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Frankenstein

Affiche du film

 


 

Titre original

Frankenstein

Synopsis

Henry Frankenstein, un jeune savant, veut créer artificiellement la vie. Il façonne un corps humain à partir de morceaux de cadavres. Mais au lieu de lui procurer un cerveau sain, son assistant, Fritz, lui fournit celui d'un assassin.

Genre

Epouvante

Année de production

1931

U.S.A.

Date de sortie en France

17 mars 1932

Réalisateur


Musique

Bernhard Kaun
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Colin Clive Henry Frankenstein
Mae Clarke
Mae Clarke Elizabeth
John Boles
John Boles Victor Moritz
Boris Karloff La créature
Edward Van Sloan Docteur Waldman
Frederick Kerr
Frederick Kerr Baron Frankenstein
Dwight Frye Fritz
Marilyn Harris Maria

 

Critique du Film

Note :
 
 
Le monstre face à son créateur, Colin Clive et Boris Karloff dans Frankenstein
 
It'Alive! It's Alive!

 
En 1818 Mary Shelley (la future épouse du poète Percy Shelley) sort un roman fantastique qui va faire sensation: Frankenstein ou le Prométhée moderne. Il est aujourd'hui considèré comme étant le premier roman de science-fiction jamais écrit (même si ce titre parait usurpé, en particulier si l'on considére L'autre monde, de Cyrano de Bergerac, datant de 1657).
Dès 1910 le cinéma s'intéresse à l'histoire tragique créée par la romancière (Frankenstein, de J. Searle Dawley). Mais c'est bel et bien la version de James Whale qui transformera ce personnage de roman en icone du Septième Art.
Le cinéaste est alors un jeune cinéaste (pourtant âgé de 41 ans), mais il deviendra l'un des cinéastes phares d'Universal, en tout cas durant l'entre deux guerres.
Le cinéaste accepte de tourner l'adaptation, sur la base non pas du roman, mais de la pièce de Peggy Webling (elle-même bien entendue tirée du roman du XXème siècle), et ce pour la modique somme de 291000 $ (modique même pour l'époque). Il s'agira de la première version parlante de l'histoire (et ce même si la créature sera quand à elle muette).
 
Frankenstein, de James Whale

 
Même si le film reprend dans les grandes lignes l'histoire écrite par Mary Shelley, le film de James Whale diffère aussi sur de nombreux points par rapport au matériau d'origine. Les noms de certains personnages sont ainsi modifiés: Victor Frankenstein devient Henry Frankenstein, tandis que son meilleur ami, Henry Clerval dans le livre, devient Victor Moritz (les prénoms sont donc inversés pour une raison mystérieuses).
Mais la différence majeure concerne la naissance de la créature (qui, faut-il le rappeler, ne se nomme pas Frankenstein, ce nom là étant celui de son créateur). Dans le roman, Mary Shelley laissait l'origine du monstre (si tant est qu'il soit véritablement monstrueux, puisqu'il ne s'agit que de cela dans le roman -et le film) dans l'ombre, abordant vaguement la possibilité de l'utilisation de magie noire (pour un roman scientifique, cela est d'ailleurs plutôt surprenant). Dans le film, pas contre, c'est bel et bien (et uniquement) la science qui permet à la mythique créature de naître.
 
La belle et la bête (Frankenstein, de James Whale)

 
Le succès du film tient en une chose: la réussite de la créature. Et ce grâce à deux personnes: le maquilleur Jack Pierce (Universal s'est même protégé vis à vis de la copie du maquillage jusqu'en 2026) et l'acteur Boris Karloff. A eux deux, ils font faire de ce qui aurait pu être un monstre comme un autre une icone les plus marquantes du Septième Art.
Boris Karloff était avant cela totalement inconnu du grand public (et ce malgré une filmographique comptant près de 80 films). En acceptant ce rôle il deviendra l'un des acteurs les plus reconnus dans le monde, et ce à l'âge relativement avancé (en tout cas pour obtenir la célébrité) de 41 ans. Cette gloire est d'autant plus étonnante qu'au générique du film son nom n'apparaît pas (en face de la créature un ? s'affiche, en lieu et place du nom de l'acteur). Sans apparaître au générique, sans prononcer une seule parole (le monstre est encore muet, il ne trouvera l'usage de la parole qu'à partir du film suivante, la fiancée de Frankenstein), Boris Karloff devient une star. A l'instar d'un Bela Lugosi, qui avait refusé le rôle de la créature, et dont son Dracula était sorti la même année 1931. Une année faste pour le fantastique...
Bela Lugosi n'est d'ailleurs pas le seul à avoir refusé ce rôle, puisque l'acteur John Carradine a lui aussi décliné l'offre qui lui était faite. Tandis que le premier a refusé car son personnage ne parlait pas (il changera pourtant d'avis quelques années plus tard, pour Frankenstein rencontre le loup-garou), le second a estimé que ce rôle n'était pas digne de son talent.
Boris Karloff quand à lui n'aura jamais de regrets vis à vis de ce personnage, déclarant quelques années plus tard que la créature (il refusait de l'appeler "monstre") était son meilleur ami. Et pourtant, ce personnage lui aura valu quelques désagréments, en particulier un mal de dos qu'il gardera toute sa vie (à un moment du film, il porte l'acteur Colin Clive, ce qui était nécessaire pour le rôle mais visiblement au dessus des forces de l'acteur).
 
