plus les acteurs de la première série, mais bel et bien ceux de son nouveau show, plus moderne, et surtout moins vieux que ses prédécesseurs. Rick Berman propose alors une sorte de passage de flambeau, avec les acteurs des deux séries à l'écran. Une fois d'accord sur le principe, le scénario est mis en chantier. Le premier draft de l'histoire sera prête en juin 1993, soit durant le tournage de la sixième et avant-dernière saison de Star Trek: la nouvelle génération.
Les scénaristes désirent voir s'affronter les deux équipages de l'Entreprise, mais ils n'arrivent pas à trouver un moyen de les mettre les uns face aux autres tout en gardant le caractère héroïque des deux clans. Il est alors décidé de se concentrer sur les deux capitaines, Kirk et Jean-Luc Picard, le premier voyageant dans le futur (et donc le présent du second) pour finalement travailler main dans la main, le personnage de Guinan (joué par Whoopi Goldberg, pourtant non créditée au générique) servant quand à elle de liant entre les deux personnages. Les autres acteurs de la série originale ne feront qu'un simple cameo dans le film, au tout début du métrage. Mais bien vite, il apparaît que les choses ne seront pas aussi simples à mettre en oeuvre que cela. En effet, l'acteur DeForest Kelley a des problèmes de santé, et pour des raisons médicales ne pourra pas venir tourner dans le film. George Takei quand à lui refuse de revenir, arguant que le rôle que la production lui propose ne fait pas honneur à son personnage. Quand à Leonard Nimoy, qui se voit pourtant offrir le rôle de réalisateur, refuse, pour la double raison de scénario sur lequel il n'a rien à dire (d'où le refus en tant que réalisateur) et de répliques non "spockienne" d'où le refus de reprendre son personnage). Preuve que l'acteur a raison, les lignes de dialogues prévues pour son personnage sont redistribuées aux autres "légendes", sans que cela ne se voie.
 
William Shatner et Patrick Stewart dans Star Trek Générations   la mort de James T. Kirk (William Shatner) dans Star Trek Générations

 
Le film est mis en chantier, pour un budget de 35 millions de $. En remplacement de Leonard Nimoy, la production fait appel au vétéran de la franchise David Carson, qui a fait ses armes sur les séries Star Trek la nouvelle génération et Star Trek Deep Space 9. Le cinéaste s'attèle à son premier long métrage avec ce film.
Au vu du budget, des choix budgétaires sont effectués. Tout d'abord au niveau scénario, plusieurs séquences couteuses sont supprimés, comme par exemple l'attaque du laboratoire du docteur Soran par les romulans on ne verra dans le film que le résultat de l'attaque), ainsi que toute une séquence mettant en scène les survivants du vaisseau Klingon qui s'était attaqué à l'Enterprise, dont les soeurs Duras, aux membres d'équipage de ce même Enterprise, dans la jungle de Veridian III (dans le film, personne ne survivra de l'explosion de l'oiseau de proie Klingon). Le scénario du film sera écrit en même temps que celui du final de Star Trek: la nouvelle génération, le double épisode Toutes les bonnes choses.... Avec le recul, la production avouera que l'effort fut mis, étrangement, sur l'épisode de la série plutôt que sur le film.
Autre source d'économie, les lieus de tournage. Au lieu de tourner une partie du film à Hawaï, la production décide de rester au maximum au plus proche possible des studios Paramount. Mis à part le cliffhanger du film qui sera tourné près de Las Vegas, dans le State Park (dans la Valley of Fire), tout sera tourné aux alentours de Los Angeles, ainsi qu'en studio.
Comme dans la majorité des films de la franchise, le méchant de l'histoire sera joué par un acteur chevronné. Ici, ce sera Malcom McDowell (Orange Mécanique), qui se trouve être accessoirement l'oncle de l'acteur Alexander Siddig, qui joue l'un des rôles principaux de la série Star Trek Deep Space 9. Même s'il trouve le scénario particulièrement mauvais, Malcom Mcdowell tient à être celui qu'il tuera Kirk.
Le reste du casting est engagé, avec en particulier la présence de Tim Russ, qui tiendra dans la série Star Trek Voyager l'un des rôles principaux, tout comme Michael Dorn était apparu dans Star Trek VI: Terre Inconnue dans un tout autre rôle que celui qu'il tient ici.
 
