This is Macedonia!
Depuis
The Doors (1991), le réalisateur américain
Oliver Stone cherche à mettre en scène la vie d'Alexandre le
Grand, personnage historique flamboyant et en même temps si peu connu, ayant concuis la Grèce, la Perse, et l'Inde en moins de 10 ans.
Mais le cinéaste mettre 15 ans à persuader les studios de se lancer dans uns grosse production (150 millions de $) mettant en scène
des hommes en jupes et en sandales. Il faudra attendre le succès de
Gladiator (2000), de
Ridley Scott, pour que les studios prennent conscience de l'intérêt
que porte encore le public pour les péplums et autres films en costumes gréco-romains.
Oliver Stone fait donc appel à un spécialiste américain du sujet, le professeur
Robin Lane Fox, qui servira non
seulement de source d'inspiration mais aussi de référent historique (même si pour des raisons cinématographique toutes les
préconisations du professeur d'histoire ne seront pas suivis). D'ailleurs, un film, pour se différencier d'un simple documentaire
historique se doit d'avoir une approche personnelle du sujet. C'est d'ailleurs l'un des gros points faibles du film d'
Oliver Stone, le film
pêche par son manque de prise de position thématique. Un petit peu de batailles par çi, un petit peu de psychologie du personnage
par là, mais au final une impression de superficialité somme tout gênante. Au final, il fut reproché au film exactement
cela: de n'être qu'un très luxueux documentaire historique (mais comprenant de nombreuses erreurs historiques graves pour un documentaire,
là où dans le cadre d'un film cela aurait pu encore passer).
Dommage, car
Oliver Stone a réellement mis tout son coeur dans ce film. Non seulement, le sujet lui tenait à coeur (le
semi-échec du film tient peut-être au fait que le cinéaste n'a pas su prendre assez de recul vis à vis de son sujet), mais
en plus, pour la première fois de sa carrière l'artiste tournait un film ne traitant pas de l'Amérique, le sujet (et le pays)
l'ayant finalement lassé. Sans doute le fait de ne plus faire de film politiquement engagé lui a-t-il fait perdre une partie de ses
moyens?
Ne cherchant visiblement pas à éclairer les zones d'ombres existant dans la vie d'Alexandre (la destruction de la cité de
Persépolis par exemple),
Oliver Stone brosse au final un portrait très vague de l'homme que fut réellement Alexandre. Le
seul sujet "sensible" abordé par le réalisateur de
Platoon touche à l'homosexualité du jeune homme.
Présenté dans le film comme bisexuel, Alexandre (et ses mignons) apparaît comme gay au sens moderne du terme, ce qui est
plutôt gênant d'u point de vue historique (d'ailleurs, les historiens, les fans d'Alexandre et les grecs en général l'ont
beaucoup reproché au cinéaste). En effet, il faut bien se souvenir que dans la société grecque dans laquelle vivait
Alexandre, coucher avec un autre homme n'avait pas du tout la connotation négative qu'elle peut (malheureusement) avoir dans notre
société. Il faut plutôt voir cette relation comme l'aboutissement d'une forte amitié virile, à l'instar du plus grand
héros de la mythologie grecque, Achille, dont le meilleur ami, Patrocle, étant aussi l'amant. Alexandre, soit dit en passant, se
revendiquait l'égal d'Achille.
D'autres approximations gênantes jonchent le film d'
Oliver Stone. Citons quelques exemples qui auraient mérités d'être
abordée;

La mort de Philippe, le père d'Alexandre. Même si les véritables commanditaires du
meurtre de Philippe n'ont jamais étés connus, l'importance de l'assassinat de son père a eu une influence majeure sur le jeune
homme. Même si les deux hommes avaient une relation ambigüe, il est clair qu'Alexandre aimait son père (même si tous ne sont pas
totalement persuadés que Philippe soit le véritable père d'Alexandre), et qu'il a très fortement été
touché par la mort de celui-ci.

