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L'Homme invisible

Affiche du film

 


 

Titre original

The invisible man

Synopsis

Un mystérieux médecin qui découvre le sérum de l'invisibilité. Enveloppé de bandelettes et cachant ses yeux derrière des lunettes noires, il débarque dans un petit village de la campagne anglaise et tente de cacher son incroyable découverte.

Genre

Fantastique

Année de production

1933

U.S.A.

Date de sortie en France

1933

Réalisateur


Musique

Heinz Roemheld

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Claude Rains Dr. Griffin alias L'homme invisible
Gloria Stuart
Gloria Stuart Flora Cranley
William Harrigan
William Harrigan Dr. Arthur Kemp
Henry Travers Dr. Cranley
Una O'Connor Jenny Hall
Forrester Harvey
Forrester Harvey Herbert Hall
Holmes Herbert
Holmes Herbert Le chef de la police
Dudley Digges
Dudley Digges Le chef détective
E.E. Clive Jaffers
Dwight Frye Le reporter
Walter Brennan l'homme sur le vélo
John Carradine Un informateur

 


 

Récompenses



Festival de Venise Festival de Venise
catégorie
Année
Gagnant
Recomendation spéciale1934James Whale

 

Critique du Film

Note :
 
 
L'homme invisible (Claude Rains) et sa fiancée (Gloria Stuart), dans l'Homme Invisible de James Whale
 
Arrête-moi si tu peux!

 
H.G. Wells est l'un des auteurs les plus portés à l'écran. Mais avant cet homme invisible l'écrivain n'avait jamais été satisfait du travail des studios. C'est pour cela que lorsqu'il consentit à vendre les droits de son roman, l'homme invisible, il obligea les studios à lui laisser le droit de regard sur le film.
Le traitement est confié au scénariste R.C. Shériff (avec l'acteur de l'auteur). Parallèlement, le studio oeuvre à trouver les artistes allant travailler sur le film. Pour s'occuper des effets spéciaux, le nom est évident; il s'agit de John P. Fulton, a qui l'on doit le travail d'exception de films comme Frankenstein (et qui sera bien plus tard récompensé par trois Oscars, pour les dix commandements, en 1957, les ponts de Toko-Ri, en 1955 et le joyeux phénomène, en 1946). Considéré comme l'un des meilleurs dans son domaine, l'homme prouvera sur l'homme invisible que sa réputation est amplement méritée. Il sera aidé par le maquilleur Jack Pierce, lui aussi l'un des ténors dans sa spécialité. L'homme avait déjà montré l'étendue de son talent en créant le visage de la créature dans Frankenstein. Il oeuvrera sur pratiquement tous les grands monstres d'Universal, aussi bien la momie (1932), que le loup-garou (1941), ainsi que sur le Dracula de Tod Browning (1931).
La réalisation du film reviendra (on serait tenté de dire tout naturellement, même s'il ne fut pas le premier choix du studio) à James Whale, encore tout auréolé du succès monumental de son Frankenstein.
 
Claude Rains est L'homme invisible, dans le film James Whale

 
Initialement, le studio (Universal) voulait Boris Karloff pour incarner l'homme invisible. Puis, vinrent les noms de Chester Morris (cité pour l'Oscar du meilleur acteur en 1929 pour son rôle dans Alibi), de Paul Lukas (que l'on verra chez Alfred Hitchcock en 1938 dans une femme disparait, et qui reportera l'Oscar du meilleur acteur en 1943 pour quand le jour viendra), et enfin Colin Clive (le baron Frankenstein dans le film éponyme). Mais l'arrivée de James Whale sur le projet vient balayer toutes ses propositions. Il veut quelqu'un d'inconnu, mais au talent (et surtout à la voix) exceptionnel. Pour le cinéaste un seul nom: Claude Rains. L'acteur, alors totalement inconnu, avait beaucoup de mal à lancer sa carrière, à cause d'un accent cockney très marqué et d'une élocution très théâtrale. Mais l'acteur possède une voix exceptionnelle, et il arrive à faire passer énormément de choses rien qu'avec elle (de futurs grands noms du fantastique, comme Vincent Price ou Christopher Lee auront le même talent). De plus, la voix de Claude Rains a un petit quelque chose d'intellectuel idéal pour le rôle (ce que n'avait pas, par exemple, la voix de Boris Karloff).
Le choix de l'acteur est d'autant plus important qu'il sera à l'écran (enfin, façon de parler) dans pratiquement toutes les scènes du film. Cette omniprésence a d'ailleurs quelque chose de paradoxal lorsque l'on pense qu'on ne verra le visage de l'acteur qu'à la toute dernière seconde du film. Premier film pour Claude Rains et une carrière exceptionnelle à la clé.
 
