retour à la page d'accueil

Retour à la section dédiée au cinéma.


28 Semaines plus tard


 
Affiche du film

 


 

Titre original

28 Weeks Later

Synopsis

Il y a six mois, un terrible virus a décimé l'Angleterre et a transformé presque toute la population en monstres sanguinaires. Les forces américaines d'occupation ayant déclaré que l'infection a été définitivement vaincue, la reconstruction du pays peut maintenant commencer. Don a survécu à ces atroces événements, mais il n'a pas réussi à sauver sa femme et la culpabilité le ronge. Lorsqu'il retrouve ses enfants, Andy et Tammy, qu'il n'avait pas revus depuis la catastrophe et qui reviennent à Londres avec la première vague de réfugiés, il leur apprend la mort de leur mère. Partagés entre la joie des retrouvailles et le chagrin, tous trois tentent de se reconstruire et de reprendre une vie normale dans la ville dirigée par l'armée américaine. Pourtant, quelque part, un effroyable secret les attend. Tout n'est pas terminé...

Genre

Horreur

Année de production

2007

Angleterre

Date de sortie en France

19 septembre 2007

Réalisateur

Juan Carlos Fresnadillo

Musique

John Murphy


 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Robert Carlyle Don Harris
Catherine McCormack Alice Harris
Rose Byrne Scarlet
Jeremy Renner
Jeremy Renner Doyle
Harold Perrineau
Harold Perrineau Flynn
Idris Elba Stone
Imogen Poots
Imogen Poots Tammy
Mackintosh Muggleton
Mackintosh Muggleton Andy
Beans El-Balawi Le garçon au cottage
Philip Bulcock Le médecin chef
William Meredith L'Officier médical
João Costa Menezes Un infecté
Dean Alexandrou Un infecté
James Fiddy Une victime

 

 

Critique du Film

Note :
 
 

 
Rose Byrne, Jeremy Renner, Mackintosh Muggleton et Imogen Poots dans 28 Semaines plus tard

 
Les liens du sang

 
28 Semaines plus tard est la suite du film de Danny Boyle, 28 jours plus tard, sorti en 2002, qui avait connu un succès commercial notable, surtout au vu du petit budget de celui-ci. Même si le film n'avait pas été conçu pour donner lieu à des suites, rien ne s'opposait à prolonger l'expérience. Tout d'abord, il fut question de tourner une suite directe, en reprenant les mêmes protagonistes (Cillian Murphy et Naomie Harris, qui se serait alors appelé 29 jours plus tard. Puis, il fut question d'aborder la question des 28 premiers jours de la pandémie, avec une bande de soldats cherchant à aller récupérer la reine et le premier ministre dans le Londres en proie à la folie. Mais là aussi, l'idée fut abandonnée. Finalement, l'idée qui sera retenue sera d'étudier la repopulation d'un pays ravagé par l'épidémie. Exit donc les héros du premier, aucun personnage ne revenant pour cette suite.
Même la réalisation est confiée à un autre que Danny Boyle, qui garde cependant le rôle de producteur (ainsi que de réalisateur de seconde équipe, avec en particulier à son actif une partie du pré-générique). C'est donc l'espagnol Juan Carlos Fresnadillo qui est engagé, Danny Boyle ayant été séduit par son précédent film, Intacto.
Robert Carlyle, qui avait décliné une offre sur le premier film, est de nouveau contacté, et, cette fois-ci, il accepte la proposition.
 
Fuite pour les survivants de 28 Semaines plus tard   Imogen Poots dans 28 Semaines plus tard

 
Le film commence dans une ambiance relativement proche de celle de 28 jours plus tard, et en particulier de la fin de ce dernier, où les rares survivants se sont cloitrés à la campagne, dans un petit cottage, pour échapper aux hordes d'infestés qui pullulent en ville. Une petite dizaine de survivants sont donc claquemurés dans une ferme (ferme que le spectateur attentif aura pu remarquer dans Les fils de l'homme), avant de se faire attaquer, pour finalement se faire décimer, en dehors de Robert Carlyle, justement, qui abandonne sa femme (Catherine McCormack) aux mains (ou plutôt aux crocs) des créatures assoiffées de sang et de violence.
Ce pré-générique est riche en informations. Informations quand à l'approche visuelle de Juan Carlos Fresnadillo, qui s'éloigne de l'aspect granuleux du film de Danny Boyle, pour une image plus contrastée (sans pour autant en faire un film "rutilant", façon blockbuster à la Je suis une légende). De plus, le cinéaste affiche son désir de faire preuve d'une vision plus "omnipotente" que son prédécesseur; en effet, là où dans le film de Danny Boyle, la caméra était pratiquement toujours au niveau des yeux des protagonistes (mais pas toujours, en particulier pour les vues de Londres désert), Juan Carlos Fresnadillo veut prendre du recul et montrer son action vue du ciel (splendide fuite de Robert Carlyle devant la horde à ses trousses). Cette prise de hauteur aura toute son importance dans la suite du film, où les militaires seront postés en hauteur, en position de sniper, ainsi que plus tard lorsqu'ils survoleront le Londres en état de siège et le bombarderont.
De même, Juan Carlos Fresnadillo quittera le vieux Londres pour le Londres ultramoderne. Le parallèle vieux Londres/ image granuleuse d'un côté et Londres aseptisé / image contrastée de l'autre est un évident choix visuel et thématique.
Une autre différence de poids entre les deux films: le choix du (ou plutôt des) héros. Dans 28 jours plus tard le héros était un homme sans passé (qui sortait du coma) et sans famille (ou en tout cas, s'il en a une, il n'en est pas fait mention). Dans 28 semaines plus tard, le spectateur suit au contraire des personnes d'une même famille, ayant de très forts liens les uns avec les autres. Et de plus, en particulier dans le cas du père, ayant des traumas et des faiblesses notables.
 