la créature de Frankenstein, martyrisé par Frtiz, dans la version de James Whale (1931)

 
Mais pourtant, personne n'imaginait que le film allait remporter un tel succès (12 millions de $ de revenus rien qu'aux U.S.A., faisant du film le plus gros succès de l'année 1931). La censure, en particulier, n'a pas été tendre avec le film de James Whale. Deux passages en particulier ont choqués les biens pensantes autorité américaines. La première concerne la naissance de la créature, où l'acteur Colin Clive laisse échapper la phrase suivante:": "Now I know what it's like to BE God!" ("maintenant je sais ce que s'est que de sentir dieu"). Trop choquant pour l'époque, où cette phrase fut considérée comme un blasphème. Elle fut noyée par l'ajout de bruits de tonnerre, couvrant la voix de l'acteur. Ce qui n'empêcha pas une autre réplique du film ("It's alive! It's alive") de devenir l'une des phrases les plus cultes de l'histoire du cinéma.
La deuxième scène qui fut censurée concerne la mort de la petite Maria. La fin (la noyade, pourtant très soft) fut tout simplement coupée. Dommage pour la jeune actrice, qui avait pourtant été jeté dans l'eau froide à maintes reprises pour obtenir l'effet voulu.
 
la créature de Frankenstein (Boris Karloff)

 
Le scénario lui aussi ne permettait pas d'imaginer que le film allait remporter un tel succès. En effet, un nombre relativement élevé d'incohérences ponctue le film, dont certaines pourtant flagrante. Les deux plus connues concernent la seconde partie du film. La première: comment le père de la petite Maria a-t-il deviné que sa fille a été tuée? N'aurait-elle pu tout simplement glisser et se noyer? Le coupable est tout trouvé (ce qui, pour le coup, est d'une efficacité dramaturgique sans faille). La seconde faille vient juste après: La créature, désireuse de se venger de son père, se rend au manoir familial. Mais comment connaît-il et l'existence et le chemin de ce manoir? aucune explication à cela n'est donnée.
Etrangement, cela ne gène nullement au plaisir que l'on ressent en voyant le film.
 
Frankenstein, version James Whale

 
Ce film aura une influence phénoménale sur le fantastique au cinéma. Le personnage de la créature apparaîtra dans nombre de suite (dont la fiancée de Frankenstein, du même James Whale, et toujours avec Boris Karloff et Colin Clive), remakes (Frankenstein, de Kenneth Branagh), parodies (dont Frankenstein Junior, de Mel Brooks et Frankenweenie, de Tim Burton), et autres adaptations (Van Helsing, de Stephen Sommers, par exemple). Mis à part quelques rares exceptions, le monstre sera toujours inspiré du look de Boris Karloff dans cette version de 1931.
Les décors aussi marqueront les esprits, puisque en plus d'être réutilisés dans nombre de films (et à l'identique dans Frankenstein Junior), ils serviront de maître étalon pour tout laboratoire de savant fou dans les films fantastiques des générations suivantes.
 
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  Film Pourquoi
La Fiancée de Frankenstein La Fiancée de Frankenstein La suite, toujours réalisée par James Whale
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Frankenstein s'est échappé Frankenstein s'est échappé La version Hammer du mythe de Frankenstein, réalisé par Terence Fisher, un film qui verra naître une star du cinéma fantastique; Christopher Lee
 
 


 

Conclusion

Ce film, que tout cinéphile se doit de voir au moins une fois dans sa vie, est un summum de l'épouvante au cinéma, et ce même s'il ne terrifie plus personne de nos jours.
Boris Karloff, qui trouve ici son meilleur rôle, campe une créature pathétique mais iconique en diable, reconnaissable par tous plus de 75 ans après sa sortie au cinéma. Avec le Nosferatu de Murnau, le monstre de cinéma le plus connu visuellement. Et ce malgré nombres d'erreurs habituellement commise. Le nom du personnage, rappelons-le encore une fois n'est PAS Frankenstein! Appelons-le la créature, ou le monstre, puisque tels sont les seuls noms qu'on lui donne. Il fut question de nommer le personnage Adam, mais heureusement cela fut vite abandonné. De même pour les excroissances lui sortant du cou, que beaucoup prennent pour des écrous, ou des vis. Il s'agit des électrodes ayant servi à lui insuffler la vie.
Ce film, qui existe aussi (malheureusement?) en version colorisée, est sans conteste l'un des plus importants de l'histoire du Septième Art, ayant donné naissance à l'âge d'or du cinéma d'épouvante hollywoodien.

 
Boris Karloff est Frankenstein

 

 


 
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