Deuxième sujet pour le moins important, en tout cas d'un point de vue historique, et toujours
lié à la mort de Philippe,
Oliver Stone n'aborde absolument pas l'enquête qui suivit l'assassinat du roi Philippe,
enquête demandée par Alexandre, et qui fut confiée au précepteur du jeune homme, Aristote. En dehors de voir l'un des plus grands
philosophes dans un rôle de détective, historiquement, cette enquête fut ce que d'aucuns considèrent comme l'une des
premières (si ce n'est la première) mettant en cause des méthodes scientifiques et rationnelles. Qu'elle n'ait pas abouti ne remet
pas en cause la justesse de la méthode employée par le maître. Certains historiens pensent même qu'il aurait bel et bien
trouvé le commanditaire, mais qu'il aurait préféré cacher la vérité au jeune roi, dont les colères
étaient réputées pour être mortelles, au sens premier du terme. Une des théories les plus unanimement reconnues faisant
d'Olympias, la propre mère d'Alexandre, le cerveau derrière l'assassinat de Philippe, on peut aisément imaginer dans quel
état d'esprit se serait retrouvé Alexandre.

Guerrier or pair, Alexandre était surtout un stratège inégalable, sans doute l'un
des meilleurs qu'ait jamais connu l'Histoire. Le film le montre bien guerroyer et conquérir le monde, mais il est très peu fait mention de
son talent exceptionnel, qui lui a permis de devenir maître (mais non pas tyran) du plus grand Empire jamais conquis par un roi, et cela sans
jamais perdre une seule bataille.

Enfin, alors qu'il mettait un point d'honneur à incorporer les peuples conquis à son
Empire, tout en leur laissant la liberté de continuer à vivre comme auparavant, mais en paix, sans tomber dans les barbaries habituelles
(pillage, viol, meurtre, ....) Alexandre a fait une exception de la ville de Persépolis, en la rasant littéralement. Nul ne sait
pourquoi.
Oliver Stone n'en fait aucunement allusion, alors que cet acte a eu énormément d'importance pour Alexandre et son armée
(et pas en positif).
La mort est omniprésente dans le film d'
Oliver Stone. Normal, vu le sujet du film. Cependant, certaines morts sont plus importantes
que d'autres, et méritent un traitement cinématographique particulier. Et nous allons voir que ces décès n'auront souvent
qu'un traitement bien en deçà des attentes du public:
Philippe (
Val Kilmer à l'écran). Mort assassiné (aucun doute n'est permis),
mais par qui? Pourquoi? Quelles sont les conséquences pour le jeune Alexandre? Dans le film, on le voit devenir roi et se déchirer avec
sa mère, qui semble être l'instigatrice du complot. Mais l'est-elle vraiment? Nul ne le saura jamais. Tandis que les historiens
considèrent que les coupables potentiels sont soit Darius III soit uniquement Pausanias (l'homme qui a planté le couteau dans le coeur
du roi), pour un motif personnel, le film penche pour la thèse Olympias (
Angelina Jolie), l'une des moins probables d'un point de vue
historique.
Héphaestion (
Jared Leto).
Le meilleur ami (et amant) d'Alexandre est mort, à Babylone. Le film laisse très fortement supposer qu'il aurait été
empoisonné, à priori par Roxane (
Rosario Dawson), jalouse de son
concurrent. Cependant, ce n'est pas ce que l'Histoire nous raconte. Héphaestion serait mort des suites d'un simple excès de nourriture,
qui aurait dégénéré en fièvre typhoïde. La douleur du roi n'en fut pas moindre pour autant, puisque les
funérailles du jeune homme furent parmi les plus grandioses jamais organisées. Elles furent à l'égal des rois de Perse, dont
Babylone était la capitale.
Alexandre (
Colin Farrell).
Enfin, à tout seigneur, tout honneur, la mort du plus grand conquérant de tous les temps aurait mérité un traitement plus
clair que ce qui a été tourné dans le film d'
Oliver Stone. On y prend le point de vue du mourant, plongé dans les
délires causés par la fièvre, et l'on soupçonne un assassinat. Là encore, lorsque l'on se tourne vers les historiens,
rien ne semble accréditer cette thèse. Tout comme son ami Héphaestion, Alexandre semble être mort d'une fièvre
typhoïde, les eaux de Babylone n'étant pas réputées pour leur pureté. De plus, alors que le film laisse supposer que le
roi meure peu de temps après son amant, il s'est en réalité écoulé une année entre la mort de l'un et de
l'autre. Autant dire que, contrairement à ce que l'on peut croire dans le film, Alexandre ne s'est pas laissé mourir (ce qui d'ailleurs
n'est pas compatible avec l'empoisonnement).