Malcolm McDowell dans Star Trek Générations   l'Enterprise-D attaquée dans Star Trek Générations

 
Comme pour tous les films de la franchise Star Trek jusque là, les effets spéciaux principaux du film seront confiés à I.L.M. qui pourra, grâce aux avancées technologiques récentes, envisager pour la première fois de créer des vaisseaux spatiaux en CGI pour les besoins de la série (en particulier l'Enterprise-B au début du film).
La maquette principale de l'Enterprise-D est reprise de la série, alors terminée, et est remise en état, avec peinture, ampoules et autres nettoyages. Mais très vite, il s'avère que cette maquette se prête mal à un tournage pour le grand écran, où les besoins de détails sont bien plus stricts que pour une série T.V., ce qui explique en partie le destin du vaisseau dans le film. A partir du prochain film, Star Trek Premier contact, l'Entreprise sera en images de synthèses.
D'autres modifications au niveau de l'Enterprise ont lieu, avec en particulier le pont qui est revu, suite aux améliorations apportées à celui-ci dans la version venue d'un futur parallèle dans l'épisode L'Entreprise viendra d'hier. Ces modifications ont pour but de le rendre plus efficace, avec plus d'écrans de contrôle et d'ordinateurs. Pourtant, Star Trek générations sera le dernier film où apparaitra l'Enterprise-D, le vaisseau spatial étant détruit lors du climax du film. Les raisons de cette destruction sont tout d'abord un effet dramatique évident, et en second la résolution d'un problème visuel, l'Enterprise telle qu'elle était conçue était insatisfaisante pour des besoins cinématographiques.
 
Star Trek Générations utilisait déjà ce qui allait devenir l'Interceptor des Pirates des Caraïbes, bien avant Gore Verbinski   l'Enterprise-D dans Star Trek Générations

 
La production mise beaucoup sur les scènes de bravoures majeures du film pour se différencier de la série Télévisuelle, tout comme se fut le cas pour les précédents films de la franchise. En voici les principales:
 l'Enterprise-B face au Nexus: La toute première scène du film met tout de suite le spectateur dans le bain, avec cette bouteille de champagne en C.G.I. tournoyant dans l'espace avant de venir s'écraser sur la coque du vaisseau flambant neuf (cette séquence présente quelques similitudes avec l'une des toutes premières images d'un autre film de science-fiction, Event Horizon, datant de 1997): Maintenant, Star Trek est entré de plein pied dans l'ère du numérique. Ce qui permettra cette séquence où l'Enterprise-B se confronte au Nexus (les deux étant en 100% numériques), et qui se conclura par la (première) mort du capitaine Kirk.
 La pièce de cartographie stellaire. Si cette pièce était déjà apparue dans le show télévisé, il a pourtant été décidé de le revoir totalement, pour un effet plus visuel. De plus, la scène s'y déroulant a pour but d'expliquer le plus clairement possible le plan du méchant de l'histoire. Confiée à ILM, cette pièce est maintenant en majorité numérique, et l'écran de cartographie s'étend sur tout un pan de mur, qui a une forme de demi-globe. Impossible de ne pas croire que George Lucas ne s'en est pas inspiré pour Star Wars épisode II: l'attaque des clones, tant les deux versions de la cartographie stellaire sont proches (tout comme leur univers soit dit en passant).
 Le crash de l'Enterprise-D. Voulu comme un moment spectaculaire, ce crash permet aussi de mettre l'équipage du vaisseau face à un climax dramatique, le film ne se concentrant sinon que sur les deux capitaines, Picard et Kirk. Une maquette géante (4 mètres d'envergure) de l'Entreprise a donc été créé, pour cette séquence, ainsi qu'un tronçon minuscule de l'avant de la soucoupe, pour les gros plans du crash. La fin du vaisseau spatial se devait d'être véritablement mémorable. En plus des effets live, I.L.M. fut appelé à la rescousse pour ajouter des détails sur les images (comme par exemple des nuages).
 La mort du capitaine Kirk. Si le début du film noue faisait croire à sa mort (ce qui, dans un sens était pourtant vrai), la fin du film doit lever toute ambigüité, le capitaine se sacrifiant pour sauver des millions d'êtres humains.
 
Patrick Stewart et Whoopi Goldberg dans Star Trek Générations   l'Enterprise-D dans Star Trek Générations