Mackintosh Muggleton dans les ruines de Londres dans 28 Semaines plus tard   Idris Elba dans 28 Semaines plus tard

 
Le film se concentre donc sur à la fois la reconstruction d'un pays après une catastrophe (ici une épidémie, mais ce pourrait être une guerre, ou encore une catastrophe écologique ou autre) et celle d'une famille ou la mort et le mensonge brouillent les rapports entre les différents membres de celle-ci. D'ailleurs, même le virus ne viendra pas à bout de la famille, même si c'est d'une façon tordue et violente. Une autre différence par rapport au précédent film (et aux films de zombis en général), c'est que désormais les créatures font preuve d'une certaine intelligence. Si l'idée n'est pas nouvelle (remember Bub dans le jour des morts-vivants et Big Daddy dans Land of the dead, tous deux réalisés par George A. Romero), ici ce qui motive l'infesté principal c'est de rejoindre les membres de sa famille. Est-ce l'amour ou bien la haine absolue qui le motive? Sans doute est-ce un mélange des deux, le second sentiment, exacerbé par le virus, prenant au final le dessus sur le premier. Si l'idée est intéressante, l'infesté fait par moment preuve de trop de talent de pisteur et de survivant (il arrive à échapper aux snipers et à l'attention des survivants, là où ses congénères se laissent pratiquement massacrer tant qu'ils ont accès à de la chair fraiche), rendant au final son comportement et ses effets trop faciles, et même prévisibles.
De déclencheur de la nouvelle épidémie, il en devient Némésis du film, sorte de croquemitaine dont le film se passerait bien, car trop de danger tue le suspense. Nos héros doivent en effet échapper aux zombis/infestés d'une part, à l'armée ayant décidé de tuer tout le monde sans exception d'un autre côté, et enfin à ce fameux Némésis.
 
28 Semaines plus tard, de Juan Carlos Fresnadillo   Catherine McCormack dans 28 Semaines plus tard

 
Etrangement, dans 28 semaines plus tard, les enfants représentent en quelque sorte le danger et la mort, là où habituellement ils représentent bien logiquement la vie (comme on le voit dans Les fils de l'homme). En effet, le premier enfant vu dans le film (joué par Beans El-Balawi) est tout simplement à l'origine de l'extermination de la petite communauté où avaient trouvé refuge Robert Carlyle et Catherine McCormack, et par conséquent du drame familial qui trouvera son apothéose dans la seconde partie du film. Ensuite, lorsque les réfugiés arrivent, les autorités militaires (via le personnage de Scarlet -Rose Byrne) signalent qu'il ne devrait pas y avoir d'enfants pour repeupler Londres lorsque Tammy (Imogen Poot) et Andy (Mackintosh Muggleton) arrivent dans la zone libérée. Enfin, en étant porteur sain du virus, Andy se retrouve à l'origine de la seconde vague de pandémie, cette fois-ci au niveau mondial, sur laquelle se termine le film. Si Andy aurait pu être vu comme l'espoir de l'humanité, il finira tout au contraire par en être le principal agent d'anéantissement.

 
Robert Carlyle fuit dans 28 Semaines plus tard

 
28 semaines plus tard est un mélange de bonnes idées visuelles (le passage en caméra infrarouge dans les sous-sols du métro, préfigurant le [REC] de Jaume Balagueró et Paco Paza) et thématiques (la tentative de reconstruction d'une nation après une catastrophe nationale) d'un côté et de fautes de goûts de l'autre (le fauchage des zombis par les pales d'un hélicoptère -d'un ridicule que n'aurait pas renié le Braindead de Peter Jackson). Dommage, car le film commençait sur de très bonnes bases: le premier film tout d'abord, qui avant même le début du film, plaçait le spectateur en terrain balisé, ainsi que le pré-générique (transcendé par le thème musical du film, parfait.
Le film n'en a pas moins connu un certain succès, avec des recettes mondiales d'environ 65 millions de $. De plus, en DVD, le film a connu une seconde vie, avec rien qu'en 2009, plus d'1,3 millions d'exemplaires vendus, pour une recette de presque 25 millions de $.
 
Si vous avez aimé 28 semaines plus tard, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
L'Armée des morts L'Armée des morts Pour les zombies qui cavalent
La Nuit des morts-vivants La Nuit des morts-vivants Parce que c'est le film qui a créé le zombie moderne
Shaun of the dead Shaun of the dead Parce que les morts-vivants made in England peuvent aussi faire rire
   
 
 


 

Conclusion


 
Robert Carlyle en grand danger dans 28 Semaines plus tard

 
Inférieur à son prédécesseur (qui, il faut bien le dire, avait frappé très fort, en réinventant pratiquement le genre jusque là très balisé du film de zombi), le film de Juan Carlos Fresnadillo offre un spectacle sans temps mort, avec nombre de scènes chocs (dont malheureusement, certaines sont téléphonées), une photographie léchée (paradoxalement, si par moment, l'image est très belle, cela nuit au film et à son ambiance réaliste), et des acteurs chevronnés (en particulier Robert Carlyle et Catherine McCormack).
 
Un film en demi-teinte (surtout comparé à son prédécesseur, 28 jours plus tard), totalement maîtrisé visuellement par son réalisateur, mais qui ne pourra que plaire aux fans de films de zombis.
 

 
Londres en ruine dans 28 Semaines plus tard

 


 
retour à la page d'accueil