Etrange que ses trois morts violentes soient un tel mélange d'approximation historique et de visible désintérêt de la part du
cinéaste. A croire qu'il n'y accordait aucune importance.
Les problèmes du film d'
Oliver Stone, d'un point de vue historique, sont légion. Les critiques ne se sont pas gênées
pour noter les erreurs et incohérences historiques jonchant le métrage. Quelques exemples qui ont fait tiquer les experts:

Première image du film, et première erreur. Quoi de plus naturel à priori que
de voir le phare d'Alexandrie depuis le palais de Ptolémée? Rien, si l'on se nomme Ptolémée II, constructeur du phare. Par
contre, si l'on se nomme Ptolémée Ier... Difficile de faire commencer un film par une erreur aussi grossière. Rappelons que
la ville d'Alexandrie fut commanditée par Alexandre lors de ses conquêtes, et qu'elle fut construite à partir de rien. Le
conquérant ne la vit d'ailleurs jamais, puisqu'il n'eut pas l'occasion de revenir en Egypte.

La bataille de Gaugamèles, quoique décisive pour la conquête de la Perse, ne s'est
en aucune façon déroulée comme décrite dans le film. En effet, on y voit une armée perse totalement
désorganisée, menée par un Darius couard. Ces deux faits sont faux. Premièrement, l'armée perse était une
véritable armée, même s'il est vrai qu'elle était bien moins efficace que l'armée macédonienne (sinon,
même un stratège comme Alexandre aurait eu du mal à vaincre une armée de 250 000 hommes avec 45 000 soldats de son
côté). Et contrairement à ce que l'on peut voir dans le film, les perses avaient une tenue militaire (comme les macédoniens).
Un détail, peut-être, mais qui fait passer une troupe d'amas de guerriers barbares à armée organisée. Enfin, le roi
Darius, tout comme Alexandre, n'hésitait pas, lorsqu'il était nécessaire, à aller se battre. Certes, lors de la bataille de
Gaugamèles, il se trouvait à l'arrière garde, mais c'était en partie parce qu'il avait confiance en la
supériorité numérique de ses troupes, et en partie (il est vrai) parce qu'il se souvenait de ses précédents
échecs contre le conquérant.

Les éléphants de guerre. Dans le film d'
Oliver Stone on voir l'armée
d'Alexandre affronter pour la première fois les terribles pachydermes en Inde, lors de la bataille de l'Hydaspe (bataille qui se termine, si l'on
en croit le film, par une semi défaite macédonienne). Cependant, dans la réalité, les grecs connaissaient fort bien l'animal
comme force de frappe, puisqu'ils en avaient déjà affrontés lors de ses précédents batailles, y compris lors de la
fameuse bataille de Gaugamèles. Rien de nouveau, donc, à la bataille de l'Hydaspe, si ce n'est le nombre d'éléphants en
cause (200 environs).

Cette bataille de l'Hydaspe, justement, est là aussi fausse d'un point de vue historique. On la
voir dans le film se dérouler en forêt, alors que dans la réalité elle s'est plutôt déroulée aux abords
d'un fleuve (l'Hydaspe). Dans le film elle marque la fin de l'avancée d'Alexandre en Asie, alors qu'en fait il continua encore vers l'est. Par
contre il est vrai que c'est à l'occasion de cette bataille qu'il perdit son cheval Bucéphale (pendant ou peu après, on ne sait
pas très bien). De plus, on le voit à l'écran se prendre une flèche empoisonnée. Historiquement, en effet, Alexandre
fut bien blessé en Inde par une flèche enduite de poison. Mais pas à Hydaspe.
Certes, ces points historiques sont bien souvent des détails, mais lorsque l'on s'attache à un personnage aussi primordial dans l'Histoire,
il faut faire attention aux erreurs, et lorsque l'on en fait, il faut savoir pourquoi on les fait. Parfois, malheureusement, dans
Alexandre,
les erreurs ont l'air d'être ce qu'elles sont: des erreurs. Et non des simplifications historiques pour le bien du récit.