 
La mort du capitaine Kirk, le symbole avec Spock de la franchise Star Trek est censé être une image forte, presque choquante. Tout d'abord, dans les premières versions du script, Kirk devait trouver la mort à bord de l'Enterprise, seul aux commandes du vaisseau, face aux méchants klingons. Mais cette version est vite abandonnée, sans doute pour permettre aux autres personnages de la série Star Trek la nouvelle génération de faire face à un danger menaçant (et qui permettra aussi de montrer l'androïde Data jurer pour la première fois de la saga).
La première version filmée le voit donc affronter le docteur Soran, tandis que le capitaine Picard s'occupe de désamorcer le missile, dans une lutte épique, qui se termine par la mort de Kirk, donc, assassiné lâchement par le docteur Soran qui lui tire dans le dos. Le film est montré en séance-test, et les spectateurs sortent très déçus par cette fin. Il est donc décidé de la retourner.
5 millions de $ supplémentaires sont donc alloués à la production (soit 1/6 du budget total du métrage) pour refilmer la fin du film. Le décor est donc reconstruit, les acteurs rappelés et le scénario revu. Cela aboutit à la version que l'on connait maintenant, plus intimiste dans son rapport avec Picard, voulue plus héroïques (il ne meurt plus d'un coup de laser dans le dos), mais tout aussi loupée. La faute avant tout au réalisateur, qui filme cette séquence (tout comme le reste du film) avec un manque incroyable de dramaturgie, ainsi que de celle de William Shatner, qui aura rarement aussi mal joué que dans ce film (ce qui n'est pas peu dire!).
Malgré le piètre résultat de cette séquence, l'acteur Malcolm McDowell a reçu des lettres de menaces suite à ce film. En dehors de montrer que les spectateurs étaient très attachés au personnage de Kirk, cela montre aussi que ces mêmes spectateurs se sont trompés de cible (ils auraient du s'en prendre aux deux coupables précédemment cités). En effet, lorsque, quelques années plus tard (dans Star Trek Némésis), le personnage de Data, l'un des préférés des fans, mourra lui aussi, nul n'enverra de lettres au "responsable", l'acteur Tom Hardy.
De manière générale, Star Trek Générations n'est pas tendre avec les personnages de la franchise. Entre la mort de Kirk, celle des soeurs Duras (des méchants récurrents de Star Trek la nouvelle génération), une Enterprise détruite, voir même dans une moindre mesure deux personnages tournés en ridicule (Worf tombant à l'eau et Geordi dont le méchant se moque de son VISOR), le moindre que l'on puisse dire c'est que les scénaristes se sont lâchés. A la fois pour un désir d'en donner plus (expérience cinéma oblige), et pour marquer la fin de deux époques (l'époque cinématographique Star Trek Original et celle de la série Star Trek la nouvelle génération).
 
Affiche anglo saxonne du film

 
Lors de sa sortie au cinéma, aux Etats-Unis, le film connut une première semaine très rentable, avec 23 millions de $ de recette rien que pour cette première semaine (soit une bonne partie du budget du film). Pourtant, très vite, les critiques fusent, le film étant jugé trop impersonnel, et surtout indigne d'un grand spectacle de Space Opéra (une grande partie du film se déroule dans un désert entre trois personnages qui se battent avec leurs poings; nous sommes loin des explorateurs de l'infini de l'Espace inexplorée). La performance catastrophique de William Shatner est montrée du doigt (ce qui vaudra d'ailleurs une citation à l'acteur aux Razzie Awards), ainsi que la fadeur de la réalisation.
Cela n'empêchera pas le film d'engranger quelques 120 millions de $ de recettes au niveau mondial, égalant Star Trek 4; Retour sur Terre (133 millions de $) et Star Trek le film (139 millions de $). Un score finalement plutôt satisfaisant pour le nouveau départ d'une franchise, qui ne durera "que" quatre films (Star Trek Premier contact, Star Trek Insurrection et Star Trek Némésis), avant qu'il ne soit décidé de revenir au personnage de Kirk, cette fois sous la forme d'un reboot, avec le Star Trek de J.J. Abrams.
 
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Conclusion


 
William Shatner et Patrick Stewart dans Star Trek Générations

 
Pour la seule apparition de William Shatner dans le rôle de Kirk sans Leonard Nimoy, l'acteur livre sans doute sa pire prestation artistique de sa carrière. Aidée par une réalisation plombée par la charte télévisuelle de la série (due à un cinéaste justement sorti tout droit des écuries Star Trek, le film Star Trek Générations est un exemple type des échecs d'adaptation d'une oeuvre du petit au grand écran. Les épisodes suivants arriveront quelque peu à relever la barre, sans jamais toutefois à totalement réussir à quitter le lourd carcan de ces centaines d'épisodes télévisés. De tout les films, seul le premier avait réussi à sortir de cette gaine plombante; la cause en étant que le cinéaste, Robert Wise ne connaissait justement pratiquement rien de la série T.V.
Espérons que J.J. Abrams, lui aussi pratiquement vierge de connaissances treckies, arrivera à apporter du sang neuf à une franchise au potentiel énorme car, faut-il le rappeler, quelle série a su traiter de problèmes aussi divers que légalité, aussi bien entre les sexes que les races, du partage, de l'ouverture, ainsi que de tous les thèmes science-fictionnels possibles et inimaginables (voyage dans le temps, rencontre avec une civilisation extra-terrestre, dieu, l'immortalité, etc, ...).
Le manque de vision du cinéaste transforme ce qui aurait du être un grandiose passage de flambeau en une expérience presque douloureuse.

 
Le crash de l'Enterprise D dans Star Trek Générations

 

 


 
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