Claude Rains est L'homme invisible, dans le film James Whale

 
Par rapport au roman d'H.G. Wells, le film de James Whale diverge notablement. Deux points en particulier changent notablement l'histoire. Le premier est l'humour présent dans le film. James Whale avait un sens aigu de la dérision et de l'humour, et plaçait bien souvent de l'humour dans ses films, et en particulier ses films d'épouvante. A cela deux raisons; la première étant que le cinéaste avait bien compris qu'il était nécessaire de faire retomber la tension périodiquement dans un film (Hitchcock fera de même dans pratiquement tous ses films), le spectateur ayant besoin de temps pour se remettre entre chaque passage horrible ou éprouvant (et ce même si aujourd'hui les films de James Whale ne font plus peur à personne). La seconde est liée à l'homosexualité du cinéaste, qu'il affichait ouvertement, et qui s'exprimait chez lui par un sens aigu de l'ironie. Ironie face à la vie, et surtout face au regards des autres, l'humour chez James Whale étant bien souvent associé à un comportement "différent" de la part de ses protagonistes: l'hystérie de l'une de ses actrices fétiches, Una O'Connor; l'homme invisible poursuivant une femme avec juste un pantalon -ce passage, à priori totalement anodin dans le film, est pourtant riche d'informations (une femme s'enfuit en criant au meurtre, mais il faut comprendre au viol, ou en tout cas à l'indécence, alors que paradoxalement le seul vêtement que porte l'homme invisible est justement celui que tout violeur ou exhibitionniste enlève en premier, à savoir le pantalon).
Mais malgré les différences entre le roman et le film, H.G. Wells fut satisfait du résultat, et le film put sortir tel que voulu par son réalisateur
 
L'homme invisible, de James Whale

 
Les effets spéciaux, révolutionnaires lors de la sortie du film, sont encore utilisés de nos jours. Utilisation d'écran noir (remplacé avec l'arrivée de la couleur par le blue screen et le green screen), accumulation par transparence de différentes couches d'images (parfois jusqu'à quatre, comme lorsque l'homme invisible enlève ses bandelettes devant la glace), altération manuelle de la pellicule (Alfred Hitchcock utilisera cette technique pour l'homme aux yeux arrachés dans les oiseaux, tourné presque 30 ans plus tard). Mis à part quelques rares passages, les effets spéciaux de l'homme invisible, version 1933, restent encore aujourd'hui d'une totale efficacité.
Le film, grâce à l'efficacité de son histoire, de son interprète principal, ainsi que de ses effets spéciaux, donne lieu à la naissance d'un sous genre cinématographique: les hommes (et femmes) invisibles au cinéma. Parmi les rejetons du chef d'oeuvre de James Whale nous retrouvons Le retour de l'homme invisible (réalisé par Joe May en 1940), l'agent invisible (Edwin L. Marin, 1942), La revanche de l'homme invisible (Ford Beebe, 1944), Deux nigauds contre l'homme invisible (Charles Lamont, 1954), l'homme invisible version japonaise (Motoyoshi Oda, en 1954), et plus récemment les aventures d'un homme invisible (John Carpenter, 1992), Hollow man (Paul Verhoeven, 2000), ainsi que nombre de serials et séries T.V. (dont celle de 1975 avec David McCallum dans le rôle titre).
 
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  Film Pourquoi
Le Retour de l'Homme Invisible Le Retour de l'Homme Invisible La suite du film de James Whale
Les Aventures d'un homme invisible Les Aventures d'un homme invisible Parce que John Carpenter aussi s'est intéressé au roman d'H.G. Wells
Hollow Man, l'homme sans ombre Hollow Man, l'homme sans ombre Parce que lorsque Paul Verhoeven se plonge sur le mythe cela devient forcément quelque chose de déviant
L'Homme invisible L'Homme invisible Le roman H.G. Wells à l'origine du film
 
 


 

Conclusion

Après avoir adapté Mary Shelley au cinéma (Frankenstein), le cinéaste d'origine britannique James Whale s'attaque à l'un des maîtres fondateurs de la science-fiction, H.G. Wells. A une époque très riche en films fantastique, cette période étant d'ailleurs considérée comme étant l'âge d'or du genre, avec des titre comme Frankenstein, Dracula, le loup-garou, la momie, les chasses du compte Zaroff, Freaks, l'île du docteur Moreau, King Kong, l'homme invisible fait face à une concurrence acharnée. En 1933, l'année de sa sortie en salle, le film fut même considéré par les critiques comme l'un des 10 meilleurs films de l'année. Il reçu même une distinction au prestigieux Festival de Venise.
Porté par la voix exceptionnelle de l'acteur Claude Rains, l'homme invisible est devenu instantanément un classique, rentrant pour toujours dans le panthéon des films majeurs du Septième Art.

 


 
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