Pour rendre crédible (et bankable) le film, un casting rigoureux est nécessaire. Le choix des acteurs, essentiel à tout film, est
ici tout particulièrement sensible. Trouver un acteur capable de rendre crédible à l'écran un personnage ayant
véritablement existé (surtout un avec l'aura d'Alexandre le Grand) nécessite forcement un travail qu'il ne faut en aucun cas
bâcler. C'est bien l'un des challenge majeurs d'un biopic (pour biographic picture). Voyons un petit peu ce que nous réserve le film
d'
Oliver Stone.
Alexandre: Avant que ce ne soit
Colin Farrell
(
Phone Game) qui obtienne le
rôle titre du film, nombre d'acteurs prestigieux ont été imaginés, de
Tom Cruise à
Heath Ledger
(
le secret de Brokeback moutain), en passant par
Russell Crowe. Le choix de ce dernier (le choix initial d'ailleurs) n'a rien d'innocent,
puisque c'est sa performance dans
Gladiator qui a rendu
Alexandre possible. Mais devant le refus de tout ce beau monde c'est bel et bien
Colin Farrell qui aura l'honneur de porter le film sur ses épaules. Le look de l'acteur a de quoi déstabiliser le spectateur, avec
ses cheveux teints en blonc (mais aux sourcils et à la barbe bien noirs). L'apparence du personnage frise parfois le ridicule, mais heureusement
que l'homme est un acteur charismatique talentueux, car il arrive vite à faire oublier ce gros défaut qu'est son apparence.
Philippe: Encore un personnage difficile à incarner, tant il existe de statues et autres
imageries à son effigie. On retrouve sur la liste des acteurs désirés par
Oliver Stone
Liam Neeson (
La liste de Schindler,
Star Wars Episode I: la menace fantôme) en premier choix, ainsi que
Sean Connery. Les deux ayant refusés le rôle (dans le cas de
Sean Connery cela est heureux car l'acteur est bien trop vieux pour incarner le
père d'Alexandre).
Oliver Stone se tourne alors vers un acteur avec qui il avait déjà travaillé (pour
The Doors)
et avec qui ils avaient discuté du sujet à l'époque. Cet acteur, c'est
Val Kilmer. En chute libre depuis quelques
années déjà, ce n'est pas avec ce rôle qu'il va redorer son blason. Cabotinant à tout va, son seul exploit est d'avoir
pris 20 kilos pour rendre crédible son personnage. Même son maquillage semble ne pas lui aller tant son jeu est outré. Il est de
loin le moins crédible de tout le film.
Olympia: Mère d'Alexandre et véritable vipère, le personnage d'Olympias
est tenu dans le film par
Angelina Jolie, qui prouve qu'elle est bien plus que la reine des paparazzis. Alors que l'actrice a seulement 1 an de
plus que
Colin Farrell, uniquement par son talent, elle arrive à rendre son personnage crédible, de loin le plus crédible
de tout le film. La dangerosité du personnage, ainsi que son côté attractif, sont rendus de façon parfaite.
Roxane: La femme d'Alexandre, celle qui lui a fait oublier et les princesses perses et
son Héphaestion, se devait d'être jouée par une actrice dégageant à la fois du mystère, de la sensualité
et un charisme exceptionnel. C'est l'actrice
Rosario Dawson (vue auparavant dans
Men in Black II) qui obtiendra le rôle. Très demandée à
Hollywood, elle possède un réel talent d'actrice, et une beauté unique (ses origines métissées y sont pour
beaucoup). Cependant, originaire de Sogdiane (en gros, une région comprenant une partie de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan et de
l'Afghanistan), il est étrange de la voir posséder des traits typiquement africains. Oui, cela fait exotique, et Roxane l'était
aux yeux d'Alexandre, mais en aucun cas son physique ne peut correspondre à ce qu'était réellement Roxane. Dommage, car mis
à part cela, l'actrice s'en sort plus qu'honorablement.
Héphaestion: Meilleur (seul) ami d'Alexandre, il est aussi l'amant du roi des rois. Pour
tenir le rôle du seul homme de l'entourage d'Alexandre qui n'avait aucune ambition personnelle (en tout cas aucune en opposition avec le
conquérant), il fallait trouver un acteur ayant réellement quelque chose de spécial. Il se doit d'être beau, charismatique,
et bien évidemment talentueux. Le rôle est loin d'être évident, car en dehors de l'homosexualité du personnage
(là encore, il faut bien remettre cela dans le contexte historique), Héphaestion est surtout le seul homme dans lequel Alexandre avait
confiance. Le rôle fut proposé à
Brad Pitt, qui sortait tout juste de
Troie. De façon ironique,
l'interprète d'Achille dans le film de
Wolfgang Petersen aurait incarné dans
Alexandre celui que tous comparaient à
Patrocle, l'amant d'Achille. Cependant, l'homosexualité du personnage ayant déplu à la star, il refusa le rôle. Ce sera donc
Jared Leto (
Requiem for a dream) qui obtiendra le rôle. Encore une fois
(une habitude dans ce film) les maquilleurs et costumiers friseront le ridicule, en accoutrant l'acteur de longs cheveux fins et droits, le faisant
bien plus ressembler à un elfe sorti de la trilogie du
Seigneur des anneaux de
Pater Jackson qu'à un guerrier grec. D'autant plus dommage que l'acteur,
comme à son habitude, est excellent.
Aristote: L'un des plus grands philosophes de l'antiquité, et précepteur
d'Alexandre, dont l'influence sur la psychologie du jeune roi est unanimement reconnue, se devait d'être incarné par un acteur
dégageant un charisme énorme. C'est l'acteur canadien
Christopher Plummer (
Un homme d'exception,
l'armée des 12 singes,
Malcom-X) qui aura la lourde tâche d'incarner le philosophe
à l'écran. Et là, quelle déception! Son interprétation est totalement transparente.
Anthony Hopkins, qui joue aussi
dans le film, aurait fait un bien meilleur Aristote.
Ptolémée: Il fut l'un des généraux d'Alexandre, et l'un de ses
successeurs, récupérant l'Egypte et devenant pharaon (de sa lignée naitra la plus grande reine d'Egypte, Cléopâtre).
Joué par l'immense
Anthony Hopkins (
le silence des agneaux), son personnage sert de narrateur à l'histoire. Rien à
redire à la performance de l'acteur, sinon qu'à chacune de ses apparitions on ne peut s'empêcher de penser qu'il aurait
été parfait dans le rôle d'Aristote. Cela aurait sans doute permis de rendre honneur au philosophe.
Comme
Ridley Scott avec
Blade Runner,
Oliver Stone n'a à priori pas été satisfait de
son film. Certains propos le laissent supposer ("un film n'est jamais aussi bon que ce que l'on imaginait avant de la tourner"). Mais c'est surtout dans
les actes que l'on se rend compte du mécontentement du cinéaste. En effet, à peine le film sorti sur les écrans, il
travaille sur une version director's cut, non pas plus longue, comme c'est souvent le cas, mais bel et bien plus courte de 8 minutes (ce qui laisse
tout de même 165 minutes de film!). Supprimant certaines scènes, en faisant apparaître d'autres, on sent l'insatisfaction de
l'homme face à son oeuvre. Surtout que quelques temps plus tard, il sortira une nouvelle version d'
Alexandre, cette fois-ci en version
longue, durant la bagatelle de 3H45! A quelque chose prêt la durée du
Retour du roi, dont le film d'
Oliver Stone est visiblement très inspiré
(les scènes de bataille semblent n'être que de pâles copies du film de
Pater Jackson, en plus chaotiques).
On comprend la malaise d'
Oliver Stone vis à vis de son oeuvre, surtout lorsque l'on compare avec les films plus ou moins similaires
du moment.
Gladiator bien sur, sans lequel
Alexandre n'aurait pu voir le jour, mais aussi
Troie, moins bien réussi mais mieux
maitrisé au niveau des batailles, et bien sur
Retour du roi, maître
étalon des grandes scènes de batailles épiques. Et encore,
Zack Snyder n'avait pas encore sorti son
300, dont le sujet est très proche de celui du film du réalisateur de
J.F.K.
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